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Blue Cove FanFictions Annexes

 

 

 

Jarodibal (crossover)

Auteur : la même dingue que celle qui a fait ce site, cad Sydnette (e-mail) la Psy-Caméléonne.

Fan-fiction terminé le : idée trouvée le 17 octobre 2002, rédaction réelle commencée le vendredi 25 octobre 2002, terminée le dimanche 1er juin 2003 (vi, j'ai pris mon temps... il faut dire que je ne fais pas que ça, loin de là !).

Où le situer : Voir note 2.

Notes :

Ce fan-fiction reste une exclusivité de ce site. Comme tous les textes de ces pages Internet (protégés par diverses lois de la propriété intellectuelle, voir début du site), il est bien sûr expressément interdit de le copier, même si vous précisez le nom de l'auteur (je sais que certains sites intéressants regroupent des fan-fictions - j'ai l'intention de faire la même chose - , je ne suis pas intéressée, ne voulant pas que ces récits soient dispersés sur le Net). Le plus simple est de mettre un lien de votre page vers la mienne (pour cela, il n'y a aucun problème. Mais comme je pratique l'échange de liens quasi-systématique, prévenez-moi, je placerai votre adresse dans mes sites partenaires sur la page "Liens").

Note 2 : Nouvelle équation de la Dingue en chef... Jarod + Hannibal = Jarodibal... Hum... J'explique car ça n'est pas évident pour tout le monde (seul mon pôvre entourage comprendrait sans détour...). Ce fanfic est un crossover avec la trilogie Hannibal Lecter de Thomas Harris, qui comporte les ouvrages suivants : "Dragon Rouge", "Le Silence des Agneaux" et "Hannibal". Ces histoires ont été portées à l'écran et sont donc assez connues, facilitant la compréhension du lecteur. J'ai tenté de respecter l'esprit des livres mais bien évidemment non seulement je ne suis pas l'auteur mais en plus il s'agit d'un crossover, alors il est difficile de conserver toute la richesse de l'original. J'ai juste essayé de supprimer toute forme de vulgarité, chose que j'ai du mal à tolérer dans les romans (même si l'histoire est tendancieuse, on peut toujours essayer de sous-entendre plutôt que d'user d'un langage cru). Pour situer un petit peu, j'ai imaginé la situation si Clarice Starling n'était jamais venue et si elle avait été remplacée par un certain agent du FBI, Jarod... Dans la trilogie, cet épisode se situe donc à la place du "Silence des Agneaux" (sauf que l'on sait encore moins de choses sur le docteur, car évidemment si on sait qu'il a dévoré la langue d'une infirmière mon fanfic tombe à l'eau) et dans Le Caméléon il se situe (au départ je ne souhaitais pas du tout le situer) juste après l'épisode où on découvre que Lyle est cannibale : "Que la lumière soit" ("The Agent Of Year Zero"). J'ai écrit ce fanfic car je suis fan d'Hannibal bien sûr et pour changer des fanfics et particulièrement les crossover que j'ai pu imaginer ou lire (personne à ma connaissance n'a imaginé un crossover avec la trilogie).

Note 3 : Ce fanfic est dédié à tous les fans d'Hannibal Lecter... (vous allez vous rendre compte que j'ai trahi l'original mais bon...)

Note 4 : Les parties en italique sont très souvent des pensées des personnages.

Note 5 : L'auteur, qui est une infatigable bavarde, n'a pas pu se retenir de mettre entre parenthèses tous les commentaires qui lui sont venus à l'esprit pendant l'écriture de ce récit, malgré une lecture moins facile. Si jamais vous vouliez néanmoins des précisions, que vous aviez des questions, envoyez-moi un petit e-mail, je me ferai un plaisir d'y répondre (j'en suis un un stade où je peux encore répondre à tous les e-mails qu'on m'envoie... plus ou moins vite bien sûr, surtout si votre question en amène d'autres qui m'entraînent à créer une nouvelle page).

