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Transylvania (l'Antre des Élus) page 2

Auteur : la même dingue que celle qui a fait ce site, cad Sydnette (e-mail) la Psy-Caméléonne.

Fan-fiction terminé le : commencé été 2002 (brouillon préparatoires), fini le dimanche 6 avril 2003.

Où le situer : C'est la suite directe de "Island of the Haunted", alias "L'Antre du Diable".

Notes : Le sous-titre (qui devait être le titre mais j'ai hésité, ayant trouvé d'instinct "Transylvania" immédiatement) ressemble au titre du téléfilm. Je ne l'ai pas fait exprès puisque je l'ai trouvé bien avant de voir le film (et bien sûr avant aucun titre VF ne m'avait été communiqué). J'ai renoncé à en chercher un autre car j'aime bien mon idée et que cela augmente un quelconque effet miroir qui apparaîtrait (nous verrons à long terme) entre le 2eme téléfilm et cette histoire. J'ai du me documenter un peu pour réaliser ceci et ce fan-fiction reste une exclusivité de ce site. Comme tous les textes de ces pages Internet (protégés par diverses lois de la propriété intellectuelle, voir début du site), il est bien sûr expressément interdit de le copier, même si vous précisez le nom de l'auteur (je sais que certains sites intéressants regroupent des fan-fictions - j'ai l'intention de faire la même chose - , je ne suis pas intéressée, ne voulant pas que ces récits soient dispersés sur le Net). Le plus simple est de mettre un lien de votre page vers la mienne (pour cela, il n'y a aucun problème. Mais comme je pratique l'échange de liens quasi-systématique, prévenez-moi, je placerai votre adresse dans mes sites partenaires sur la page "Liens").
2) Je n'ai pas choisi le pays par hasard. Je voulais qu'il soit en Europe et qu'il y ait des montagnes et des grottes. Je désirais un certain climat, mais j'aurais aussi bien pu prendre les Alpes françaises ou l'Autriche (mais après tout on appelle les montagnes là-bas les "Alpes Transylvaniennes"...). Si mon choix s'est porté sur la Transylvanie, c'est d'abord à cause des légendes sur Dracula etc..., que ce nom de pays est beau, qu'il est empreint de mystère, qu'on le connaît généralement mal, et ensuite et surtout car Michael T. Weiss a des origines transylvaniennes... Ses ancêtres (grands-parents) sont originaires de là-bas. C'est selon moi une jolie façon de leur (lui) rendre hommage.
Note 3 : L'auteur, qui est une infatigable bavarde, s'est retenue pour ne pas mettre entre parenthèses tous les commentaires qui lui sont venus à l'esprit pendant l'écriture de ce récit, afin de faciliter votre lecture (et de vous épargner, c'est pénible, ces internautes bavards, non ?). Si jamais vous vouliez néanmoins des précisions, que vous aviez des questions, envoyez-moi un petit e-mail, je me ferai un plaisir d'y répondre (j'en suis un un stade où je peux encore répondre à tous les e-mails qu'on m'envoie... plus ou moins vite bien sûr, surtout si votre question en amène d'autres qui m'entraînent à créer une nouvelle page).

 

 

Lyle était toujours dans le Nevada, mais en plein désert. Il était vêtu d'une chemise à carreaux bleus et d'un pantalon beige trop chic pour ce climat et ses activités. Il ne semblait même pas transpirer malgré l'étouffante chaleur et restait impassible, comme à son habitude. Lyle porta sa main au-dessus de ses yeux et observa autour de lui. Il tenait à la main le papier rouge trouvé dans le bureau. Il le regarda. C'était une carte de la région. Un endroit spécifique était entouré et Jarod avait noté au crayon gris le mot "parchemins". Lyle se dirigea vers une grotte, suivi de deux Nettoyeurs en costume noir.

