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Transylvania (l'Antre des Élus)

Auteur : la même dingue que celle qui a fait ce site, cad Sydnette (e-mail) la Psy-Caméléonne.

Fan-fiction terminé le : commencé été 2002 (brouillon préparatoires), fini le dimanche 6 avril 2003.

Où le situer : C'est la suite directe de "Island of the Haunted", alias "L'Antre du Diable".

Notes : Le sous-titre (qui devait être le titre mais j'ai hésité, ayant trouvé d'instinct "Transylvania" immédiatement) ressemble au titre du téléfilm. Je ne l'ai pas fait exprès puisque je l'ai trouvé bien avant de voir le film (et bien sûr avant aucun titre VF ne m'avait été communiqué). J'ai renoncé à en chercher un autre car j'aime bien mon idée et que cela augmente un quelconque effet miroir qui apparaîtrait (nous verrons à long terme) entre le 2eme téléfilm et cette histoire. J'ai du me documenter un peu pour réaliser ceci et ce fan-fiction reste une exclusivité de ce site. Comme tous les textes de ces pages Internet (protégés par diverses lois de la propriété intellectuelle, voir début du site), il est bien sûr expressément interdit de le copier, même si vous précisez le nom de l'auteur (je sais que certains sites intéressants regroupent des fan-fictions - j'ai l'intention de faire la même chose - , je ne suis pas intéressée, ne voulant pas que ces récits soient dispersés sur le Net). Le plus simple est de mettre un lien de votre page vers la mienne (pour cela, il n'y a aucun problème. Mais comme je pratique l'échange de liens quasi-systématique, prévenez-moi, je placerai votre adresse dans mes sites partenaires sur la page "Liens").
2) Je n'ai pas choisi le pays par hasard. Je voulais qu'il soit en Europe et qu'il y ait des montagnes et des grottes. Je désirais un certain climat, mais j'aurais aussi bien pu prendre les Alpes françaises ou l'Autriche (mais après tout on appelle les montagnes là-bas les "Alpes Transylvaniennes"...). Si mon choix s'est porté sur la Transylvanie, c'est d'abord à cause des légendes sur Dracula etc..., que ce nom de pays est beau, qu'il est empreint de mystère, qu'on le connaît généralement mal, et ensuite et surtout car Michael T. Weiss a des origines transylvaniennes... Ses ancêtres (grands-parents) sont originaires de là-bas. C'est selon moi une jolie façon de leur (lui) rendre hommage.
Note 3 : L'auteur, qui est une infatigable bavarde, s'est retenue pour ne pas mettre entre parenthèses tous les commentaires qui lui sont venus à l'esprit pendant l'écriture de ce récit, afin de faciliter votre lecture (et de vous épargner, c'est pénible, ces internautes bavards, non ?). Si jamais vous vouliez néanmoins des précisions, que vous aviez des questions, envoyez-moi un petit e-mail, je me ferai un plaisir d'y répondre (j'en suis un un stade où je peux encore répondre à tous les e-mails qu'on m'envoie... plus ou moins vite bien sûr, surtout si votre question en amène d'autres qui m'entraînent à créer une nouvelle page).

 

 

 

Introduction

Dans une forêt de hauts sapins quelque part à l'Est de l'Europe, un homme marche. Il avance difficilement du fait du vent fort accompagné par de la neige qui recouvre tout et lui gêne la vue. La pente sur laquelle il progresse est verglacée sous une couche de poudreuse trompeuse et le terrain est raide. Il s'agit d'être prudent. L'homme ne sait pas bien où il s'est engagé. On l'a pourtant prévenu, il a toutes les chances de ne pas revenir vivant. D'autres sont morts, là et ailleurs.

Une véritable malédiction plane sur ces montagnes et sur cette histoire. Mais l'aventure est trop tentante. Il y a des dizaines d'années qu'il cherche, il ne peut s'arrêter alors que le but est si près. En fouillant dans ces vieux livres à Boston, dans cette librairie démodée tenue par un petit vieux sénile, il espérait tout juste trouver quelque ouvrage historique. Il est passionné d'histoire, surtout par la période du début du vingtième siècle, LA période, et tout ce qui remonte aux Croisades. Mais non, il avait déniché beaucoup mieux que ça. Des cartes, des légendes lui avaient confirmé la présence de cet antre... Et cette longue épopée fantastique méconnue et pourtant peut-être vraie... Personne n'y croyait, sauf quelques "anciens", qui passaient pour des fous ou des originaux. Mais lui avait tout écouté. Surtout cette vieille femme, Yalda , en Écosse. Elle venait de l'Est, justement. Elle savait beaucoup de choses. Sans famille, sans amis, mais avec une foule de souvenirs et de détails croustillants sur la Légende, le mythe qui le hantait nuit et jour depuis qu'il en avait entendu parler. Il s'était tant renseigné, il n'en dormait presque plus ces derniers temps. De toute façon, il vivait seul. Qu'aurait-il fait d'autre ? Cette histoire était plus passionnante que n'importe quel élément de la vie quotidienne qu'il haïssait.

