Carnets SL27 Chronologie Épisodes Secrets Refuge

Blue Cove FanFictions Annexes

 

 

 

Jarodibal (crossover) Page 2

Auteur : la même dingue que celle qui a fait ce site, cad Sydnette (e-mail) la Psy-Caméléonne.

Fan-fiction terminé le : idée trouvée le 17 octobre 2002, rédaction réelle commencée le vendredi 25 octobre 2002, terminée le dimanche 1er juin 2003 (vi, j'ai pris mon temps... il faut dire que je ne fais pas que ça, loin de là !).

Où le situer : Voir note 2.

Notes :

Ce fan-fiction reste une exclusivité de ce site. Comme tous les textes de ces pages Internet (protégés par diverses lois de la propriété intellectuelle, voir début du site), il est bien sûr expressément interdit de le copier, même si vous précisez le nom de l'auteur (je sais que certains sites intéressants regroupent des fan-fictions - j'ai l'intention de faire la même chose - , je ne suis pas intéressée, ne voulant pas que ces récits soient dispersés sur le Net). Le plus simple est de mettre un lien de votre page vers la mienne (pour cela, il n'y a aucun problème. Mais comme je pratique l'échange de liens quasi-systématique, prévenez-moi, je placerai votre adresse dans mes sites partenaires sur la page "Liens").

Note 2 : Nouvelle équation de la Dingue en chef... Jarod + Hannibal = Jarodibal... Hum... J'explique car ça n'est pas évident pour tout le monde (seul mon pôvre entourage comprendrait sans détour...). Ce fanfic est un crossover avec la trilogie Hannibal Lecter de Thomas Harris, qui comporte les ouvrages suivants : "Dragon Rouge", "Le Silence des Agneaux" et "Hannibal". Ces histoires ont été portées à l'écran et sont donc assez connues, facilitant la compréhension du lecteur. J'ai tenté de respecter l'esprit des livres mais bien évidemment non seulement je ne suis pas l'auteur mais en plus il s'agit d'un crossover, alors il est difficile de conserver toute la richesse de l'original. J'ai juste essayé de supprimer toute forme de vulgarité, chose que j'ai du mal à tolérer dans les romans (même si l'histoire est tendancieuse, on peut toujours essayer de sous-entendre plutôt que d'user d'un langage cru). Pour situer un petit peu, j'ai imaginé la situation si Clarice Starling n'était jamais venue et si elle avait été remplacée par un certain agent du FBI, Jarod... Dans la trilogie, cet épisode se situe donc à la place du "Silence des Agneaux" (sauf que l'on sait encore moins de choses sur le docteur, car évidemment si on sait qu'il a dévoré la langue d'une infirmière mon fanfic tombe à l'eau) et dans Le Caméléon il se situe (au départ je ne souhaitais pas du tout le situer) juste après l'épisode où on découvre que Lyle est cannibale : "Que la lumière soit" ("The Agent Of Year Zero"). J'ai écrit ce fanfic car je suis fan d'Hannibal bien sûr et pour changer des fanfics et particulièrement les crossover que j'ai pu imaginer ou lire (personne à ma connaissance n'a imaginé un crossover avec la trilogie).

Note 3 : Ce fanfic est dédié à tous les fans d'Hannibal Lecter... (vous allez vous rendre compte que j'ai trahi l'original mais bon...)

Note 4 : Les parties en italique sont très souvent des pensées des personnages.

Note 5 : L'auteur, qui est une infatigable bavarde, n'a pas pu se retenir de mettre entre parenthèses tous les commentaires qui lui sont venus à l'esprit pendant l'écriture de ce récit, malgré une lecture moins facile. Si jamais vous vouliez néanmoins des précisions, que vous aviez des questions, envoyez-moi un petit e-mail, je me ferai un plaisir d'y répondre (j'en suis un un stade où je peux encore répondre à tous les e-mails qu'on m'envoie... plus ou moins vite bien sûr, surtout si votre question en amène d'autres qui m'entraînent à créer une nouvelle page).

 

 

 

 

PARTIE 2

Etudes de comportements

 

La cellule n'était pas éclairée car Bowman ne le souhaitait pas. Il était docile, songeait Barney. Mais l'infirmier n'avait pas autant d'affinités avec le nouveau détenu qu'avec Hannibal Lecter. Celui-ci lisait, tandis que l'autre semblait perdu dans ses pensées. Barney détourna les yeux des écrans de surveillance et retourna à son journal.

