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Section K2000 : l'Antre de Garthe Knight

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La rencontre finale

 

Auteur : Delphinevb, alias Sydnette la Psy Caméléonne avec les personnages de Manuvb et les siens, + quelques allusions ça et là à d'autres séries et films. Illustrations de Delphinevb

Date du fanfiction : Le début a été écrit il y a longtemps, la suite commencée le dimanche 12 octobre 2003.

Où le situer : Où ça vous chante dans K2000. Logiquement il ne se situe pas puisque je ne tiens pas compte de la série... Dans les aventures de Fantimius, c'est le volume 9. Dans le Caméléon, il se situe bien après IOTH, avant l'épisode "La revanche" de la 5e saison virtuelle. Pour Hannibal Lecter, il se situe après la fic "Jarodibal".

Notes : C'est la rentrée de cette série, après des mois voire des années d'abandon presque complet... J'utilise Kathleen comme personnage récurrent depuis l'enfance. C'est une sorte de double. J'invente de nombreuses histoires avec. J'avais donc complètement abandonné le format papier puisque ces histoires se sont mises à évoluer à grande vitesse. Cela dit, leur mythologie ne bouge plus beaucoup, depuis l'intrusion d'Hannibal Lecter et du Caméléon. Ce roman est la transition vers les crossovers. C'est déjà un crossover en quelque sorte...

Vous noterez que j'ai repris la véritable orthographe des noms des personnages, il le fallait. On a donc à nouveau Devon Miles, April Curtis, Michael Knight, Garthe Knight, etc... Seul le FLIC subsiste car de toute façon le mot "Fondation" n'est pas une traduction exacte de l'anglais (ils ont le FLAG, la "Fondation for Law And Government"). Le rôle que j'ai donné aux personnages ne bouge pas. Et je ne compte pas non plus inclure Bonnie. Bien que ce soit elle qui soit apparue le plus longtemps dans la série (3 saisons sur 4), je préfère de loin April !

Je ne m'étais pas aperçue que le titre allait si bien coller à l'histoire de Kathleen à l'époque, je ne regrette pas mon choix... Ca rappelle bien le Centre...

 

Personnages du présent volume :

Michaël Shuterland (créé par Manuvb, arrangé par Equipe Onyssius)

Né le 19 août 1986
Véritable identité de Fantimius. Il a monté un groupe de justiciers. Aime l'informatique, l'électronique... A ses propres entreprises. Est très riche. Déteste : Kathleen Knight, qu'on lui tienne tête.

Mélanie Depot (créée par Manuvb, arrangée par Equipe Onyssius)

Née le 14 avril 1986
Très bonne copine de Mickaël. Aime la mode, les fringues et le maquillage. Peut passer des heures dans sa salle de bains ou devant un miroir.

Nelly Halliwell (créée par Manuvb, arrangée par Equipe Onyssius)

Née le 18 août 1986. Petite amie de Michael. Fille de l'actrice Gena Halliwell, tuée par le Furé.

Romain Poireau (créé par Manuvb, arrangé par Equipe Onyssius)

Né le 11 mai 1986
Spécialiste des farces et attrapes. Très très agité. Adore Claudia Chiffon, les films avec Scwarzinugger, les glaces et les bonbons. Déteste l'école. A toujours avec lui des gadgets et surtout son frigo portatif.

Valérie Morgan (créée par Delphinevb, arrangée par Equipe Onyssius)

Née le 22 février 1986
La petite copine de Romain. Aime le sport, la musique, la télé et Rock Tétine. Déteste Claudia Chiffon. A comme manies de se coiffer avec deux petits chignons et de mettre des claques à Romain.

Fantômeland (créé par Manuvb, arrangée par Equipe Onyssius)

La voiture du groupe. C'est une Pontiac Trans Am noire et un ordinateur ultra perfectionné comme Kitt mais ses ressources sont moindres que Kitt. Possède de nombreux gadgets.

François Ricard (créé par Manuvb et Delphinevb)

Né le 15 mai 1965 (non, en fait en mars, mais là je ne crois pas que vous puissiez comprendre pourquoi je dis cela ;-) )
M. Ricard est le prof principal du petit groupe chaque année. Il enseigne l'histoire et la géographie. Sa caractéristique principale est d'être malchanceux à l'extrême. Adore l'Egypte, et faire du vélo.

April Curtis (créée par Glen A. Larson, arrangée par l'Equipe Onyssius)

Née le 22 novembre 1968
C'est la mécanicienne du FLIC.

Garthe Knight (créé par Glen A. Larson, arrangé par l'Equipe Onyssius)

Née le 14 août 1966, officiellement
L'homme contre qui Fantimius se bat. Fils de Wilton Knight et d'Elizabeth, il veut se venger de la bande de Fantimius et de son "demi-frère" Michael Knight. A une demi-soeur, Kathleen, et un fils, Eric.

Kathleen Knight (créée par Delphinevb - en constante évolution puisque c'est une sorte de double)

Née le 14 août 1979, officiellement.
Demi-soeur de Garthe officiellement. A des idées pacifiques (officiellement et officieusement... ;-) ). On dit que c'est la femme la plus riche du monde (mais c'est un mythe, cela dit elle a des ressources non négligeables...). Diplômée dans de nombreux domaines, elle est à l'université de Berkeley en Californie. Elle aide Fantimius. En réalité, elle cache beaucoup de choses...
Son ami d'enfance est Ian Malcolm, mathématicien spécialisé dans la théorie du chaos.

 

 

CHAPITRE I

Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?

 

Fantimius, Valérie, Nelly et Romain étaient toujours au FLIC. C’était le lendemain de l’enlèvement du professeur Yamato et ils se demandaient toujours la raison de cet enlèvement. Ils venaient de prendre leur petit déjeuner et discutaient maintenant avec Devon et April, dans le jardin. Il faisait un temps splendide.
« Dites Devon, demanda Mickaël, Garthe n’a pas eu l’air de choisir quelqu’un au hasard ?
- Non, non. Ca n’était pas qu’une manière de nous gêner, de se faire remarquer. Il s’est dirigé sans hésiter vers M. Yamato. Il n’a pas regardé les autres. Et pourtant, Dieu sait s’il y avait de grands scientifiques. M. Yamato est connu, maintenant, mais il est jeune, et n’a pas encore fait ses preuves selon beaucoup de savants.
- Vous oubliez, Devon, intervint April, qu’il a quand même collaboré avec Wilton Knight. Il a participé à la construction de Kitt.
- Et aussi à celle de Kift, dit une voix féminine. »
On entendit la porte claquer. Kathleen Knight venait d’arriver, ayant déposé Eric chez une amie de confiance. Elle avait décidé, après maintes supplications de la part de Devon, de rester un moment à la Fondation pour aider à battre Garthe. Elle en avait personnellement plus qu’assez. Il ne l’écoutait jamais, on ne pouvait pas le raisonner et il faisait des plans plus tordus les uns que les autres contre le FLIC et contre Fantimius. Il ne s’occupait même plus d’Eric, et cette situation était inquiétante.
(Ici commence la nouvelle rédaction, même si certains passages ont été retouchés, dans le volume précédent par exemple). Malgré tout le mal qu'elle pensait de Michael Knight et ses pressentiments vis à vis de l'attitude peu discrète de Devon, elle préférait rester au courant de l'évolution des agissements de la Fondation.