L'homme jette un coup d'œil à une carte qui a tendance à vouloir s'envoler. La majeure partie du papier est occupée par une grande croix de gueule rouge sur fond blanc. En-dessous ce sont des dessins bizarres sur un parchemin, reliés entre eux par des flèches, mais l'homme semble comprendre. Il hoche la tête, regarde autour de lui, puis sort une boussole et l'observe. Il grimpe encore quelques dizaines de mètres, puis s'arrête net devant une paroi recouverte elle aussi de neige. L'homme, qui paraît pourtant coincé dans une impasse, est satisfait. Il regarde à nouveau le papier, murmure entre ses dents d'une voix grave "C'est parfait !". Puis il commence à enlever la neige de la paroi. Une roche grise et dure apparaît petit à petit. Alors qu'il continue de dégager la matière blanche et froide, l'inconnu découvre une ouverture dans le rocher. Il paraît étonné. L'homme s'attendait à devoir chercher un mécanisme quelconque mais la tâche lui est facilitée. Après une dizaine de minutes, un trou béant un peu en hauteur est révélé. L'homme siffle : "Ce vieux bouquin disait donc vrai !". Il enlève son sac à dos, l'ouvre avec difficulté, portant des moufles, et sort une torche électrique. Il remet son sac, vérifie d'un coup d'œil que personne ne le suit, et s'apprête à entrer dans la grotte, ayant allumé sa lampe.

Mais il ne va pas loin. Il tombe nez à nez avec un autre homme vêtu étrangement : il porte un costume semblable à celui des moines, une grande capuche plongeant son visage dans l'ombre, et tient un bout de bois enflammé. Cet homme demande : "Que voulez-vous ?". Le ton est aussi glacial que l'air qui souffle dehors. Mais l'autre ne se laisse pas impressionner : "Je me promène et je n'ai de compte à rendre à personne". L'homme au costume de moine reprend : "Vous n'avez rien à faire ici. C'est un terrain privé". "Rien ne l'indique. Bluffez-vous ? Cela fait des années que je cherche ces grottes", reprend le visiteur, "alors laissez-moi passer". Le "moine" dit : "Si c'est un trésor que vous cherchez, vous vous trompez d'endroit". "Je cherche... la vérité sur une prophétie. Je suis historien". Au mot "prophétie", le "moine" a sursauté. Il s'exclame : "Seul l'Elu lui-même et le gardien de cette grotte ont le droit de fouler le sol sacré de ces galeries. Partez". "Je suis historien", répète l'autre. Il vient d'inventer cela et cette excuse lui paraît convaincante. Il se dit que l'homme en face de lui est peut-être autant le gardien de la grotte que sa grand-mère, et que s'il a raison il veut sûrement même l'écarter. D'ailleurs l'autre continue : "Alors comprenez le respect qu'on doit à ce lieu". Le pseudo-historien essaie de poursuivre son chemin. Le "gardien" sort un pistolet et le pointe sur son adversaire. "Allez-vous en", répète-t-il. Mais l'autre ne veut rien entendre et s'obstine à descendre dans la grotte.

Un coup de feu part, mais l'on n'entend rien mis à part le vent : un silencieux a été ajusté au cas où. Le visiteur tombe en arrière. L'homme au costume de moine fait un étrange sourire. "Personne ne pourra m'empêcher de trouver ce secret. Personne". Il observe un moment le sang se répandre sur la neige. Le liquide rouge contraste avec la blancheur du sol et fait fondre un peu la poudreuse. L'homme tourne les talons, sa torche toujours à la main, et retourne explorer la grotte.

 

Dans le hall principal du Centre, non loin de l'ascenseur de la Tour, Miss Parker, mini-jupe de cuir et blouse cintrée de soie bleue, prenait un café, l'air tourmenté. Ca n'était pas vraiment l'ascenseur qui la troublait : elle le fixait sans le voir. Si la scène s'était déroulée six ans auparavant c'eût été différent. Elle n'avait que ça à penser : pour elle sa mère était morte. Mais maintenant elle connaissait les circonstances exactes de sa mort et l'ascenseur ne lui faisait plus peur. De toute façon, même si quelque frisson la saisissait encore, elle avait appris à se contrôler. Mais là, le "monstre" était loin d'occuper ses pensées... Autour d'elle régnait une agitation importante. Broots et Sydney arrivèrent et hésitèrent un peu, usant de prudence face aux réactions imprévisibles de leur collègue. "Bonjour, Mlle Parker", commença le psychologue, "vos maux de tête se calment-ils ?". "Oh oui", répondit la Dragon Lady, "je n'ai plus que cette impression d'avoir la boîte crânienne martelée de coups de marteau-piqueur...". Pour que ses maux de tête ne la fassent plus souffrir, pensait-t-elle, il faudrait qu'elle puisse dormir. Et cette fonction semblait avoir été rayée de ses capacités. Elle était victime de cauchemars terribles, se réveillait tremblante et ses "voix intérieures" ne la lâchaient plus. Elle se posait beaucoup de questions, mais ne trouvait aucune réponse...

