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Section Le Caméléon (The Pretender)

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Nouveau départ (page 2)

Auteur : Tania Pretender

Où le situer : Il se situe après la fic "Against Fire" (même auteur, bien entendu).

Notes : NC-15 svp, cad que cette fic, par qques scènes un peu difficiles à supporter pour les plus jeunes, est recommandée pour les adolescents de plus de quinze ans et adultes. Merci de votre compréhension. On n'ira pas vérifier non plus, mais ne venez pas vous plaindre après ;-) (je rigole, hum...)

 

CHAPITRE 3 : FUGITIF


L’alarme résonnait fort dans les tympans des dirigeants du Triumvirat. Quel était donc le problème ?!! Le Feu ? Une explosion ? Lyle courait, paniqué, craignant le pire. Arpentant les couloirs agités et sombres, il cherchait un plus haut responsable, ou un nettoyeur, ou n’importe qui au courant de la situation.
« Hé ! Vous ! Que se passe – t –il ?
- Je l’ignore, monsieur, répondit un inconnu.
- Qu’est ce que vous attendez pour aller voir ?
Troublé, l’homme sans pouce poursuivit sa course. Il tourna à gauche, puis à droite, puis, alors qu’il se retournait pour regarder derrière lui, il rentra dans quelque chose, subitement. Ou plutôt quelqu’un.
« Bon sang ! Tim ! vous pouvez pas faire attention ?!! »
Celui ci paraissait complètement effrayé, il était hors d’haleine, et il avait du mal à avouer à son patron terrifiant la chose qu’il redoutait le plus…
« Monsieur…Jarod, monsieur.
- Quoi, Jarod ?
- Il…il s’est enfui ! »
Bon sang ! le pire était donc arrivé ! le Caméléon leur avait glissé entre les doigts une fois de plus !!! Furieux, Mr Lyle se dirigea vers le bureau du membre le plus influant…
« Monsieur…je
- Je sais ! Mr Lyle ! Je sais !
- Je suis vraiment désolé, Mr…je vous jure que…
- Tu parles ! J’espère pour vous que nos nettoyeurs n’auront pas de mal à le retrouver !
- Je le pense, oui…Il est physiquement très affaibli, et même s’il parvient à filer, il ne restera pas dehors très longtemps… Voyez vous, ma sœur est son seul…
- Je me fiche de votre sœur, Mr Lyle ! tout ce qui importe, c’est Jarod ! retrouvez le. Ramenez le. Et faites en sorte qu’il ne s’enfuie plus jamais !!!
- Oui… oui monsieur. Considérez que c’est chose faite. »
Mr Lyle savait pertinemment ce qu’il avait à faire. Il savait quelles seraient les réactions de Jarod face à un monde qu’il ne connaissait plus ; Il n’avait plus qu’à espérer que tout ce qu’il avait entreprit ces derniers mois porterait ses fruits. Bon. Jarod s’était échappé. Mais il y avait de grandes chances pour que tout se passe comme prévu…