La jeune femme s'avança, se passant la main dans ses cheveux d'un blond très clair.
"Tiens, dit Mickaël, vous avez fait une nouvelle coloration ? Vous auriez du choisir du vert pomme...
- C'est ça, pour ressembler à un Macintosh... Mon cher, décidément, vous êtes d'une politesse exemplaire en matinée... Sachez que ce n'est pas pour me faire détailler de la tête aux pieds que je suis venue. Cependant, pour votre gouverne, c'est ma couleur naturelle, ou plus exactement la couleur que préférait Wilton...
- Ah ! Je le savais, c'est une fausse blonde ! Et vous portez des lentilles aussi ?
- Oh la la, mais quand grandira-t-il ? (elle leva les yeux au ciel, joignant les mains) Non, ce n'est pas ma couleur naturelle, mais ce n'est pas davantage une coloration. J'ajoute des mèches... On peut ainsi avoir les cheveux roux (un sourire en coin apparut sur son visage d'une beauté presque surnaturelle), blonds, noirs... Cela dit, je suis souvent blonde, car ça plaisait beaucoup à Wilton...
- Ah bon, intervint Valérie, et ça tient bien, les mèches ? On ne voit pas les racines !
- Eh bien si, si l'on regarde de près. Cela dit, on peut éventuellement colorer temporérement une partie des cheveux avec un maquillage s'enlevant avec juste un peu de savon... Et sinon, non, malgré les apparences je ne porte pas de lentilles, sauf... ...sauf pour certaines activités (elle sourit encore bizarrement). J'ai bien les yeux bleu-vert foncé, contrairement à mon frère chéri (Mickaël la regarda bizarrement, comme s'il avait deviné qu'elle ne parlait pas de Garthe), même s'ils semblent souvent noirs. Bon maintenant, pourrions-nous cesser de parler esthétique ? Comme dirait Ian, la mode est encore plus ennuyeuse que le sport professionnel...
- Eh bien, résuma April, pas de coup de téléphone, pas de message quelconque, ni menace, ni demande de rançon...
- Non, bien sûr, Garthe ne cherche pas l'argent, ça l'intéresse bien peu au fond, même s'il est nécessaire à la bonne marche de ses projets. Non, il a besoin de Yamato pour autre chose...
- Et pour quoi ?
- Ca, mon cher Shuterland, si je le savais, j'agirais sans tarder.
- Et sans nous.
- Peut-être.
- Vous aimez beaucoup faire cavalière seule...
- Si ça ne vous plaît pas, je peux toujours repartir. Mais vous y perdriez.
- Vous aussi.
- Mais qu'il est têtu et sûr de lui ! Maintenant que j'ai eu accès à l'ordinateur central et qu'il est rénové et remis en état de connexion permanente avec Kitt, non a priori je n'ai rien à faire ici. Je viens juste proposer mon aide.
- Oh, vous êtes la descendante du Bon Samaritain ! Permettez que j'appelle le souverain pontife, il faut que vos exploits soient inscrits scrupuleusement pour le jour où vous serez réellement sanctifiée !
- Très spirituel. Je pense simplement que Garthe ne résistera pas à se faire sa petite pub. Il aime beaucoup se faire voir depuis un certain temps".
Kathleen faisait allusion aux diverses apparitions publiques de son demi-frère, télévisées ou même à la Fondation. Elle trouvait d'ailleurs cette situation étrange. Garthe était jadis plutôt discret, avant de réaliser un plan. Après, oui, son côté mégalomane transparaissait avec une précision d'horloge : discours réguliers, menaces, agissements réguliers... Mais il semblait avoir bizarrement changé sa façon de procéder et maintenant ne manquait pas une occasion de s'exprimer d'une manière incohérente en public. Comme si... comme s'il cherchait à lui transmettre quelque chose, à lui parler, mais ne trouvait comme moyen que se faire remarquer... Non, elle divaguait... Quoique son fabuleux instinct, comme celui de son jumeau chéri, la trompait rarement.

"Alors, où en êtes-vous dans votre réflexion ?" demanda la jeune femme.
- "Eh bien", expliqua Nelly, "nous étions en train de nous interroger sur les raisons de l'enlèvement de M. Yamato, comme tu as pu t'en rendre compte. Et puis se demander aussi comment agir.
- Difficile d'agir sans un signe de Garthe.
- Tu as l'air ennuyée.
- Oui, sa stratégie évolue, je me demande jusqu'où ça ira et surtout quelles sont les raisons qui motivent mon... mon frère à agir ainsi.
- Hum... Votre "frère chéri", vous y allez un peu fort avec vos adjectifs.
- Je ne parlais pas de Garthe. (les autres la regardèrent avec stupéfaction. Depuis quand avait-elle un autre frère ?). Sur les motivations de Garthe je m'interroge, c'est tout.
- On se demande toujours quelles sont les motivations de sa soeur, alors...
- Monsieur Shuterland ! Je vous ai déjà répondu !
- Ca ne me suffit pas. Vous intervenez...
- Je vous rappelle que c'est vous qui êtes venus me chercher la première fois !
(cf "Terreur à Fantôville", dans la même collection)
- Oui, bien bien, mais ensuite ? Qu'est-ce qui vous pousse à agir ? Vous parlez de Garthe comme étant votre frère, vous le considérez comme tel. Qui me dit que vous n'êtes pas un agent double ?!"

Les amis de Mickaël le regardèrent avec stupéfaction. Bien sûr il n'aimait pas Kathleen, mais de là à sous-entendre de telles choses sur son compte... La représentante de l'empire Knight ne tarda pas à répondre, mais d'une façon moins virulente que les spectateurs n'auraient pu le croire :
"Mon cher monsieur, sachez que Garthe EST mon frère, il est donc normal que je le considère comme tel. J'ai appris à pardonner. Il a fait de mauvaises choses, comme tout le monde en fait... D'accord, il a souvent dépassé les bornes, mais j'ai suffisamment confiance en lui pour...
- Confiance ??? En un monstre pareil ???
- GARTHE N'EST PAS UN MONSTRE !!!!!!! Mettez-vous ça dans le crâne une fois pour toute !!! Vous n'êtes pas dans une série télé de quarante-douzième zone... Je sais bien que le gouvernement américain prône le fait que le Bien doit vaincre le Mal mais il faut cesser d'être aussi crédule ! Ce manichéisme va au-delà du raisonnable. Un monstre, et puis quoi encore ? Je connais Garthe beaucoup mieux que vous et je sais qu'il y a des limites qu'il ne dépasserait pas. Il a franchi certaines limites après avoir appris l'existance de Michael Knight, mais je ne le blâme pas.
- Vous prenez carrément sa défense !
- Vous verrez bien...
- Que dois-je comprendre par là ?
- Que le futur me donnera raison.
- Vous êtes devin ? Sainte Kathleen est aussi médium ?
- Votre cynisme arrive à dépasser le mien, c'est très fort. Vous pourriez vivre à Boston Sud...
- Boston Sud ? intervint Romain, c'est assez "chaud".
- C'est rien de le dire, et je sais de quoi je parle. Je ne suis pas médium, seulement je connais les limites extrêmes de Garthe. Il ne ferait pas certaines choses. Un enlèvement, soit, mais pas la boucherie de l'autre jour".
A cette allusion, un frisson glacial parcourut l'échine des spectateurs. Ils se souvenaient tous de l'entrée en force dans les bureaux du FBI la semaine précédente. Les crimes n'avaient pas été revendiqués, mais ils avaient sans peine reconnu Goliath, le monstre de métal de Garthe.