Jarod était assis par terre et méditait. Pour l'instant, tout allait bien. Il avait réussi à se faire passer pour un agent du FBI, à gagner la confiance de Jack Crawford, à se faire introduire dans l'hôpital. Il n'était pas super à l'aise mais ses facultés de Caméléon l'aidaient à garder la tête froide. Un hic cependant : le docteur Lecter demeurait muet depuis son arrivée. Un homme imperceptible, ce Lecter. C'est ce qu'on disait de lui, mais c'était la vérité. On ne parvenait pas à deviner ses pensées. Il était secret et imprévisible. Impressionnant. A côté, Douglas Willard paraissait presque être un saint (cf épisode "Les larmes d'un père" - "Once in a Blue Moon"), en tout cas il faisait moins peur... Il avait réussi à se débrouiller avec l'autre meurtrier, mais qu'en serait-il de Lecter ? Celui-ci était petit et mince, mais quelque chose en lui imposait le respect. Ce n'était même pas du à son âge, comme souvent on est impressionné par les "Anciens". Lecter avait la soixantaine mais la portait bien. On lui donnait facilement dix ans de moins. Il avait une attitude, des gestes, un ton qui déroutaient les visiteurs. Il suffisait de croiser son regard pour être glacé.

Le Caméléon avait été intrigué par l'affaire Lecter dès qu'il en avait entendu parler, juste après son évasion du Centre, en 1996. Il faut dire que l'affaire avait fait grand bruit. Lecter était enfermé depuis longtemps, depuis une vingtaine d'années, mais son cas faisait encore couler beaucoup d'encre, tant il était difficile de cerner sa personnalité et ses motivations. Jarod, avec ses qualités d'empathie et son intelligence non négligeable, voulait rencontrer le Monstre. Il voulait et devait. Mais le sens du devoir s'accompagnait d'un petit quelque chose que Jarod n'arrivait pas à cerner, de la fascination ou quelque autre sentiment étrange. Il savait qu'il devait rencontrer Lecter. Il voulait l'approcher et lui parler. D'autant plus que Lecter s'était occupé de Lyle. Or, Lyle avait eu le mauvais goût de tuer Kyle, d'ennuyer Miss Parker et d'être lui aussi un monstre. Jarod se demandait si tous les patients de Lecter étaient repartis encore plus déstabilisés qu'ils n'étaient arrivés ou si Lyle était une malheureuse exception.

 

Le docteur s'était attardé dans une salle au plafond fort haut et observait une oeuvre de Blake. Le soleil entrait par une large et haute fenêtre du Palais de sa Mémoire et venait créer des ombres supplémentaires au chef-d'oeuvre que Lecter pouvait voir, et même toucher et sentir en s'approchant un peu. Il aimait beaucoup se remémorer chaque détail des tableaux de sa gallerie personnelle et se rappeler les commentaires qu'il avait pu lire à leur sujet. Sa collection de toiles de maîtres dépassait la superficie du Louvre... Il redescendit les escaliers si longs et parvint au rez-de-chaussée en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Il était pressé. Il se devait de retrouver l'adresse d'une amie d'enfance. Son anniversaire était proche. Sitôt cette information trouvée, dans un petit bureau encombré d'ouvrages, il put contempler à loisir une partie de son jardin. Une ombre passe. Une apparition. Un petit animal bondit. Une sorte de chevreuil. Un chevreuil bondissant... Un chevreuil... Un petit corps qui glisse sur la neige en laissant une trace ensanglantée derrière lui. Le chevreuil qui finit dévoré. Comme Mischa. Mischa. Mischa. Le docteur Lecter venait de tomber dans un trou béant, de glisser dans les catacombes noirâtres de son Palais. Il est des endroits de notre esprit où il ne vaut mieux pas s'aventurer, de peur de réagir de façon déraisonnée. Ces catacombes étaient l'exemple même des lieux à éviter. Mischa. Ses yeux bleu tirant sur le violet, qui brillaient au soleil. Mischa... La main du docteur se raidit un peu plus sur le lit où il était allongé, droit comme un i. Son poing se referma. Mischa. Penser aux doux souvenirs, ses boucles brunes brillant au soleil. Le soleil. Il vit le soleil et soudain ce fut dans le jardin qu'il se trouva. Il préféra rentrer, lire quelques poèmes de Dante Alighieri, plutôt que de risquer tomber à nouveau dans les catacombes béantes. Il marchait, tout en tenant un volume de poèmes, tandis que son corps se levait et que ses yeux perçants, illuminés de feux rougeoyants, jetaient un oeil à travers une vitre.

 

Jarod s'aperçut soudain que le psychiatre l'observait. Celui-ci, constatant qu'il avait été repéré, fit un petit signe du bout des doigts, en mimant de ses lèvres "bonjour". Jarod, ne sachant trop comment réagir, dit aussi "Bonjour". Lecter poursuivit, de sa voix au timbre métallique si particulière : "Alors comme ça vous êtes cannibale ?". Il avait l'air amusé. Jarod répondit : "Il paraît, oui, sinon je ne serais pas là". Hannibal Lecter esquissa un sourire des plus inquiétants, murmurant : "Peut-être est-ce un nouveau coup de Crawford... Je n'ai jamais entendu parler de vous. Or, la psychiatrie, je connais. Je reçois suffisamment de magazines ici. Une affaire comme cela fait du bruit, je suis bien placé pour le savoir. Là non ? Cela m'étonne. Tuttt tuttt... Vous n'êtes pas plus cannibale que la reine d'Angleterre !". Jarod s'étonna de la loquacité soudaine de Lecter. Il répondit : "Je ne savais pas que la reine...". Lecter fut amusé : "Et ça ne se décourage pas... C'est sans doute cela, la jeunesse. Voyez-vous, mon jeune ami, je connais bien aussi la persévérance. Quand je veux quelque chose, je l'obtiens. C'est Crawford qui vous envoie, hein ? Dites-le. Je veux que vous le disiez".