« Je veux des hommes dans tous les coins du pays, dans tous les aéroports, dans toutes les gares. Un éclopé salement amoché ne passe pas inaperçu, Caméléon ou pas !
- Oui monsieur. »
Le Triumvirat était particulièrement agité. Leur Caméléon s’était échappé. Tout n’était que la faute de ce monsieur Lyle. Ah !! si il ne le retrouvait pas, des têtes allaient tomber !
« Monsieur Lyle ! Monsieur Lyle ! avait-il crié en courant
- Quoi, Johnson ? avait répondu celui-ci, de la même manière que sa chère sœur.
Johnson tait un petit homme d’environ 40 ans, assez gros et gras, sans plus beaucoup de cheveux sur le crâne. Il avait les yeux rouges et transpirait dès qu’il parlait trop vite, surtout avec la chaleur qui régnait.
« Mr…poursuivit-il en sortant un mouchoir de sa poche pour s’éponger le front. Je…j’ai une mauvaise nouvelle à vous dire. Votre…votre sœur…
- Qu’y a-t-il encore… ?
- Je…vous devriez entendre les enregistrement de son téléphone, mr… »
Depuis six mois, Lyle avait en effet engagé quelqu’un qui surveillait les moindres faits et gestes de l’ancien trio. Et au moindre faut mouvement, il devait être avertit. Ce qui le désolait, c’était la stupidité de sa sœur : elle devait bien se doutait qu’elle était surveillée, alors pourquoi commettre une erreur aussi débile ? D’autant plus qu’il ne pouvait pas se permettre de lui affliger une sanction trop pénible : il avait bien trop besoin d’elle par la suite.
Cependant Lyle, ne voyait vraiment pas où son informaticien voulait en venir en lui faisant écouter cette conversation avec Sydney. Oui, il se doutait qu’elle l’appellerait, et Oui, il savait, depuis tout ce temps, qu’elle était amoureuse de Jarod.
« Et alors, Johnson ? Quel est le problème ?
- Le problème, c’est qu’elle à disparu. Et Mr Broots aussi. »
En entendant ces mots, il pâlit. Non, bien sûr, sa sœur était forte mais ne représentait aucune menace particulière. Enfin… tant que Jarod était entre ses mains. Mais à présent qu’il s’était enfui… Ce que Lyle avait espéré en voyant Jarod s’enfuir, c’était voir celui ci débarquer dans la maison de Miss Parker à BlueCove. Il l’attendrait là–bas, avec un comité d’accueil. Il ne s’attendait pas à ce que son Caméléon se jette dans les bras de sa sœur. Non. Il avait passé 2 mois à apprendre à Jarod à ne plus rien ressentir par rapport à elle. C’était la seule chose qui le rattachait au monde réel. Et Lyle avait, après tout, réussi à lui arracher son amour pour elle ; mais il savait que Jarod, même manipulé, n’était pas stupide et voudrait tout de même vérifier par lui même. Oui, à présent, il faisait confiance en Lyle. A présent, il était plus docile qu’un petit animal. A présent, il obéissait, et les menottes étaient très vite devenues inefficaces. Mais… il avait toujours un doute. Après tout…comment Jarod pourrait-il renoncer à un être aussi sublime ? A des cheveux si soyeux…des jambes si belles, un parfum si doux… comment pourrait-il parvenir à lui faire oublier ça ? Il aurait pu, pourtant, avec plus de temps…Cependant, le Programme n’avait pas été accomplit dans sa totalité. Oh ! deux semaines de plus, et Jarod aurait été à lui. Pourquoi alors ? Pourquoi s’était-il enfui ? A cause de lui, il était dans une position plus qu’inconfortable. Il fallait rattraper cette erreur. Et faire comprendre à Jarod qu’il venait de commettre quelque chose d’impardonnable.

