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Section Le Caméléon (The Pretender)
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Nouveau départ (page 1)
Auteur : Tania Pretender
Où le situer : Il se situe après la fic "Against Fire" (même auteur, bien entendu).
Notes : NC-15 svp, cad que cette fic, par qques scènes un peu difficiles à supporter pour les plus jeunes, est recommandée pour les adolescents de plus de quinze ans et adultes. Merci de votre compréhension. On n'ira pas vérifier non plus, mais ne venez pas vous plaindre après ;-) (je rigole, hum...)
CHAPITRE 1 : dents et poings serrés
Il était allongé sur une espèce de table froide, métallique,
qui lui donnait des frissons le long de son dos nu. Pieds et
poings attachés, il ne pouvait à peine lever la tête par
manque de force. Les yeux fermés, il ne savait pas où il se
trouvait. Tout ce quil savait, cest quil nétait
pas dans une situation plaisante
Il ne se rappelait de
toute manière pas de grand chose. Il se revoyait sur le sol,
battu par deux nettoyeurs ; il se remémora une scène atroce
dans laquelle il fut torturé ; et surtout, il se rendait compte
que dans chacun de ses souvenirs, Lyle avait été là, et lavait
soutenu.
Il se risqua à ouvrir les paupières, péniblement collées, et
se heurta à une lumière agressive dirigée droit dans ses yeux.
Ses pupilles ayant mis un certain temps à saccoutumer à
la forte luminosité, il perçut les contours dune silhouette
masculine.
« Ah ! tu es réveillé
Javais peur quil ne te
sois arrivé quelque chose
Ces brutes ont dû te faire mal,
en mon absence
Mais je me suis fâché ; désolé. Je te
promet que ça narrivera plus, finit Mr Lyle. »
Et il disait ces mots en touchant le bras attaché du Caméléon,
parlant dune extrême douceur et posant ses yeux doux et réconfortant,
tel une caresse, sur ceux du détenu. Curieusement, cette
attitude fraternelle et réconfortante ne le choquait pas. Pire
encore, cela le réconfortait. Il lui était terriblement
reconnaissant de le protéger et de les empêcher de lui faire du
mal.
Jarod regarda autour de lui, du moins comme il put, sa tête extrêmement
lourde se soulevant péniblement. Il entrevit un mur gris, à
droite, et à gauche se trouvait un écran curieux, tout plein de
petits signaux lumineux et multicolores.
« Je veux que tu sois préparé à ce qui va tarriver. Je
veux que tu sois brave. Je suis vraiment, encore une fois, désolé
pour tout cela. Je ne puis léviter. Tu sais bien que les
ordres ne viennent pas de moi
Si seulement je pouvais les
en empêcher !!! Mais je te jure que, quoiquil arrive, je
serai là. Je te tiendrai la main et taccompagnerais dans
ce rude voyage. »
Le prisonnier sentit alors une vive douleur le traverser des
pieds à la tête. Il prenait conscience de la moindre de ses
parties, de la moindre cellule nerveuse, et en éprouvait une
terrible douleur. Puis, la douleur, peu à peu, satténua.
Calmement, son tortionnaire reprit :
« Te faire souffrir nest pas mon but, tu le sais. Cette
pensée mest absolument insupportable. Nous ne pouvons, ni
toi ni moi, empêcher la souffrance que nous subissons. Cest
un passage rituel à subir. Un tunnel sombre et froid, au bout
duquel se trouvera la lumière. Le chemin peut durer très
longtemps, comme il peut être très court. Tout dépendra de toi.
Mais au bout du compte, le résultat sera le même. Tu seras
quelquun de nouveau. De parfait. Quelquun de qui je
serais fier. Et crois moi, cela na pas de prix. »
Alors que Jarod sabreuvait de chaque mot, chaque parole
sainte et bénie sortant de la bouche de son sauveur, la douleur
réapparut. Tout dabord, elle était calme. Présente, mais
supportable. Comme un tambour, son cur battait, son esprit
essayait de maîtriser son corps. Il parvint à shabituer.
Combien de temps cela durait-il ? Lyle lui serrait toujours la
main, son gant faisant contact avec la peau durcie par tant dépreuves.
Plus encore, il était à présent tout près, son visage penché
et lautre main, faisant légèrement pression sur son front
fiévreux. Il souriait, un sourire angevin. Puis, tout dun
coup, la douleur augmenta brusquement. Sans trop savoir pourquoi,
Jarod se mit subitement à avoir si mal quil en pleurait.
Son corps tout entier tremblait, et alors que Lyle tentait de
calmer les spasmes en appuyant sur le haut du front, Jarod le
regarda droit dans les yeux, brouillés par les larmes, puis émit
un son faible et impuissant : « Pourquoi ?
» Le visage
angélique se dérida alors, et Lyle, les sourcils froncés,
siffla un « ça suffit ! » à un homme invisible. Instantanément,
la douleur disparut. Puis, un nouveau sourire apaisant
apparaissant, il serra la main de Jarod un peu plus fort et dit :
« Pour faire de toi quelquun de bien.
- Quattendez vous de moi ?
- Nous le savons tous les deux.
