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Le jeu et l'amusement

 

 

 

"Le jeu n'a pas d'autre sens que lui-même". (Roger Caillois, Les Jeux et les hommes)

"Il faut jouer pour devenir sérieux" (Aristote)

 

Jarod aime jouer, comme je l'ai expliqué en décrivant son personnage. A sa sortie du Centre, il va découvrir un tas de gadgets qui vont beaucoup l'intéresser :

Sydney : Tu sais nager à présent. C'est bien, mais à ton âge il est curieux de s'acheter des jouets pour s'amuser dans sa baignoire.
Jarod : Je préfère ça aux jeux que vous m'avez imposés pendant si longtemps.

Ce passage est tiré de "Chaque tableau a son histoire" ("Every Picture Tells A Story - # 1-02). En effet, Jarod a tendance à préférer les canards pour le bain aux simulations. Dans la première saison, il est un vrai gamin, ce qui crée un effet comique (voir la partie "découvertes" dans la page "Chronologie"). Le comique, d'ailleurs, présent tout au long de la série, évolue. Après être basé sur le décalage de situation à propos des joujous, on voit plutôt les pièges qu'envoie Jarod. Je me souviendrai toujours du Motel pour cafards géants dans "Un virus parmi nous" ("A Virus Among Us" - # 1-07) ! Ces blagues-jeux de piste se poursuivent même dans la saison 4 (par exemple dans "La folle équipée" - "Road Trip", # 4-05 - : "Suivez le chemin de briques jaunes"). Même si dans cette saison le personnage de Jarod n'est plus le même qu'au début, il sait encore s'amuser (contrairement à ce que dit Stef du SL-27, il n'a pas perdu TOTALEMENT son côté enfantin : il le cache au fond de lui, mais conserve son humour décapant, un sens du jeu et ses blagues, certes aiguisé par un redoutable sens moral et ses regrets, mais aussi ses espoirs).

Un décalage important se produit avec les téléfilms. Le premier est très sombre (d'ailleurs, sincèrement c'est loin d'être mon épisode préféré) et les traits d'humour sont rares. Le deuxième est assez spécial et Jarod ne tend plus de pièges. J'ai été très surprise du soudain sérieux du personnage : il a évolué très fortement entre 2000 et 2001 !

Par contre, l'humour se trouve, tous épisodes confondus, dans les dialogues, que ce soit Jarod ou Mlle Parker qui parle. Ces deux-là ne peuvent pas s'empêcher de s'envoyer des piques et la Dragon Lady les distribue généreusement à son entourage, notamment le pauvre Broots. Allez donc dans les pages "Episodes" (quand elles avanceront...), je conserve les meilleurs dialogues, intéressants ou humoristiques.

 

 

Le jeu est un symbole de lutte, contre la mort, les forces hostiles, les éléments... Le jeu est règles, mais il est aussi liberté (pour le pitit Jay !). Liés au sacré dans les mythologies, ils n'ont bien sûr plus rien à voir avec cela dans la série.

Cependant, ils ont toujours un sens de dialogue de l'homme avec des "forces invisibles". Jouer à la poupée, pour certains peuples, est un hommage qui rappelle les rites de fécondité. Les jeux peuvent servir à reproduire les actes des adultes. Qui n'a jamais joué au docteur ? Jarod, et c'est pourquoi il est tout d'abord un gosse en sortant. On le trouve plus sérieux dans ses simulations, quand on regarde bien. Car il a été trop tôt un adulte et donc a besoin de passer cette phase de jeu pour mieux s'adapter. Le jeu est un transfert d'énergie psychique et développe l'imagination. Quel que soit le jeu, on s'y abandonne, on se donne à un objet. Jouer ouvre la porte de l'imaginaire et celle de la réalité, c'est un rite d'entrée à la vie tout simplement et Jarod entre dans la vraie vie après avoir survécu au Centre.

Les jeux ont un rôle d'éducateur, et forgent les relations humaines, sans doute de façon plus douce que les durs maîtres de Jarod au Centre... Ils servent activement au développement d'un individu et même quelquefois à la connaissance de soi (psychodrame de Moreno), mais nous dépassons ici la série.

 

 

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