 

 

 

 

 

PARTIE 1

Il existe des monstres

parmi nous...

 

Alec Baldow était terrifié. Recroquevillé dans un coin de la pièce aux murs blancs, il sentait son coeur battre la chamade. Son pouls approchait des 170. Ce dingue allait le mordre, il en était certain. Ces yeux foncés, ce regard de braise sous une barrière de sourcils épais et sombres, cachaient quelque chose d'indicible, pas rassurant du tout. Alec fuyait de coin en coin mais l'autre, les piques brunes de ses cheveux voltigeant à chaque geste, le poursuivait inlassablement, émettant des grognements rauques et des sons indescriptibles. Il était agile, bondissant au-dessus des tables, tout en répandant les objets présents sur celles-ci sur le sol. Il portait un jean noir, et sa chemise blanche gisait sur le linoléum blanc. Il l'avait arrachée tout à l'heure. Le local faisait penser à un hôpital, avec ses teintes claires, maladives. Pourtant un insigne géant accroché au mur indiquait le contraire. Un panneau de velours bleu marine, rouge et blanc était plaqué grâce à quelques petits clous. Sur ce rond de velours était inscrite, en lettres brodées dorées, cette inscription : "Federal Bureau of Investigations". Mais que se passait-il donc au quartier général du FBI ?

L'agent Baldow ne vit pas l'obstacle devant lui. Il trébucha sur une pile de dossiers, regardant en arrière si le monstre était là, et s'étala de tout son long. L'autre fonça sur lui. Alec n'aurait jamais imaginé quand ce type avait frappé à sa porte qu'il pouvait être dangereux. Une allure impeccable : veste noire, cravatte et sourire poli. Il aurait pu être agent, tiens ! Mais la porte s'était refermée et l'aspect de cet homme avait radicalement changé. Son sourire n'était plus qu'un rictus grimaçant, ses yeux lançaient des éclairs. Pourquoi avait-il choisi Baldow comme victime ? Celui-ci n'en savait rien. Il était sa proie, cela il le comprenait. Les malades comme ce type avaient leur propre logique. Baldow avait fait quelques études de psychologie mais le comportement de ce genre de gugusses... Il valait mieux s'adresser à un vrai psychiatre... comme Hannibal Lecter. Cette pensée aurait pu le faire sourire, dans d'autres circonstances, mais ce type devant lui lui rappelait beaucoup les descriptions du Cannibale. Même courtoisie, même regard froid, même imprévisibilité... Alec Baldow avait devant lui un autre cannibale. Cet homme l'avait maintenant saisi à la gorge, avec deux mains puissantes et grandes. Les muscles de ses bras saillaient, son cou ruisselait un peu par l'effort. Baldow saisit le poignet de Monstre, qui essayait de le mordre. Il pouvait sentir son coeur battre. Alec en ralâcha sa prise par surprise. Malgré cette activité intense, le Monstre gardait un calme incroyable. Son pouls ne devait pas dépasser 100... caractéristique commune avec Lecter... Baldow sentait sa fin proche. Le souffle de l'inconnu était près, si près... Il ferma les yeux.

Une voix grave déclara : "Bravo, Jarod !".