Il s'était approché et à présent sa tête, légèrement penchée, était très près de celle de Jarod, lequel s'était relevé. Seule la vitre pare-balles les séparait. Les yeux du psychiatre brillaient d'un éclat particulier, comme chaque fois que quelque chose l'intriguait. Jarod trouva on ne sait où, sans doute de sa longue expérience au Centre, le courage de soutenir le regard de son interlocuteur et de répliquer : "Je ne puis vous avouer quelque chose qui n'est pas la vérité. La franchise n'est-elle pas importante à vos yeux ?". Le docteur sourit : "Evidemment qu'elle l'est, au même titre que la courtoisie. D'ailleurs, cela en fait partie. Etre franc, c'est être courtois, faire preuve de respect envers la personne à qui l'on parle". Jarod avait réussi à détourner habilement la conversation, connaissant les règles à ne pas oublier pour converser avec Lecter. Mais déjà le docteur reprenait : "Allons... Dites-le. Vous n'êtes pas cannibale, n'est-ce pas ?". Le Caméléon répliqua instantanément : "Et vous ?". On n'aurait su dire si la phrase avait atteint son interlocuteur. Lecter se recula de deux pas, mit les mains derrière le dos, et observa : "Nous ne parlons pas de moi, mais de vous. Soit. Vous ne voulez rien me dire, mais je sais que vous bluffez. Je le vois. Il n'est pas correct d'être aussi hypocrite ! Ca ne marche pas avec moi. Vous n'obtiendrez rien de cette manière".

Jarod interrogea : "Qui vous dit que je cherche à obtenir des renseignements ?". Lecter, tout en marchant dans sa cellule, répondit : "Pourquoi seriez-vous là, sinon ? Vous avez tout sauf le profil d'un psychopathe, ni même d'un sociopathe. Je sais que ça ne se lit pas sur le front, mais il y a des signes". Jay demanda : "Vous-même vous définissez comme un sociopathe ? Et si vous bluffiez ?". Il avait dit cette phrase au hasard, il ne savait trop comment, mais maintenant l'idée ne lui paraissait pas si absurde. Le docteur s'étonna : "Vous êtes bien le seul à mettre en doute mon instabilité. Je suis un criminel notoire. Un sociopathe, dites-vous ? Oui, c'est généralement dans cette catégorie que l'on me place, même si les spécialistes ne sont pas tous unanimes. Les spécialistes sont très souvent des incompétents, à vrai dire. Mais je suis un criminel, il paraît. Bien sûr, je ne considère pas que déguster de la chair humaine soit un crime, mais certains si. Heureusement, je connais ce principe qui dit que la majorité a rarement raison". Il s'interrompit un bref instant. Le bout de sa langue effilée vint toucher ses lèvres. "Cela dit, la seule évocation de mon nom provoque des réactions de panique chez le moindre agent du FBI". Il s'arrêta un brusque instant, stoppa sa marche et regarda le Caméléon en poursuivant : "...sauf chez vous, apparemment. Vous êtes remarquablement calme. Pourtant vous devez être un jeune agent, même si les agents sont généralement fort jeunes. Je dirais à peine plus de trente-cinq ans. Disons trente-sept ou trente-huit". Jarod confirma : "Vous n'êtes pas loin de la réalité. Mais je ne suis pas agent du FBI".

Lecter reprit ses allées et venues, réagissant : "Oh ! peut importe ce que vous êtes, ni qui vous envoie après tout, bien que je parierais Crawford. Ce cher Jack emploie des techniques différentes à chaque fois, mais je vois régulièrement passer des agents. Néanmoins, cette fois il a fait fort. Il n'a quand même pas imaginé ce plan-là tout seul ? Est-ce vous qui le lui avez suggéré ?". Lecter ne portait pas Crawford dans son coeur, loin de là. Il n'attendit pas la réponse : "Bravo ! Très original. Dites-moi, que cherchez-vous ? A me sonder, comme les autres ? A moins qu'il ne s'agisse de tout autre chose...". Jarod soupira. Le psychiatre était très, très fort. Plus rusé que Sydney, plus observateur presque que le Caméléon. Il se décida : "Vous avez connu un autre Bowman, n'est-ce pas ?". Lecter eut un très léger sursaut. Cette question l'avait secoué mais bien sûr il ne voulait rien laisser paraître. Il opta pour une démarche caractéristique, répondre par une question : "Avez-vous eu une enfance heureuse ?".