 

Miss Parker commençait à se demander si Jarod ne se fichait pas d'elle, chose qu'il adorait faire. Allait-elle encore se retrouver collée au plancher, prise dans un motel pour cafards géant, ou toute autre farce de ce style ? Lyle aurait-il raison ? Ah, ça non ! Lyle n'aurait jamais raison et si cela devait arriver, elle ne l'avouerait pour rien au monde, surtout pas à elle-même. Cependant, d'habitude les indices arrivaient plus vite. Elle sortit une cigarette, la porta à ses lèvres, et s'apprêtait à l'allumer. Mais le chauffeur du taxi jaune protesta, d'une voix rauque qui avait pourtant une sorte d'accent qui était familier à la Dragon Lady - peut-être était-il français, comme Sydney - : "On ne fume pas dans mon taxi !". La Miss fut agacée mais rangea sa cigarette. Un bon point déjà, elle n'avait pas à supporter les commentaires du psy de service et les bafouillements de Broots. Elle aurait presque l'impression d'être en vacances si l'image de Raines ne venait pas tant la hanter.

"Où vous allez, déjà ?". Miss Parker sursauta : "Je vous demande pardon ?". Le chauffeur répéta : "Où allez-vous ?". La Dragon Lady aboya : "Cinquième avenue, je vous l'ai déjà dit trois fois !". Elle était vraiment mal tombée. En plus la pluie tombait, elle pouvait observer les gouttes s'écraser sur la vitre avec une moue boudeuse. Si Sydney était là, il aurait au moins eu un parapluie ; il était prévoyant, lui. Jarod avait-t-il prévu cela aussi ? Un taximan un peu empoté qui la matait sans cesse dans son rétroviseur avec un léger sourire des plus agaçants derrière sa barbe noire, et un temps pourri... Ca y est, l'autre regardait ses jambes. "J'en ai de belles gambettes, hein ?", adressa-t-elle en pensée au conducteur. Quelle idée aussi de se promener en mini-jupe de cuir... Pourquoi pas aussi mettre un t-shirt "Je suis libre et sexy, qu'attendez-vous" ?... Quoi que, elle n'était pas libre après tout. Elle laissa échapper un sourire et se reprit. Non, elle était indépendante et ne tomberait pas dans les mêmes pièges que sa mère. Aimer ? Non, jamais, plutôt mourir puisque c'est la mort qui l'attendait si elle aimait. Surtout vu l'identité de la seule personne qui pouvait accorder les battements de son coeur avec les siens... Elle se força à penser à autre chose et regarda vers l'avant. Oh ! que ce taximan l'énervait !

Enfin, elle arriva dans un quartier connu. Miss Parker sortit la boule qui faisait de la neige quand on la retournait, trouvée dans l'enveloppe avec une invitation, et constata que la reproduction de l'immeuble dans celle-ci était vraiment réaliste. Jarod avait toujours des cadeaux originaux... Bon, que pouvait-elle faire à part suivre les instructions ? Il recommençait les mêmes petits jeux qu'il y a six ans, question de montrer qu'il était toujours le plus fort... et de l'écarter, elle n'était pas dupe. Pendant qu'elle perdait son temps à New York, la souris dansait à l'autre bout du monde... Il s'essoufflait, ces derniers mois, semblait-il, devenait plus prévisible. Mais cela préparait-il une métamorphose ? Ou bien serait-ce son propre comportement que la Miss devrait remettre en cause ? Elle ne voulait pas l'attraper, ou plutôt si, pour mieux le libérer ensuite, le dominer et le gracier, mais là elle n'avait plus la force psychologique de lutter pour faire illusion. A quoi bon ? Avec Raines et Lyle, et le monde entier qui s'était ligué contre elle. Oh ! Ca y est ! Elle devenait dépressive et parano. Elle allait finir comme sa mère, si elle n'y prenait pas garde...

Le taxi s'arrêta. Miss Parker paya en hâte, plus qu'il ne le fallait. Tout pour être débarrassée de ce regard inquisiteur ! Elle détestait Jarod. Elle regarda vers le ciel, on ne voyait pas où cette fichue construction s'arrêtait. Elle entra, trempée pour cinq minutes passées sous la pluie battante.

Derrière elle, sans qu'elle ne le remarque, le taximan enleva casquette, lunettes et fausse barbe. Puis il fit un petit signe de la main droite qui passa inaperçu et démarra en trombe.

