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La science et ses dangers

 

 

 

"L'histoire, comme une idiote, mécaniquement se répète". (Paul Morand, Fermé la nuit)

 

 

"Jurassic Park" nous avait déjà montré combien il était dangereux de recréer des dinosaures (et dans JP2 que la plus mauvaise idée de la triste et longue histoire des mauvaises idées était de les sortir de l'île, enfin de celle d'à côté...) et où pouvait mener la science, l'évolution du clonage etc...

Le Caméléon nous montre d'une éclatante façon où peut conduire l'envie du progrès scientifique : on prend un être humain doué, on l'enferme, on l'exploite, en ne se souciant pas de sa nature humaine... Bref, on le considère comme un cobaye ou une machine. Ca n'est pas très gentil... et cela ne respecte pas les droits de l'Homme. On rappelle à l'occasion (cf "Le Poids du Passé" - "Hazards", # 2-08" principalement) ce que l'on a pu faire subir à des personnes normales, des humains comme les autres en "oubliant" leur condition humaine (par exemple en s'en servant justement comme cobayes). Le docteur Krieg dit doucement à Sydney qu'il sait très bien ce qui se trame au Centre et insinue que le Centre n'est qu'une copie des camps de concentration. Ca n'est pas gentil de blesser Sydney (qui est presque entièrement clean dans l'histoire. On sait, on peut dire qu'il a agit en obéissant aveuglément à ses supérieurs - ce qui rappelle les vieilles excuses bidons des procès d'après-guerre... - , mais ses antécédents sont là pour le couvrir un peu - d'un point de vue psychanalytique en tout cas ! - ) mais c'est un peu ça. Je suis persuadée que c'était l'idée de départ des créateurs en inventant le Centre. C'est plutôt net (et Martin Winckler - l'écrivain, voui, dont je suis fan et qui lui est fan de la série - pense comme moi, ce qui est très rassurant !) C'est en tout cas comme cela que je l'ai compris, et je suis loin d'être la seule. Les méthodes employées par le Centre sont très... "spéciales" et on suit le même schéma que pendant la guerre : "je ne suis pas responsable : j'obéis aux ordres et je me la fer...". Celui qui n'obéit pas est aussitôt puni, voire éliminé (tant qu'on y est !). Et puis Jarod est un gentil petit brun innocent (et l'acteur a des origines, heu, enfin, je pousse un peu loin mais consultez la biographie et rappelez-vous tous les parallèles entre acteurs et personnages que nous avons pu constater) face à des "bad guys" genre M. Raines, un homme au crâne rasé et aux yeux bleus (mais là n'imaginez pas de parallèles absurdes entre acteur et personnage, hum ? - surtout qu'il est super sympa Richard Marcus !)... Je vais peut-être un peu loin mais ça n'est pas si sûr. J'ai un exemple frappant, c'est l'évocation d'Anne Frank et de leur cachette dans l'épisode "Réunion de famille" ("The Dragon House" # 1-21). L'aide d'Harriet Tashman compare cette cachette-là avec celle du grenier où ont vécu les parents de Jarod. Jarod est d'ailleurs très troublé (déjà c'est logique, ce sujet n'est pas très simple et il est fort sensible, de plus ça le touche puisque sa famille est ici concernée, et qu'il sait aussi comment a fini la famille d'Anne... ce qui n'est pas très encourageant concernant celle de Jarod donc... J'aurais même été plus loin pour expliquer son trouble, mais je vous laisse faire, vous êtes grands maintenant ;-) ). Pourquoi une telle comparaison ? Selon moi, elle est intentionnelle (même si après on nous montre une bible chrétienne. Nous parlons symboles - et pis la conversion existe *cf Sydney*, mais ne poussons pas les choses si loin, je n'irai pas vérifier sur Jarod. Quoi que, hummmm - ). C'est un message des Loustics (ce n'est pas la première allusion. Une de mes citations préférées (car elle m'a fait frémir et illustre ces explications) est un dialogue entre Jarod et Raines, justement. Dans "Réunion de famille", après avoir vu sa mère, il fuit, prévenu par Sydney, et forçant le passage en bousculant quelques Nettoyeurs, déboule à l'entrée d'une impasse... dans laquelle se trouve M. Raines qui le menace, arme à la main. Il ne peut se retourner et fuir. Il finit par déclarer : "Vous avez tué mon frère et maintenant vous voulez tuer ma famille !". Son ton devient dramatique, plein de colère et de souffrance (terrible ! Le doublage est vraiment excellent ! - sauf dans "Le Poids du passé" et autres où il y a quelques problèmes mais bon...) : "Mais qu'est-ce que je vous ai fait ?!!". Raines répond d'un ton neutre : "Vous existez...". Alors ? Vous restez sans voix ? Je comprends. Cela rappelle certains discours. Qu'avaient fait ces 10 millions de personnes emprisonnées dans les années 40 ? Rien, ils existaient. Les expériences menées sur Jarod et d'autres cobayes ressemblent furieusement aux méthodes nazies : par exemple quand M. Lyle et M. Raines arrêtent le coeur de Jarod ("Nouvelle donne" - "Back from the dead again" # 2-01). Quand j'ai vu cette scène, j'ai aussitôt fait le parallèle (venant de voir "Nuremberg"). Les traitements que l'on inflige à Jarod ne sont pas très agréables... Les petits jeux avec les pinces crocodiles et l'électricité sont bels et bien de la torture, on ne peut appeler cela autrement. Lyle semble de plus ressentir un profond dégoût pour Jarod (même si parallélement il éprouve une certaine admiration envers lui), il emploie un vocabulaire péjoratif : "Il pue"... J'ai même entendu mais je ne sais plus où exactement une phrase (prononcée par Jarod il me semble) qui expliquait que "le Centre avait des moyens de pression bien pires que la mort". Un truc du genre (en fait, j'ai retrouvé une partie de la citation. Dans la vidéo promo de "The Pretender 2001", Jarod dit : "Ce qui m'a été fait n'était pas pire que de mourir". J'ai entendu exactement la même réflexion dans "Nuremberg"... Mes parallèles ne sont pas tous idiots (et je ne crois pas qu'il soit stupide d'en faire quand on connaît les Loustics). Les guerres sont évoquées dans la série, et spécialement celle-là.

Donc, le message passé est très clair : la science est utile, c'est très bien, mais il y a des limites à ne pas dépasser. Ce qui se passe au Centre n'est pas un modèle, au contraire puisque l'on exploite des gens, qu'on les enferme, qu'on les surveille jusqu'au paroxysme du voyeurisme, qu'on les menace et parfois (quoique avec Raines et Lyle on se demande d'après ce qu'on a déjà vu si "parfois" est suffisant) on les torture (cf : les interrogations de la commission T - "T" pour "torture" d'ailleurs -, les expériences sur Jarod vues sur DSA ou la manière dont M. Lyle s'occupe de Jarod dans "Le monde change" - "The World is changing" # 4-01). Nous sommes alors bien loin d'un objectif scientifique... (même s'ils ont faits de grandes découvertes, comme le clonage, ils les ont employées à des fins douteuses, qui ont coûté de nombreuses vies).

 

 

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