"Garthe ne ferait pas une chose pareille".
Tous percevaient l'émotion que Kathleen s'efforçait de dissimuler.
"Non, ce n'est pas possible.
- Quelle est votre idée alors ? " interrogea Devon
"Je pense que c'est Adriana qui le mène par le bout du nez.
- Jusqu'à quel point ?
- Tiens, mon cher Micky revient parmi nous...
- Assez de sarcasmes !
- Appliquez ce principe et je le suivrai aussi, enfin peut-être... Jusqu'à quel point ? Jusqu'à le menacer, probablement. Elle a de l'ambition, de solides relations, même trop pour s'associer simplement avec quelqu'un comme Garthe si vous voulez mon avis. Il est doué, certes, son génie est à peu près équivalent à ce qu'il en dit, mais il est presque seul. Des opérations comme ils ont montées ces derniers temps ne sont pas à la portée de Garthe. Il y a donc une équipe, voire d'autres équipes ailleurs. Une grande organisation, un grand complot visant à anéantir le monde pour mieux le gouverner. Et comme ce n'est pas typique de Garthe du tout d'obéir à quelqu'un, c'est que c'est Adriana. Qui dit ordres dit commanditaires, et ce doit être elle le porte-parole...
- Que cherche-t-elle ?", demanda April
"C'est plus dur de répondre à cette question... Pourquoi agit-elle ainsi ? Peut-être par amour du pouvoir, pour se faire bien voir de ses patrons et monter en grade. Peut-être par amour de l'argent, accumulant les billets pour se barrer vivre à l'Ile Maurice. Qui peut le dire ? Peut-être est digne de Machiavel et elle est elle-même menacée. Peut-être est-ce même un remix de toutes ces solutions...
- Que comptez-vous faire ?
- Eh bien, attendre un signe, d'abord, quitte à aller chercher le signe moi-même chez Garthe... Puis essayer de sauver les meubles sans faire de victimes..."

 

CHAPITRE II

Elémentaire, mon cher Devon...

 

Fantimius et sa bande n'allaient pas tarder à avoir des nouvelles de Garthe. Celui-ci apparut de nouveau à la télévision, ayant pris en otage Bernard Poivrot, lors de son émission "Brouillons la culture". Les amis, ainsi que Kathleen, attendaient le retour de Devon, qui rendait visite à un ami haut-placé, question d'être renseigné sur les lois en vigueur. Kathleen, en jean et pull noir à manches longues était à demi-allongée sur un divan noir, appuyée sur un coude, des lunettes aux fines montures sur le nez, parcourant un ouvrage intitulé : "Le monde fractal" (par Ian Malcolm). Mickaël venait de lui faire remarquer que décidément elle était vieille avant l'âge puisque déjà elle portait des lunettes, à quoi Kathleen lui avait répondu que non seulement l'âge n'avait rien à voir avec cela, mais qu'en plus ses lunettes filtraient simplement la lumière. Romain mastiquait des chamalows tandis que Valérie dormait à demi, appuyée sur le bord du divan noir. Nelly regardait la télé en zappant. Soudain, en passant sur la deuxième chaîne française, elle vit le visage de Garthe. Kathleen, entendant crier Nelly, releva la tête, et, avec un sang froid incompréhensible, laissa tomber :
"Tiens, ce cher frérot...".

Le cher frérot laissa ses hommes effectuer une parade sur le plateau de télévision et repartit, à la stupeur générale. Mickaël fronça les sourcils :
"A quoi s'amuse-t-il, celui-là ? Il arrive, et il repart après quelques simagrées...
- C'est juste une démonstration de force.
- Vous êtes vraiment tous un peu barj', chez les Knight !
- Vous ne pouvez pas imaginer à quel point...
- Sérieusement, pourquoi joue-t-il à ça ?
- Je vous l'ai dit, démonstration de force. Les plus tristement célèbres dictateurs ont expérimenté ça avant lui : instaurer un régime de terreur...
- Il veut devenir dictateur du monde ?
- Oh, pas lui, il est manipulé, ça ne fait plus aucun doute selon moi. Et si ça tombe, ça fait même un moment que c'est le cas. Il ne me dit pas tout, loin de là, mais il a bien changé depuis son évasion
(cf "Goliath 2"). Qui sait d'ailleurs qui lui a permis de sortir ?
- Nous le savons, c'est Adriana Margaux.
- Non, c'est elle qui a agit, amené Goliath après avoir implanté le nouveau système, mais ce n'est pas elle qui a pu connaître précisément les horaires de la prison, et le plan exact. Plus j'y pense, et plus je crois qu'il y avait une ou plusieurs taupes, et sans doute des gens bien placés dans la hiérarchie.
- Adriana a beaucoup de relations, selon Ian.
- Hum hum, dites plutôt d'habiles patrons...
- Vous pensez toujours à votre "grand complot" ?
- Plus que jamais, vu cette petite mascarade... Il y a un gros poisson derrière tout ça...
- ...et vous voudriez bien l'attraper.
- Ca ferait plaisir à mon égo. (elle partit d'un grand éclat de rire). Sérieusement, je me pose des questions. Je connais bien peu de groupes pouvant mener à bien des plans aussi précis.
- L'un deux pourrait avoir monté le coup ?
- Eh, jusque maintenant dur à dire. Je n'ai aucune idée de leur motivation et, bien qu'ayant travaillé avec Yamato, je ne le connais pas si bien. Je ne suis pas certaine de connaître ses spécialités".

Une porte claqua.

"Eh bien", dit April, "nous allons pouvoir poser la question à Devon !".
"D'abord", dit Devon, "pouvez-vous me dire qui est cet enfant ? Il marchait dans l'allée... (l'enfant en question, un petit blondinet, tira sa main de celle de Devon et courut vers Kathleen)
- Maman, maman !!! C'est Sylvia qui m'a déposé ici !
- Arrête de m'appeler maman", répliqua le jeune femme, "Excusez-moi, Devon, j'ai oublié de vous prévenir. La nounou d'Eric devait le déposer...
- Qui est Eric ?
- Eh bien... lui (elle désignait le petit blond)
- C'est votre fils ?
- (elle fronça les sourcils) Je ne vous en ai pas parlé ? Non, c'est le fils de Garthe.
- Elémentaire, mon cher Devon, regardez ses yeux : déjà tout le profil d'un serial-killer.
- Oh vous Shuterland, je serais vous, je... (elle s'interrompit voyant le sourire goguenard de Mickaël). Bref... Devon, savez-vous quelles sont les spécialités de M. Yamato ? Il ne travaille que sur l'électronique ?
- Non, il y a l'informatique, bien sûr, et puis je sais qu'il est féru de jardinage.
- De jardinage ? Ca ne risque pas d'intéresser Garthe...
- Non, à moins qu'il veuille faire pousser des légumes transgéniques...
- Des légumes transgéniques ?
- Oui, il s'occupe beaucoup de tout ce qui est transgénèse, clonage..."
Kathleen, déjà de carnation pâle, blêmit.
"Clonage ? Il est généticien ?
- Un peu, vous connaissez la génétique ?
- Je... J'ai été généticienne un temps...
- C'est le jour des révélations", cria Mickaël, "vous n'avez pas été clown aussi ?
- Non, pas moi, non. Mais bon, je ne vois pas pourquoi Garthe s'intéresserait à la génétique...
- Bon, tata, on part ?
- Heu, oui, mon chéri, on va y aller".

Elle sortit de la pièce. Sitôt la porte claquée, April commenta :
"C'est étrange, on dirait qu'elle est pressée de partir. La demande d'Eric semblait venir à point nommé.
- C'est mon avis aussi", dit Nelly, "elle semblait mal à l'aise quand Devon a parlé de génétique. Vous croyez qu'elle a compris quelque chose sur Garthe ?
- Pas impossible du tout", répondit Mickaël, "elle était mal à l'aise, et visiblement elle a une idée derrière la tête.
- Tu ne penses pas encore à ton histoire d'agent double ?
- Hum, non, peut-être pas. Mais elle nous cache des choses, c'est certain.
- Comment ça ?
- Ecoute, elle porte des mèches de couleur, elle oublie de parler du fils de Garthe, elle change de teint sans broncher, bref, elle a un comportement louche. Je me demande à quel point elle..."

Il s'interrompit. Kathleen venait de revenir. Elle s'assit sur le divan noir.