Jarod avait de nouveau réservé une chambre dans ce détestable immeuble, qu'il semblait affectionner particulièrement. Il lui avait fait le même coup qu'en 1996. Mais pourquoi ? Dans quel but l'avait-t-il conduite ici ? Pour fêter son évasion ? Non, les dates ne correspondaient pas. Miss Parker contempla la carte qu'on lui avait remise à l'accueil : "Bienvenue à l'Empire State Building". Tout était exactement pareil, sauf que Sydney n'était pas là. La Miss prit l'ascenseur et arriva au 63ème étage. Bien sûr, 63 comme 1963, l'année de Son arrivée au Centre... Chambre 60. Très bien. Cela n'éveillait rien chez elle a priori. Que faisait Jarod en 1960 ? Il gazouillait tout au plus. Ou alors lisait-il Dante... La Miss parcourut le long couloir éclairé et arriva devant la porte portant le numéro 60. Elle tourna la clé dans la serrure elle même, devançant le pénible groom - même s'il était efficace pour une fois, tout le monde était pénible - dont la tête lui disait quelque chose, mais elle ne savait pas au juste où elle pouvait l'avoir vu. La Dragon Lady entra dans la chambre qui avait été réservée pour elle, fit trois pas, et resta muette d'étonnement, la bouche ouverte comme une carpe.

La chambre avait reçu visiblement quelques arrangements de la part d'un décorateur professionnel. Miss Parker ne connaissait pas ce don à son Caméléon préféré. Elle était de très mauvaise humeur et elle détestait les pièges de Jarod, mais celui-ci était certainement l'un des plus beaux. Elle en sourit même. Des rideaux de soie bleue étaient tendus à travers la pièce. Les murs n'étaient presque plus visibles. La fenêtre était fermée, seule la lueur de quelques bougies disposées en cercle sur un petit bureau de hêtre éclairait la pièce. Dans cette atmosphère tamisée, Miss Parker essayait de mémoriser chaque détail. Quelle belle mise en scène ! C'est alors qu'elle vit un panneau, tendu entre deux rideaux, écrit en noir sur bleu clair : "Joyeux anniversaire, Miss Parker !". Ah ? Nous étions le 3, chose qu'elle voulait oublier à jamais depuis que sa mère ne pouvait plus lui fêter. Quelques ballons complètaient ce décor. Les confettis ne tombaient pas, mais... si. Bien bien. Elle leva la tête. Un mécanisme avait été déclenché de l'extérieur. La Dragon Lady se retourna. Il n'y avait plus personne, le groom avait disparu. Elle trouvait qu'il ressemblait fortement au conducteur de taxi. Et à vrai dire à quelqu'un qu'elle connaissait bien... Elle sortit de sa chambre, trouva une espèce de loge. Une poubelle, tiens tiens... Et comme par hasard un costume de groom jeté en hâte dessus. Jarod...

Miss Parker renonça à quelconque poursuite, perdue d'avance... Il l'avait narguée deux fois, il n'allait pas insister. Elle retourna donc dans sa chambre et avança à travers les tentures bleu nuit. Elle s'assit sur le lit drapé de soie bleu nuit et poussa un cri de douleur. En se retournant, elle constata qu'un paquet rectangulaire trônait et qu'un coin était responsable de son mal... Semi-agacée, mais touchée quand même, Miss Parker saisit le paquet. Un beau papier comportant une vue de New York de nuit, et quelques citations de George Bernard Shaw, l'écrivain préféré... de sa mère. La Dragon Lady, un peu déboussolée, défit délicatement le noeud bleu ciel qui entourait le paquet, avec moult précautions. Il faisait partie des cadeaux que l'on n'ose pas déballer, comme un certain cadeau d'anniversaire précédemment... Elle manqua d'étouffer en découvrant l'objet contenu dans le papier. C'était une ancienne édition des "Quatre filles du docteur March".