*******
Pourquoi s’était-il enfui ? Il ne se rappelait même plus ce qui s’était passé. Il avait finit une autre « séance » avec Lyle, et puis, l’occasion s’était tout simplement présentée. Oh, bien sûr, il n’avait plus aucune raison de s’enfuir, il savait à présent que le Centre voulait son bien, qu’il avait déliré pendant ces 6 années passées à l’extérieur, à force de subir l’énergie négative et la pression du monde extérieur. Le Centre ne voulait que son bien. Et Mr Lyle était… comme un maître. En sa présence, il se sentait toujours mieux. En sécurité. Cependant, ce que Mr Lyle avait fait en lui parlant de Miss Parker, c’était une erreur. Il n’avait ni plus ni moins que ravivé un vieux souvenir laissé douloureux. Une île. Une maison. Un baiser. Un parfum si doux, des formes si attrayantes… Un sourire si chaleureux. Il avait beau se passer et repasser cet istant dans sa tête, il semblait toujours plus loin et inaccessible. Comme si la éalité s’éloignait inéxorablement…Et pourtant…pourtant il ne pouvait s’empêcher de penser à la femme qui hantait ses nuits et ses jours. Malheureusement Jarod savait qu’il n’avait aucune chance avec elle. Il était laid, il était repoussant. Il se demandait comment Mr Lyle pouvait supporter de le toucher. Il faisait beaucoup d’effort pour le remettre sur le droit chemin, et il lui en étant reconnaissant. Mais il avait besoin de savoir. Besoin de savoir si vraiment il n’avait plus aucune chance avec elle. Et si c’était le cas, alors, oui, il rentrerait à la maison sans broncher.
Des chiens. Des sirènes. Des lumières qui bougeaient dans tous les sens. Il était traqué. Il était poursuivi, et la peur lui prenait au ventre. Qu’allait-il arriver, s'ils le rattrapaient maintenant ? Il devait absolument y arriver. Il le fallait. Il se remémorait une forêt dense et humide, des lianes partout. Il se rappelait l’avoir traversé en courant toute la nuit, sans s’arrêter. Il était arrivé à un village. Oh mon Dieu ! des nettoyeurs ! il y en avait partout ! ils parlaient aux commerçants, aux passants, aux enfants qui jouaient au football dans la rue. Tout le monde semblait les craindre. Apparemment, le TriumVirat avait beaucoup, beaucoup de pouvoir dans cette partie du monde. C’était sûrement eux qui contrôlaient tout l’import-export, et la ville entière dépendait d’eux. Personne ne pouvait se rebeller. Ils avaient même sans aucun doute là police de leur côté. Il était monté dans une wagonnette, avait fait le mort, parmis les marchandise, en priant pour que cette wagonnette ne soit pas contrôlée. Manque de chance, elle l’avait été. Et Jarod avait tout juste eu le temps de s’enfuir. Un des gorilles l’avait vu, et s’était jeté sur lui. Jarod ne s’était pas laissé faire, et bien que totalement épuisé, autant par la nuit de cavale que par tout ce qu’il avait subit jusque ici, avait eu énormément de mal à s’en tirer. Mais son désir de la revoir avait été plus fort que tout. Il s’était, dans un dernier éspoir, jeté sur la nuque du nettoyeur et l’avait assommé. Puis il était repartit dans la forêt qui longeait la route. Bon, il devrait à nouveau marcher. Le pire, c’est qu’il ne pouvait pas s’arrêter pour se reposer, même sous les fougères ou en haut d’un arbre, à cause des chiens. Il détestait ces bêtes là. Si seulement il pouvait trouver un cours d’eau pour brouiller les pistes ! Mais il n’y avait rien de tel dans cet endroit. Trouver de la forêt ici était un miracle. Il n’était peut-être pas en Afrique du Sud, après tout… Et puis il se fichait de savoir ou il était. Et où il allait. Du moment qu’il mettazit de la distance entre lui et les nettoyeurs !
Il ne savait comment il s’était retrouvé là. Il se rappelait avoir pris un avion. Avoir voyagé clandestinement dans la soute à bagages. Avoir essayé de passer le plus inaperçu possible. Tout lui avait semblé si facile ! il avait oublié à quel point s’était facile ; mais il y a une chose qu’il n’oubliait pas : le Centre était partout. Il le regardait partout. Il avait des yeux dans le monde entier. Il devait faire vite. Il devait faire bien.
« Départ pour Madrid dans 45 minutes. Veuillez procéder à l’enregistrement de vos bagages. » résonna la voix dans le haut parleur.
Il se trouvait dans un hall gigantesque. Et bondé de monde. Des gens couraient, volaient dans tout les sens. Des gamins, des hommes d’affaire, des mères de famille, des vacanciers de dernière minute. Et au dessus de leurs tête se produisait l’éternel va-et-vient d’avions. Des Boeing, des Airbus. Jarod plissa les yeux – sa vue avait drôlement baissée, a force de vivre tour à tour dans l’obscurité, puis dans une lumière artificielle aveuglante- et s’appliqua à lire le panneau en face de lui : « aréoport … Charles… De Gaulle »
Il était à Paris ! Mince alors ! comment allait-il faire sans identité pour retourner aux Etats-Unis ? En fait, ne pas avoir d’identité ne le dérangeait pas vraiment. Non, ce qui le dérangeait, c’était plutôt l’ état dans lequel il se trouvait : même les chiens errants se présentaient mieux que lui ! Il décida de sortir tout d’abord en vitesse d’ici, puis de se trouver un moyen rapide et discret de se faire un peu d’argent. Une chose était sûre, il ne pouvait ni rester torse nu, ni rester aussi sale : une bonne douche et des vêtements , voilà ce qu’il lui fallait.
La nuit était déjà tombé quand il avait réussi à se trouver une sortie discrète. Il se trouvait à présent dans les rues de la ville des lumières, la ville des amoureux. Il ne connaissait pas Paris, et n’avait aucune idée de la marche à suivre. Alors errer dans les rues lui sembla un bon plan…
Seulement ce n’était pas l’avis des autres :
« Excusez moi, fit un agent de police qui passait par là ( grrrr je règle des comptes…hihiih) puis-je vous aider en quoi que ce soit, monsieur ?»