- Non
vous savez que je ne peux pas.. ; Cest
impossible.. Je me suis juré de ne jamais recommencer.
- Tu serais prêt à affronter tant de douleur jusquà la
fin pour protéger quelques inconnus ?
- Oui.
- Je tadmire, tu sais ? Je tadmirais
Mais tu
dois comprendre que je ne suis pas en mesure, à long terme, de
les empêcher de te faire du mal. Et je trouve un peu stupide,
venant de ta part, de choisir autant de souffrance et de malheur
pour de misérables innocents. Qui te dis, dailleurs, quils
le sont ? »
Puis il marqua une pause, afin que Jarod prenne en considération
ce quil lui disait. Le visage de Mr Lyle sétait à
présent encore transformé. Les sourcils froncés, la bouche
pincée, il avait maintenant un air sévère, comme lorsque un père
réprimande son fils. Se sentant penaud, le Caméléon baissa les
yeux. Puis, satisfait dune telle réaction, lautre
poursuivit :
« Cependant, je peux te promettre de les empêcher de te faire
subir des douleurs inutiles. Celles ci seront vaines, une
fois que tu seras comme neuf. Et ils ne te feront alors plus rien.
Ils nauront plus de raison de le faire, et je les empêcherai.
- Que dois- je dire ? Que dois- je promettre ?
- Répond à une seule question.
- Cest tout ?
- Oui, une seule
- Laquelle ? demanda-t-il, curieux.
- As tu réellement confiance en moi ? senquit-il
calmement, appuyant et insistant sur chaque mot, alors quil
avait repris la main de son protégé, le
fixant droit dans ses yeux sombres. A cette question là, Jarod navait
pas besoin de réfléchir. Il était pourtant caméléon, et sétait
attendu à quelque chose de compliqué. Peut être même
à une simulation. Mais pas à ça. Et, le plus naturellement et
sincèrement du monde, il répondit :
- Oui.
- Bien, sourit-il, satisfait davoir gagné. Je te crois. »
Jarod sentit alors une aiguille senfoncer dans son bras.
Puis, la douleur cinglante qui ne lavait plus quitté, même
après larrêt de lEngin, le quitta peu à peu et il
tomba paisiblement dans les bras de Morphée, persuadé dêtre
enfin tiré de tout cauchemar.
« Tout commence, au contraire, sourit Lyle. Tout commence. »
*************
L'air de la pièce était pénible et lourd.
Il tenait aux poumons, et la chaude humidité envahissante empêchait
de respirer. Jarod était allongé sur le sol, recroquevillé en
chien de fusil. Il ne dormait pas mais somnolait. Il serrait le
poing pour essayer de supporter la douleur qui l'avait réveillé
en reprenant. Son bras gauche, auparavant musclé et lisse était
enflé, bleu et terriblement douloureux. Derrière lui se
trouvait une étagère basse en métal, faite pour s'allonger. Il
grimaça : il était de retour dans sa ''chambre''. Le pantalon
en toile rêche ressemblant à un sac à pommes de terre qui lui
allait presque au début glissait à présent indubitablement de
ses hanches lorsque il était debout. Cependant, cette position
étant devenue
pratiquement inhabituel, cela n'avait pas d'effet. Sa barbe avait
poussé, il pouvait la sentir et ses cheveux étaient plus longs
aussi, et encrassé. Son corps entier était crasseux. Il tenta
de se redresser, y parvint ave
beaucoup de peine. S'adossant contre un mur, il releva la tête
et clos ses paupière pour se protéger de la lumière. Toujours
présente, la caméra l' épiait. Un bruit se fit entendre de
l'autre côté du couloir. Lyle, flanqué de deux Nettoyeurs,
approcha. Il tenait quelque chose dans sa main. Faisant signe à
un des deux gardes, celui-ci ouvrit la porte en acier, faite de
barreaux comme le reste, à part le mur contre lequel le Caméléon
était appuyé. Lyle entra seul, et arrivant au niveau de Jarod,
lui tendit quelque chose : Jarod
baissa la tête en plissant des yeux pour pouvoir considérer
l'objet : de la nourriture !!! il lui arracha des main et se
goinfra de ce morceau de pain tant qu'il put. Lyle, content de ce
spectacle, regardait l'animal
recroquevillé dévorer son repas, lui tapotant l'épaule en
signe de satisfaction. Les deux colosses, eux, souriait d'un air
mauvais, comme ci rien au monde ne les eut plus distrait. Puis,
à peine rassasié, le détenu offrit un regard implorant à son
sauveur. Celui-ci dit alors : « Acceptes-tu de me parler ? »
n'ayant pas de réponse, il poursuivit : « Que penses-tu du
Centre ? ». Jarod hésita d'abord à répondre, puis voyant le
regard insistant et surtout confiant de son interlocuteur, se
risqua à répondre :
« Je le hais, il a détruit ma vie. Il m'a volé à mes parents
et a fait de mon existence un enfer.
- Cela me rend triste, tu sais. N'as-tu donc pas encore compris
que tout cela était dans ta tête ?!!
- Impossible, j'ai des preuves. Je sais ce que j'ai vu, je...