Elle resta un long moment le livre posé sur les genoux, ne sachant que faire. Une larme coulait sur son visage. C'était le livre qu'elle lisait avec sa mère, l'ouvrage préféré de celle-ci, le sien à présent. Elle se décida enfin à ouvrir le livre, question de voir si Jarod avait eu l'audace de laisser un mot. Elle trouva une photographie d'elle-même enfant. Sa mère aurait eu deux éditions de ce livre ? Elle retira la photo. Sur la première page était soigneusement écrit un nom, à l'encre violette... celui de Margareth... Miss Parker resta bouche bée. Le livre manqua de tomber. Elle le rattrapa de justesse mais un objet en glissa. Elle le ramassa vite : c'était une carte d'anniversaire peinte à la main avec deux lapinous blancs qui s'embrassaient langoureusement, avec tous les détails (hum, je ferais un unique commentaire pour mes copineeeuh du The Pretender Forum, c'est un "yummy", une soupe de... ). La Dragon Lady éclata de rire. Elle s'attendait à tout sauf à une déclaration. Jarod exagérait. Elle ouvrit. Le Caméléon avait juste noté : "Pourquoi a-t-elle eu cette photo ? Qu'est-ce qui lie nos mères ? J.". Miss Parker s'attendait à de longues phrases, à des poèmes, mais non, il devenait presque raisonnable. S'il n'y avait pas ces lapins, elle aurait presque dit que tout était comme avant. Cela dit, il se posait la même question qu'elle. Et il y avait maintenant cette photo. Margareth n'avait aucune raison d'en posséder une d'elle, ne pouvant pas deviner que son fils tomberait amoureux d'elle... Elle sourit. Surtout qu'elle ne la connaissait pas...

 

Le paysage était d'une beauté époustouflante. Il y avait des arbres partout, recouverts d'une épaisse couche de neige. Cette scène se situait quelque part en Roumanie, dans ce qu'on appelle les Alpes de Transylvanie, et du côté du Peleaga qui culmine à 2509 mètres ; un homme cherchait sa route. Il était emmitouflé dans un long manteau noir qui le protègeait du froid. Il faisait -2 degrés. C'était le lendemain du Nouvel An, qui durait ici deux jours. Enfin, une silhouette fut perceptible. Il courut vers elle. C'était un homme qui coupait du bois au bord d'une clairière non loin de la route. En l'apercevant, le bûcheron arrêta sa tronçonneuse et dit simplement "Bonjour" en roumain : "Buna ziua doamna !". Puis observant le nouveau venu, il reprit en français, cette langue étant beaucoup parlée en Roumanie, utile notamment pour le tourisme. Les deux langues sont d'origine latine, ce qui facilite la tâche. L'autre répondit, dans un français impeccable : "Bonjour, je suis Jarod, Jarod Miller" (nota - je peux pas m'en empêcher - : bcp de détails ds cette histoire sont choisis tout à fait au hasard bien ssssûr !...). Le bûcheron eut un léger mouvement presque imperceptible, si bien que le Caméléon ne le remarqua pas : "Vous êtes français ?". Jarod répondit : "Non, américain, mais je peux parler en français ou même le roumain si vous préférez". Le bûcheron continua en anglais : "Non non, gardez vos habitudes, je maîtrise votre langue". Il tendit la main et serra celle de Jarod, en se présentant : "Davy Pola. Etes-vous perdu ?". Jarod répondit : "Pas tout à fait. En fait, je cherche un hôtel". Davy remarqua soudain la carte qu'il portait, derrière laquelle un symbole, avec huit têtes de mort sur un cercle entourant un coffre et un triangle, tracé soigneusement sur une feuille se laissait deviner. Il demanda alors : "Vous vous intéressez donc au mythe des Elus ?"