Le Caméléon se releva, un petit sourire aux lèvres. Il alla ramasser sa chemise et la remit sur son dos, sans prendre néanmoins la peine de la reboutonner entièrement. Il avait maintenant perdu toute attitude inquiétante. L'agent Baldow ouvrit les yeux, tandis que Jack Crawford lui-même félicitait le Monstre. Alec n'y comprenait rien. Le boss trouvait la situation tout à fait normale et parlait avec l'inconnu comme s'ils étaient des amis d'enfance. Il se leva et se prépara à apostropher violemment son chef, tendant un doigt accusateur. Jarod saisit ce doigt et le serra en balançant la main de haut en bas; tout en prononçant : "Excusez-moi, je ne me suis pas présenté. Jarod Goldteam". Crawford ajouta : "Votre nouveau collègue". Baldow se calma mais demanda : "Que signifie ?...". Crawford répondit : "Cétait une sorte de test. Nous ne recherchons pas n'importe qui. Nous avions besoin d'un agent qui ait des dons d'acteur. Jarod est une perle rare. Un CV impressionnant, en plus". Jarod ne dit mot mais souriait largement. Alec Baldow remarqua : "Vous auriez pu me prévenir. J'ai eu la peur de ma vie ! J'ai bien cru rencontrer le clone de... qui vous savez". Mieux valait ne pas citer le nom de Lecter devant Crawford ; lui-même évitait au maximum. Le chef répliqua : "L'effet aurait été gâché si je vous avais averti. Je constate que l'agent Goldteam a tout à fait les capacités requises pour la mission que j'ai à lui confier. Venez, Jarod. Et encore bravo, nous y avons presque cru, tout en connaissant la situation... Vous êtes un vrai caméléon humain !". Il se retournait déjà et marchait d'un pas décidé dans le couloir blanc crème. Jarod sourit, répéta : "Caméléon..." et suivit son nouveau patron.

Jack Crawford attendit que le nouvel élément fut entré dans son bureau puis referma la porte et commença à parler : "Vous savez, agent Goldteam, vous n'avez vraiment pas été choisi au hasard. Nous avons "testé" douze autres hommes avant vous. Mais aucun ne possédait votre sang-froid et votre sens de l'initiative". Jarod se dit que Crawford devait être d'une inhabituelle bonne humeur. Il distribuait les compliments de manière plutôt parcimonieuse, généralement. Le directeur s'assit dans un fauteuil de cuir brun et poursuivit : "Il nous fallait vraiment quelqu'un de spécial pour travailler sur ce dossier, nous avons eu trop d'échecs. Votre idée est épatante, bien que dangereuse. Vous me semblez avoir une solide constitution et des nerfs d'acier mais ce monstre en a abattu plus d'un, par la parole seule". Jarod répliqua : "J'ai une certaine habitude de ce genre d'êtres". Crawford sourit : "Oui, je sais. Dix ans comme psychiatre dans l'hôpital du Delaware sont une formation... Mais Lecter est tout de même un cas à part ! Avez-vous eu l'occasion de côtoyer un cannibale, là-bas ?". Jarod répondit, avec un léger frisson dissimulé : "Oh oui... J'ai connu un cannibale". "Très bien. Je crois que je vais donner le feu vert à votre initiative. Votre système est ingénieux. Je vous préviens cependant : le personnel peut être un peu dur avec vous. Les seules personnes au courant sont le directeur adjoint, et le directeur, naturellement, mais celui-ci est à l'hôpital, suite à un accident de voiture. J'ai d'ailleurs eu bien du mal à le convaincre. Je dois espérer que Krendler et le département de la justice ne sachent rien de l'opération... Très bien, je crois que nous avons tout examiné. Voyez-vous un problème ?". Jarod répliqua : "Non aucun". Alors que Crawford quittait le bureau, il ajouta juste pour lui-même : "...sauf une contrainte de temps, si je ne veux pas me retrouver avec Miss Cuir sur le dos...".

 

Miss Parker était toute retournée. Comment avait-elle fait pour être aussi mal entourée ? Qu'est-ce que le Ciel avait à lui repprocher ? Une telle famille ! Une mère irréprochable, ou presque, mais morte. Un père absent, dans tous les sens du terme et un frère... Quel frère ! En plus d'être torturées dans une cabane sordide au fond de l'appartement de Lyle, les jeunes asiatiques avec lesquelles il se liait finissaient en brochettes, accompagnées d'un délicieux petit chianti florentin (amateurs : ne pas confondre avec le canti. Personnellement je trouve ce dernier ignoble - Syd, qui essaye tout comme dans l'une de ses émissions préférées ! -. Cette référence au chianti n'est évidemment pas un hasard, comme le savent les fans d'Hannibal - au fait, je rassure le peuple, les fans d'Hannibal ne sont pas des cannibales, je n'ai encore dévoré personne, mais juste des personnes qui apprécient le bon côté du personnage...)... L'estomac de Miss Parker se souleva à nouveau à cette idée. Elle ne put tenir et fonça droit aux toilettes.