Jarod se sentait pris au piège. Il avait cherché à aller trop loin avec Lecter, la vengeance arrivait. Il éluda cette interrogation : "Propos tout à fait hors-sujet". Le docteur poursuivit : "Non non. Vous éprouvez de la répugnance envers votre cellule, n'est-ce pas ? Vous avez voulu venir ici, mais vous détestez néanmoins cette situation. Quoi de plus compréhensible ? Rien n'est plus précieux que la liberté. Mais vous avez une attitude plus agressive, bien que tout à fait passive en apparence. Mais vos gestes vous trahissent. Vous détestez être enfermé. Pourtant vous n'êtes pas claustrophobe ?". Jarod répondit négativement d'un mouvement.

Lecter hocha la tête : "Je m'en doutais. Ce dégoût vient d'ailleurs. Hum... Vous n'avez pas le profil pour avoir fait de la prison. Le FBI est suffisamment renseigné sur chacun. Vos parents vous enfermaient-ils dans votre chambre ? Etait-ce une punition, un rituel ? Vous êtes bien silencieux. Pourtant je ne peux deviner seul... Tsss, vous ne faites rien pour m'aider ! Et ce mot écrit à la craie : "refuge". Ce geste ne fait pas partie de votre plan, si ? Juste un mot écrit, sous l'influence directe de votre inconscient... Ainsi cette cellule que vous occupez est un refuge ? Drôle d'appellation ! Vous haïssez cet enfermement et pourtant il vous rassure. Il vous protège d'une autre cage où l'on veut vous placer...". Jarod admit avec un peu d'émotion dans la voix : "Quelle perspicacité, docteur. Maintenant, répondez à ma question : avez-vous connu un autre Bowman ?".

Lecter consentit à expliquer : "Non, pas tout à fait. Je ne suis d'ailleurs pas censé connaître son vrai nom. Pour moi, il était Lyle Roberts. Un homme étrange me l'avait amené un jour". Jarod s'enquit : "A quoi ressemblait-il ?". Lecter le décrivit : "Brun, les cheveux plaqués en arrière, les yeux bleus. De taille moyenne, fumant comme un pompier. Lyle l'appelait "docteur Billy"". Jarod siffla entre ses dents : "Raines...". Le psychiatre, voyant l'air grave de son interlocuteur, ironisa : "Un ami à vous ? C'est un psychiatre du Centre, non ?". Il insista bien sur le mot "Centre". Jarod frémit très légérement et demanda : "Vous connaissez le Centre ?". Lecter, qui avait esquissé un sourire en décelant les mouvements tendus du Caméléon, répondit : "Je sais lire. Et j'ai fini par apprendre beaucoup de choses sur cette entreprise. Quels sont vos liens avec le Centre ?". Jarod ne dit mot. Le docteur insista : "Alors ? Echange de bons procédés. Vous me dites ce que je veux savoir et je vous donne vos informations. D'accord ? (Jarod ne dit mot, ce que Lecter prit pour un consentement) Très bien. Quels sont vos liens avec le Centre ? Vous ne répondez pas ? (Jarod restait immobile) Bien. Nous reprendrons cette discussion plus tard, si vous préférez". Il partit s'asseoir à sa table et se saisit d'un ouvrage sur la Renaissance.

Un grand silence remplit longtemps le couloir, les autres détenus dormant à cette heure tardive. Seul un léger murmure rompit le silence. Jarod se récitait tout bas quelques vers (la rédactrice a choisi ces vers non pas de façon arbitraire mais en prenant bien son temps... Ils ont donc un sens et pour elle et pour l'histoire... et cela fait très plaisir à la narratrice de se dire qu'encore une fois personne n'aura relevé ses allusions ; et d'autre part lire les vers est loin d'être une corvée) :
"
 Là des soupirs, des pleurs, des plaintes stridentes
Résonnaient dans la nuit dépourvue d’étoiles ;
Ce qui d’abord me fit verser des larmes.
Langues mélangées, horribles jargons,
Paroles de douleur, accents de colère,
Voix hautes et floues, et battements de mains
Faisaient un tumulte qui roule sans fin
A travers cet air uniformément sombre,
Comme le sable dans les tourbillons
".

Lecter sourit. Il avait reconnu très facilement ce passage tiré d'une oeuvre de son poète favori, issu de la grandissime Florence, Dante. Extrait de l'"Enfer". Bowman était d'une humeur étrange cette nuit, le psychiatre avait réussi son coup. Les vers laissèrent soudain place à quelque chose de plus inhabituel, quoique sans doute tout aussi révélateur : "Une souris verte"...

 

(pour les passionnés de Dante comme elle-même, la narratrice a eu soin de laisser le texte en VO ici :

"Quivi sospiri, pianti e alti guai
risonavan per l'aere sanza stelle,
per ch'io al cominciar ne lagrimai.
Diverse lingue, orribili favelle,
parole di dolore, accenti d'ira,
voci alte e fioche, e suon di man con elle
facevano un tumulto, il qual s'aggira
sempre in quell'aura sanza tempo tinta,
come la rena quando turbo spira".

