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Section Le Caméléon (The Pretender)

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La lettre volée (page 1)

Auteur : Cebe89 ( cebe898@yahoo.fr )

Où le situer : Il se situe "après le téléfilm 2, Island of the Haunted donc si vous ne voulez pas savoir ce qui s'est passé, ne lisez pas ! L'histoire se passe environ 3 mois après Carthis".

Genre : Action, Romance J & P, Mythologie

Personnages : Les persos évoqués (Jarod, Parker, Raines, Lyle, Sam, Catherine, Sydney, Broots, ...) sont les personnages habituels du Caméléon, cf disclaimers.

Disclaimers : Bien entendu ni l'auteur de la fic ni l'auteur de ces pages web ne touchent un sou pour cette fic et cette publication... Les personnages de tP ne nous appartiennent (malheureusement) pas, ils sont à Craig W. Van Sickle et Steven Long Mitchell, et les droits aux chaînes possédant la série (cad TNT logiquement, entre autres).

"Les personnages ne m'appartiennent pas. Je ne fais pas ça pour l'argent, juste pour le plaisir de partager ce que je pense et ma vision des personnages de cette fantastique série. "

Résumé : Jarod disparaît mystérieusement, enlevé dans des circonstances étranges...

Notes : Note de l'auteur, mise en place de la fic : " - J'ai lu pas mal de fics et je voudrais m'excuser auprès des autres auteurs si j'ai parfois emprunté une ou deux idées d'une autre histoire. Je me suis aussi inspiré d'un roman que j'ai lu : Dernière conversation dans la nuit (qui n'a d'ailleurs rien à voir avec la série) donc ne vous étonnez pas si une ou deux phrases vous semblent familières. Je les ai empruntées parce que je les trouvais justes ou amusantes. Je ne pense pas avoir causé de torts mais si par hasard, l'un de ces auteurs (des fics bien évidemment) venait à lire mon histoire et ne serait pas d’accord sur le fait le fait que j'aie emprunté une de ses phrases, qu'il me le fasse savoir et je l'enlèverai.
- Les transcripts des épisodes sont recopiés mot pour mot si jamais ça peut vous servir. Source: les enregistrements des épisodes... (lol) "

Notes de Syd : Vala, mes commentaires sont en vert comme d'hab' (si j'en mets ;-) )

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Chapitre 1 :

Jarod :

J'ouvre les yeux. Le noir.
Si j'avais su que la vodka aurait eu cet effet sur moi, je n'en aurais pas bu autant.
Où est-ce que je suis ? Je suis allongé. Je ne me souviens pourtant pas m'être couché hier soir... J'essaie de me lever mais quelque chose me retient.

- EHO !! Il y a quelqu'un ?

Aucune réponse. Je veux me frotter les yeux mais quelque chose m'en empêche... des menottes. J'en ai suffisamment eues pour savoir comment ça marche. Je devine que je suis accroché à quelque chose, ma main gauche rejoint mon autre main pour effectivement constater que je suis accroché à une sorte de tuyau.

- HOO !?

Une porte grince et la lumière m'éblouit. Je passe vainement ma main devant mon visage pour m'habituer à toute cette lumière. Ce n'est pas la lumière du jour, je le sais. Je connais cette lumière : j'ai baigné dedans les trente premières années de ma vie - quasiment toute ma vie : les néons.

- Alors, on émerge ? Me lance une voix masculine assez désagréable.

Je ne reconnais pas la voix ni l'endroit où je suis. Je plisse les yeux et je peux distinguer une pièce assez étroite, on dirait un débarras. La porte se referme lourdement et l'homme allume la lumière.
Il mesure environ 1m85, cheveux noirs, barbe de deux jours, une quarantaine d'années, assez musclé (malheureusement pour moi), quelques tatouages sur les bras.
Je ne le connais pas - ou ne le reconnais pas.

- Qui êtes-vous ?

L'homme me regarde d'un air mauvais.

- Peu importe, nos chemins n'auraient jamais dû se croiser.

Bonne nouvelle : ce n'est pas le Centre.
Mauvaise nouvelle : je n'ai pas l'habitude d'être pris au dépourvu.
Je jure de ne plus jamais boire une goutte d'alcool. Imiter Parker n'était décidément pas une bonne chose à faire. De plus, je ne connais rien de cet homme, je ne sais même pas pourquoi il me retient. Nul doute qu'il ne sait pas qui je suis, autrement, je ne serais pas ici en train d'attendre qu'on me donne des explications mais dans une cellule du Centre, dans le meilleur des cas indemne.