"Voilà, j'ai appelé la cuisinière, elle vient chercher Eric".
Elle stoppa net son discours.
"Vous semblez... bizarres... Qu'avez-vous encore raconté, Shuterland ?
- Pourquoi moi ?
- Car vous inventez des histoires saugrenues à longueur de journées.
- Vous nous cachez des choses.
- En effet, je n'ai jamais dit le contraire.
- ... (il en eut le souffle coupé un moment) Alors ? Vous avez deviné les plans de Garthe ?
- Non.
- Comment ça, non ? Vous savez ce qu'il pourrait faire en génétique ?
- Absolument pas.
- Comment justifier alors votre attitude bizarre ?
- Je... Des mauvais souvenirs, voilà tout, qui n'ont rien à voir avec Garthe.
- En parlant de Garthe Knight", intervint Devon, "mon ami le général Maddoc m'a affirmé qu'il avait quitté sa propriété.
- Ah bon ? (Kathleen se leva d'un bond)
- Oui, il a pris un avion pour la côte est.
- Hum hum.
- Il aurait déménagé temporérement dans le Delaware avant de revenir en Californie. Malheureusement on a perdu sa trace à l'aéroport de San Francisco.
- Le Delaware ?", demanda Valérie, "Vous êtes sûr qu'il est allé s'installer dans un coin aussi paum..."
Paf ! Le bruit mat d'un corps s'effondrant sur le sol parvint aux oreilles de tous. Ils se retournèrent. Kathleen gisait à terre, sans connaissance...

 

CHAPITRE III

Le grand complot


Kathleen cligna des yeux. Toute cette lumière ! Hum... Elle lui donnait mal à la tête... Ses paupières daignèrent se soulever. Elle s'assit à demi sur le lit, regarda la statue d'ange qui lui tenait lieu de réveil, et demanda : "Bah ! Valérie ! Peux-tu me dire ce que je fais dans mon lit à cette heure ?"
Valérie, assise sur une chaise à côté, somnolant, sursauta, et appela les autres. Bientôt, ils arrivèrent, tandis que Kathleen retrouvait peu à peu la mémoire des événements récents.
"Ah oui, le Delaware...
- Peut-on savoir", interrogea Mickaël, " ce qui vous met dans un état pareil ? Encore des "mauvais souvenirs" ?
- Vous ne croyez pas si bien dire... J'aimerais pouvoir penser que tout ça n'a été qu'un mauvais rêve, malheureusement ce n'est pas le cas...
- Tout ça quoi ?
- Eh bien je ne préfère pas vous en parler maintenant, pas avant d'avoir procédé à quelques vérifications..."

Elle se leva.

"Vous n'espérez pas sortir comme ça ?
- Comme ça quoi ? Je suis en parfaite santé, que je sache.
- Vous avez fait un malaise...
- Devon, j'en ai fait un, c'est tout, maintenant il ne m'arrivera rien avant trois mois... Je suis rarement malade. Et cet évanouissement provient d'un choc émotionnel après une nuit blanche... ...comme d'habitude...
- Vous êtes comme les chauve-souris, vous vivez la nuit ?
- Shuterland !... Cela dit, c'est un peu vrai. Je ne dors jamais la nuit.
- Pourquoi ?
- Vieille habitude commune à un ami.
- Hannibal Lecter ?
- Comment le savez-vous ?
- J'ai vu plusieurs portraits de lui dans votre chambre lorsque nous sommes allés dans Fantôville
(cf Terreur à Fantôville)
- C'est un ami.
- Un cannibale ... ?
- Hannibal est innocent !
- Vous semblez bien sûre de vous. Cependant, c'est ce qu'on murmure. Voilà pourquoi il n'est pas recherché par le FBI. Mais vous, comment êtes-vous au courant ? Vous avez mené l'enquête ?
- C'est moi qui ai donné à l'agent Goldteam un dossier sur Hannibal. Je lui ai fait passer en langage crypté dans son courrier.
- Langage crypté, ce qui signifie que lui connaissait le code ?
- Nous avons un langage secret commun.
- Hum... Vous le connaissez, lui aussi, c'est ça ? (sourire malin)
- Oui, en effet (avec le même sourire)
- Et comment vous avez fait ? Vous vous y connaissez en sociopathes ?
- Spécialement en cannibales... (elle eut un petit frisson) Et je connais aussi très bien Hannibal. Bon, en route !"

Le petit groupe de justiciers et Kathleen, dans Kitt, tandis que Devon et April sortaient également pour rejoindre des amis scientifiques, se dirigea vers un lotissement appelé Les Mésanges. Non loin de là se dressait la spacieuse propriété de Garthe. Kathleen sortit de Kitt la première, et commenta, jouant avec un trousseau de clés : "En effet, il n'y a personne.
- Comment pouvez-vous en être si sûre ?
- Facile ! Aucun système de surveillance n'est enclenché.
- Alors on peut entrer, comme ça ?
- Bien sûr !"
Kathleen examina son trousseau de clés et, ayant trouvé celle qui devait être la bonne, se dirigea vers le portail, qu'elle ouvrit sans peine.

"Et voilà ! Maintenant, ça va être l'instant de vérité !".

Le groupe de celui qu'on appellait Fantimius suivit Kathleen à l'intérieur.

"Vous connaissez bien les lieux, je suppose.
- Vous supposez bien, Shuterland.
- Tu viens souvent ici ?
- Non, Valérie, pas trop, j'évite à vrai dire. Mais j'y suis suffisamment venue dans le passé..."

Elle ouvrit la porte d'entrée et commença à évoluer dans les couloirs, très naturellement. Garthe semblait être parti de manière précipitée mais, chose étrange, même en revenant du Delaware il n'était pas revenu là... Ses vêtements avient disparu, ainsi que de nombreux documents, comme l'indiquaient les "vides" sur les étagères. Kathleen avait beau fouiller le bureau principal avec les adolescents, ils ne trouvaient rien d'intéressant.

Au bout d'un moment, Kathleen cria : "Stop !"
Les autres la regardèrent surpris. Elle sourit.
"Cessons de chercher dans tous les sens. Procédons avec méthode.
- Mouais, comment faire ?
- Eh bien, Nelly, en cherchant là où l'on ne penserait pas que qqn ait pu cacher qqch.
- Cad où ?
- Eh bien, dans le frigo par exemple !"
Garthe conservait tjrs un petit réfrigérateur dans son bureau afin de ne pas avoir à se déplacer qd il s'occupait de dossiers importants.

Kathleen ouvrit le frigo, souriant. Elle glissa la main sur le haut à l'intérieur en plaisantant : "Et là, on trouve une cachette !". Sa main rencontra un obstacle. Elle fronça les sourcils. "Sapristi ! Je dis des conneries, et puis là...". Elle fit pivoter une sorte de tablette. Le panneau en se mouvant fit choir une liasse de papier. Kathleen la ramassa. C'était un dossier à la couverture cartonnée de couleur noire. Elle sursauta à la vue de cette présentation auquelle elle était pourtant habituée. Il était inscrit : "Gemini Project's Extension", autrement dit "Extension du Projet Gémeaux", comme Kathleen l'annonça.

"Le Projet Gémeaux !! C'est réellement une catastrophe ! Dans quoi Garthe a-t-il été embarqué ??
- J'avoue ne pas comprendre... C'est quoi ce dossier ?"

Romain s'approcha : "Oh ! Chouette ! Le logo du Centre, comme dans Le Caméléon !"

"Le problème est que ce n'est pas qu'une série télévisée...", dit une voix derrière eux.

 

CHAPITRE IV

Jarod

 

Tout le monde se retourna. Un homme, celui qui venait de parler, se tenait dans l'encadrement de la porte. Il portait un pull noir, un pantalon noir, et tenait à la main une valisette grise, qu'il posa. Il fit un petit signe à Kathleen et dit dans un sourire : "Salut Kathie !".