Jarod s'étonna : "Le mythe des Elus ?". L'autre répondit : "Oui, ce symbole est lié à l'Elu. Je ne sais pas exactement qui ou quoi ce terme désigne. Ce sont des murmures, des légendes, mais il y a un mystère lié à ce symbole. Un secret divin dont personne ne connaît la nature exacte. Tout cela est lié à ces montagnes devant vous. On dit qu'elles sont maudites". Jarod se dit qu'il se trouvait à nouveau plongé dans le surnaturel et que décidément les gens adoraient les inventions. Néanmoins ce symbole était lié à sa mère. Il demanda donc : "Vous avez déjà vu ce symbole ?". Davy Pola, un peu gêné d'avoir tant parlé, répondit : "Oui, sur des vieux papiers. On peut le rencontrer dans certaines bibliothèques spécialisées. Dites, vous veniez pour ce symbole ?". Jarod ne pouvait évidemment pas deviner que la piste du symbole le mènerait là, il y était arrivé par une autre voie, liée de toute façon à la fameuse légende des parchemins. Il expliqua donc : "Non, en fait je cherchais où loger. Vous ne connaîtriez pas un bon hôtel ?". "En fait, il y a mieux", répondit M. Pola, "tout près d'ici il y a un château, tenu par des vieux gardiens. Ils connaissent un peu la légende et seraient ravis de vous héberger quelque temps". Jarod s'étonna : "Je croyais que cette pratique n'était pas très courante ici ?". Davy Pola énonça cette phrase étrange : "Pour vous ils le feront, j'en suis certain". Puis sans précision supplémentaire il retourna à ses arbres, remettant la tronçonneuse en route.

 

Miss Parker lisait son livre, joli cadeau pour ses quarante-deux ans comme elle le remarqua, quand on frappa à sa porte. Elle pensa : "Jarod !" et fonça. Il ne lui ferait pas le coup sept fois de suite... Elle ouvrit très rapidement, arme à la main en criant : "Je t'ai eu !". Le malheureux groom manqua de défaillir. Il essuya son front avec un grand mouchoir rouge et dit simplement : "Tiens, le locataire a effectivement changé". Miss Parker baissa son arme, mais ne s'excusa pas. Elle demanda : "Le locataire ? Il y avait quelqu'un avant ?". Le jeune groom précisa : "Oui, un gars bizarre. Il passait des heures dans cet appartement que vous occupez maintenant. On entendait des bruits étranges, comme des coups de marteau. Il a tenu lui-même à faire le ménage, mais a réservé la chambre pour quelque temps encore, précisant que sa fiancée, Miss Charlène Cuir viendrait. Je suppose que c'est vous. Je croyais qu'il plaisantait". Miss Parker était furieuse. Miss Charlène Cuir, et puis quoi encore ? Sa fiancée ? Elle aboya : "Je ne suis pas la fiancée de monsieur...". Le groom dit doucement : "Tant pis, si vous le prenez comme ça. J'avais pourtant une indication pour retrouver votre fiancé. Il l'a laissé sur une table, cela m'a paru étrange. J'ai pensé à un jeu de piste. D'autant plus qu'une photo de vous était avec". Et il s'apprêta à partir.

Miss Parker bondit : "Un indice ? Mais c'est que Jarod est un amateur de jeux de pistes... Donnez-moi ça !". Le groom répondit : "C'est pour Charlène Cuir, c'est le nom inscrit derrière la photo. J'aurais peur de le donner à une autre personne que la fiancée de monsieur Parker". Miss Parker hurla : "C'est moi !!! Miss Charlène Cuir, fiancée de Jarod ou je ne sais quoi ! Je veux cet indice !". Elle ouvrit soudain des grands yeux : "Jarod Parker ?!". Le groom s'étonna : "Oui, c'est bien le nom de votre ami, non ?". Miss Parker haussa les épaules, répondit : "Oui, disons. L'indice !". Le groom, surpris, lui tendit un livre : "Voilà, c'est tout. Il l'a oublié dans le salon. Je ne sais s'il l'a fait exprès". Miss Parker observa ses "indices" tandis que le groom s'éloignait prudemment, de peur d'affronter une nouvelle colère. Miss Parker ne tarda pas à hurler, réveillant quelques voisins déjà au lit. Elle appela le groom : "Attendez deux secondes. Il vous a dit où il allait ? Je ne parle pas cette langue-là".