Je regarde ma montre : 4h30.

- Qu'est-ce que vous attendez de moi?

Ma voix est rauque et mon estomac est sans dessus dessous. Le contrecoup de l'alcool sûrement.

- Que tu me dises ce que tu faisais à minuit dans la rue Chelvet.

Je fronce les sourcils. Je ne me souviens pas avoir entendu parlé de cette rue, et encore moins y être allé...

- Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez.

Ca n'a pas dû lui plaire parce qu'il m'attrape violemment par le col de ma chemise.

- Ne te fous pas de ma gueule!
- Ecoutez, je ne vois pas du tout de quoi vous parlez alors au lieu de me retenir ici, pourquoi vous ne me laissez pas partir ?

Il serre les dents et finit par me lâcher.

- Tant que tu ne m'auras pas dit ce que tu as vu dans cette rue, je ne te lâcherai pas.

Je soupire... Dans quel pétrin est-ce que je me suis encore fourré ? Dans quel pétrin m'a-t-on fourré ?

- Quand ça ?
- Cette nuit, à minuit !

Je réfléchis.

Hier soir je suis allé me saouler dans un bar. Je n'allais pas bien – enfin pire que d'habitude. J'ai commandé une vodka, ça je m'en souviens. J'avais envie de savoir qu'est-ce que Parker y trouvait, quelle idée !
Puis après plusieurs verres, je me suis levé, je suis sorti, je suis entré dans un parc public et je me suis allongé sur un banc. J'ai regardé les étoiles en me disant que ma mère en faisait peut-être autant - ce qui, après réflexion, n'était certainement pas le cas considérant le fait qu'elle puisse se trouver n'importe où et que par conséquent, il y avait peu de chances qu'il fasse nuit là où elle est. Mais je me suis laissé emporter par mon rêve.
Puis, à moitié inconscient, j'ai entendu de l'agitation à quelques mètres de moi. J'ai cligné plusieurs fois des yeux en m'asseyant mais je n'ai pas vu grand' chose. Le peu de lumière que diffusait le projecteur se noyait entre les feuilles des arbres tout autour de moi. Le ou les personnes m'avaient dérangé dans mon sommeil et du coup, j'ai voulu rentrer chez moi.

Je passe ma main libre sur mon visage. Je ne me souviens pas de beaucoup de chose d'autre. Je me suis levé et... ah ça y est, ça me revient, des pas se sont précipités vers moi... et puis plus rien ! Jusqu'à maintenant.

- Je dessaoulais. Ecoutez, je suis assez pressé alors si ça ne vous gène pas, est-ce que vous pourriez m'enlever ça et me laisser tranquille ? Lui dis-je sans grande conviction en lui désignant les menottes. De toute façon, en me retenant ici, vous risquez pas mal de problèmes…

Je le dis sans grande conviction parce qu'apparemment, il a l'air assez organisé (menottes, débarras) et je ne pense pas qu'il m'ait gardé pour mes beaux yeux...
D'ailleurs, il a un petit rire ironique.

- Tu plaisantes, j'espère ? Qu'est-ce qui pourrait bien m'arriver ? Tu vas appeler les flics ? De toutes façons, ce n'est pas à moi que tu vas avoir affaire alors autant cracher le morceau tout de suite, je te préviens avec Fred ça sera moins tendre.

Mauvaise nouvelle : il n'est pas seul et si je tiens compte de toute l'organisation, ce n'est pas un petit trafic de drogue comme je l'avais imaginé au départ.

- Non, pas les flics... pire que ça, dis-je en pensant à Parker.

Et Parker de mauvaise humeur après avoir compris qu'elle s'était fait devancer. Sérieusement, si le Centre s'en mêle, ça risque de chauffer...
L'homme me regarde de biais.

- Comment ça pire que les flics ?

Je soupire, je ne tiens pas à étaler ma vie.

- Peu importe, vos chemins ne doivent pas se croiser.

* * *

10 heures.
Parker et son équipe doivent déjà être dans ma planque, avec toutes mes affaires, avec mes DSA...
Ils ne vont pas tarder à comprendre que quelque chose ne tourne pas rond et je ne sais pas si je dois m'en réjouir ou m'en méfier.
Après le départ du bonhomme hier, j'ai fini ma nuit - enfin j'ai essayé. J'essayais de comprendre ce qui m'était arrivé et je dois bien avouer que de ne pas être maître de la situation me dérange fortement. Si au moins je savais ce qu'ils attendent de moi...
La porte s'ouvre et un homme entre (Fred ?) suivi de celui d'hier.