- Non tu ne sais pas. Ne dis pas de bêtises, voyons ! tout ce
que tu crois réel s'est passé dans ta tête. Tu veux savoir, la
vérité ? Nous t'avons recueilli gentiment, car tu étais
orphelin et personne ne voulait de toi. Nous avons fait de toi
quelqu'un d'extrêmement fort, nous t'avons protégé du monde
extérieur. Et toi tu es parti, sans un mot, sans un merci. Sais
tu ce que nous avons tous ressenti alors ?
- Non, ce sont des menteurs, ils...
- J'espère beaucoup que tu finiras par comprendre que tout ce
que tu crois vrai n'est que le fruit de ton imagination, mon garçon.
»
Puis les deux gorilles l'emmenèrent, Lyle suivant derrière. Il
durent le porter, Jarod étant trop faible pour pouvoir marcher.
Il ne se débattait pas, il n'en avait plus la force. De plus il
savait que Lyle à ses côtés, il
serait en sécurité.
« Je veux que tu comprennes que tu es malade, tu sais ? Tu es
malade, et j'ai l'intention de te guérir. »
Il se fit installer sur un fauteuil assez long, style dentiste,
mais
beaucoup plus froid et moins confortable. Puis il sentit quelque
chose à la
base de sa nuque, et en haut de son front.
« Ca ne te feras pas mal, sourit-il. Regarde moi dans les yeux.
»
Jarod s'exécuta. Soudain il eu une drôle de sensation, comme
s'il tombait dans un grand trou, bien qu'il fut encore allongé.
Il ressentit un terrible vide, puis sa tête se mit à tournoyer,
puis plus rien. Tout s'arrêta. Lyle lui dit alors :
« Que penses-tu du Centre ?
- Je l'ignore. Je ne sais pas. »
Il prononçait ces mots avec tant d'assurance, tant de
conviction, que lui même en fut étonné.
« Le Centre veut ton bien. Il ne veut que ton bien. Répète.
- Le Centre veut mon bien. Il disait ces mots bêtement, sans
penser à leur sens.
- Encore.
- Le Centre veut mon bien. Et il appuyait sur chacun des mots, et
il y croyait. C'était, dans son esprit, devenu une vérité
absolue. »
*******
( longtemps après )
Jarod était de nouveau allongé sur cette table froide. Cette
fois, il était libre de tout mouvement. Mais il ne bougeait pas.
Lyle était à côté de lui, comme d'habitude. Il avait
maintenant l'habitude. C'était toujours le même scénario. A
chaque fois, il se retrouvait sur cette table, à chaque fois il
éprouvait soit cette douleur atroce, soit cette sensation de
vide bizarre. Mais à chaque fois, il lui faisait un peu plus
confiance, et à chaque fois il était un peu plus persuadé de
la bonté d'âme des Dirigeants du Centre. Cette fois ci, il
n'eut pas le droit à la Machine. Lyle n'était pas seul, deux
nettoyeurs étaient avec lui, mais le type étrange qui
s'occupait de la Machine n'était pas là.
Lyle s'approcha et lui montra une photo :
« Tu la reconnais ?
- Parker !
- Qu'éprouves - tu pour elle ?
- Je l'aime.
- Tu n'as pas le droit, gronda l'autre.
- Je sais. Mais les sentiments humains ne se commandent pas.
- Humain ?Humain !!! tu te crois humain ? Elle est humaine, je
suis humain. Mais toi. »
Et alors qu'il finissait ces mots, les deux nettoyeurs saisirent
Jarod par le bras et le soulevèrent pour l'aider à se tenir
debout. Puis ils l'emmenèrent pas loin, devant quelque chose de
terrifiant, d'immonde et repoussant : son reflet. Depuis son
Retour, Jarod n'avait pas vu un seul miroir. Et maintenant qu'il
en avait un devant les yeux, il les détestait. Un miroir dit
forcément la vérité. Il écarquilla les yeux et observa le
monstre qui se trouvait en face de lui. Il était moche. D'une
laideur repoussante. Le dos voûté, les jambes arquées, il
avait les cheveux gras et collés, une barbe assez drue et longue
et une peau grise et terne. Les muscles qui arboraient autrefois
son corps n'étaient plus. La faim les avaient mangé. A leur
place n'y était que du vide. Sa peau sèche et flétrie était
la seule chose qui recouvrait ses os, déformés par endroits.
Son visage était le plus triste de tous : Un nez tordu, de
travers. Les dents étaient jaunes et en mauvais état. Alors que
l'un de ses yeux était rougeâtre, l'autre était poché. Son
front était plissé, et son crâne dégarni par endroits. Il
avait honte. Terriblement honte. Comment pourrait-elle jamais
aimer quelque chose comme ça ? « tu crois franchement qu'une
belle pareille puisse être attirée par un
monstre comme toi ? » demanda Lyle innocemment. Il semblait
toujours lire dans ses pensées. Il devait bien le connaître,
puisqu'à chaque fois que le Caméléon se posait intérieurement
une question, Lyle la lui posait également, ou lui donnait la réponse.