Romain ouvrit des yeux ronds : "Bah !! De mieux en mieux !!! Michael T. Weiss !".
L'homme le regarda, incrédule, puis regarda Kathleen. Les deux éclatèrent de rire.
"Non, pas Michael Terry Weiss, mais tout simplement Jarod", fit la petite blonde.
"Tu sais que tu n'es pas mal en blonde ?
- Je veux bien croire, mon Jarodinou préféré. Mais au naturel, c'est mieux, non ?".
Elle enleva délicatement ses mèches blondes, laissant apparaître des cheveux déjà fort longs et presque noirs. Puis elle secoua la tête et, passant les bras autour des épaules de Jarod, l'embrassant tout doucement sur les lèvres avant d'enfouir la tête dans son cou en murmurant des mots dans une langue inconnue aux justiciers.

Mickaël eut l'air surpris de les voir s'embrasser. En effet, Jarod et Kathleen, mise à part une différence physique évidente, avaient néanmoins de nombreux points communs. Il était aisé de deviner qu'ils s'étaient beaucoup plus ressemblés encore étant plus jeunes. La même fossette en souriant, le même rire, la même forme d'yeux, le même regard sombre, et ce côté gamin qui apparaissait dans leur regard. D'ailleurs, à bien y regarder, Kathleen n'était plus du tout la même dans les bras de Jarod. Elle était beaucoup plus calme, réservée, comme si son énergie se répartissait pour deux. En réfléchissant, il est vrai que le caractère de Kathleen pouvait être qualifié de "changeant". Non seulement la jeune femme avait pour manie de s'adapter à son interlocuteur de façon très étrange, reproduisant ses manies, mais en plus son caractère lui aussi s'adaptait à la situation. Elle pouvait traverser des moments de folie, ou devenir violente, en fonction des réactions émotionnelles de son interlocuteur. Ainsi si Mickaël s'énervait, elle aussi, avant de se maîtriser. Elle s'adaptait rudement vite aux situations. Un vrai petit caméléon, pensa Mickaël.

"Heu", fit Romain, "plutôt que de parler Russe, vous feriez bien de nous présenter votre nouveau petit copain. Je croyais que c'était Ian".

Kathleen et Jarod se regardèrent et éclatèrent à nouveau de rire.
"Non, dit Kathleen, Jarod n'est pas mon petit ami. Dans les pays slaves, nous n'avons aucun gêne à embrasser un proche sur la bouche. Puis Jarod est très câlin (elle lui lança un regard affectueux). Quant à Ian, il n'est malheureusement pas selon lui, mon petit ami. Il aimerait bien, mais j'en aime un autre.
- Un certain Hannibal ?
- Peut-être, M. Shuterland (elle rougit). Et puis nous ne parlions pas russe, Romain, mais lituanien. Enfin, peut importe. Tu aimerais peut-être que je t'explique pourquoi ton personnage favori de série télé se trouve dans ce bureau, hum ?
- Je crois que je comprends...
- Oui, Nelly ?
- Ca n'est pas réellement une série télé ?
- En effet.
- Heu", intervint Romain, "c'est un truc de dingue votre histoire. Le Caméléon n'est pas une série ??! Mais alors le Centre...
- Il existe", déclara le Caméléon de sa voix fluette
(voui, je lui laisse la voix de Nicolas Marié, faut pas déconner nan plus, c moi la narratrice et c mon choix !! LOLLL)
- Mais alors", cria presque Valérie qui connaissait "the Pretender" à force d'entendre que Romain lui passe les épisodes chaque soir, "pourquoi personne n'arrête ses dirigeants ?
- Eh bien", reprit Kathleen
"Personne ne sait que le Centre est le Centre", compléta Jarod.
"En réalité, Jarod et moi, pour nous venger en quelque sorte et surtout pour narguer le Centre, avons décidé un jour de se servir des ressources vidéos que nous possédions, c'est-à-dire les DSA, mais aussi les accès aux caméras de surveillance qui pouvaient être établis grâce à l'aide d'Angelo. Jarod, pour chaque métier qu'il exerce ou presque, transporte avec lui de micro-caméra qu'il fixe un peu partout. Ensuite nous choisissions les meilleures images, les plus troublantes, les plus dingues. C'est justement car c'est une histoire totalement abracadabrante que personne ne soupçonne que c'est la réalité. C'est pourquoi le Centre semble juste être un innocent centre de retraitement des eaux du Delaware, et non pas du Canada comme le dit la rumeur.
- Mais il y a bien des scènes que vous n'arrivez pas à récupérer, comme les scènes de Mlle Parker chez elle.
- Oh, sur ce plan, tu te trompes, Romain. La maison de Mlle Parker est truffée de caméras. Cela dit, pour les scènes que nous ne pouvons pas obtenir, nous avons fait appel à des amis acteurs : Andrea Parker, excellente amie, Patrick Bauchau, Jamie Denton, etc. Des sosies parfaits des originaux, inutile de dire que nous avons du chercher un moment.
- Mais c'est un peu... poussé comme petit jeu, non ?
- Mon cher Shuterland, on n'a rien sans rien. Je déplore la télé-réalité, mais voyez-vous le voyeurisme attire les gens. Donc dénoncer les agissements du Centre ainsi est une méthode comme une autre.
- Personne ne sait que c'est la réalité ?
- Les acteurs non. Quant aux autorités, ils nous ont ri au nez depuis longtemps, tout comme les psychologues à qui nous avons essayé de nous confier (elle regarda Jarod avec des yeux tristes). Bref, puisque personne ne nous croit, on leur propose une petite série. Ainsi ça passe. Plus la farce est grosse, mieux ça passe. Ce qu'il ne savent pas, nos chers téléspectateurs, c'est que si la série est aussi terrifiante et réaliste, c'est parce que c'est pratiquement la vérité nue qui s'étale devant leurs yeux... Bien sûr nous avons modifié quelques petites choses. Nous avons remarqué des choses terrifiantes que nous refusons de croire.
- Comme le fantôme de Catherine Parker ?
- Non, quand une apparition est venue, comme nous sommes incapables de savoir si c'est l'effet de je ne sais quel disfonctionnement du cerveau ou un être surnaturel, nous avons préféré laisser le doute planer en usant d'effets spéciaux.
- Il y a bien des choses que vous ignorez ?
- En réalité, et ça se sent peut-être, il y a des choses que nous savons mais n'avons pas dévoilé, ou pas d'un coup. Nous savons gérer la série après tout. Préserver le suspense et... digérer l'information. Parfois il y a des choses très dures à admettre. Pour le télespectateur, il est dur de voir Sydney aveugle. Mais pour qui le considère comme son père (sa voix trembla) c'est encore plus dur...
- Et cette histoire d'Elu et de prophétie de l'an passé
(nota bene : l'action se passe en 2003) ?"