Dante Alighieri, "La Divina Comedia", Inferno, Canto III)

 

Hannibal Lecter ! Miss Parker aurait tout imaginé sauf cela. Et pourtant. Un psychiatre cannibale pour un cannibale, quoi de plus logique ! On pouvait même se demander si le psy lui-même n'avait pas entraîné son patient à ces horreurs... Il était enfermé maintenant, donc facile à trouver. Ce serait un jeu d'enfant de l'approcher. La Miss se mettait une couche de vernis incolore sur les ongles, tout en réfléchissant. Un plan commençait à se forger dans sa tête.

Elle cria : "Broots ! Venez ici ! J'ai du travail pour vous". Mais ce ne fut pas l'informaticien qui parut, mais son frère ! Miss Parker sursauta, manquant de renverser son vernis, et s'exclama : "Quoi ?! Qu'est-ce que tu veux ?". Lyle sourit : "Je viens juste souhaiter une bonne journée à ma jumelle adorée". La Dragon Lady manqua de s'étouffer. Elle sortit précipitamment, claquant le porte, laissant Lyle seul dans le bureau.

 

Broots tapotait sur un clavier d'ordinateur. Décidément Miss Parker était très étrange en ce moment. Dès qu'elle apercevait Lyle, elle s'éclipsait. Peut-être était-ce lié aux informations qu'il lui avait données (cf épisode "Que la lumière soit" - #4-04 "The Agent of Year Zero"). Elle complotait avec Sydney, et maintenant elle lui demander de pirater une des banques de données les plus importantes de tous les Etats-Unis. Logiquement, il était même parfaitement impossible de pirater cette institution, mais c'était sans compter les moyens du Centre. Ils possédaient les systèmes de brouillage et de décryptage les plus perfectionnés au monde.

Broots s'arrêta un instant et sortit un bloc de papier. Il contempla l'un des dessins qu'il avait faits de Miss Parker et soupira : "Je me demande ce qu'elle a". Sydney, arrivé à pas feutrés, répondit derrière lui : "Elle a appris des choses horribles sur Lyle". Broots laissa échapper : "Ca ne m'étonne pas... Dites-moi, savez-vous ce qu'elle prépare ?". Sydney avoua : "Non. Pourquoi ? Un nouveau plan tordu a été prévu ? Jarod ?".

Broots remua la tête : "Non, je ne crois pas qu'il s'agisse de Jarod. Mais cela semblait urgent". Sydney déclara : "Je ne sais pas du tout ce qu'elle a en tête. Elle ne m'en a pas parlé". Broots dit doucement : "Hum... J'aimerais tout de même savoir pourquoi je dois modifier des fichiers du FBI...".

 

Crawford imprima le dernier rapport en date de l'Ecole. On lui signalait quelques éléments exceptionnels. Parfait ! Il regarda en tête. Une charmante jeune femme, qui avait exprimé le désir de rencontrer Lecter un jour... Comme tant d'autres. Chaque étudiant en psycho ou presque se devait de correspondre avec Lecter ou de voir le célèbre docteur... Le psychiatre ne s'en méfierait pas. Fallait-il demander à John Birgham ? Non, trop peu discret. Pour ne pas attirer l'attention, il valait mieux essayer de la contacter directement.

 

Barney soupira. Une visite... Crawford lui envoyait encore un agent pour sonder le psychiatre. Cela dit, cette femme avait les plus jolies jambes qu'il ait jamais vues. La jeune femme avançait lentement dans le couloir, n'osant regarder les cellules sur sa gauche. Elle dépassa la cellule de Jarod sans le voir. Celui-ci avait eu la précaution de jeter un coup d'oeil et, ayant reconnu la visiteuse, s'était recroquevillé sur son lit, tourné vers le mur, dans l'ombre.

La jeune femme s'arrêta devant la dernière cellule. Elle demanda : "Est-ce que vous êtes Hannibal Lecter ?". Le docteur lisait toujours, ayant effectué auparavent une reproduction fidèle d'une église de Florence, sa ville préférée d'Italie. Question stupide, se dit la Miss, il n'y avait que le célèbre psychiatre pour effectuer de tels croquis, avec ce souci du détail, et de mémoire. Sans lever les yeux, Lecter répondit : "Hum... J'aime beaucoup votre parfum. "Nuit sur le lagon", c'est cela ?". Miss Parker ouvrit des yeux ronds, tandis que le docteur poursuivait, levant les yeux : "Et votre tailleur est très bien coupé. D'un bleu profond admirable. Des chaussures d'une grande marque italienne... Décidément, vous avez beaucoup de goût ! Qui êtes-vous, Madame ?". Miss Parker répondit, un peu surprise : "Mademoiselle". "Non ? Incroyable, une si jolie jeune femme !". La Dragon Lady rougit, elle ne s'attendait pas du tout à cela. Elle répondit, souriant : "Je suis... Angel Green, agent du FBI".