Broots demanda timidement : "Vous nous avez demandés ?...". Miss Parker réagit : "Oui, je...". Elle fut interrompue par l'arrivée de M. Raines et de M. Lyle, tous deux habillés de noir et souriant. Miss Parker se dit que si elle ne se calmait pas, malgré sa fatigue intense, elle n'allait que trop bien trouver la force d'envoyer un direct dans la mâchoire de ces deux énergumènes. Elle tenta de se calmer... Raines l'interpela : "N'oubliez pas, Mlle Parker, il faut ramener Jarod au Centre. Cela doit rester votre priorité". Il s'éloigna, très pressé, mais Lyle resta. Il commenta : "Il a raison. Je ne sais pas à quoi tu passes tes journées mais tes petits problèmes de santé s'accumulent. Je m'en fiche, après tout, je ne peux que mieux chasser notre gibier commun mais tout de même, tu en oublies tes objectifs.". "Parlons donc des tiens", proposa Miss Parker,"ne dois-tu pas comme moi retrouver Jarod ? Alors, des résultats ?". Lyle resta imperturbable. Il sourit même : "Des résultats, pas encore. Mais je viens d'être doté de deux Nettoyeurs prêts à m'aider. La capture de Jarod est imminente". "Que tu crois", répondit la Miss en finissant son café, "cela fait des années que mon équipe n'y parvient pas. Tu le sous-estimes, ma parole !". Lyle répliqua : "Non. Seulement tes méthodes sont à revoir". Miss Parker rit : "Nous verrons les tiennes. Tu as déjà essayé, à ce que je sache. La seule fois où Jarod a été capturé, il s'est jeté tout seul dans la gueule du loup. Et il n'est pas resté très longtemps. Il est très intelligent, vois-tu". "C'est pourquoi nous le voulons", répondit Lyle en souriant encore, "mais j'ai de l'espoir". "Il t'en faudra un ou deux camions supplémentaires après quelques défaites, méfie-toi", prévint Miss Parker, "ne déclare pas trop vite que le monde change. Il y a des choses qui demeurent, quoi qu'on y fasse". "Comme tes relations particulières avec le Caméléon ? Tu sais que tu dois le ramener au Centre, pas lui faire la cour".

La Miss était furieuse. Que Sydney ne soit pas dupe, elle voulait bien le croire, mais si son propre jumeau qu'elle haïssait se mettait à faire des réflexions dans ce genre, les choses allaient tourner mal. Il fallait qu'elle étudie où se trouvait la faille de sa carapace... En attendant, elle feignit l'incompréhension : "Je ne vois pas de quoi tu parles !". Lyle sourit : "Je fais référence à ce qu'il s'est passé sur l'île. Tu aurais pu le prendre". Miss Parker était vraiment hors d'elle : "Et quand, s'il te plaît ? Tu sais aussi bien que moi comment ça s'est passé ! Je n'avais pas le choix". Lyle remarqua : "En tout cas, tu joues un double jeu au Centre. Et, même s'Ils ne l'ont pas encore bien compris, nous sommes plusieurs à nous en être rendu compte. Un jour, cela te retombera dessus, et tu connaîtras le même sort que notre mère. Sois franche et conduis-toi bien !". "Je tiens à ma vie", répliqua Miss Parker, furieuse, "et même si je n'expose pas toute ma vie privée, je ne veux que faire du bon travail. Et je ne comprends pas ce que tu veux dire à propos de Jarod. Je le malmène suffisamment". "Qui aime bien, châtie bien", répondit Lyle. "Il est vrai qu'en matière de châtiment tu en connais un rayon, hein ? Fais bien attention à toi. Non seulement le monde ne change pas, mais en plus le danger rôde. Il ne faut pas trop s'approcher du feu, sans quoi on se brûle". "Tu deviens philosophe ?", ironisa Lyle. "Non, réaliste !", s'exclama la Miss. "En tout cas, Raines... je veux dire Papa a confiance en moi", conclut M. Lyle, "et je ferai tout pour que cette situation persiste". Il s'éloigna. Miss Parker resta muette, sa tasse toujours à la main. Comment quelqu'un, même un pourri comme Lyle, pouvait-il bien appeler Raines "Papa" ? Cela la dépassait...