Elle désignait le roman laissé par Jarod, écrit dans un dialecte inconnu. Le groom revent sur ses pas, déclarant juste : "Je ne sais pas. Quoi que... Il tenait une carte de la Transylvanie, je crois, la dernière fois que je l'ai vu". Il fila discrètement. La Miss regarda le roman. Du roumain, oui, en effet, elle avait appris cette langue il y a des années. Etait-elle idiote, elle n'avait même pas su la reconnaître. La Transylvanie... Bien... Elle ouvrit le roman. Une photo d'elle se trouvait dedans. Ou plutôt un croquis, très fidèle, avec inscrit derrière "Miss Charlène Cuir". Elle eut envie d'hurler à nouveau mais se retint. Elle rentra dans sa chambre, se demandant combien de fois Jarod, pour faire un dessin aussi ressemblant, avait pu l'avoir vue dans sa nuisette de soie bleue préférée...

 

Jarod observait le château, comme on surnommait la bâtisse. L'endroit s'appelait "Lupului Casa", la "Maison du loup" (véridique ! C'est du roumain. Vous voyez, quand je disais que j'avais fait des recherches, je ne plaisantais pas !). Pourquoi du loup ? Y en avait-il par ici ? Possible, le climat s'y prêtait. La propriété était d'une très grande beauté. Jarod passa une porte cochère de bois sculpté, protégée d'un auvent. On aurait dit une chapelle et à vrai dire, en y regardant de plus près, elle devait avoir cette fonction. Le château, lui, n'avait de ce titre que le nom, pour ce qui était de la taille. Il présentait trois étages, tout de même, mais n'avait pas de tours ou de pont-levis, comme on se figure les bâtiments de ce type. Il était néanmoins tout de pierre et son aspect était majestueux.

Jarod s'avança et se décida à tocquer à la porte. Il entendit instantanément une voix derrière et le panneau de bois laissa place à un visage agréable, qui surmontait un petit corps rond. La propriétaire, sans doute. Elle possédait une longue chevelure teintée de gris, qui avait du être d'un noir brillant, et ses pupilles brillaient au milieu d'yeux sombres. Elle dit "Buna ziua doamna !" et s'interrompit. Elle mit ses mains devant son visage, en hochant la tête. Le Caméléon s'informa : "Vous allez bien ? Excusez-moi, je m'appelle...". La vielle femme l'interrompit : "Venez !". Elle le prit par la main et le mena dans un salon aux meubles d'ébène. Un tableau était accroché sur un des murs et il représentait Jarod jeune. Celui-ci ne put retenir une exclamation : "Mais c'est... moi !". La vieille femme se tourna vers lui et lui dit, dans un anglais impeccable : "Oui, vous êtes Jarod, il n'y a pas de doute. Si vous saviez combien Margareth m'a parlé de vous !". Jarod ouvrit de grands yeux : "Ma mère ? Vous connaissez ma mère ?!". Son interlocutrice répliqua : "Oh ! Excusez-moi, je ne me suis même pas présentée. Je suis Mischa Domna. Je connais votre mère depuis très longtemps. C'est sa mère qui m'a engagée comme cuisinière alors que je n'étais qu'une jeune fille. Elle devait avoir une quinzaine d'années, à l'époque".

Jarod demanda : "Elle est... ici ?". "Hélas non. Elle est passée il y a quelques jours. Elle avait l'air surexcitée. Oh ! qu'elle va être déçue ! Je suppose que vous ne pouvez pas rester quelques jours ? A cause du... Enfin, de ce que vous savez... Margareth m'a narré en bref la situation". Jarod répondit : "A vrai dire, je cherchais un abri pour une petite semaine... Mais je ne voudrais pas vous...". Mischa éclata de rire : "Vous êtes chez vous ! Cet endroit appartient à la famille de votre mère depuis des décennies ! Si vous restez, tant mieux ! Avec un peu de chance, Margareth rentrera à temps pour vous voir. Elle n'a pas pris beaucoup de bagages, cette fois-ci". Elle fit une pause, puis demanda : "Un peu de thé, peut-être ? Ou du café ?".