Le docteur s'étonna : "Agent du FBI ? Vous êtes un agent ? Dommage. Montrez-moi votre carte". La Miss hésita, puis sortit la carte provisoire qu'on lui avait fournie au FBI, et la maintint contre la vitre. Lecter s'exclama : "Une élève ! Crawford m'envoie des élèves, maintenant !". Miss Parker objecta : "C'est à vousde juger. Cela dit... Si j'étais incompétante, jamais je ne me serais retrouvée face à vous, docteur". Lecter admit : "Oui, peut-être. Bien bien. Puis-je vous appeler Angel ?". Miss Parker se raidit un peu mais accepta néanmoins : "Si vous voulez, docteur Lecter. Oh ! Très joli dessin !". Elle essayait de l'amadouer. Lecter admit : "Hum, ce n'est pas trop mal. Cette église, voyez vous, s'est écroulée hier soir. Trente fidèles priaient à l'intérieur. Hummm...". Miss Parker essaya de surmonter son stress : "Dites-moi, vous avez connu un certain Bobby Bowman, non ?". Le psychiatre parut contrarié : "Oh ! Quel dommage ! Je commençais à vous apprécier et vous venez me parler d'anciens patients... Tsss... Vous ne pensez donc qu'au travail, au FBI ? Moi qui espérais que votre visite ait pour but de me distraire...". Il n'en pensait certainement pas un mot, n'étant pas crédule à ce point. Le charme de Miss Parker ne lui était sans doute pas indifférent mais il aimait trop manipuler les gens, jouer avec eux, pour l'épargner totalement. Il interrogea la Dragon Lady : "Que voulez-vous donc savoir sur Bowman ? D'ailleurs, vous vous trompez, il s'appelle Lyle Roberts. Pour moi, en tout cas".

Cette jolie jeune femme était la deuxième personne qui se renseignait sur Lyle. La deuxième, et la première était juste à côté. Des professionnels de l'improvisation. Peut-être des Caméléons potentiels ? Difficile à dire... Cette Miss Green n'était sans doute pas plus agent que l'autre. Un agent n'oublierait pas de garder son arme contre lui, certes, mais on ne confierait pas un aussi lourd Smith et Wesson à une débutante, aussi douée soit-elle. Et une débutante aurait d'ailleurs certainement suivi la procédure et laissé son arme à l'entrée, plutôt que de la dissimuler et de risquer de gros ennuis avec ses supérieurs. Ce n'était pas une débutante, mais ce n'était pas non plus un agent du FBI. Peut-être une employée du Centre... Tout semblait tourner autour du Centre, en ce moment.

Miss Parker parut rassurée de constater que le docteur semblait coopérer. Elle lui répondit : "Lyle est cannibale, vous le saviez ?". Lecter constata : "Vous avez de très jolies jambes, je pourrais les contempler des journées entières..." (c'est une référence qui n'a rien à vouar avec tP... lol - allez, je vous aide, c dans un livre de Crichton...).

Il le pourrait, ayant inscrit cette image à tout jamais dans une pièce de son Palais. La mémoire était tout ce qu'il lui restait.

"Avez-vous pratiqué la danse ?". Miss Parker rougit : "Oui, de nombreuses années". Elle remarqua enfin la main gauche du docteur. Il lui semblait aussi avoir remarqué d'emblée une anomalie sans savoir laquelle. Il y avait deux majeurs. Six doigts en tout. Une forme très rare de polydactilie. Elle se concentra sur cette main, pour ne pas croiser ce regard terrifiant qu'avait son propriétaire. Le psychiatre, penchant la tête comme chaque fois qu'il allait poser une question qui le tenait à coeur, demanda : "Pourquoi avoir arrêté ?". La Dragon Lady sentit un courant froid qui remontait le long de son dos et ses muscles se raidir. Elle ne pouvait pas affronter le regard de Lecter. De petites étincelles rouge vif semblaient jaillir de ses yeux. Il avait une manière de vous fixer si intensément que vous deviez baisser les paupières pour quitter cette vision terrifiante. "Plus assez de temps". Réponse concise. Le docteur cessa de sourire : "Mensonge ! Déjà le deuxième avec votre identité... Pourquoi avez-vous arrêté ? Dites la vérité".

Miss Parker semblait de plus en plus mal à l'aise. Elle qui espérait pouvoir s'en sortir comme d'habitude, en criant un peu !... Sydney lui avait brossé un portrait peu engageant d'Hannibal Lecter, mais elle avait pensé qu'il exagérait. Ce monstre avait un regard paralysant. Elle soupira, avouant : "Ma mère en faisait". Le regard du Monstre s'éclaira : "Ah ! Nous y voilà. Hummmm... Quand est-elle morte ?". Miss Parker sursauta. Comment avait-il pu ?... Mais elle n'avait pas le temps de s'attarder là-dessus : "Quand... quand j'avais dix ans". Lecter interrogea : "Et que s'est-il passé ensuite ?". Miss Parker allait répondre mais elle hésita. Lecter se pencha pour voir son regard. "Qu'y a-t-il ?". La Dragon Lady avoua : "C'est idiot... Ma réponse est stupide. J'allais dire : "rien" !...". L'extrémité de la langue de Lecter passa furtivement au milieu de sa lèvre supérieure. Il commenta : "Excellent ! Il ne s'est rien passé ? Vous avez donc cessé de vivre après la mort de votre chère maman ?".