Sois forte, ma vieille, sinon tu finiras comme ta mère. Allons, pas d'enfantillage ! Tu as tout supporté jusqu'à présent : le départ de Jarod, l'indifférence de ton père, la mort de ton petit-ami, Raines... Alors le cannibalisme de ton frère, c'est du banal... L'image de la famille Parker n'est qu'un peu plus hideuse. Un peu plus de terre sur un miroir souillé...

Quand elle ressortit, Sydney était là. Quel soulagement ! Elle avait justement besoin d'une présence. Entre Raines et Lyle, son coeur balançait pour la berceuse du soir... mais pour le réconfort, mieux valait chercher ailleurs. L'image de Raines, un bonnet de nuit sur la tête,

 

(pour le plaisir de vos pitits yeux - et pour mettre de la légéreté dans une histoire sombre - , j'ai représenté cette pensée de manière concrète - Syd, MDR et encore plus quand elle a trouvé l'idée !!!)

 

chantant "Dodo, l'enfant do" la fit sourire. Sydney, soulagé, sourit aussi.

Il ne faut pas demander quelles horreurs elle a encore découvertes. Serait-ce la vérité sur sa mère ? Mon Dieu, faites qu'elle ne sache pas cela !

Le psychologue déclara : "Qu'il est bon de vous voir joyeuse ! Depuis hier, votre tête est à peu près aussi gaie que celle d'un macchabée". Visiblement il attendait une réponse. Réponse que Miss Parker ne voulait pas lui donner. Pas maintenant.

Le macchabée vivant, c'est Raines. Je ne suis qu'une apprentie-macchabée... Causes toujours, tu ne l'auras pas, ta réponse ! Il veut que je lui conte mes malheurs ? Il peut aller se faire voir ! Je n'ai besoin que d'une présence amicale, pas d'un psy. Il peut oublier son boulot, de temps en temps ?! Enfin, il ne veut que t'aider ! Ca y est, ma petite voix intérieure s'y met ! De toute façon, je ne peux pas garder cela pour moi. Il finira tôt ou tard par me faire cracher le morceau, il est habile. Tant d'années au Centre...

Elle soupira : "C'est à propos de Lyle". Sydney sourit, se mordillant le petit doigt, un air ironique sur le visage. Le même sourire que Jarod. Ils avaient du aller à la même école du sourire...

Elle va exploser. Ca va être drôle. Qu'elle est prévisible !

Miss Parker aboya : "Vous voulez que je parle, non ?! Si je ne le fais pas, vous allez tourner autour du pot pendant des jours, en me posant des questions proches de celle à laquelle vous voulez que je réponde. Vous désirez savoir ce qui me tracasse, c'est ça ?". Sydney redevint sérieux : "En effet. Je n'aime pas vous voir triste. Si vous avez besoin d'un conseil... Que se passe-t-il ?".

Miss Parker n'avait pas la force de rabrouer Sydney et de le renvoyer arroser ses précieux bonzaïs. Et puis il était si gentil... Elle déplorait la gentillesse, la méprisait. Il finirait mal, s'il ne se méfiait pas un peu plus. Comme sa mère. Mais un peu d'affection dans un monde de brutes... Elle était si lasse. Lyle... Sa mère... Elle sentit des larmes couler. Elle n'avait pas dormi depuis plus de quarante-huit heures. En fait cinquante-huit heures, très exactement. Elle s'effondra dans les bras de Sydney, lequel ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes. Qu'est-ce qui avait pu la mettre dans cet état ? Même la découverte de l'identité de son jumeau ne l'avait pas remuée à ce point.

Quelle idiote, non mais quelle idiote ! Qu'est-ce qui te prends pour foncer droit dans les bras du premier psy venu ? Qu'est-ce qu'il me passe par la tête ? Ma crédibilité va être fortement menacée !