- Voilà, c'est lui, il n'a rien voulu dire.

L'autre me dévisage.

- Et bien il n'y a pas 36 solutions, déclare-t-il en s'avançant d'un pas décidé vers moi.

J'ai juste le temps de m'asseoir sur la dalle qui me sert de lit pour recevoir dignement le coup de poing qui m'était adressé.
Et bien comme premier contact, on ne peut pas dire que j'en garderai un bon souvenir.

- Alors ? Il paraît que t'as perdu ta langue ?

Je le fusille du regard.

- Si vous me disiez ce que vous voulez entendre ça irait peut-être plus vite, suggérai-je.

Il s'arrête en plein vol, son poing est à quelques centimètres de mon autre joue – quelle délicate attention !

- Si tu nous disais juste ce que tu sais, ça serait aussi bien, me répond-il sarcastiquement.
- Mais puisque je me tue à vous dire que je ne vois pas...

Trop tard ! Le coup est parti.
Il m'attrape par le col, son visage est tout près du mien.

- Ne joue pas au malin avec moi, tu le regretterais.
- Eh, Fred, ne l'abîme pas trop... lui dit l'autre homme.
- Ca te pose un problème, Mike ?
- Ca ne sert à rien.

Le dénommé Fred me lâche et me regarde de travers.

- Alors tu dessaoulais hier ? Un chagrin d'amour ?

Je ne réponds pas ; à quoi bon ?

- Hier, après avoir bu un coup, je me suis installé sur un banc du parc. J'ai entendu du bruit et j'ai voulu continuer ma nuit plus loin alors je me suis levé et... c'est là que vous m'êtes tombés dessus.
- C'était quoi le bruit ? Demande Mike.

Pff j'étais à moitié inconscient, comment est-ce qu'il veut que je m'en souvienne ??

- Je ne sais pas, des pas, des froissements, je dormais à moitié. Ecoutez, j'étais juste là au mauvais moment, c'est tout.
- Dommage pour toi...

Ils me fixent.

- Qu'est-ce que vous comptez faire de moi ?
- Tu ne nous laisses pas beaucoup le choix...

 

Chapitre 2 :

Delaware, petite ville au sud de Blue Cove, le même jour

Broots :

Je ne comprendrai jamais Jarod. Peut-être est-ce parce que je ne suis pas un caméléon ? Faut-il être un génie pour comprendre un génie ?
Il s’est enfui du Centre. Il pourrait disparaître, rompre tout contact avec nous et pourtant il ne le fait pas. Il nous donne des indices sur l’endroit où il est (bien sûr, il a vite déguerpi avant que l’on arrive mais tout de même…) à quoi ça lui sert ? On dirait qu’une partie de lui veut s’échapper à tout jamais du Centre et fuir ses projets diaboliques et une autre partie veut qu’on le rattrape (?) Sinon, pourquoi nous laisserait-il des indices ? C’est ce qu’on appelle, paraît-il, un esprit torturé.
Mlle Parker est aussi un esprit torturé alors. A chaque fois qu’elle avait l’occasion de le ramener, Jarod s’est toujours débrouillé d’une façon ou d’une autre pour la convaincre de le laisser partir. (Je me demande comment il fait pour réussir à lui imposer sa volonté, je ne préfère même pas essayer…) Une partie d’elle veut lui montrer que c’est elle la plus forte, que c’est elle qui domine la situation et lui prouver qu’elle est capable de le ramener. Peut-être avant, son but était-il réellement de ramener Jarod, mais maintenant, il lui a tellement dit qu’elle ne le rattrapera jamais, que… c’est en fait ce qui la pousse à le ramener. Son but n’est plus de ramener Jarod mais de lui prouver qu’elle peut le ramener… en le ramenant. (Oui, c’est réellement un esprit torturé…) Faut-il être un esprit torturé pour comprendre un esprit torturé alors ? Peut-être que oui, finalement, parce que Sydney a l’air de les comprendre et… c’est lui aussi un esprit torturé :
Il aime Jarod comme son fils, et Mlle Parker comme sa fille et - aussi bizarre soit-il - il aide sa ‘fille’ à capturer son ‘fils’. Sydney est parfaitement conscient que de ramener Jarod au Centre conduirait tout droit à la perte de l’un et de l’autre, et c’est pour ça qu’il ne met pas toute sa volonté à aider Mlle Parker à capturer Jarod.
Je deviens fou. Plus je suis au Centre, et plus je me dis que les hommes sont cinglés.
Si j’avais du courage, je serais déjà parti depuis longtemps. (Les gens du Centre ne m’auraient pas poursuivi, alors, parce que j’ai un QI exceptionnel mais pour s’assurer de mon silence sur les actions pas très claires du Centre).