Miss Parker chancela. Elle trouva heureusement une chaise et s'effondra, suppliant : "Dites-moi pourquoi mon jumeau est comme il est. Oh ! mon Dieu ! Qu'est-ce que je fais là ?". Lecter dit, compatissant : "Lyle est votre jumeau ? Sincères condoléances... Oui, je sais qu'il est cannibale. Pourquoi est-il comme cela ? Ma foi, ce sont des choses qui arrivent... Je vais l'avouer : je n'en sais rien. Je n'ai jamais rencontré esprit plus obtus. Je devais lui arracher le moindre renseignement. Il était très violent, avait des réactions brusques, dans ses gestes comme dans ses paroles. A quinze ans, c'était une boule de nerfs, un animal sauvage prêt à bondir et à griffer. Cela n'a pas été une partie de plaisir. Mais sans doute l'un de mes patients les moins ennuyeux. Je ne savais jamais où l'attendre, c'est si rare. Avec l'âge, il s'est calmé, mais en apparence. Je plains ses petites amies. Il n'a pas un très bon goût. Mélanger de délicates pâtes asiatiques au parfum si particulier avec une purée de tomate... Non, vraiment aucun goût !". Miss Parker ouvrit des yeux ronds. Cynique, Lecter poursuivit, voyant que son public réagissait : "Ah ! Je pourrais vous confier quelques bonnes recettes ! Pauvres petites ! Finir dans la purée de tomate. La Bible parle de poussière et de ciel pour l'ultime voyage, pas de tomates...".

Miss Parker se dit qu'elle devrait penser à se balader avec des petits sacs comme on en trouve dans les avions pour ceux qui ont le mal de l'ai (bref des sacs à vomir car la Miss allait finir par gerber sur ses bottines, ce qui ne serait pas correct). Elle verdit encore un peu, ce qui la faisait ressembler à Morticia Adams, avec ses cheveux sombres et son tailleur foncé. Elle demanda : "Mais pourquoi fait-il cela ?". "Éli, Éli, lama sabachthani? (voir note 1 en bas de page) Pourquoi ? POURQUOI ?!! (d'un ton très doux) Dieu seul le sait... Pourquoi fait-Il dégrigoler le toit des églises sur la tête de Ses fidèles ? Quel est le sens du monde et des choses ? Qui pourrait répondre à une telle question ? Pourquoi Lyle agit-il ainsi ? C'est à lui qu'il faudrait poser la question... L'idée a du lui venir très jeune, j'en suis certain. Mais pourquoi ? Je ne sais pas. Il ne m'a livré que très peu de renseignements personnels, en réalité".

Miss Parker se ressaisit : "Ne savez-vous rien d'autre ?". Lecter répondit, songeur : "Non. Sauf que je pourrais vous apprendre une information inédite". La Dragon Lady parut intéressée : "Vraiment ? Inédite ?". Le docteur aimait faire son malin, elle le savait. Il ne vivait que pour ça, que de ça. L'une de ses plus grandes jouissances (tsss, j'en vois qui se sont réveillés... Vicieux ! Franchement, ce n'est pas l'endroit pour penser à ça, ma fanfic du jour n'est pas complètement décalée... lol) consistait à étaler sa science... Il mordit à l'hameçon : "Oui, vous seriez la seule "agent du FBI" à connaître cela. Mais avant, dites-moi : que faisait donc votre père quand vous aviez onze ans ? Ne pouvait-il pas vous consoler ? Les parents ne sont-ils pas censés faire cela ?". Miss Parker se tortillait sur sa chaise : "Il... n'avait pas le t... heu, ne prenait pas le temps. En fait il s'en fichait, je l'ai à peine vu pleurer. Il m'ignorait, il m'ignore, il m'ignorera. Tant que j'obéisse... et que je ne pose pas trop de questions... C'est le Centre...". Lecter hocha la tête : "Oui, mais vous feriez mieux de prendre votre envol, petit Ange. Allez-vous supporter encore longtemps les humiliations, les brimades, les ordres, l'enfermement ?!".

La Miss était au bord des larmes : "Je n'ai pas le choix !". Lecter prit un ton plus dur : "On a toujours le choix, Angel ! Allez-vous supporter longtemps de croiser un monstre, même s'il est votre jumeau ? Vous allez vous détruire la santé, comme votre mère. Partez, tant qu'il est encore temps". La Dragon Lady, des billes de liquide chaud et salé roulant sur ses joues, prit cette phrase au pied de la lettre. Elle se leva et commença à marcher vers la sortie, chancelante. Lecter paraissait satisfait. Il cria : "Benjamin Raspail ! Cherchez Benjamin Raspail ! Votre frère l'a bien connu...".

 

Miss Parker était en pleine action. Ce que nos chers amis anglophones appellent le "brainstorming"... En clair, elle faisait fonctionner ses neurones. Elle allait mieux maintenant, mais avait du avaler quelques verres de scotch pour que l'image de Lecter s'atténue un peu. Et celle de sa mère également.