Elle s'écarta, les yeux secs, un air impassible sur le visage. Sydney savait qu'il ne fallait pas s'y fier ; il usait des mêmes techniques... "Qu'avez-vous appris sur Lyle, mlle Parker ?". La Dragon Lady le regarda, l'air un peu absent. Il était inutile de mentir. Il savait qu'elle n'était pas de pierre, il devinait tout. Il ne la connaissait que trop bien pour reconnaître les signes du "chamboulement affectif". Alors elle prononça un seul mot : "Cannibale". "Quoi ?!!". Sydney était sous le choc. "Il est...". "Oui, cannibale. Il mange les pitites chinoises, vous voyez le topo ?". Sydney hocha la tête et redevint parfaitement impassible lui aussi, l'air de dire : "Oui, après tout, j'en ai vu d'autres", ce qui était parfaitement exact. Soixante ans plus tôt, il en avait vu d'autres, effectivement. Il déclara : "Sincères condoléances...". Miss Parker ne sourit pas, mais intérieurement elle apprécia l'humour que Sydney était capable d'avoir en toutes circonstances. "Comme vous dites... Je suis maudite, il faut croire...". Sydney réfléchissait : "Je me demande ce qui a pu le pousser à...". Miss Parker eut un geste d'agacement : "Ne cherchez pas d'explications, Syd. Il est dingue". Sydney désapprouva : "Ce terme ne signifie rien en psychiatrie, mlle Parker". Cela rappela une information à la Miss : "Il a déjà vu un psy, m'a-t-on dit. Quand il a commencé à devenir violent, adolescent, le Centre l'a dirigé vers un docteur, vous vous souvenez ? J'ignore qui c'est, mais peut-être pourrait-il nous apprendre quelque chose". Elle prit un air pensif. Sydney remarqua : "Il est tenu par le secret professionnel. Il ne dira rien". Miss Parker se tourna vers Sydney, un sourire éclairant son visage : "On parie ?".

 

Chesapeake, Hôpital psychiatrique pour Criminels irresponsables, dans le Maryland, non loin du Delaware... Barney poussait le détenu vers l'avant. Celui-ci portait une camisole blanche et un masque grillagé qui l'empêchait de mordre. Ah la la ! Un deuxième cannibale ! Comme si un ne suffisait pas... Le docteur Lecter était courtois, intelligent, prudent, mais qu'en serait-il de celui-ci ? Un dur à cuire, paraissait-il. Une bonne douzaine de victimes connues à son actif. Plus toutes celles qu'on avait pas retrouvé, il ne fallait pas se faire d'illusions. Comment s'appelait-il, déjà ? Ah oui ! Jarod, Jarod Bowman. Barney s'arrêta et prévint le malade : "Pas de geste brusque. Sinon...". Il désignait de petites flèches enduites de tranquilisant. L'autre ne réagit pas. Il avait un regard si sombre... Barney tira un gros trousseau de clés de sa ceinture et ouvrit une grille. Un panneau de verre et un passe-documents avaient été ajoutés, comme pour la cellule de Lecter. Barney se demandait si le docteur allait apprécier d'avoir un nouveau voisin... Généralement il appréciait la solitude et la méditation. Cela dit, Bowman semblait étrangement silencieux, comme le docteur. Celui-ci prononça "Bonjour, Barney" et observa le nouveau venu avec étonnement. Assis sur son lit, le dos droit dans une position figée et digne, il était en train de lire un exemplaire d'un des nombreux magazines auquel il était abonné. Le psychiatre recevait chaque jour une impressionnante quantité de courrier. De sa voix au timbre métallique, il demanda juste : "Qu'a-t-il donc fait ?". L'infirmier répondit : "Cannibalisme, doc", puis s'éloigna. Le docteur haussa un sourcil mais ne dit rien. Il se contenta de sourire légérement et de scruter le petit nouveau. Quelle bonne idée de placer une simple plaque de verre pare-balles entre les deux cellules ! Jadis il n'y avait que des pierres... Chilton devenait gâteux, ou alors il l'avait fait exprès, peut-être pour le provoquer. Oui, sans doute était-ce un nouveau plan de Chilton. Il n'aimait rien de plus que de le torturer et de l'agacer, et tout était bon pour ce faire. Mais l'effet était raté dans ce cas. Une nouvelle personnalité à étudier, quelle aubaine ! Le nouveau venu demeurait extrêmement silencieux, tapi dans l'ombre, mais Lecter devinait sa silhouette dans l'obscurité presque totale. Bowman, s'était réfugié sur son nouveau lit, assis en tailleur, le dos voûté et les bras ballants, et il observait un point fixe à droite de lui. Avec un morceau de craie, il venait de tracer des caractères tremblotants. Lecter s'approcha un peu pour lire. Sur le mur en face de lui étaient inscrites six lettres, qui formaient un mot : "REFUGE".