« Tu ferais mieux de l'oublier, va. Ne pense plus à elle. Elle
ne fait même plus partie de ton passé. Ni de tes souvenirs. Se
rappeler son parfum, ses jambes, son regard, tout ça ne te
causerait que des souffrances.Et il n'y a pas de place pour les
souffrances, au Centre. Pas avec la mission que l'on t'as donné,
n'est ce pas ?
- Oui. Vous avez probablement raison.
- Je suis désolé. Je ne voulais pas te rendre triste, mais tu
devais savoir. Te mentir m'eut été insupportable. »
Puis il laissa le Caméléon là, tout seul, effondré. Il
ordonna qu'on le ramène dans sa cellule, et partit dans son
bureau pour prévenir ses supérieurs. Un léger sourire
malfaisant sur les lèvres, il pensa : « après ça, s'ils ne me
nomment pas membre du Triumvirat. »
CHAPITRE 2 : SEULE AU MONDE
« Une minute !!! Où allez vous ?!!
- Je rentre !
- Il nest que 16 heures, voyons !
- Occupez vous de vos fesses, Bill ! aboya la dragon lady. »
Elle monta dans sa superbe Porsche grise et, des lunettes de
soleil sur le nez, appuya sur laccélérateur. Ca commençait
à bien faire ! Elle emprunta la route 86, qui longeait les ports
délabrés de la mer, puis Bifurqua à droite. Au bout de 30
minutes, elle arriva devant son logement : un immense loft réaménagé.
Ayant garé sa voiture dans lallée, elle ouvrit la porte
et pénétra dans la somptueuse demeure, décorée avec beaucoup
de goût. Elle ne ressemblait pas vraiment à sa maison de BlueCove,
bien quelle ait fait apporté tous ses meubles et effets
personnels pour pouvoir se sentir « comme chez soi ». Daprès
ce quen disait son père, elle en
avait pour un bout de temps. Pire encore, cela faisait un bail quelle
navait pas eu de nouvelles. Le Centre aurait tout aussi
bien pu seffondrer, elle serait restée dans ce trou paumé
près de Seattle.
Elle posa ses clés sur la table basse de lentrée, mis son
9mm dans le placard, caché dans une boîte comme elle avait lhabitude,
puis saffala dans le canapé. Elle saisit le verre de
scotch qui lattendait et pris le téléphone. Puis, tout en
avalant doucement la boisson réchauffante et réconfortante,
elle regardait étrangement le combiné. Allait-elle lappeler
? Son téléphone était probablement sur écoute. Et puis.. Oh !
Au diable le Centre ! personne ne len empêcherait. Ils
pourraient bien la tuer sils le voulaient elle était
déjà morte, en quelque sorte - , elle lui parlerait quand même.
« Allô ? fit une voix à lautre bout su combiné
Mlle
Parker ne répondit pas. Cette voix
Elle lavait
presque oubliée
Cétait tellement bon ! tellement
plein de souvenirs !
- Allô ? insista lautre.
- Ca fait pile un an, aujourdhui, Sydney
répondit
celleci, la gorge nouée, les yeux embués
- Mlle Parker !!! Vous allez bien ? Où êtes vous ? Que faites
vous ? Comm..
- Merci, Sydney, je vais bien.
- Jai pourtant cru comprendre que non
- Cest
cest trop dur à supporter. Je peux pas
vivre avec ça sur la conscience
- Continuez.
- Je
Je ne peux mempêcher de revoir ses yeux
suppliants quand ils lont emmené. De voir son air abattu
et désemparé. Je
Je me suis sentie tellement coupable,
vous comprenez ? Je suis sûre, aujourdhui, que jaurai
pu éviter ça.
- Vous nêtes pas fautive. Vous ne pouvez vous porter
responsable de
- Vous ne voyez donc pas, Sydney ? Tout est ma faute
Si je
navais pas refusé sa demande, dans la voiture en revenant
de Carthis
- Pardon ? »
Elle y arrivait. Elle avait caché ce secret pendant presque deux
ans, et maintenant elle pouvait lui dire, à lui. Et oui ! Jarod
navait pas toujours été cet insolent qui lénervait
au plus haut point ! Il nétait pas un super héros, bien
que tout le monde le pense. Il avait, lui aussi, eu besoin daide
à un moment. Il lavait compris, et avait prié la jeune
femme de laider. Et elle, aveugle et ingrate par rapport à
tout ce quil avait déjà fait pour elle, bien quelle
avait alors loccasion de rembourser sa dette et de changer
le cours de lhistoire, elle avait refuser. Pourquoi, dailleurs
? Pourquoi avoir dit non ? Par peur ? Sûrement pas à cause du
centre. Peut-être à cause delle même. Peut-être avait-elle
eu peur de se laisser aller, de montrer
des sentiments quelle même avait tenté dignorer
pendant tant dannées
« Miss Parker
Je vous en prie
Ne dites pas une chose
pareille. Vous nétiez quun pion sur léchiquier
Tous, nous aurions pu faire quelque chose. Au moins une fois dans
notre vie, nous aurions pu faire quelque chose de bien
Cest
ce que Jacob
et votre mère avaient compris.
- Ironie du sort ils sont morts et nous vivants.