Jarod accepta. Le thé lui laissait de bien mauvais souvenirs (nota - je suis incorrigible ! - : on se demande bien pourquoi...) et le café n'était pas une habitude chez lui qui affectionnait depuis longtemps le chocolat soluble, mais il appréciait de découvrir des us d'ailleurs. Cette coutume-là, il avait un peu de peine à l'avaler pour les premières gorgées du moins, car le café était très fort, mais néanmoins excellent. Il réfléchissait : il allait peut-être revoir sa mère ! Mischa était loquace et intéressante à écouter. Une bonne heure se passa, et un bruit se fit entendre, tandis que la porte séparant la cuisine du salon s'ouvrait. Un géant apparut. Plus exactement un homme très grand. Il devait mesurer dans les deux mètres et avait un air renfrogné.

Jarod se leva, aussitôt imité par Mischa qui interpela Jarod, désignant le nouveau venu : "Oh ! Je vous présente mon mari. Zepher, voici Jarod". L'autre ne réagit pas instantanément, mais il finit par demander : "Le fils de la 'tite Meg ?". "Exactement ! Etonnant, non ?". L'autre hocha la tête et repartit d'où il venait, après avoir briévement salué Jarod. Mischa déclara : "Il n'est pas très bavard, il faut l'excuser. Mais c'est un brave homme, vous savez. Il aime énormément votre mère". Jarod demanda : "Et donc elle habitait déjà ici étant petite ?". Mischa répondit : "En effet. Ce château a toujours appartenu à vos ancêtres, ainsi que toutes les terres environnantes, ce qui n'est plus valable actuellement. Dites, venez avec moi, je vais vous montrer une chambre où vous pourrez vous installer". Ils partirent vers le couloir.

 

Broots entra dans le bureau de Sydney, tout essoufflé. Le psychologue s'informa immédiatement : "Alors ? Vous avez trouvé quelque chose ?". Broots attendit une minute et, ayant repris son souffle, déclara : "RF-7 ! Cela signifie Register Files 7". Sydney s'étonna : "Je ne connais pas ce numéro, pourtant". Broots répliqua : "C'est logique. Ce sont des dossiers très vieux, d'après les indications sur les papiers que j'ai trouvés. Ils se situeraient au niveau souterrain 17".

 

Miss Parker marchait dans un des aéroports de New York. Elle avait réussi à se procurer la liste des destinations des derniers vols en date. Malheureusement celle-ci était longue... Cela dit, un avion était justement parti vers la Roumanie. Pas de doute, son Caméléon était très certainement parti se rafraichir les idées là-bas. Tout en se faisant ces reflexions, elle avançait toujours, mais laissa soudain tomber ses sacs, qu'elle ramassa machinalement, détaillant le papier, cherchant la date du prochain vol pour la Roumanie. Elle ouvrit son sac machinalement, lisant les horaires, et farfouilla pour trouver un stylo. Sa main rencontra soudain un objet étrange, qu'elle sortit. C'était une bague, la bague de sa mère. Elle regarda à son doigt : pourtant elle y était toujours ! Elle replongea la main dans le sac et sortit d'autres objets : une photo de Jarod enfant, un carnet, un miroir. Ce n'était pas son sac ! Elle remit les objets dedans, posa le sac sur le sol et regarda autour d'elle.

Tous les éléments laissaient supposer que ce sac appartenait à quelqu'un que la Miss connaissait bien, pour l'avoir croisée récemment : la mère de Jarod !

Une main saisit la sac. Miss Parker se retourna et tomba nez à nez avec la propriétaire du sac qui se relevait, ses cheveux roux voletant. Margareth écarquilla les yeux et dit doucement : "Vous !". Elle murmura : "Merci, Mlle Parker" et s'éloigna rapidement dans la foule.

Miss Parker était tellement sous le choc qu'elle n'avait pas eu le temps de réagir. Quand elle reprit ses esprits, il était bien trop tard, elle ne pourrait plus retrouver une femme parmi tous les gens qui peuplaient l'aéroport. Elle trouva enfin son stylo dans son sac et entoura une date, avec un petit sourire satisfait.

 

Jarod visitait tranquillement la propriété de sa mère. Pour la première fois de sa vie d'adulte, il était chez lui, dans une maison où avait l'habitude de séjourner sa mère, dans un château où Margareth avait grandi, dans ce palais où il avait peut-être déjà mis les pieds sans s'en souvenir. Des tableaux charmants étaient accrochés et Jarod se fit joie de les contempler, flânant çà et là, rêvassant, heureux. Il visitait chaque pièce, regardait chaque détail, humait chaque parfum.