Les jumeaux se regardèrent, génés.
"A vrai dire, nous n'avons aucune explication. Pas plus que sur mon âge.
- Ton âge ?
- Bah à vrai dire, Romain, malgré les apparences, j'ai le même âge que mon frère...
- C'est pas possible !!
- Bah ça fait un moment que je ne vieillis plus vraiment. Et lui non plus.
- !!!
- C'est pourquoi quand tu parlais de trucs surnaturels, ben y'a pas forcément besoin de beaucoup en rajouter. Nous avons mis à la lumière des trucs de fou...
- Mais alors toute ton enfance avec Wilton, c'est bidon ?
- Oui. Ou plus exactement j'ai bien vécu avec lui, mais très peu. Il est mort il y a peu de temps, mais je ne le voyais plus depuis très longtemps. C'est son ex-femme qui s'occupait de moi. Tout ce que j'ai raconté à Devon ou presque n'est que le résultat d'une reconstitution plausible d'après mon âge apparent. Heureusement, Devon devient un peu gâteux...
- Et vous avez vérifié cette histoire d'Elu ?
- Nous avons... rassemblé des documents, sur l'époque des Croisades, sur lesTempliers... Bref, tout coïncide. Mais avouez que pour quelqu'un qui ne croit même pas en Dieu (elle regarda Jarod), avaler une histoire aussi... dingue est impossible, même s'il est bien possible qu'un jour nous ayons les preuves de... (elle s'interrompit, secouant la tête) Cela remettrait trop de choses en question et je ne saurais admettre un tel statut de mon vivant... (Jarod la regarda, une crainte sourde transparaisant à travers le regard)
- Moi non plus.
- Mais", fit Romain pour changer de sujet, "comment vous débrouillez-vous pour les conventions, les rencontres avec les chaînes etc. ?
- C'est là qu'interviennent nos producteurs, Craig W. Van Sickle et Steven Long Mitchell.
- Eux existent ?
- Oui, contrairement à la plupart des membres du cast. Nous avons pris des noms qui apparaissent au hasard de nos péripéties. Ainsi le nom de "Tommy Tommson" n'est pas un clin d'oeil dans la "série", mais dans le "cast" ! Mais les producteurs existent, il fallait bien que la "série" soit diffusée.
- Eux savent... ?
- Oui, ce sont des amis de longue date de Jarod".

Un grand silence suivit. Jarod, qui était gêné depuis un petit moment finit par demander à sa jumelle :
"Et que comptes-tu faire au juste ?
- Tu sais très bien ce que je veux faire.
- Comment le saurait-il ?
- Vois-tu, Nelly, beaucoup de jumeaux communiquent par télépathie.
- La télépathie ? Ca existe ? Et la télékinésie aussi ?
- Oui oui, nous avons appris à nous servir de tout ça. C'est une question d'énergie. Si le cerveau est hyperactif, il a une énergie folle à dépenser. Or à force je n'ai plus à faire d'efforts pour apprendre... (elle eut un sourire très géné)
- Vous êtes tous deux surdoués... Un quotient...
- Le QI ne veut rien dire. Enfin, j'espère, sinon nos résultats sont inquiétants (elle et Jarod se regardèrent, le même sourire un peu géné sur le visage). Mais bon, nous sommes un peu, surtout lui...
- Surtout toi tu veux dire ! Tu es bien plus douée que moi ! D'ailleurs c'est bien pour ça que le Centre n'arrive pas à te mettre la main dessus. Tu sais mieux brouiller les pistes, et sans bouger de chez toi.
- Mouais. (elle avait tjrs été admirative devant son jumeau, ce que comprirent les ados) Bon, nous sommes un peu doués. Et donc le cerveau n'a pas à fournir d'effort. D'ailleurs il fournit en quelque sorte sa propre énergie. A force de fonctionner, il fait énergie de tout : de la lumière, du vent. A force..."
Elle se retint, tant ce qu'elle allait dire lui semblait dingue.
"A force ?
- Mon cher Shuterland, je ne tiens pas à passer pour une folle.
- Dites plutôt que vous n'arrivez pas à admettre vos découvertes. Vous êtes en train de m'expliquer que le cerveau de lui-même, s'il exploite ses possibilités plus qu'ordinaire, est capable de transformer de nombreuses chose en énergie, c'est ça ? En gros, vous pouvez vous passer de manger pendant un bon moment ?
- Oui, mais je n'ai pas testé au-delà d'un mois. Ca diminue quand même les capacités physiques.
- Et que devient cette énergie produite si jamais vous vous alimentez correctement, donc si vous avez d'autres sources d'énergie.
- Eh bien, comme elle n'est pas consommée pour un effort particulier, elle doit s'évader. D'où des phénomènes de TK.
- Télékinésie ?
- Oui. J'avoue ne rien comprendre à ce mécanisme si ce n'est cette question d'énergie. J'ai le comment en partie, mais sûrement pas le pourquoi. Et comme d'habitude, mieux vaut éluder prudemment cette question, au risque de retomber dans des considérations que je ne souhaite pas.
- Vous aurez noté qu'elle élude également MA question", intervint Jarod, qui jusque là parlait peu. "Alors, Kathie, que comptes-tu faire ? Tu ne vas quand même pas appliquer ce plan de dingue ?
- Si. Mon intention est de libérer ma famille, pas seulement Garthe, mais toute ma famille. J'ai trop de choses à trouver, et trop de choses à effectuer. On dit souvent qu'il faut chasser le mal à la source, donc...
- Je le refuse.
- Tu n'as pas le choix.
- Je viens avec toi.
- Ah ça non ! Tu imagines ce que te fera Lyle (elle frissonna, s'interrompant un bref instant)... ...ce que te fera Lyle s'il te retrouve ?!
- Et que TE fera-t-il ?
- Il ne saura pas que c'est moi ! (elle prit la tête de son jumeau entre ses mains, l'enbrassant tout doux sur les joues)
- Bien sûr... (d'un ton pas fort convaincu)
- Non, si Raines ne me reconnaît pas quand je me balade dans les archives...
- Comment ??!! (Jarod manqua de s'étouffer) Tu es allée dans les archives ? Et tu as eu affaire à Raines ?
- Oui, mon jumeau préféré. Et il n'a rien vu.
- Tu comptes recommencer ?" demanda Romain
- Oui, je vais m'introduire pour de bon au Centre..."

 

 

CHAPITRE V

Le Centre, Blue Cove, Delaware

 

Cela faisait un petit moment que "Marie-Hélène Gautier" (comprenne qui pourra ;-) je sais que ce n'est pas son vrai nom, mais justement) avait été engagée au Centre comme intérimaire. Mais depuis peu la jeune psychiatre s'était vu attribuer un poste à temps partiel au quartier général de l'organisation, à Blue Cove, Delaware, si elle le désirait. Elle renvoya le papier, joignant un tas de photocopies de faux-papiers impeccables, avec un CV vérifiable. Et là, elle se trouvait face à une réalité terrifiante : elle se trouvait à Blue Cove, sur la page, les pieds nus, et attendait l'heure du Jugement Dernier : elle allait rencontrer M. Lyle, qui secondait Raines depuis un bon moment. Kathleen, car c'était elle, s'accroupit et plongea ses mains dans l'eau cristalline de la Baie. Elle aurait pu aimer cet endroit, s'il n'avait pas été le cadre d'actes aussi dévastateurs pour l'humanité, et pour sa famille. Kathleen regarda sa montre. 15 heures. Il était temps d'y aller.

En passant dans les couloirs, les gens se retournaient très souvent sur son passage. Il faut dire qu'on eût juré une fée, ou un ange. Ses boucles, rousses comme toujours lorsqu'elle venait au Centre, voletaient d'une manière délicieuse autour de son visage. Elle avait un visage charmant, mais sa peau laiteuse, mise en valeur par un rouge à lèvre carmin foncé et un fard à paupière mauve, avait quelque chose de surnaturel. Ses gestes étaient d'une exquise délicatesse, et sa façon de se mouvoir aussi gracieuse que les ondulations d'une sirène. Elle portait le même ensemble que lorsqu'elle était venue voir Hannibal à Chesapeake, la première fois (cf "Jeu dangereux", sorte de prequel de "Jarodibal") : un tailleur noir très bien coupé, qui venait d'une petite boutique de Firenze, non loin du Ponte Vecchio. Ses chaussures étaient des Gucci, les mêmes qu'on pouvait voir dans le très récent film inspiré des tulmutes du monde d'Hannibal Lecter, et les boucles de celles-ci encadraient ses fines chevilles que prolongeaient des pieds délicats. Ses mains se balançaient très doucement tandis qu'elle marchait, très droite, et que tous ces regards la déshabillaient.

