Carnets SL27 Chronologie Episodes Secrets Refuge
La guerre et la violence
"Tu fais périr les menteurs ; l'Eternel abhorre les hommes de sang et de fraude" (Psaumes, 5-7)
"Quand les talons claquent, l'esprit se vide" (Maréchal Lyautey)
"Depuis six mille ans, la guerre
Plaît aux peuples querelleurs,
Et Dieu perd son temps à faire
Les étoiles et les fleurs" (Victor Hugo, Les Chansons
des rues et des bois)
De la violence, on en voit moins que dans la plupart des séries (il y en avait plus dans K2000, par exemple, ou dans Buffy), mais il y en a tout de même, c'est une série moderne et cela veut faire la morale au télespectateur en lui présentant des choses (en lui montrant le monde tel qu'il est. Sapristi ! c'est à but naturaliste, ce machin ! découvrir les causes des détraquements de la société en nous la dévoilant telle qu'elle est, c'est un peu ça, non ?), annoncer que c'est mal, amener Jarod qui est bon pour sauver le coup. Bref, c'est indéniablement moralisateur. Il y a une évolution dans ce thème, qui progresse en fait en même temps que Jarod.
Au début de la série, on a affaire à un Jarod naïf, innocent, un vrai gamin. Il connaît un peu la violence des hommes mais ignore à quel point c'est répandu dans le monde. Il n'est pas violent lui-même. Il adopte le principe "L'amour, pas la guerre", même si à l'époque de ce slogan, il était pris jusqu'au coup dans les affaires du Centre et ignore peut-être tout de cela. Mais il est bon. Il règle les choses par une morale, un peu d'astuce. Il ne ferait pas de mal à une mouche. Mais au fur à mesure qu'il découvre la vraie vie, il constate le mauvais fond des hommes et agit avec plus de violence. Il l'utilise, mais uniquement quand c'est nécessaire, de manière judicieuse, comme les autres protagonistes et antagonistes qui ont un bon fond (exemple : Sydney, qui pose la bombe dans le SL-27. Cela dit, cette dernière action n'étant pas entièrement bonne les héros sont blessés et Sydney devient temporèrement aveugle). Cela dit, petite parenthèse, on se demande parfois si Jarod a le droit, moralement, de réaliser tout cela, de faire subir aux "méchants" ce qu'ils ont fait à d'autres. Alors déjà non seulement Jarod n'est pas entièrement bon (cf article Docteur Russell et Mister Jarod), mais en plus c'est plus ou moins le résultat d'une manigance divine, et même Dieu est en colère et punit (cf la Bible LOL pisque c la référence des Loustics).
Par contre, la violence gratuite est dénoncée, à travers tous les a priori "méchants" que rencontre Jarod, y compris donc les gens du Centre : Mr Raines, Mr Lyle, Mr Cox... qui utilisent la violence tout le temps, par plaisir. Ils aiment le mal, ils aiment provoquer la douleur, ils sont complètement fous, en gros (mais l'on donne une explication pour Mr Lyle par exemple, dont les parents adoptifs n'étaient pas géniaux d'avance. On montre ainsi l'importance de l'enfance et de l'attitude des éducateurs). On dénonce l'intolérance aussi, le racisme. Je n'ai pu que noter les paroles de tolérance (vis à vis des gens de couleur, des homosexuels, des personnes défigurées, ...) et l'attitude révoltée de Jarod face à ce problème.
On dénonce aussi la guerre. Déjà, le milieu militaire est passé à la loupe et on montre un patriotisme américain parfois trop important (mais pas toujours connoté négativement, il ne faut pas oublier que c'est une série américaine et qu'ils sont bloqués là-dessus les ricains et puis c'est également aux télespectateurs de faire la part des choses en observant Jarod), et des dérives (comme ce groupe de racistes dans l'épisode "Les fantômes du passé" - "Ghost from the past" # 4-13 - dont Jarod s'occupe aussitôt - petite note : c'est un épisode choquant ! - ) à la fois du patriotisme et de l'abus de pouvoir (des supérieurs, des hommes par rapport aux femmes etc...). Bref, on nous montre un milieu à risques et on explique ce qu'il faut faire : aimer son pays, oui, mais il faut être tolérant envers les étrangers et les natifs du pays un peu différents (de toute façon, nous sommes tous différents, non ? ;-) ). La guerre est sérieusement montrée du doigt. On dénonce toutes les guerres, avec des exemples concrets : la guerre d'Indochine (épisode "La clé" si mes souvenirs sont bons), et aussi spécifiquement la Seconde Guerre Mondiale. Les allusions à cette dernière sont nombreuses : d'abord concernant Sydney (dans "Le Poids de Passé" - "Hazards" # 2-08 - surtout, mais aussi par exemple "La Folle équipée" - "Road Trip" # 4-05 - ), qui est une victime de cette époque, puis on nous en présente une autre dans "Le Vol de l'Ange" ("Angel's Flight" # 4-03) (c'est l'homme chez qui loge Jarod, Mr Klineman). Il doit y avoir d'autres choses, je rajouterai au fur et à mesure de mon travail de détail des épisodes.
Il y a un autre type de violence qui apparaît : c'est celle que s'infligent les personnages eux-mêmes. On pourrait dire qu'ils sont un peu dingues. Non, c'est juste l'influence du Centre... Les personnages souffrent (enfin, les bons...). De Mlle Parker qui camouffle sa vraie nature, jamais remise de la mort de sa mère, à Sydney qui cache un lourd passé et doit agir avec une objectivité parfois difficile à conserver. Ils souffrent tous mais se font davantage violence en dissimulant cette souffrance et en jouant un rôle. Ce type de comportement est tout à fait classique, on le retrouve chez tout le monde, ce qui me rappelle une citation d'Amélie Nothomb (issue de "Attentat" je crois) : "Le masochisme jouait-il donc un rôle aussi capital dans les moindres comportements humains ?". Oui, en effet, cela s'illustre ici. Mais cette forme de violence est ici une "prise de courage" : il faut avancer donc ne pas s'apitoyer sur son sort. Les héros cachent leurs malheurs pour paraître plus forts. Ce qui ne les rend pas plus forts. A force de tout refouler, ils piquent des crises de temps à autres quand survient un événement particulier : Mlle Parker se met soudainement à pleurer ou Sydney fait une scène magistrale et casse tout autour de lui ("Simulations" - "Spin doctor" # 4-10).
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