Carnets SL27 Chronologie Episodes Secrets Refuge
La fuite
"Lorsqu'ils furent partis, voici, un ange du
Seigneur apparut en songe à Joseph, et dit : Lève-toi, prends
le petit enfant et sa mère, fuis en Égypte, et restes-y jusqu'à
ce que je te parle ; car Hérode cherchera le petit enfant pour
le faire périr."
(Matthieu, 2-13) (j'espère que tt le monde a saisi
l'allusion... LOLL)
"Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des
oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux !" (Stéphane
Mallarmé, Brise marine)
"Il ne suffit pas de fuir, il faut fuir dans le bon sens" (Charles Ferdinand Ramuz, Questions)
Le thème de la fuite est largement répandu dans le Caméléon, et parmi un peu tous les personnages. La famille de Jarod semble destinée à fuir tout le temps (et à se cacher aussi - cf allusion à Anne Frank dans "Réunion de famille" - "The Dragon House" # 1-21 - -, ce qui nous rappelle un parallèle avec la guerre *voir page Guerre et violence dans le dossier Refuge*), que ce soit Margareth (et peut-être Catherine ?), le Major Charles, Emily, Kyle, Ethan...
Jarod passe son temps à fuir, il change d'identité, de lieu, de métier (contrairement à Hannibal Lecter qui se construit une fausse identité solide et s'installe. En ce sens, Hannibal est plus stable : il ne se repproche rien, il est entièrement libre). Et ainsi il ne parvient pas à être libre, car on le force à changer trop souvent pour qu'il ait le temps de se forger des repères.
Catherine Parker pense à fuir elle aussi, avec sa petite fille et en sauvant quelques enfants du Centre.
Mlle Parker ne pense qu'à fuir du Centre une fois son travail achevé.
Sydney aimerait bien fuir, mais Jarod el retient au Centre en quelque sorte, puis ses collègues sur qui il veille.
Broots aimerait bien fuir, pour s'occuper tranquillement de sa petit fille Debbie, mais il a trop peur.
Mais toutes ces personnes ont bien du mal à prendre la fuite. Au sens physique du terme, elles courent, oui, mais ne parviennent parfois qu'à faire du sur-place, comme Mlle Parker. En effet, nous retrouvons avec ce thème le fait que personne ne peut fuir réellement le Centre. C'est le Centre de tout, tout tourne autour et même si on fait des cercles un peu plus grands que d'autres (Jarod), on finit toujours par revenir faire un tour, pour trouver des réponses...
Cela nous ramène à un autre aspect de la fuite, un aspect plus psychologique : la fuite de soi. Les personnages ne sont pas copains avec eux-mêmes. Ils se repprochent tous des choses : de Sydney (cause Jarod et de multiples expériences) à Mlle Parker (la mort de sa mère dont elle se sent responsable dans l'optique où elle ne trouve pas le coupable, entre autres), en passant par Jarod (cause DSA) ou Catherine (sa confiance aveugle). Et qd ils ne se repprochent pas nettement des choses, ils cherchent tout de même à fuir : Lyle qui s'évade dans des scénarios morbides, Raines qui se perd dans ses plans tordus etc.
Cet aspect est proche de l'enfermement : les personnages cherchent à fuir pour se perdre, pour ne plus se retrouver face à eux, face à leur miroir, face aux personnes, aux lieux, aux objets, qui vont leur rappeler ce qu'ils veulent oublier. Leurs problèmes sont intérieurs, psychologiques, mais ils cherchent à fuir pour éviter de se confronter aux leurs.
Cette fuite incessante montre bien que jamais les personnages ne pourront être réellement libres, tant qu'ils n'auront pas réglé leurs conflits intérieurs...
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