Il avait, au début, voulu paraître très poli, après tout son chef lui avait demandé d’être « plus souriant » avec les gens pour encore une fois prouver que les policiers étaient là pour assurer la sécurité des gens. Mais très vite, dès qu’il avait vu l’état de l’étranger qui se trouvait devant lui, son ton était devenu ironique.
« Oula ! vous êtes sûr que ça va ? je… vous connaissez le chemin pour la Croix Rouge ? Vous savez qu’ils seront à même de vous donner des vêtements plus.. décents et peut être même un bout de pain… »
Jarod n’avait pas répondu. Il avait compris, bien sûr. Il comprenait le français. Mais… il n’avait pas envie de se donner la peine de répondre. Ce policier et lui n’appartenaient pas au même monde.
« Vous pourriez au moins me répondre, non ? Ca vous ferait trop de mal d’ouvrir la bouche ? espèce de parasite dégénéré ! »
Et comme pour évacuer le « stress » - qui se résumait à quelques fouilles corporelles de jeunes habillés en noir qui paraissaient suspect et une ou deux descentes dans les bars – il lui avait hurlé dessus espérant faire réagir le SDF qui traînait devant lui, ayant ainsi une bonne raison de le maître au frais pour 48 heures. Mais non. Le déchet en face de lui n’avait pas sourcillé. Comme s’il n’avait rien entendu. Et alors que le policier s’approchait pour le pousser encore plus à bout, un jeune homme d’environ 25 ans était intervenu :
« C’est bon monsieur l’agent. Excusez le, il est sourd, il n’entend pas ce que vous lui dites. J’ai déjà « discuté » avec lui. Je m’en occupe. Il n’a pas causé d’ennuis, au moins ? »
Un peu plus docile, l’agent était repartit. Visiblement il connaissait le jeune homme. Et visiblement, celui ci avait assez d’autorité pour lui rabattre le caquet…
« Ca va allez, vous croyez ? » avait –il alors demandé avec un sourire charmeur extrêmement chaleureux.
Le jeune homme était assez grand, brun, le teint mat, les yeux bleus. Il avait des traits très anguleux, le visage creusé par le travail, et les muscles sculptés par l’effort. Il portait un jean bleu délavé et un pull vert foncé ; il souriait, et voyant la passivité de son interlocuteur, il avait tendu une main, pour inciter le Caméléon à se rapprocher et entrer dans la conversation .Peut-être était-il réellement sourd ?
Mais non. Jarod n’était pas sourd. Et il répondit par un mouvement du corps : il se rapprocha, et pencha sa tête en avant comme pour montrer qu’il était près à en écouter d’avantage. Mais aussi il s’était d’avantage recroquevillé, pour ne pas paraître plus grand que son interlocuteur. Pour se faire tout petit, comme on lui avait appris.
« Je m’appelle Jérémie. Et toi ?
- Jarod, répondit celui-ci, les yeux toujours baissés. Merci de m’avoir aidé.
- C’est la moindre des choses… Les flics sont de pire en pire...avec ce foutu nouveau gouvernement…mais bon. Dis moi, tu n’est pas français, si ? tu as un petit accent…
- Je suis américain…
- Ahh…fit il, le gouvernement n’est pas mieux là bas non plus. Tout est corrompu. Tout n’est que quête du pouvoir. Le pouvoir et l’argent. Il n’y a que ça qui compte. Mais je suis pas là pour me plaindre du système. Ca te dis d’aller manger un bout ? tu dois avoir faim…- et en disant ces mots, il lui avait mis sa veste sur les épaules pour couvrir son torse nu.
- Pourquoi m’avoir aidé ? le coupa le Caméléon.
- Premièrement, c’est mon boulot. Enfin…Je suis dans une assoc’ qui aide les SDF… et deuxièmement.. j’ai vu ton regard. Tu m’as l’air un peu paumé, pas vrai ?
- Pas qu’un peu… »
Les deux hommes avaient marché quelque temps dans la rue, jusqu’à trouver un bar sympathique, d’après Jérémie, où ils seraient tranquilles et où personne ne le regarderait.
Le bar était constitué d’une seule grande pièce plutôt chaleureuse, haute de plafond. Elle était construite en longueur, ce qui avait permis d’ aligner les tables pour les consommateurs, séparées par des cloisons. Elle était bien éclairée, et le tout donnait une atmosphère très conviviale. Au bout de la pièce se formait un angle, et c’est là que les deux hommes s’installèrent, à l’abri des regards. Jérémie commanda un café, et pris un sandwich pour son compagnon, resté muet jusqu’ici. Cependant, le jeune homme ne savait comment réagir. Aurait-il le droit de lui poser des questions sur lui-même ? Ne serait-ce pas douloureux ? Il fut finalement tiré de ses pensées par Jarod lui même :
« Excusez moi… quel jour on est ? avait-il demandé, presque à mi-voix.
- Heu… le 11, je crois…
- Oh…et … de quel mois ?
- Bah…Juin, bien sûr… »
Jarod fit presque un bond sur sa chaise. Six mois ? Six mois ? cela faisait tant de temps que ça ? Les choses n’allaient pas être faciles… Pas faciles du tout ;
Finalement, les consommations arrivèrent. Le Caméléon se jeta sur son sandwich comme s’il s’agissait du St Graal, ou autre merveille précieuse. Il le dévora et savoura le plaisir de manger, enfin, de la VRAIE nourriture.
«Wow… j’ai l’impression que ça fait longtemps que tu n’as pas mangé… »
Jérémie regrettait presque d’avoir prononcé cette phrase. Idiot ! il aurait dû ce taire. Jarod avait assez de soucis comme ça pour qu’un étranger le questionne sur son passé.
« Oui, je… disons que c’est la première chose réellement nourrissante et qui peut se mâcher que j’avale depuis des mois.
- Oh… avait répondu l’autre, d’une voix presque inaudible. Il compatissait. Tu sais, continua-t-il, je crois que tu aurais aussi besoin d’une bonne douche, de vêtements propres, et d’une bonne nuit de sommeil dans un lit frais.
- Vous n’êtes pas obligé de… enfin je veux dire…
- J’y tiens, insista l’autre. Pourquoi ne tu viendrais pas chez moi ? »
Il en fallut peu pour convaincre Jarod. Il ne voulait pas s’immiscer dans la vie de ce jeune garçon sympathique, mais il était vrai que tout ce qu’il lui proposait lui donnait envie. Et puis… au moins chez Jérémie, il serait à l’ abri du Centre.