- Cest juste, mais lesquels de nous souffrent le plus ?
- Sydney ?
- Oui ?
- Croyez vous quil soit encore possible daider Jarod
?
- Après un an entier de captivité avec votre frère ? Je lignore,
mademoiselle, je lignore
»
Ce fut elle qui raccrocha la première. Elle avait espéré un
peu de réconfort en appelant lhomme quelle considérait
plus que tout plus que Mr Parker , ou pire, Raines, -
comme un père. Mais visiblement, lui aussi était très atteint.
Lattente devait être horrible, de lautre côté des
USA
tout près du Centre
Et cependant si loin de
Jarod
Mlle Parker se resservit un troisième verre de Scotch, puis
ferma les yeux, tout en le buvant ; « Jarod
pensa-t-elle.
Tu as marqué nos vies
Tu as transformé la mienne. Que
serais-je devenue, sans toi ? Sûrement la même chose que mon frère
Tu me disais toujours quil ne faut jamais renoncer. Que
quand on croit, en quelque chose, plus fort que tout, alors on
est sûr de gagner
Je crois en toi, mon Jarod. Je crois en
nous. Jai vu te yeux lannée dernière. Je sais ce quils
disaient. Je suis désolée
Je
Je taime, mon
Jarod. »
Et sur ces mots à demi murmurés, elle sendormis là, dans
le sofa, une couverture sur les pieds. Cette fois, il ny
aurait personne pour la couvrir, personne pour la porter dans son
lit, personne pour reposer le verre et éteindre les lumière.
Jarod était parti.
*********
Le soleil était doux et réconfortant de lautre
côté du pays. Pas si loin du Delaware, une petite maison bien
paisible respirait le bonheur et la joie de vivre. Enfin
autant quelle le pouvait. La baraque était blanche,
simple, avec un porche sur lequel se trouvaient plusieurs plantes
en pots, dont un magnifique ficus. Il se faisait délicieusement
arroser par une femme dâge mûr habillée en tenue de
jardinage avec un grand chapeau en paille pour se protéger des
rayons. Assis plus loin sur un banc en bois, un homme âgé, le téléphone
entre les mains, réfléchissait. Il avait, plus que dhabitude,
des rides sur le front à force de se faire du soucis. Cela
faisait plusieurs mois maintenant que Sydney sétait
soustrait aux activités du Centre pour prendre une retraite
anticipée auprès de son amie Michelle et de leur fils Nicolas.
Il navait, depuis la capture de Jarod, pas eu une seule
nouvelle. Il navait pas même été autorisé à approcher
le Centre, de près ou de loin. Et
il aurait probablement
fait tout ce qui était en son pouvoir, et peut-être même prévenu
la police, pour parvenir à aider son protéger, si il navait
pas été convaincu dêtre étroitement surveillé par son
ancien employeur les méthodes du Centre étaient ce quelles
étaient et resteraient telles quelles. Alors, en attendant davoir
des nouvelles, ce qui narriverait quune fois Jarod a
nouveau libre, il ne pouvait quespérer et culpabiliser.
Mais quest ce qui lempêchait dagir ?!!
pourquoi ne se bougeait-il pas ? Lui et Miss Parker, avec laide
de Broots, pourraient sûrement arriver à quelque chose, non ?
Seulement, il avait eu beau tout ce temps penser à cela, il ne
parvenait pourtant pas à trouver de solutions
« Ca va pas, papa ? »
Nicholas venait darriver ils les avait rejoints pour
passer le week-end avec ses parents avant de retourner à la fac.
Sydney, depuis tout ce temps, avait à peine réussi à
dissimuler la peur qui le rongeait de lintérieur. Nicholas
nétant là que pour les vacances et parfois le week-end,
il navait pas trop de mal avec lui, mais cétait une
autre paire de manches avec Michelle, avec qui il avait construit
une toute nouvelle vie de tranquillité et quiétude. De plus en
plus, elle sapercevait de son souci, et bien quil ne
voulait en parler, elle se doutait que cela avait un rapport
direct avec le Centre
« Oui, Nicholas
je
de mauvais souvenirs
Un ami
qui a besoin de mon aide. Mais je ne peux laider
- Oh
Tu te sens coupable, cest ça ?
- Cest ça, oui
fit Sydney en souriant. Cest un
peu ma faute sil a des ennuis
- Peut-être
Mais peut-être pas ? si cest vraiment
ton ami, et que tu laimes beaucoup, alors peut-être que tu
ne peux pas faire grand chose ? Je veux dire
cest
peut-être pas ta faute ?