Sydney s'inquièta : "Tout va bien, Mlle Parker ?". Elle répliqua : "Oh, tout baigne... Vous savez, avec Lyle comme jumeau qui aime tant jouer les bourreaux et Raines sosie de l'oncle Fétide comme père, tout ne peut qu'aller bien. Je n'ai plus qu'à enfiler une robe noire, et me faire deux tresses, pour que la famille Adams soit au grand complet. Il ne manque plus que la main baladeuse... mais on trouvera sûrement dans l'appartement de Lyle quelque reste de cadavre qui fera l'affaire...". Broots ouvrit de grands yeux et porta la main à sa bouche. Sydney commenta : "Vous avez subi un grand choc, et même plus exactement plusieurs bouleversements consécutifs. Vous devriez prendre...". Miss Parker le coupa : "...des vacances ? C'est ce qu'Ils voudraient. Je les gêne. Figurez-vous que j'ai tout sauf envie d'obéir à Raines". Sans se rendre vraiment compte de ce qu'il disait, Sydney répondit doucement : "Il s'agit de votre père...". "Sydney, vous êtes sûr d'être complètement réveillé ? C'est mon géniteur, rien de plus. Je préférerais être orpheline. D'ailleurs, c'est ce que je suis. Doublement". "Vous en voulez toujours à votre p... je veux dire à M. Parker ?", demanda Sydney. "Il m'a menti, pendant des années et des années. Jarod avait raison, et j'avoue que ça me fait mal d'avoir à l'admettre. Mais je crois que je préfère tout de même l'idée d'un père menteur, plutôt que celle de... d'un assassin. Raines a même... TUE ma mère !". Sydney lui dit gentiment : "En tout cas, si vous vouliez parler...". Miss Parker le coupa à nouveau : "C'est gentil à vous, mais je n'ai pas besoin d'un psy pour le moment. Je préférerais causer à un tigre en peluche, c'est moins risqué. Ca n'est pas pour cela que je vous ai demandé de venir, à Broots et à vous. Allons dans mon bureau".

Ils se dirigèrent vers une pièce. En croisant Raines, Miss Parker esquissa un sourire figé, puis ouvrit la porte de son bureau et, par un accès de bienveillance qui ne durerait sûrement pas longtemps, attendit à côté. Sitôt Broots et Sydney passés, elle claqua la porte en commentant : "Je HAIS cet homme".

"J'ai une mission particulière à vous confier", annonça-t-elle soudain. Broots déclara : "Cela peut difficilement être plus inattendu que les tests génétiques de l'autre fois". Miss Parker répliqua : "C'est différent. Plus facile, peut-être pas, mais cela n'a plus rien à voir avec mon p..., avec M. Parker. Oh, mon Dieu, comment puis-je me résoudre à l'appeler comme cela ?". "Personne ne vous y oblige", répondit Sydney qui y avait réfléchi, "Raines est peut-être votre véritable père, mais c'est M. Parker qui vous a élevée et aimée comme sa fille". "C'est vite dit !", s'exclama Miss Parker, "En tout cas, je ne peux pas avoir le même comportement que Lyle. Mais bien sûr, il n'est peut-être pas tout à fait sincère. Ou alors son cerveau dérangé a trouvé là une situation plaisante... J'aimerais bien le savoir...". Broots, mort de peur à l'avance, demanda : "Notre mission consiste à espionner M. Lyle toute la journée ?". Sydney esquissa un sourire. Miss Parker analysa la phrase de Broots et éclata de rire. "Non, pas du tout. Je ne demanderais pas ça même à mon pire ennemi. Vous avez une petite idée de toutes ses actions en une journée ? Entre les petites asiatiques et ses rapports louches avec les pires truands... Non, je vous épargnerai cela ! A vrai dire...". Elle redevint sérieuse. Sydney fut intrigué : "Il y a quelque chose qui vous tourmente ? Jarod ?". Miss Parker regarda Sydney et explosa : "Décidément, qu'avez-vous tous à me parler de Jarod ? Qu'il reste là où il est, celui-là !". Sydney sourit : "Pour une fois, Lyle n'a pas tort...". Miss Parker lui adressa son plus noir regard : "Et en quoi, s'il vous plaît ? Mêlez-vous de votre vie privée... psy à la noix ! J'en ai plus qu'assez de vos remarques et analyses, dr Freud ! Occupez-vous de vos bonzaïs ! Ce sont mes affaires. Et je n'ai absolument rien fait avec Jarod sur cette île, quoi que vous pensiez !". Sydney ne paraissait même pas blessé, même s'il venait de se faire insulter... Miss Parker se dit qu'il ne se défendait pas assez, il allait finir comme sa mère un jour, quand elle croisa soudain son regard, empreint de lassitude et de tristesse. Il avait déjà bien souffert dans sa vie... Elle se dit qu'elle était peut-être allée trop loin... "Heu, excusez-moi...", murmura-t-elle. Sydney la regarda, alors que se yeux se rallumaient, bien qu'un peu trop brillants, et qu'un sourire amusé exprimant sa reconnaissance apparaissait sur son visage : "Votre état est grave, vous vous excusez maintenant !". Il rit, puis demanda : "Eh bien, quelle trépidante mission avez-vous à nous confier ?".