 

Jack Crawford reposa le combiné noir, lentement. Quel crétin, ce Chilton ! Un jour il donnait une autorisation, le lendemain il revenait sur sa décision. De toute façon, il était trop tard. Goldteam, alias Bowman, était parti. Sa mission ne pouvait être interrompue. La regard de Crawford tomba sur une photographie. Il s'adonna à la contemplation de celle qu'il nommait Bella et n'y pensa plus. Jusqu'à ce que son regard tombe sur un rapport provenant de l'Ecole. Hum... Il ne pouvait pas aller lui-même constater la manière dont ce Jarod Goldteam se débrouillait, question de rassurer Chilton, et de se rassurer. Mais une élève... Lecter ne se méfierait pas d'une élève. Quel bon exercice de se retrouver face à deux cannibales ! On verrait tout de suite si Goldteam était persuasif (mais il le semblait de toute façon) et si l'Ecole contenait de bons éléments. Cette opération pouvait sembler un peu inutile mais au FBI ce mot n'existait pas. Tout devait être parfait, en apparence le meilleur des mondes possible.

 

Miss Parker se dit qu'elle ferait bien de passer chez la manucure. A force de se ronger les ongles comme ça, il n'allait plus rien rester. Heureusement, pour l'instant, elle n'avait attaqué que le vernis incolore qui ornait ses mimines. Elle allait exploser si Syd et Broots ne se dépêchaient pas ! "Alors ?!", cria-t-elle en voyant l'informaticien arriver, une feuille à la main. Sydney répondit avant lui : "Eh bien, Mlle Parker, le travail n'a pas été facile. On trouverait plus aisément une aiguille dans une botte de foin !". La Dragon Lady ne put se retenir : "Je me moque de vos aiguilles et du foin ! Abrégez ! Qu'avez-vous découvert de si important pour me réveiller à six heures du matin ? J'attends depuis une bonne heure ! QUE SE PASSE-T-IL ?".

Sydney répliqua : "Vous vouliez savoir qui avait été chargé de votre jumeau, n'est-ce pas ?". Miss Parker soupira : "Evitez ce terme pour parler de Lyle, s'il vous plaît... Vous avez la réponse, ou quoi ?! On ne va pas attendre jusqu'à la Saint-Glinglin quand même !" (note de l'auteur : je connais cette date ! J'hésite entre la date de naissance de Jay, et le retour parmi les vivants de Raines...). Broots intervint : "En fait, heu..., Lyle a vu plusieurs personnes. On nous avez dit que sa violence ne s'était déclarée que vers 15 ans (cf "Le crash"). Pourtant, des psys l'ont suivi bien avant cette date. Quand il était adolescent, en 1972, un certain docteur Blitz s'est occupé de lui" (ndlr : "Blitz" signifie "éclair" en allemand...). Miss Parker le coupa instantanément : "Ah ! Vous avez cherché à le joindre, au moins ?". "A... A vrai dire, heu... Il est aux Bahamas...". Miss Parker aboya (une fois de plus) : "Quoi ?!! Oh ! malheur ! Mais pourquoi faut-il que ça arrive maintenant ? Il ne peut pas partir en août, comme tout le monde ?!". Broots poursuivit : "Vous savez, je... je ne crois pas que...". "Que quoi, Broots ?!". "Il ne peut pas vous apprendre grand-chose. Lyle n'a été chez lui que deux séances".