- Mouais
»
Sydney fit la moue, peu convaincu par les suppositions de son
fils, surtout que celuici ne savait pas vraiment de quoi il
parlait
Nicholas, après avoir baisé sa mère sur le front, rentra dans
la maison, au frais, pour faire ses bagages. Non, son père se
trompait. Il savait de quoi il parlait. Il savait de qui son père
se souciait, car il était adulte, et surtout parce quil nétait
pas aveugle. Il se rappelait très bien de cette scène dans les
montagnes, après avoir été otage dun groupe terroriste,
il y a trois ans. Il se souvient de Sydney tenant une arme, de Mr
Lyle qui disait être quelquun de gentil, mais qui avait en
définitive massacré des tas de gens, et surtout, il se
rappelait Jarod. Non, il ne lavait pas oublié
Il nétait
pas prêt doublier quelque chose comme ça. Après avoir
gentiment, comme son père lui avait demandé, quitté la pièce
ce jour là, il était resté avec son père. Et alors que celui-ci
tentait de séloigner, il avait feint un mal de ventre dû
à la prise dotages, pour pouvoir rester et écouter. Après
tout, il avait le droit de savoir. Et il avait entendu. TOUT. Il
avait alors compris pour qui son père travaillait réellement,
qui était Jarod, ce que les patrons de son père lui voulaient.
Et même sil ignorait toujours ce que Sydney avait fait, il
avait bien compris quil était impliqué de prêt ou de
loin à cette histoire. Et aujourdhui, il en éprouvait des
remords. « tu ne peux pas laider, hein ? pensa-t-il. Mais
moi je le ferais. Pour lui. Pour toi. »
La chambre de Nicholas ressemblait plus à une chambre dinvité
quà celle dun ancien habitant. Il navait
jamais été quelquun de très matérialiste, et il ny
avait pas beaucoup dobjets personnels quil avait
laissés. Cela aurait été dur, car les seules choses quil
possédait lui étaient toujours nécessaires, et il ne pouvait
par conséquent pas les laisser derrière lui.
Il ramassa les derniers habits qui traînaient, ses cours, et
surtout son ordinateur portable, les fourra consciencieusement
dans son sac, puis se dirigea vers la cuisine. Michelle sy
était elle aussi réfugiée, pour prendre une pause et reposer
sa peau de la chaleur torride qui faisait curieusement rage sur
la côte ouest en ce mois de Juin. Le temps était vraiment de
plus en plus détraqué.
« Tu crois que ça va aller ? lui demanda le jeune homme, perdu
dans ses pensées.
- Oui, je te remercie. Mais tu sais, il ny a pas de quoi sinquiéter,
ce nest quune petite coupure
- Je te parle de lui, rétorqua-t-il en montrant son père dun
signe du menton à travers la vitre.
- Je lignore, mon chéri. Sydney
Ton père a quelques
démons enfouis qui ressurgissent souvent. Et à chaque fois, cest
difficile.
- Plus je passe du temps avec lui, plus je me rencontre que je le
connais à peine. Tu crois que ça va sarranger ?
- Il lui faut du temps. Il nest pas prêt à accepter son
passé.
- Ca a quelque chose à voir avec ce Centre ?
- Oui. Mais je ten pris, ne ten fais pas. Il est
inutile de remuer tant de peine. Ton père a juste besoin de
cicatriser. »
Et, après avoir déposé un baiser sur la joue de sa mère,
Nicholas sétait dirigé vers son père, lavait
embrassé, puis était monté dans la voiture, en route vers son
appartement à Dover.
La première chose que Nicholas fit en arrivant chez lui fut douvrir
son Pc et de satteler à la tâche. Par où commencer ? Il
nen avait absolument aucune idée
dautant plus
quil nétait pas vraiment doué en informatique, ce nétait
surtout pas lui qui pourrait pirater une entreprise comme le
Centre. Non pas quil sache de quoi celle-ci était capable,
mais il commençait à avoir sa petite idée. Alors ? comment
faire ? Peut-être pourrait-il demander à son amie, Laetitia ?
Elle était sûrement plus douée que lui en informatique, peut-être
pourrait-elle au moins trouver un moyen de procéder ?
***
« Cen est trop, pensa-t-elle, je dois faire quelque chose.
» Mlle Parker sétait passé de leau fraîche sur
son visage, pour la forcer à se réveiller ; puis, elle pris un
temps et se considéra dans la glace. Cela faisait
six mois
quelle ne sétait pas regardé franchement. Elle
avait trop peur de voir le monstre quelle était. Trop peur
de se rendre compte de ce quelle avait fait en regardant
dans ses propres yeux. Ses yeux dun bleu si profond et
intense ; le reflet de son âme
Et ce quelle avait découvert
ne lui avait pas du tout plu. Ses traits étaient tirés. Ses
yeux étaient minuscules, gonflés par la fatigue. Elle était
toujours belle, bien sûr, mais elle était fatiguée. Fatiguée
de se lever chaque matin, sans avoir de but précis. Fatiguée de
devoir jouer la comédie, de faire semblant dêtre un bon
agent du Centre, de faire semblant davoir oublié Jarod,
alors que les uns comme les autres savaient que ce nétait
pas possible. Pourquoi lauraient-il éloigné de Blue Cove,
sinon ? « Ils auraient dû me couper la tête, comme conclu. Au
moins, en enfer, jaurais été tranquille. » Ils ne lavait
pas laissée partir. Bien sûr que non. Il navait plus
besoin delle, mais cela leur aurait été trop difficile de
laisser un de leurs « esclaves » sen aller, comme Jarod lavait
fait. Aujourdhui plus que jamais, la jeune femme se rendait
compte à quel point son ancien meilleur ami avait eu raison :
elle nétait quune prisonnière, elle aussi. Tout
comme lui. On ne ressortait pas du Centre si facilement ;
uniquement les pieds devant. « Il doit bien y avoir un moyen, répéta-t-elle
dans sa tête » elle évitait de parler tout haut, plus de peur
de devenir complètement folle que de peur de se faire entendre
par les nombreux micros planqués un peu partout chez elle. Elle
sourit amèrement en pensant aux micros : « ils ont forcément
entendu notre conversation dhier. Si je veux agir, cest
maintenant où jamais. Je retourne à Blue Cove. Le centre peut
me courir après, je men fiche. Je dois faire quelque chose.