Miss Parker déclara : "Je ne comprends toujours pas pourquoi ma mère et celle de Jarod sont ensemble sur cette photo". Elle déplia le cliché envoyé par fax. Sydney répondit : "Voyons, elles cherchaient toutes deux les parchemins". Mlle Parker s'obstina : "Je sais, mais pourquoi étaient-elles ensemble ? Se connaissaient-elles ? Comment ?". "Vous voulez que nous cherchions la réponse à ces questions ?", s'informa Broots, "A mon avis, ils ne laissent pas traîner cela dans les documents officiels...". "Justement", répliqua Miss Parker, "je vous demande de chercher ailleurs". Son portable sonna, elle décrocha, écouta, demanda rapidement quelques précisions, puis raccrocha. Elle poursuivit : "Trouvez tout ce que vous pourrez sur ma mère ou Margareth. On ne sait jamais, des documents peuvent s'être égarés...". Du haut de ses hauts talons, elle se dirigea vers la porte. Sydney demanda : "Où allez-vous ?". Miss Parker répondit : "Je dois prendre l'avion. Une piste... sur Jarod, loin d'ici...". A l'évocation de ce nom, Sydney fit un large sourire. Miss Parker aboya : "Ca n'est pas du tout ce que vous croyez, Sydney !". La porte claqua, alors qu'on entendait le bruit de ses talons aiguille résonner dans le couloir et s'éloigner progressivement.

 

Jarod était allongé sur un lit, dégustant des PEZ avec un distributeur en forme de chat. Il observait le plafond avec intérêt et chantait : "Une souris verte...". Il entendit soudain son nom. Il se leva. Éthan observait un écran d'ordinateur. Jarod demanda : "Que se passe-t-il ? Tu m'as appelé, n'est-ce pas ?". Ethan répondit : "Oui. Viens, c'est urgent. Nous sommes le 3 janvier, non ?". "En effet", répondit le Caméléon, "je n'oublierais cette date pour rien au monde". Sa remarque passa inaperçue. Il s'approcha du bureau de bois sur lequel était posé le portable noir. Ethan annonça : "J'ai effectué une recherche sur Internet, comme tu m'avais demandé. Et les voix... Elle m'ont guidé. J'ai tapé d'autres mots et suis arrivé sur cette page". Il montra à Jarod le texte, écrit en noir sur fond orange : "Message pour Gemini : si vous recherchez Margareth, appelez 196-319-59 le 3 janvier à 10h00. Major Charles". Jarod s'exclama : "Le Major Charles ? Mais c'est notre père !!". Ethan demanda : "Crois-tu que ce soit un piège ?". Jarod, très excité, répondit : "Il est bien codé. A part nous et le Centre, personne ne peut... Non, je n'ai rien à perdre. Essayons. Quelle heure est-il ?". Il regarda sa montre : "9h57 ! Il faut appeler maintenant". Jarod composa la numéro. Il fut renvoyé sur une messagerie assez spéciale qui lui donna une adresse Internet. Il tapa frénétiquement ce qu'il entendit. Apparut une boîte de dialogue. Heureusement sa Webcam était branchée et elle l'était également de l'autre côté !