L’appartement de Jérémie était modeste, mais agréable. C’était un trois pièces tout a fait normal, bien décoré et où l’on se sentait bien dès la première seconde. Tous deux se dirigèrent vers la salle de séjour, et Jérémie dit tout de suite : « La salle de bain se trouve à gauche. T’as qu’à prendre ta douche maintenant pendant que j’installe ton lit…Oh, et… tu peux prendre le temps que tu veux. Et tu peux me tutoyer. Voilà une serviette.
Jarod lui répondit dans un sourire. Il se dirigea vers la salle de bain, et poussa la porte. Elle était dans le noir. Il appuya sur le bouton pour laisser apparaître une lumière très puissante. Blanche, et crue. Il ré-éteint. Il connaissait trop cette lumière et la détestait. Il trouva un petit bouton près de la glace, et le poussa. La lumière qui s’alluma était moins forte et plus complaisante. Wow ! un miroir ! non, il ne voulait surtout pas voir son reflet… Il se réfugia sous la douche, et fit couler de l’eau.
La sensation de ce liquide tiède sur la peau lui fit un bien incroyable. Il avait l’impression que pour un temps, tous ces mauvais souvenirs et ces douleurs s’en allaient avec l’eau, qu’elles partaient dans les égouts pour ne plus jamais revenir. L’eau dégringolait, tourbillonnait sur sa peau, réconfortait. Elle plaquait ses cheveux crasseux contre sa nuque, elle ravivait quelques vieilles blessures qui n’avait pas encore eu le temps de se refermer. Puis le Caméléon attrapa une bouteille de shampoing, en mit au creux de sa main et entreprit la lourde tache de décrasser sa tignasse. Ce qui lui prit pas mal de temps. Puis il se lava le corps avec la savonnette, se sécha, se coiffa. Enfin, il osa se regarder un peu dans la glace. Ce qu’il avait vu là-bas dans le reflet n’avait pas menti. Comment cela lui était-il arrivé ? Il était d’une laideur accablante. Il était plus bas, voûté, le nez tordu ; son corps était gris et frêle, ses os étaient fragiles ; il n’avait plus beaucoup de force, le peu l’avait quitté sur le long chemin qu’il venait de parcourir. Il aperçut des vêtements que Jérémie avait posés là pour lui, et les enfila. Jérémie. Comment pouvait-il être aussi gentil avec lui ? Lui, si repoussant, si…C’était peut-être ça, le karma dont il avait entendu parlé une fois… Aujourd’hui encore, il bénissait toutes les bonnes actions qu’il avait commises, même si celles ci, et une en particulière, l’avaient fatalement rapproché du Centre.
Il quitta la salle de bain, pour trouver un grand lit moelleux qui n’attendait que lui. Il guetta la présence de Jérémie, mais visiblement celui-ci était sorti. Sa première réaction fut presque une certitude : Jérémie était allé les prévenir ! oh mon Dieu ! il devait partir ! mais très vite, il s’était raisonné. Non, Jérémie voulait son bien. Il voulait l’aider. Rassuré par ses propres paroles, Jarod se glissa sous la couette et s’endormit.
Il ne fut malheureusement pas bercé d’un doux sommeil comme il l’aurait souhaité. Comme d’habitude, ses nuits étaient agitées, et il eut, plutôt qu’un cauchemar, une succession de flash-back, tous plus atroces les uns que les autres. Dans son sommeil, il aurait aimé se réveiller, mais il était trop profondément endormi. Quand il se réveilla, enfin, en sursaut, complètement en sueur, il remarqua que Jérémie était là. Il ne l’observait pas…directement, mais Jarod ne lui en voulait pas… Il avait dû faire du bruit.
« Bonjour, fit aussitôt Jérémie, bien dormi ? » question stupide. Stupide, stupide, stupide. Il était vraiment à côté de la plaque. Il était doué pour aider les gens, mais alors pour le tact…
Heureusement, Jarod ne répondit pas. Le jeune homme voulu rattraper son erreur en poursuivant :
« en tout cas, ton sommeil sera sûrement réparateur… tu as dormi 27 heures d’affilée ! rien que ça ! tu avais sûrement du sommeil en retard, hein ?
- Moui…
- En tout cas t’es pile à l’heure pour le petit déjeuner. C’est sans doute la bonne odeur de croissant qui t’as réveillé. »
Sans se faire prier, Jarod s’attabla et dévora, une fois de plus, un petit déjeuner comme il n’en avait pas mangé depuis longtemps… Il avait presque oublié le goût et le plaisir de la nourriture…