Benjamin Raspail. L'une des victimes du docteur, venait de lui apprendre Broots. En tout cas probablement sa dernière. Première flûte, servi paraît-il en ris de veau lors de l'un des dîners du psychiatre. Personne n'avait ajouté foi à ces propos, mais tout semblait possible avec Lecter. Elle ne pouvait rien apprendre de ce type. Il était mort depuis bien longtemps.

Mais quel rapport avec Lyle ? Comment pouvait-il l'avoir connu ? Connaissait-il les patients de Lecter ? Ce genre de renseignements ne s'étalait pas dans la presse tout de même... Cétait sans compter le Centre, mais à l'époque Lyle n'était pas franchement lié au Centre. Quoi que... Le psy n'avait pas été trouvé par hasard. Il avait bien fallu que l'entreprise se penche sur son cas. Comment Lyle connaissait-il Raspail ? Pourtant son frérot était loin d'être un mélomane. Il était juste cannibale, et même si le bruit des os broyés... Cet humour noir ne faisait même plus sourire la Dragon Lady. Celle-ci était perdue.

Mais qu'est-ce que Lyle a pu foutre, ces années-là ? Je ne le connais pas finalement ! Tout ce que je sais de lui est désastre et destruction... Il est un monstre. Il a eu un monstre comme psy. Et il a connu un type qui s'est fait découper en morceaux par le psy...

Soudain une idée de génie lui traversa l'esprit. Elle sortit précipitamment.

 

Le docteur Lecter, de ses yeux marron (voir note 2), fixait l'obscurité. Plus exactement la cellule voisine. Il ne dormait jamais la nuit. Jamais. Une vieille habitude, datant peut-être d'une époque lointaine où mieux valait ne pas dormir pour ne pas avoir de mauvaise surprise. Mais ne cherchons pas trop à pénétrer les secrets d'Hannibal, son Palais est si tortueux que nous nous y perdrions.

"Vous ne dormez pas, n'est-ce pas ?". Pas de réponse. Le silence. "Hummm... Vous la connaissez, cette délicieuse créature ? J'ai bien vu votre réaction, vous vous êtes littéralement caché après avoir épié son arrivée. Elle représente quelque chose d'important pour vous. Elle travaille au Centre, ce doit être pour cela". Jarod murmura presque : "Le Centre... Le Centre du monde, il semblerait. Drôle de méthodes, drôles d'employés... La folie".

Lecter sourit dans l'ombre. "La folie... Oui, peut-être. Je n'aime pas ce terme, qui ne veut pas dire grand-chose, mais comment qualifier autrement un tel endroit... Cela me rappelle de mauvais souvenirs...". Jarod nota soigneusement cette phrase dans un coin. IL se livrait petit à petit, sans s'en rendre compte. Il profita de cette faiblesse pour enfoncer le couteau dans la plaie : "De mauvais souvenirs ?". Lecter ne répondit pas.

Jarod interrogea : "Pourquoi avoir aidé Mlle Parker ?". Le psychiatre dit doucement : "Mlle Parker ? C'est donc ainsi qu'elle s'appelle... De toute façon, je ne pensais pas non plus qu'elle puisse s'appeler Angel Green. Ils ont déjà un Green au département psychologie, cela suffit. Je trouve d'ailleurs que vous lui ressemblez. En outre, vous avez le même accent français. Parker... La digne fille de son père ? En mieux, heureusement pour elle... Pourquoi l'avoir conseillée ? Pourquoi pas ? Si l'on devait toujours avoir de bonnes raisons pour agir... Sans doute par sympathie". Jarod pensa qu'il ne connaissait pas ce trait de caractère chez Lecter. Personne ne le disait sympathique à vrai dire. On n'utilisait jamais ce mot pour le qualifier... Il insista : "Vous n'aimez pas Lyle, n'est-ce pas ?".

Lecter admit : "Je la hais, autant qu'on peut haïr l'un de ses semblables". La Caméléon poursuivit : "Un semblable... Justement. Vous l'avez qualifié de monstre. Pourtant vous êtes également cannibale. J'avoue ne plus suivre". Lecter se tenait droit comme un "i", les yeux fermés. Il n'entendait déjà plus, ou feignait de ne pas entendre. Son esprit était ailleurs. Quelque part dans son Palais de la Mémoire, où défilaient de bien lugubres images.

 

 

Suite de la fanfic
(vers Partie 3)

 

Note 1 : Lecter, érudit notoire, cite la Bible (et à voir, connaît même l'hébreu...), quand Jésus se fait crucifier : "Et vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte : Éli, Éli, lama sabachthani? c'est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?" (Matthieu, 27 - 46).

Note 2 : Les yeux marron... Mon cher et vénéré Anthony Hopkins (vive lui !!!) a certes les yeux bleus et très beaux, MAIS dans le livre il est bien précisé que Lecter a des yeux marron avec des sortes de points rouges étincelants. De la même manière, Hopkins n'a pas six doigts à la main gauche et n'a pas l'âge de son personnage (il est plus vieux).

 

 

 

 

For members of The Centre use only