Le Major Charles apparut. Il s'exclama : "Jarod ! Si tu savais comme je suis content de te voir ! Mais... avec qui es-tu ?". Jarod répondit : "Avec Ethan". "Oh, très bien. Tu vas bien ? Cela fait si longtemps ! Bon, je n'ai pas beaucoup de temps... Mais il fallait que je te dise. J'ai retrouvé ta mère". Jarod s'exclama : "Vraiment ? Elle est avec toi, je peux lui parler ?". Le Major Charles l'interrompit : "Non, j'ai malheureusement perdu sa trace, juste après avoir diffusé ce message sur le site. Je l'ai localisée en Europe de l'Est, en Autriche, puis je l'ai perdue. Elle aurait continué à l'Est, mais j'ignore où...". "Oh...", fit Jarod, visiblement déçu, "et Jarod, il va bien ?". Son père s'étonna : "Jarod ? Ah, ton clone... Oui, il dormait encore il y a deux minutes mais je l'entends remuer un peu. Je m'étonne chaque jour de sa passion pour les glaces. Il paraît que c'est toi qui lui as fait découvrir cela...". Jarod sourit puis interrogea : "Puis-je vous voir ? Est-il possible de te rencontrer ?". Le Major Charles eut l'air peiné : "Hélas non, je me demande si le Centre ne m'a pas déjà localisé... Je vais encore partir, avec Emily et l'autre petit Jarod. A propos, j'aurais quelque chose d'un peu délicat à te dire...". Jarod demanda : "De quoi s'agit-il ? Tu as des ennuis de santé ou...". Son père répondit : "Non. Mais des tests ont été effectués sur le petit Jarod. Des tests génétiques". Jarod s'inquièta : "Des expériences du Centre ?". L'aviateur était gêné : "Pas vraiment. Nous avons vérifié s'il était en bonne santé et ils ont vérifié... De toute façon, j'en étais certain puisque... Au Nu Genesis... Ta mère... Mais je devais te dire et je ne l'ai jamais fait...". Jarod commençait à comprendre : "Papa...". Son père répondit : "Justement. Ce n'est pas moi que tu devrais appeler comme cela". Jarod dit doucement : "Je m'en doutais. Je l'ai compris il y a un moment. Mais peu importe, pour moi c'est toi mon père". Il y avait du bruit derrière le Major Charles, qui déclara, bien qu'ému : "Je... je vais devoir te laisser. Ton... Jarod est réveillé, nous allons partir, l'endroit n'est pas sûr. A bientôt, j'espère !". Il dut couper la connexion.

Ethan, resté silencieux pendant toute la discussion, commenta : "Notre père n'est pas notre père...". Jarod le regarda : "Si, mais pas notre père biologique. Nos parents sont allés au Nu Genesis car ils avaient du mal à avoir un enfant, et se sont décidés pour une solution moderne : un Jarod en paillettes...". Ethan demanda : "Mais alors on ne peut savoir l'identité de notre géniteur ?". Jarod répondit : "En effet, c'est un anonyme". Il regarda soudain sa montre : "Oh ! Il est temps que je parte, je vais être en retard...".

 

Carson City, à l'ouest du Nevada. Dans un bureau spacieux, un homme travaille. Sur la porte, nous voyons le panneau : "Jarod Rock, géologue". En effet, le Caméléon, en blouse blanche, étudiait un fragment de roche au microscope. Il tourna des boutons, regarda à nouveau. Il détourna l'œil de l'objectif, jeta un regard à un livre illustré posé sur la table à côté de lui. Il retourna au microscope. Il sourit soudain et se redressa, satisfait. Jarod rassembla quelques livres et papiers et les fourra dans sa sacoche de cuir noir, laissant sur son bureau une enveloppe pour M. Wimson, le directeur de cet établissement, concernant l'affaire qu'il venait de résoudre. Il n'avait plus eu le temps de s'occuper de ce genre de choses mais là l'énigme était arrivée toute seule à lui : cela sentait la trahison et l'envie de profit à plein nez. Il n'avait pas pu résister. Néanmoins sa préoccupation principale avait été ce petit bout de rocher qu'il avait étudié pendant une bonne semaine, sous le regard amusé de ses collègues. Jarod enleva sa blouse, révélant un costume gris du plus bel effet, retira ses lunettes rondes et quitta la pièce, sortit de l'immeuble, arrêta un taxi. Il fit bien car trente secondes plus tard une limousine d'un noir brillant s'arrêtait devant le bâtiment.

 

Broots entra dans le bureau de Sydney. Celui-ci était en pleine contemplation admirative de la photo de son fils Nicholas, posant avec sa mère. Entendant du bruit, il rangea vite la photo et se leva. L'informaticien lui demanda : "Du nouveau ?". Sydney répondit : "A vrai dire, non. Dans les dossiers que j'ai pu ramener du SL-14, aux archives, il n'y a rien, pas la moindre allusion à Catherine Parker ou à Margareth. Et vous ?". Broots esquissa un petit sourire. Sydney commenta : "Vos recherches ont donc été fructueuses...". Broots déclara : "Plus ou moins. Il n'existe a priori rien sur Catherine Parker. Les dossiers la concernant ont du disparaître complètement. Je n'ai rien trouvé non plus sur Margareth. Par contre il y a une allusion dans un fichier banal à une certaine Dovia Jamison. Il n'y a pas grand chose : sa photo et une lettre sans intérêt. A priori, cela n'avait aucun rapport avec ce que nous cherchons mais il se trouve que cette jolie jeune femme travaillait au Centre". Sydney demanda : "Je ne la connais pas. En quoi est-elle liée à Catherine ou Margareth ?". Broots répondit : "Je ne suis pas certain, mais... Il est précisé qu'elle a eu une fille nommée Catherine... C'est d'ailleurs la raison pour laquelle on parle d'elle : elle a pris quelques congés". Le psychologue leva les sourcils, comprenant vite, et déclara : "Très bien. Essayez de joindre Mlle Parker".