Miss Parker s'étonna : "Deux séances ? Seulement ? Pour quelles raisons Lyle a-t-il décidé de changer ? Ou le Centre, plutôt ?". Ce fut Sydney qui apporta la réponse : "A vrai dire, le docteur Blitz s'est vite aperçu que le cas de Lyle relevait de la psychiatrie, réellement. Il l'a redirigé vers un de ses collègues, le docteur Alan Donwere, qui a travaillé au Centre durant quelques mois, peu avant le commencement du projet Caméléon". Miss Parker s'était un peu calmée. Elle interrogea le psychologue : "Il l'a vu un peu plus de deux séances ?".

Sydney sourit : "Ne soyez pas si impatiente ! Oui. Monsieur Donwere l'a eu comme patient pendant à peu près six mois". Miss Parker demanda : "Et pourquoi Lyle l'a-t-il quitté ?". Sydney répondit : "Alan Donwere est mort". La Miss rit : "Hum ! Lui aussi a terminé en salade, arrosé de chianti !". Broots exprima son dégoût, tandis que Sydney répliquait : "Il a eu un arrêt cardiaque". La Dragon Lady s'enquit : "Ses dossiers sont-ils tout de même disponibles ?". Broots s'exclama : "Ses dossiers ! Mais son cabinet a subi un grand incendie juste après sa mort !". Miss Parker remarqua : "Habile, très habile. Le Centre, sans aucun doute... Ils ne veulent pas qu'on sache certaines choses sur le passé de Lyle... Très bien. Qui a-t-il vu ensuite ?". Sydney réfléchit un peu, puis déclara : "Personne, pendant à peu près six mois". La Miss s'exclama : "Six mois !".

Sydney hocha la tête : "Oui, même plutôt sept. Puis...". Le psychologue hésita. Miss Parker demanda : "Quoi ?!" (elle n'est vraiment pas polie du tout ...). Broots répliqua : "C'est un peu délicat, Mlle... Mlle Parker... Il n'a pas vu n'importe qui, heu..., après... Pendant quelques années... Environ quatre ans... Jusque 1976 ou 1977, je ne sais plus... Il a vu un docteur à Baltimore... heu...". Miss Parker leva les yeux au ciel : "Parlez ! Je ne suis pas en sucre. Après ce que je viens d'apprendre sur Lyle, je crois que je peux tout entendre !". Sydney intervint : "Le Centre a choisi quelqu'un de très compétant. Un excellent docteur, et je sais de quoi je parle. Il est très célèbre, maintenant pour autre chose que ses capacités à analyser, malheureusement". Miss Parker cria : "QUI EST-CE ?!".

Sydney annonça : "Il s'agit du psychiatre Hannibal Lecter".

 

 

Suite de la fanfic
(vers Partie 2)

 

Evidemment, ceci n'est qu'un crossover, qui ne permet pas d'exploiter tout le personnage d'Hannibal Lecter. J'aurais bien félicité un certain auteur (Sataï Nad : si jamais tu passes par ici, auteur mystérieux, tu as mon respect total !!!! Chapôôô !!!!!!!!! J'aaaaadore !!!! Visiblement nous avons les mêmes références, j'ai moins aussi énormément apprécié "A couteaux tirés" !) de fanfic sur Hannibal, mais je n'ai pas son e-mail. Il faut cependant savoir que "Wild Nature" est une petite merveille, et qu'il est très bien écrit : allez-donc le lire sur Francofanfic.com si vous voulez... J'adore les fics shipper !!!!! (il faudrait que je m'y mette, mais je ne ferais pas mieux que ça !)

 

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