»
Elle avait enfin fini par se rebeller. Après tous ces longs mois
dobéissance, elle avait appelé Sydney après tout,
ils ne lui avaient pas interdit de lui parler, ni de le revoir
et ça avait été lélément déclencheur. Elle
allait sortir Jarod de cet enfer. Une fois de plus, elle se le
promit. Et cette fois, elle ne regarderait pas en arrière. Peut
importe si cela devait lui coûter la vie.
*****
« Latou, jai besoin de ton aide ! avait-il lancé avant même
un bonjour dun ton parfaitement déterminé.
- Tiens, salut Nicholas ! alors, cétait bien, chez ta mère
?
- Heu
ouais
comme toujours. Ecoute, voilà, jai
besoin de ton aide.
- Ouais, il paraît. Que puis-je faire pour toi.
- Bon. Tu es ma meilleure amie, pas vrai ? On peut tout se dire,
pas vrai ?
- Nico, tu me fais peur, là
- Suis-moi ! » avait-il finalement ordonné, saisissant son amie
par le poignet, lui laissant à peine le temps de ranger ses
affaires.
Nicholas avait finalement pris le temps de tout lui expliqué.
Enfin
tout ce quelle avait besoin de savoir pour laider.
Ils avaient finalement convenu que la première chose à faire était
de savoir quel était le REEL problème dans toute cette histoire.
Et apparemment, cela nallait pas etre facile à découvrir.
« Jai enfin quelque chose, souffla Laetitia.
- Quoi ? bondit son ami, jusque là allongé sur le lit à éplucher
un tas de documents imprimés quelques heures auparavant.
- Un contact
Cest...cest un animateur radio.
Attends, ne fais pas cette tête ! rétorqua-t-elle à la vue de
son visage déçu et impatient. Il est très crédible. Il
travail sur une station de Chicago. Il est
spécialiste en
complots. Tous les complots. »
Nicholas se redressa un peu plus lorsque il entendit ce mot. Il y
étaient. Ils avaient enfin trouvé : un complot. Cétait
ça, alors ? Au fur et a mesure que son ami lui expliquait qui était
Jarod, ses yeux sécarquillaient comme des soucoupes. Mais
à quoi son père avait-il bien été mêlé ?! Qui était ce
Jarod exactement ? Quelquun de bien, en tout cas. Quelquun
qui pouvais se faire passer pour qui il voulait. Pompier. Médecin.
Avocat. Gardien de prison. Pilote de chasse. Professeur duniversité.
Agent du FBI. Tout, apparemment. Puis, alors que Laetitia
continuait son récit, une chose attira son attention : la
mention dun trio travaillant pour une organisation
Une femme, un homme âgé et un plus jeune
« Papa ? pensa-t-il tout haut.
- Quoi ?
- Je
tu as des noms ?
- Quoi ?
- Oui, poursuivit-il. Le trio qui semblait le pourchasser dans
toute lAmérique.
- « semblait » ? pourquoi limparfait ? quest ce qui
te fais dire que cest fini ? Nicholas, fit-elle en sapprochant
de lui. Y a t-il quelque chose que tu as omis de mentionner
?
- En réalité , oui. Le vieil homme
Je crois que cest
mon père.
- Quoi ? je croyait quil était mort.
- Non. Celui qui est mort nétait pas mon père biologique.
Lui, il sappelle Sydney. Je lai rencontré il y a
deux ans. Il vit avec ma mère maintenant.
- Et ?
- Et je crois que Jarod a des ennuis.
- Quel genre ?
- De très, très gros ennuis
Comment sappellent les
deux autres ?
- Nous avons un
Mr Broots, et Miss Parker. »
Miss Parker. Oui, ça lui revenait ; il avait entendu Jarod et ce
Mr Lyle en parlait. Cétait... son amie ? difficile à
dire, étant donné quelle le poursuivait à travers tout
le pays
remarque, Sydney aussi lavait fait
et
il appelait bien Jarod son « ami ».
- Tu as dautres infos sur cette Miss Parker ?
- Je vais regarder, pourquoi ?
- Quelque chose me dit quelle pourrait nous aider. Si mes
soupçons sont bon, elle nous aidera. »
*******
Laéroport était bondé. Ce voyage,
bien quelle fut en première classe aux frais du
Centre, bien sûr, pourquoi sen priverait-elle ? - , lavait
particulièrement épuisée. Elle avait, enfin, réussit à
retrouver sa valise, et avait commandé un taxi de Dover. Elle
devait faire vite, si elle ne voulait pas se faire tout de suite
arrêter par des ?Nettoyeurs du Centre. Alors quelle se
rapprochait de Blue Cove, elle eut un étrange sentiment. Le
sentiment de nêtre vraiment pas à laise dans cette
partie du monde. De ne pas être en sécurité. Tout comme Jarod.