 

La porte d'ébène est ouverte violemment. Un homme mince et élégant entre dans le bureau, suivi de deux mastodontes en costume noir. M. Lyle observe : "Personne. Évidemment". Il ordonne à ses gorilles : "Fouillez !". C'est ce moment que sa sœur choisit pour s'introduire dans la pièce. Elle tape sur l'épaule de son frère et dit : "Chat !".

Lyle fit un bond. Il se retourna et ne parut pas ravi de voir Mlle Parker. "Qu'est-ce que tu fais là ?" demanda-t-il. Miss Parker fit quelques pas, observa treize distributeurs de PEZ en forme de lapin blanc, qui faisaient la ronde autour d'une tasse, et déclara : "Eh bien, comme toi, frérot, je suis la trace de Jarod. Alors, tu l'a attrapé ?". Lyle était mal à l'aise : "Ne te moques pas de moi. Si je l'avais, je ne resterais pas ici à chercher des indices". Miss Parker remarqua : "Oui. D'autant plus qu'il a filé il y a un moment, le café est froid". Elle brandit la tasse, la retourna. Le liquide noirâtre coula sur la moquette du sol.

"Qu'est-ce que tu fais ?"interrogea Lyle, "ton cerveau a déclaré forfait ? Il faudrait peut-être songer à en commander un autre au père Noël...". Miss Parker sourit : "J'ai déjà mon cadeau !". Lyle la regarda sans comprendre. Miss Parker montra le fond de la tasse. Il y était inscrit quelque chose : "MP. Regarde dans l'armoire. J.". La Miss se dirigea vers le placard et ouvrit vite la porte. Elle chercha un peu et trouva une grande enveloppe brune sur laquelle était écrit son nom. L'écriture était celle de Jarod, elle la reconnaîtrait entre mille. Elle la saisit et resta ainsi figée, les yeux dans la vague, n'osant ouvrir. Son frère s'énerva : "Tu attends la Saint Glinglin ?". "Pardon ?". Lyle s'exclama : "Pour ouvrir cette enveloppe !". Miss Parker le fixa puis lui adressa un curieux sourire : "C'est à moi qu'elle est adressée. Je l'ouvre quand je veux, vu ? Par contre, toi, si tu la fermais de temps en temps, ce ne serait pas un mal...".

Elle garda l'enveloppe fermée sous son bras gauche et continua de détailler la pièce. Lyle déclara : "De toute façon, elle contient sans doute une nouvelle farce du génie. Si tu t'amuses à suivre ce genre de pistes...". Miss Parker le regarda ironiquement : "Oui, mais moi, j'ai une piste, même si elle est idiote ! Et toi, non, cher frère...". Elle crut soudain voir Lyle glisser quelque chose de rouge dans son manteau. Elle regarda mais ne vit rien. Qu'avait-t-il fait ? Aurait-il trouvé un indice ? Justement, il déclara : "Pas si sûr...". Il sortit. Miss Parker resta muette et observa l'encadrement de la porte. Son téléphone se mit à sonner.

 

Elle hurla : "Quoi ?!". Broots fut soulagé de constater qu'elle allait bien puisqu'elle répondait de sa manière habituelle. Il sursauta même car, en ce moment, elle était presque calme. Sydney, à côté de l'informaticien, sourit. Broots bredouilla : "Heu... Voyez-vous nous avons trouvé des renseignements intéressants. J'ai demandé à l'aveugle qui traîne toujours au niveau souterrain 14 et qui m'a dit qu'en fait ça n'était pas le genre de... Finalement, il ne savait pas, alors j'ai...". Sydney sourit encore, alors que Miss Parker criait : "Broots ! A l'essentiel ! Ca n'est pas le moment d'exposer vos amitiés. Je suis à bout. Non seulement Jarod n'était pas là, mais en plus Lyle me cache quelque chose...".