La situation au Centre a changé depuis Carthis. Maintenant, une course folle contre la mort a vu le jour entre Mlle Parker et son… et Lyle. Le but est toujours le même : ramener Jarod, mais les conditions ont changé. Raines a clairement indiqué le sort du vainqueur et celui du vaincu… Je ne donnerais pas cher de notre peau à tous les trois si jamais Lyle parvenait à attraper Jarod avant nous. Pourtant, Mlle Parker – quoiqu’elle dise – n’a pas l’air plus motivée pour le capturer. En fait, elle a plutôt la tête ailleurs ces temps ci. Pas qu’elle ait d’autres projets, non, mais il n’y a plus cette lueur de chasseresse dans ses yeux.

Mlle Parker :

Nous voilà donc dans la nouvelle-ancienne demeure de Jarod. Nous allons sûrement tout retourner de fond en comble et trouver deux-trois indices que nous allons laisser macérer deux-trois jours, le temps pour Superboy de se trouver une nouvelle mission et comme par hasard, lorsque nous aurons enfin pu déchiffrer le message de Jarod, il sera déjà loin, à la recherche d’une nouvelle mission… Finalement, je pourrais peut-être me reconvertir en voyante à ma sortie du Centre, ça n’a pas l’air si difficile que ça…

Pourtant, quelque chose ne colle pas…
Nous sommes dans sa dernière planque, sans hésitation : toutes ses affaires sont là, y compris les DSA - ses DSA. Jarod n'aurait abandonné pour rien au monde cette valise consciemment. Quelque chose ne tourne pas rond.

- Votre génie aurait-il perdu la tête, Sydney ?

Ce n'était pas vraiment une question, du moins je n'attendais pas de réponse, mais Broots n'a pas pu s'empêcher de prononcer l'évidence.

- C'est bizarre qu'il ait laissé ses affaires derrière lui, il y a quelque chose de louche.

Je renonce... On ne peut pas changer les gens - quoique le petit génie de Sydney en dise.

- Vous croyez que le Centre lui a mis la main dessus ?
- Pff... Et qui cela pourrait-il être ? Rassurez-moi, Sydney, vous ne pensiez tout de même pas à Lyle ?!
- Ce ne serait pas la première fois que le Centre engagerait une autre personne. Souvenez-vous de M. Lee.

Sydney a vraiment le don de mettre mes nerfs à vif... Comme si j'avais pu oublier le regard insupportable que m'a lancé Jarod lorsqu'il est passé devant la fenêtre avec l'hélicoptère. Il m'avait échappé une fois de plus à cause de ce M. Lee.

- Ce n'était pas le Centre qui l'avait engagé, c'était Brigitte.

Sydney allait dire quelque chose mais s'est retenu en croisant mon regard.

- Broots, cherchez sur son ordinateur les dernières manipulations et essayez de trouver ce qui a pu se passer.
- Bien Mademoiselle.

Je fais le tour de la pièce. Une chambre banale avec juste le minimum : un lavabo, un lit, un bureau. Le fait de passer quasiment toute sa vie dans une cellule n'a pas développé pour autant son envie de luxe... Pourtant ce n'est pas l'argent qui manque, le Centre a largement les moyens de payer les caprices du p’tit génie.
Non, vraiment tout dans cette pièce confirme le fait que Jarod n'a pas quitté cette planque. Quelque chose de sérieux a dû se produire.
Je repense à ce qu’il m’avait envoyé, il y a quelques jours. Un exemplaire de La lettre volée, d’Edgar Poe. Je l’avais déjà lu, il y a une vingtaine d’années, et ce livre avait fait partie de ceux que j’avais introduit clandestinement dans la cellule de Jarod lorsque nous étions encore des enfants au Centre. Je ne vois pas bien le rapport avec ce qui se passe actuellement. Est-ce qu’il serait… dans la pièce ?