Kathleen était consciente du pouvoir de son corps, de l'importance du langage que celui-ci exprimait, le docteur Lecter le lui avait enseigné il y a bien longtemps, quand ils avaient tout juste 17 ans, à la lueur d'une bougie et avec tous les gestes nécessaires à l'appui. Il lui manquait. Elle aurait bien aimé lui enseigner d'autres choses... Leur petit cours commun sur le corps n'était pas terminé, elle en était consciente (elle en sourit légérement). Il leur restait au moins tout un passionnant chapitre à examiner de près. Elle eut une impression étrange, comme si le fait de penser à lui signifiait quelque chose. Elle tourna la tête l'espace d'une demi-seconde. Un homme, vêtu d'un costume blanc cassé très bien coupé, l'observait, avec un sourire à peine dissimulé. Mais ce n'étaient ni de la surprise, ni du désir dans le regard de cet homme, c'était quelque chose de beaucoup plus douloureux : de la compassion, chose rare en ce monde. Mais pourtant ce n'était pas Hannibal, jamais il n'aurait éprouvé un tel sentiment, à moins peut-être de savoir précisément qui elle était. Tout en continuant sa route, elle retourna la tête. L'homme lui sourit. Un frisson de plaisir parcourut l'échine de la jeune femme. Ce profil, elle le connaissait par coeur. L'homme avait le même nez qu'Hannibal, le même regard mais pas tout à fait les mêmes traits. Elle avait perdu sa trace, logique, ce n'était plus le docteur Lecter qu'il fallait chercher. Kathleen comprit soudain le malaise qui l'avait prise lors de cette séance de cinéma. Ce n'était pas tant l'histoire d'"Hannibal" qui l'avait choquée, d'autant plus que cette adaptation de Ridley Scott ne respectait pas la réalité, d'autant plus que personne à part le principal intéressé et elle n'avaient accès à cette réalité, mais l'interprétation plus vraie que nature. Elle comprit instantanément en croisant son regard dans cette réalité décalée du monde que constituait cet instant d'échange avec Lui. Il avait même cherché à deviner son parfum à distance... Cet homme était Anthony Hopkins. Hannibal Lecter était Anthony Hopkins...

 

Kathleen prenait maintenant conscience de chacun de ses mouvements, qu'elle surveillait attentivement. Face à un tel monstre, mieux valait redoubler de prudence. Et il la déshabillait littéralement du regard, signe qu'elle avait bien fait de faire un petit effort du côté vestimentaire. Elle se trouvait dans un bureau d'un classicisme redoutablement agaçant, selon ses critères. Ses yeux perçants analysaient tous les tics de son interlocuteur, de manière totalement inconsciente, afin de les reproduire d'une façon déconcertante qu'elle ne s'expliquait pas. D'ailleurs elle se rendait rarement compte de ce mimétisme étrange (que de toute façon nous appliquons tous plus ou moins au quotidien). Lyle Parker était vêtu d'un costume impeccable, moins classe que ceux d'Hannibal, comme le remarqua silencieusement Kathleen, mais tout de même rudement bien coupé. Le Centre devait bien payer... Et là, ce pantin gesticulait en tentant de lui faire passer les codes de conduite du Centre. Elle évitait de trop le regarder dans les yeux. Non pas qu'elle ait peur de lui, non, cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus peur de lui. A partir du moment où elle avait compris sa façon de fonctionner, elle n'avait plus eu peur de lui. Mais plutôt car elle avait peur qu'il ne reconnaisse son propre regard. Hum... Que lui racontait-il ? Elle avait un tel CV que ses capacités devaient être exploitées à fond ? Hum hum, mais encore ?...
"Vous allez donc travailler en parallèle avec une solide équipe : Sydney "Green", Mlle Parker et M. Broots. Ils travaillent dans le but de rattraper..."

Il commença à lui expliquer ce qu'elle savait déjà. Elle feignit tour à tour l'étonnement, la compréhension des buts qui l'attendaient et l'incrédulité devant la fuite traitresse de ce cobaye qu'était le Caméléon. On frappa à la porte. La poignée tourna presque silencieusement et une mince silhouette discrète pénétra dans le bureau de M. Lyle. Kathleen n'eut pas besoin du regard qu'elle adressa au visiteur pour connaître son identité, le bruit de ses pas avait suffi. Hannibal.

"Pour vous aider, vous travaillerez en collaboration étroite avec M. Tony Machiaveli, psychiatre lui aussi.

Tony Machiaveli, tu parles d'un pseudo facile à déchiffrer. Il avait des origines du côté de cette lointaine famille florentine, ainsi que du côté des Visconti. Quant à "Tony", si on considérait son nouveau pseudonyme d'acteur... Elle lui sourit légérement, sourire rendu de manière tout aussi polie, avec une grâce inouie compte tenu du lieu où ils se trouvaient. Non, Jarod avait tort de s'en faire...

CHAPITRE VI

Interrogations

 

Pendant ce temps, le petit groupe de Fantimius et Jarod attendaient impatiemment. La Caméléon faisait les cent pas dans la maison de Garthe, où ils étaient restés, puisque plus personne ne viendrait sans doute les déranger là.

"C'est pas possible !! Elle est vraiment complètement frapadingue, ma soeur !
- Bah elle suit peut-être votre exemple ?
- Là c'est le fan de séries qui parle. Tu sais, Romain, je me suis déjà introduit plus d'une fois au Centre, pour voir Sydney, pour observer Parker, pour voler des plans, pour libérer Kyle, mais jamais je n'ai cherché à m'y introduire de manière officielle, en adoptant une fausse identité.
- Evidemment ils connaissent tous votre portrait.
- Ils la connaissent aussi. Enfin ils la connaissaient. Il est vrai qu'elle est passée experte dans l'art de changer de tête. Mais une telle beauté, un tel regard intense, ça ne s'oublie pas, et j'ai bien peur que Lyle... (son poing se serra sur la toile noire de son pantalon). Hum, au fait pourquoi restez-vous là ? Il n'y a donc plus personne à la Fondation ?
- Non, Devon et April sont partis à une conférence à l'est.
- A l'est ? A New York ?
- Heu, non, à Dover...
- A Dover !!! Oh la la, mais ils sont suicidaires, tous ces gens !!! Il y a une annexe du F.L.I.C. à Dover (visiblement Kathleen lui avait appris de nombreuses choses sur la Fondation) ?
- Oui.
- Parfait, nous allons visiter le Delaware".

Le ton étant sans réplique possible, à l'instar de celui de Kathleen. Tous deux avaient l'art de persuader, rien que par le ton décidé et le regard pétillant. Il envoya un message sur le portable de sa jumelle, et appela l'aéroport de San Francisco afin d'obtenir les horaires des prochains vols vers Dover et de réserver des billets d'avion (qu'il paierait avec l'argent du Centre, ça allait de soi !). A suicidaire, suicidaire et demi. Il ne laisserait pas sa petite soeur chérie seule à des milliers de kilomètres.

Mickaël Shuterland, lui, téléphona à Devon et April sitôt leur conférence finie (il avait vite fait un calcul savant d'après le décalage horaire). Il leur parla longuement, expliquant ce qu'il pouvait expliquer (Jarod l'avait briefé sur les choses qu'il pouvait se permettre de dévoiler). Quand il raccrocha, il avait l'air inquiet.

"Qu'y a-t-il ?" demanda instantanément Nelly.
"Eh bien, Michael Knight devait rejoindre April et Devon à la conférence. Seulement jamais il ne les a rejoint, et ce pour la bonne raison qu'il n'a jamais pris l'avion d'hier qui devait le mener à Dover... Personne ne sait où il est, mais comme nous avons quitté et fermé la Fondation vide... Dieu sait où il est allé se fourrer..."