Il arriva à la chambre de sa mère. Il la reconnut justement à son odeur. Il connaissait ce délicat parfum de muguet, très volatile mais dont il subsistait des traces à force d'être aspergé dans cette pièce. Les murs étaient recouverts de boiseries acajou, qui donnaient un style d'ailleurs. Le lit était encore défait ; sa mère n'étant partie que depuis la veille, le ménage n'avait pas encore été fait depuis dans cette pièce. Jarod s'assit sur la matelas et caressa les draps si doux et chauds. Il s'allongea à demi, contemplant chaque détail qu'il s'empressait de mémoriser pour le cas où il ne pourrait plus revenir. Chaque tableau, chaque vase, chaque bijou abandonné devenait une photographie qu'il enregistrait dans le palais de sa mémoire (ah ! pardon, c'est l'influence d'Hannibal...). Il connaissait mieux sa mère à présent. Ces traces de quotidien contribuaient à livrer des bribes de la personnalité de Margareth, comme la cachette dans la grange d'Harriet Tashman quelques années auparavent. Sur la table de chevet était posée un exemplaire de la Bible, ainsi qu'une petite bouteille d'un parfum appelé "Aurore boréale" et un autre "Champ de nuit". Jarod se releva et fit quelques pas dans la pièce.

Soudain la porte derrière lui se claqua. Il allait se retourner pour voir ce qui avait provoqué un tel bruit quand il reçut un ordre. Une voix lui cria fermement : "Ne bouge pas !".

Jarod pivota néanmoins pour se retrouver face à Miss Parker. "Encore !", commenta-t-il, "décidément tu dois tenir à moi pour me chasser de cette manière". Mais la Dragon Lady n'avait pas envie de rire : "Cesse de blaguer et suis-moi !". "Pas question, Parker. Je vais peut-être revoir ma mère et le Centre ne me gâchera pas la vie à nouveau. Je refuse de te suivre, tu entends ?!". Il criait presque et ne bougea effectivement pas d'un millimètre. Son ton s'adoucit : "De toute façon tu ne tireras pas". Miss Parker interrogea : "Vraiment ? Et qu'est-ce qui te fait dire ça ?". Jarod sourit (sourire spécial © Jarod ) : "Une intuition. Mais bien sûr tu vas soutenir le contraire. Ce qui est drôle avec toi, Mlle Parker, c'est que tu te mens joliment bien à toi-même". Il allait sortir de la pièce, mais Miss Parker enleva le cran de sûreté de son arme, tout en continuant de la pointer vers le Caméléon.

"Allons, pas d'enfantillage", dit celui-ci. La Dragon Lady s'insurgea : "Je ne plaisante pas ! Je tirerai si tu cherches à fuir !". Soudain son regard fut attiré par un tableau derrière Jarod. "C'est étrange...". "Qu'est-ce qui est étrange ?", s'enquit Jarod.

"Le tableau...". La Miss baissa son arme et s'avança un peu vers le mur, avant de poursuivre : "Regarde ! Le coin semble être décollé...". Jarod s'approcha : "En effet...". Il retira l'image de son clou. Elle représentait un paysage des plus banals, ce qui pouvait frapper vu l'ambiance exotique de la chambre. Jarod tira d'un coup sec sur le coin et une feuille plastifiée se retira peu à peu. "Oh !". Miss Parker ne put retenir sa surprise. La tableau était un portrait. Ou plutôt deux. Il représentait deux petites filles âgées d'une dizaine d'années. Elles avaient toutes deux les cheveux nattés et étaient habillées de la même façon, avec une petite robe blanche et des souliers vernis. Pourtant elles n'étaient pas jumelles bien que présentant une certaine ressemblance. Mais la première était rousse et la seconde ressemblait à s'y méprendre à Mlle Parker enfant...

 

 

Suite de la fanfic

(Sydnette, sadique a trouvé malin de laisser durer le suspense...)

 

 

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