Broots annonça : "En fait, nous n'avons rien trouvé mais..." Miss Parker s'exclama : "Pourquoi avez-vous téléphoné, alors ?!". "Attendez, Mlle Parker", dit Sydney de sa voix calme, "nous avons tout de même une piste, du moins je crois. Nous n'avons pas trouvé trace de Catherine Parker. A mon avis, les documents existants doivent être bien cachés, voire détruits mais rien n'est moins sûr. Par contre, nous avons découvert l'existence de...". Broots poursuivit : "... une certaine Dovia Jamison, qui a eu une fille... hum, nommée Catherine...". Miss Parker demanda : "Jamison ?! Vous êtes certains de ce nom-là ?". Broots répondit : "Oui. J, A, M, I, S, O, N". La Dragon Lady s'exclama : "Mais... c'est le nom de famille de ma mère ! Son nom de jeune fille est Jamison, et ma grand-mère s'appelle effectivement Dovia...". Sydney dit doucement : "Je m'en doutais. Mais il valait mieux vérifier avant de poursuivre". Miss Parker ordonna : "Bien. Continuez à chercher !". Après cet ordre, Broots demanda : "Vous... vous rentrez au Centre ou ?...". Miss Parker répondit sèchement : "Non. Une piste. Peut-être fausse. Sinon, je traque mon frère et je le menace avec mon pistolet jusqu'à ce qu'il parle...". Broots demanda : "Vous êtes sé... sérieuse ?". Sydney rit. Broots n'eut pas sa réponse : la Dragon Lady avait déjà raccroché.

Broots demanda à Sydney : "Que faire, maintenant ? Je vous signale que j'ai utilisé toutes mes ressources informatiques et humaines !". Le psychologue répondit : "Nous avons encore Angelo". Broots demanda : "Vous aussi, vous blaguez ?". L'autre répondit : "Non. Souvenez-vous, la dernière fois il a fait des miracles !"

Sydney demanda : "Angelo, tu sais ce que je vais te demander, n'est-ce pas ?". Le psy montrait un document, imprimé par Broots. Tous trois se trouvaient dans le bureau de Sydney, sombre et rangé impeccablement comme d'habitude. Angelo, assis par terre, prit la feuille et la regarda d'un air intrigué. Sydney l'interrogea : "Pourrais-tu me dire où nous pouvons trouver des renseignements ? Sur elles, Dovia et Catherine Jamison...". Angelo ne bougea pas d'un pouce. Il regardait le papier sans dire un mot. Broots remarqua : "La question est peut-être un peu difficile ?". Sydney répondit : "Non, mais il a besoin de réfléchir".

Angelo commença à s'agiter. Il se mit à crier : "La famille ! La vérité... sur tout !". Sydney s'écarta un peu, puis demanda : "Où pouvons-nous trouver la vérité, Angelo ?". La pseudo-éponge saisit une craie sur le bureau de Sydney et écrivit par terre : "RF-7". Puis il saisit une pochette de Crackers Jack cachée dans sa poche et sortit du bureau en courant.

 

Ethan tourna la tête. Dans l'encadrement d'une porte se trouvait Jarod. Celui-ci affichait un gigantesque sourire. Ethan demanda : "Tu as trouvé ce que tu cherchais, mon frère ?". "Oui, parfaitement. Et je n'ai même pas eu à courir pour semer Miss Parker. Si c'est ça, c'est qu'elle est tracassée. D'habitude, et surtout ces derniers temps, elle se débrouille mieux".

Jarod déposa son sac de cuir noir, enleva son pardessus assorti et se dirigea vers une bibliothèque improvisée. Il saisit un ouvrage à couverture cartonnée rouge, puis alla vers un lit et s'assit. Il ouvrit le livre et le feuilleta. C'était un atlas. Ethan marcha vers son demi-frère et lui demanda : "Peux-tu m'expliquer tes recherches, maintenant ?". Jarod acquiesça. Il amena son sac près de lui, l'ouvrit et en tira une pierre. Ethan l'observa et interrogea : "D'où vient cela ?". Jay expliqua : "Quand j'étais dans l'avion avec toute la famille Parker, M. Parker s'est retrouvé seul avec moi. Je l'ai persuadé de jeter un coup d'œil aux parchemins. C'est ce qu'il a fait. Il en a déroulé un immédiatement et des petits morceaux de roche sont tombés, sans qu'il ne s'en aperçoive. Malgré mes menottes, j'en ai ramassé plusieurs et les ai étudiés. Elles sont typiques de certaines grottes dont l'existence est plus ou moins tenue secrète : personne ou presque ne les a retrouvées. Les rares voyageurs ayant percé ce mystère n'ont jamais divulgué leur secret, mais l'on sait approximativement où elles se situent". Ethan demanda : "Où donc ?".

Jarod avait justement ouvert son atlas à la bonne page. "", dit-il, "c'est là que je vais". Jay montra le dessin à Ethan. Il s'agissait d'une carte de l'Europe. Le Caméléon pointa son doigt sur une certaine région de la Roumanie : la Transylvanie.

 

 

Suite de la fanfic

(Sydnette, sadique a trouvé malin de laisser durer le suspense...)

 

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