- Mlle Parker ?

Je me retourne violemment.

- Quoi ?
- Jarod a consulté un dossier du Centre qui appartenait à Raines, un dossier personnel. Il en a sauvé un extrait qui apparemment lui a été envoyé par mail et...
- ABREGEZ !

Ma voix le fait sursauter.

- Oui, euh... et bien, tenez, lisez.

Je l'interroge du regard avant de jeter un oeil sur l'ordinateur. C'est effectivement un dossier du Centre et c'est sans aucun doute l'écriture de Raines. Il s'adresse à un des hauts dirigeants du Centre :

« [...] Le Centre se voit obligé d'utiliser des mesures plus adéquates pour surveiller les quelconques signes qui montreraient une recherche d'informations entre le Caméléon et sa mère.
Il semblerait en effet que le Caméléon se soit documenté sur les actes de sa mère et pourrait découvrir un certain nombre de choses. De l'autre côté, une équipe est chargée de retrouver Margaret pour éviter une fuite d'informations.
Le Centre est prêt à tout faire pour éviter un éventuel contact entre Margaret et son fils, que cela soit bien clair. [...]
»

Sydney lit à son tour et son regard s'assombrit.

- Mon Dieu...
- Je ne crois que Dieu soit très utile dans ce cas, remarqué-je.
- Jarod...
- Ne vous en faîtes pas Sydney, ce n'est pas une surprise de savoir que le Centre est prêt à tout pour empêcher Jarod de retrouver sa mère et il le savait.
- Non, Mlle Parker, vous ne comprenez pas. Jarod m'a appelé hier, il avait l'air bizarre et je pouvais sentir le chagrin dans sa voix. Il m'a demandé pourquoi vous buviez de la vodka si souvent alors je lui ai répondu que c'était votre manière à vous de noyer votre chagrin et il a raccroché.
- Je ne vous permets pas de me juger, Sydney.
- Voyons Mlle Parker, l'important n'est pas là. Jarod n'a pas l'habitude de boire et un ou deux verres chez lui peuvent provoquer de sérieuses conséquences.

Tout à coup je comprends.

- Et vous pensez que la personne qui l'a enlevé a profité du fait qu'il soit ivre ?
- C'est fort possible, en effet.

Je réalise soudain l'importance de tels propos. Soit c'est le Centre qui l'a récupéré (et dans ce cas, c'est mauvais pour moi), soit c'est une autre organisation qui l'a fait (et c'est aussi mauvais pour moi).
Si le Centre apprend que quelqu'un d'autre a attrapé Jarod, je peux dire au revoir à tous mes projets - quoique considérant l'étendue de mes projets, ce ne serait pas très grave.

* * *

Le Centre, Blue Cove, Delaware. Le lendemain :

Ce n'est pas le Centre qui a fait le coup. Bien que je ne croie pas tout ce que Raines dit - loin de là - j'ai observé son éventuelle réaction et rien n'a changé. Il m'a même demandé où nous en étions pour Jarod. Je lui ai répondu que nous étions sur une piste. Idem pour Lyle.
Et puis de plus, nous avons été voir Angelo... Ca m'a rappelé la fois où Angelo nous avait prévenus que Jarod courrait un grand danger. Il était devenu fou ! Pire que cette fois là... Il ne cessait de répéter « Jarod en danger, Mlle Parker sauver Jarod sinon Jarod mort ». C'était effrayant ! Il s'arrachait les cheveux et gribouillait des choses incompréhensibles sur les murs. Sydney essayait désespérément de l'arrêter... en vain. Si le Centre avait fait le coup, Angelo l'aurait su et il aurait, d'une façon ou d'une autre, réussi à nous le faire savoir.
Non, ce n'est pas le Centre mais alors... qui ? Et surtout, pourquoi ? Personne d'autre que le Centre n'est censé connaître la vérité à propos des capacités de Jarod.

- Mlle Parker, Mlle Parker !

Broots arrive en trombe dans mon bureau.

- Quoi encore ? Vous avez du nouveau à propos de Jarod ?
- Euh... oui, justement. J'ai diffusé une photo de Jarod dans les environs de sa chambre et quelqu'un l'a reconnu.
- Et... ?
- Hum, et bien... ce monsieur possède un bar pas très loin de chez Jarod et affirme qu'il est venu se saouler chez lui.

Mon regard s'illumine.