CHAPITRE VII

Le piège se resserre...

 

Garthe Knight se tenait contre la baie vitrée de sa petite propriété du Nevada, à Rock Fire City, un cigare à la main. Son visage exprimait sa contrariété. Derrière lui, une jeune femme aux longs cheveux roux, une boîte de mouchoirs sur les genoux, essayait tant bien que mal de se calmer.

"Ils nous tiennent, Adrienne. Quelle idée as-tu eue aussi ... ?"
Entre deux sanglots, la rousse répondit :
"Je ne savais pas très bien qui ils étaient. J'ai toujours eu confiance en Herbert. D'habitude les coups qu'il nous arrange sont impeccables.
- Je ne peux pas dire le contraire. Mais traiter avec cette société du Delaware dont personne ne sait rien...
- D'après ce que j'ai compris, ils s'occupent entre autres du trafic d'armes, officieusement bien sûr. Et ils remplissent toutes sortes de contrats avec diverses puissances.
- Quel rapport avec la génétique ?
- Aucune idée. Je crois que c'est une histoire de clonage.
- Ca, j'avais compris. Mais ce qu'ils nous demandent est abracadabrant, tu avoueras. J'ai peur, Adriana. J'ai déjà fait toutes sortes de coups, mais là... Ca me semble dangereux pour l'humanité... Je ne veux pas qu'Eric vive dans un monde pareil, tu m'entends ? Que veulent-ils ? "Le meilleur des mondes" ? Aldous Axley nous a montré un tel scénario...
- Tu as l'air plus au clair que tu ne le sous-entendais.
- La vérité est que je pense bien que cette entreprise est celle qui a fait tant de mal à Kathleen et Jarod. Je peux me tromper, mais je ne crois pas qu'il existe 12 000 "Centre" dans le Delaware. C'est leur but qui me fait peur. Qui veulent-ils cloner ? En montant le Projet G, je me suis dit qu'ils voulaient faire du fric en créant des super-animaux. A leur aise ! J'aurais gagné gros au change. M. Yamato a été très coopératif, on voit qu'il est jeune. Mais là... Il demandent que notre labo travaille sur le génome humain... Quel but poursuivent-ils ?
- Je ne sais pas.
- C'est bien cette incertitude qui est inquiétante. Tu imagines, toi ? Ce que je crains est qu'ils n'essaient de créer des "surhommes" comme ils créent des super-animaux... Des Caméléons par centaines, comme Kathleen. Et ça, je le refuse.
- Ton refus n'y changera rien. Tu as vu comment Karl et les autres ont fini. Tu as envie de finir carbonisé ?
- La mort ou la mort ? Hummmm... Tu as envie que ce projet aboutisse ?
- Absolument pas. Je me suis associée avec toi juste pour des gros coups pouvant rapporter plein de pépètes, pas des ennuis pareils. Ces mascarades...
- Ca, c'est juste pour le fun. Ils veulent détourner l'attention des autorités de leur petit coin tranquille. Personne ne pourrait soupçonner que dans la tranquille baie de Blue Cove... Mais avec cette série qu'a créé ma soeur et son jumeau...
- Une série ?
- Oui, j'ai appris ça hier soir. Et à mon avis j'aurais mieux fait d'être fan de séries, je ne serais pas tombé entre leurs griffes.
- Comment tu imagines la suite ?
- J'y réfléchis.
- J'ai peur.
- Moi aussi. Mais je crois qu'on va juste leur fournir Yamato et s'enfuir.
- Ce serait plus sage. Mais ne chercheront-ils pas à se débarrasser des témoins ?
- Je préfère ne pas y penser. Bon, je descends voir où en est notre compagnon..."

Garthe s'éloigna, et prit un long escalier. Il déboucha devant une chambre, dont il ouvrit la porte.

"Bonjour, Michael.
- Laisse-moi sortir, Garthe !!
- Pas question.
- Cette histoire de vengeance est...
- Minute ! Il ne s'agit plus de vengeance. Ca fait des mois que je n'y pense même plus.
- Pourquoi m'avoir enfermé alors ?
- Tu es venu dans un état de colère extrême. J'ai essayé de te raisonner, tu n'as rien voulu entendre.
- Laisse-moi repartir.
- Ce serait à tes risques et périls. Qui sait les gens qui peuvent rôder autour de ce terrain.
- Ne te fous pas de moi !
- Pour une fois que je prends garde à ta santé. Je te hais du plus profond de mon être, Michael LONG, mais je ne souhaite plus ta mort. J'ai d'autres chats à fouetter.
- Alors laisse-moi m'en aller.
- Tu mourrais.
- Tu bluffes.
- Pas du tout. Tu connais le Centre ?
- Non, c'est quoi ?
- Eh bien tant mieux pour toi. Je ne souhaite pas que tu les rencontres.
- Pourquoi ?
- Ma soeur n'apprécierait pas.
- Kathleen ? Qu'est-ce qu'elle a à voir là-dedans ?
- Elle ? Oh, ça fait des mois et des mois qu'elle tente de me raisonner. Entre autre, malgré tout le mal qu'elle pense de toi, elle refuse que je te tue. Vois-tu, elle est assez pacifiste. Je respecte son choix. Donc je ne te tuerai pas. C'est pourquoi je t'enferme. Adriana n'en sait rien, heureusement pour elle. La pauvre, j'ai l'impression qu'elle déraille avec ces histoires dans le Delaware...".

Il sortit de la chambre et referma la porte à clé. Il revint dans le salon : personne !

"Adrienne ? Où es-tu ?"
Il sentit un frisson lui parcourir le dos. Serait-ce le Centre ? Il entendit soudain le bruit d'une porte que l'on claque. Il revint donc en courant sur ses pas, dévalant l'escalier à toute allure. Il ouvrit la chambre de Michael : il n'y était plus. il entendit soudain des gémissements. Il suivit les petits cris et vit Adriana, penchée, les mains pleines de sang. Elle criait : "Pardonne-moi ! Je l'ai libéré. Et je me libère à présent !". Visiblement elle n'était pas douée avec un couteau de cuisine. Sentant son coeur se soulever, il essaya de détacher ses yeux de la scène. Il hurla à Adriana d'arrêter, mais trop tard ! elle s'effondra. Il remonta les marches, chancelant.

Puis il entendit des coups de feu.

 

Michael Knight était remonté et était sorti de la maison, courant légérement, essayant de retrouver ses repères sous ce soleil de plomb après plusieurs heures passées dans une chambre souterraine. C'est là qu'il entendit un bruit d'hélicoptère. En effet, un engin noir volait vers la propriété. Un écusson indiquait : "The Centre".

Dans l'hélico, l'agitation était à son comble. Willy se pencha vers un autre Nettoyeur et demanda : "C'est bien lui ?". L'autre regarda une photo et répondit, hurlant à cause du bruit généré par le moteur : "Oui, pas de doute !". Il se pencha et sortit une boîte allongée de derrière son siège. Il défit les boucles d'attache et extirpa un long fusil de chasse, noir et brillant. Là il visa soigneusement celui qu'il pensait être Garthe Knight.

Trois coups furent tirés. Dès le premier, Michael était touché. Son corps chancela, alors qu'il se dirigeait encore vers la falaise. Si près du bord... Le corps de Michael s'effondra, et roula. On entendit un "plouf !".

Le Nettoyeur qui avait tiré sourit : "Parfait ! Aucune trace !". Et l'hélicoptère repartit, vrombissant, dans le ciel qui commençait à se teinter, tout comme la mer de façon locale, d'un rouge sang...

 

A suivre dans "Jeu dangereux"...

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© Onyssius, 2003, in Le Monde d'Ondinaphaë.

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