Jarod ne voulut pas rester trop longtemps chez Jérémie. Il avait vraiment trop peur de l’importuner. Il ne savait pas comment il allait s’y prendre pour retourner en Amérique, mais une chose était sûre : rester au même endroit trop longtemps n’était pas très malin…
« Tiens, prends le, avait simplement dit son nouvel ami, en lui tendant un billet d’avion.
- Non, je … je peux pas…t’as déjà fait tellement pour moi !
- Allez, tu peux pas refuser ! de toute manière, le billet est déjà acheté, c’est trop tard… Allez, prend le, c’est de bon cœur ! »
Jarod avait accepté. Il savait que cela faisait beaucoup, mais en même temps, s'il refusait, il ne savait vraiment pas comment il allait procéder ; alors qu’une fois à New–York, près de Blue Cove, près de sa maison, tout serait plus facile…
Après des adieux sincères, parmi lesquels Jérémie avait spécifié vouloir revoir Jarod chez lui dès qu’il serait de passage, Jarod était monté dans le Boeing 707 à destination de New York. Et là, assis confortablement, il ferma les yeux et s’assoupit.

« Monsieur, excusez moi.. Monsieur ? fit une jolie voix agréable, en anglais. Excusez moi, monsieur. Il faut vous réveiller. On va atterrir.
- Mmmh ? … oh.. heu… merci beaucoup madame. »
Jarod se tira d’un long sommeil. A sa plus grande surprise, celui ci avait été sans cauchemars. Dieu merci. Il n’aurait jamais pu expliquer ce qu’il aurait dit ou fait devant les autres…
Il se dépêcha de sortir, une fois de plus, de l’aéroport. Il ne voulait pas traîner. Il ne savait pas par où commencer, mais cette fois, il était présentable, avait des vêtements sur le dos, de la nourriture dans son sac et un peu d’argent dans sa poche. C’était maintenant que tout se jouait. « Dans peu de temps, se dit-il. Dans peu de temps je saurais. »

 

 

Suite de la fanfic

 

Pour m'envoyer vos fanfics (tous formats compatibles avec les logiciels courants de Windows - même Xp, pas de pb), écrivez-moi : delphinevb@chez.com . En général, je m'efforce de lire très vite les textes qu'on m'envoie, même si je ne les publie pas aussitôt (cause forfait, et puis travail aussi ;-) ...), afin de proposer un petit commentaire (un auteur attend généralement des feedbacks, j'en sais qqch...).

Sydnette la Psy Caméléonne.

 

© Onyssius, 2003, in Le Monde d'Ondinaphaë.

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