Et elle se rendit compte que cest ce sentiment qui lavait
envahi il y avait si longtemps et ne lavait plus quitté.
Plus que jamais, tout devait cesser. Elle retrouverait Jarod,
elle séchapperait, et tous les deux, ils seraient heureux.
A jamais.
« Où je vous dépose, ma belle ? avait demandé le chauffeur du
taxi
- Terryville. Cest une petite ville à 12 km dici. »
Elle sourit même en remarquant quelle navait pas réagit
à sa manière de lappeler ; 1 ans auparavant, elle aurait
sortit son flingue et lui aurait fait mordre la poussière. Un an
auparavant, elle lui aurait fait mordre la poussière pour avoir
regarder ses jambes trop longtemps. Mais à présent, tout était
différent ; elle navait plus envie de jouer à ce jeu
infernal. Elle avait mis son costume de Dragon-lady, tout juste
bon pour jouer les garces invulnérables au Centre, au placard,
et avait revêtit un habit plus agréable et surtout plus « elle
». Plus naturel : un chemisier et une longue jupe arrivant en
dessous des genoux ne plus shabiller de manière
provocante ne signifiait pas shabiller comme un fermier.
« On y est, ma belle. Ca fait 23$50.
- Gardez la monnaie » fit elle de manière plus douce quà
son habitude. Elle lui avait même presque sourit.
« Mlle Parker ! fit Sydney, bouche bée, ne pouvant croire ce quil
avait devant lui. La surprise nétait pas vraiment de la
voir débarquer dans le Delaware sans prévenir, il avait prévu
une telle réaction après son appel, la dernière fois. Son état
physique linquiétait plus quautre chose.
-Vous
vous allez bien ? poursuivit-il soucieux.
-Oui, Sydney. Maintenant, je vais un peu mieux. Elle ne put sen
empêcher, elle prit le psy dans ses bras et savoura un instant
qui lavait tant manqué. Depuis son enfance. Cette
embrassade signifiait tant de choses pour eux deux ! Ca leur
rappelait la présence de Sydney quand Miss Parker sétait
retrouvée orpheline, et que seul Jarod ou Sydney parvenaient à
la faire sourire ; cela leur rappelait tous les moments
difficiles où le passé de Sydney lavait trop vite rattrapé,
et où elle avait été présente pour le soutenir et lécouter.
« Cest tellement bon, Sydney !
- Vous avez tant changé, Mlle ! finit-il par avouer, la
repoussant gentiment.
- Je ne dors plus beaucoup
- Moi non plus. »
Ils étaient finalement rentrés dans la maison de Sydney, les légers
bagages de la jeune femme sous les bras. Puis ils sétaient
assis et avaient discuté ; pendant deux heures, ils avaient
raconté ce quils étaient devenu, ce que le temps leur
avait fait, ce que le remords leur avait fait. Et surtout,
surtout, ils avaient parlé de lui. Ils sétaient avoués,
à demi mot, quils ne pensaient quà lui, tous les
jours. Lun simaginait toutes les pires atrocités quil
devait subir au moment même, sachant pertinemment que jamais il
naccepterait de retravailler pour le Centre. Lautre
se remémorait toutes les choses vécues avec lui, tous les bons
moments, comme les moins bons.
« Sydney, vous vous doutez que si je suis venue ici, cest
pour
elle avala sa salive, et poursuivit : cest pour
- Cest pour sauver Jarod. Je sais. Moi aussi je ne désire
que ça. Je vous aiderai.
- Je pense que nous avons besoin de Broots.
- Laissez Broots en dehors de tout ça, pour une fois. Il a une
fille à élever. Et ce que nous nous apprêtons à faire nest
pas sans danger.
- Je men fiche, fit une voix dans leur dos. Moi non plus,
je ne peux plus dormir. Jai besoin de le faire. Jai
besoin de le faire. Pour tout ce quil a fait pour moi et
Debbie. Je lui dois bien ça
- Broots vous ne
- Si, je le ferai. Debbie est en sécurité. Vous aurez besoin de
moi pour savoir où il se trouve. »
Et, ainsi, le trio qui avait duré 5 ans et avait découvert les
pires atrocités menées par une entreprise démoniaque sétait
reformé, en un clin dil, pour accomplir lune
des tâches les plus périlleuses : libérer le Caméléon.
Pour m'envoyer vos fanfics (tous formats compatibles avec les logiciels courants de Windows - même Xp, pas de pb), écrivez-moi : delphinevb@chez.com . En général, je m'efforce de lire très vite les textes qu'on m'envoie, même si je ne les publie pas aussitôt (cause forfait, et puis travail aussi ;-) ...), afin de proposer un petit commentaire (un auteur attend généralement des feedbacks, j'en sais qqch...).
Sydnette la Psy Caméléonne.
© Onyssius, 2003, in Le Monde d'Ondinaphaë.
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