- Préparez le jet !
- C'est fait !
- Avertissez Sydney qu'on part dans 3 minutes, ajouté-je en me dirigeant vers la porte.
- C'est fait !

Je m'arrête net et je me retourne.

- Mais c'est que vous m'impressionnez, Broots...

[ Note de l’auteur : Ne vous focalisez pas sur cette histoire de kidnapping. Elle m’a juste servi pour amener Jarod et Parker où je voulais… ]

 

Chapitre 3 :

Petite ville au sud de Blue Cove :

Mlle Parker :

Une heure et trente huit minutes plus tard, nous voilà arrivés à ce fameux bar.
Il est vide; seul le barman est là, occupé à essuyer des verres.

- Monsieur Barney ?

L'homme relève la tête.

- Oui ?
- Vous connaissez cet homme n'est-ce pas ? Dis-je en brandissant une photo de Jarod.

La même photo à chaque fois, je ne sais pas pourquoi.
Elle reste toujours dans la poche intérieure de mon manteau en attendant que je la sorte. C'est une photo de quand il était encore au Centre, de l'époque où je ne le traquais pas et où il ne me narguait pas. Je ne peux retenir un soupir... Je deviens pathétique : je m'attache à une photo de Jarod. Ce n'est pas pathétique, c'est effrayant ! Pire encore, je m'attache à l'époque où Jarod et moi n'étions pas ennemis mais... amis. Je regarde le visage de Jarod. Ses yeux sont tristes et on dirait qu'ils lancent des appels au secours. Ce sont ces appels que j'essaie d'écarter de ma mémoire. C'est ce genre de détails qui me font douter et qui animent en moi des sentiments que j'essaie vainement, depuis 5 ans, de bannir de mes souvenirs.
C'est fou ce qui peut passer dans un regard. Ca me rappelle les yeux de Gemini lorsque je l'ai vu dans sa cellule juste avant qu'il ne s'en aille.

«Je connaissais un garçon qui était comme toi quand j'avais ton âge, tout à fait comme toi.
J'étais touchée par sa détresse... mais je ne lui ai jamais dis. Je voyais de la peine dans son regard mais je détournais le mien. Je lis la même souffrance dans tes yeux, mais je ne veux plus détourner les miens.
»

Je ne vois rien d'autre que ses yeux ; ils occupent toute la place par leur tristesse...
Je soupire, ferme les yeux, lance ma tête en arrière et fixe le barman.

- Vous disiez ?
- Hum... je disais que ce monsieur est venu se saouler dans mon bar.
- En êtes-vous bien sûr ? Des tas de gens viennent dans les bars, comment le reconnaissez-vous ? Demande Sydney.

Barney détourne son regard posé sur mes jambes et fixe Sydney.

- Ecoutez, nous sommes dans une petite ville. Mes clients sont des habitués, je les connais. Ce monsieur est le seul client que je ne connais pas depuis longtemps et en plus, il avait besoin de se saouler, ça je m’en souviens.
- Comment est-il ressorti ? Demande Sydney et je décèle une pointe d'inquiétude dans sa voix.

Le barman soupire, il doit trouver cette question idiote.

- Eh bien ce jeune homme est ressorti comme la plupart de mes clients après plusieurs verres...
- Comment peut-on laisser un homme sortir dans un tel état ! Lancé-je avec force. On ne laisse pas quelqu'un sortir de son bar à moitié inconscient !

Sydney et Broots ont tourné la tête vers moi d'un seul coup, et me fixent actuellement d'un air étonné. C'est vrai que venant de moi... je m'étonne moi-même. Primo, je ne suis pas vraiment la bonne personne pour faire la morale à propos de l'alcool (ironie du sort : Jarod, qui d'habitude surveille mes consommations, se retrouve ivre et c'est moi qui suis en colère...) et deuxio, je n'ai pas à me soucier de la santé de Jarod. Du moment que ça n'a pas de conséquences sur son cerveau, le reste n'a pas d'importance...
Je continue à fixer Barney, l'air de rien.

- Oui, enfin, il a pu lui arriver n'importe quoi ! Je vous préviens que si on ne le retrouve pas, je vous colle un procès pour non-assistance à personne en danger ! Lancé-je en me précipitant vers la sortie, Sydney et Broots sur mes talons.

A peine sortis du bar que Broots me tombe – inévitablement - dessus.

- Vous vous sentez bien, Mlle Parker ?

Je ne sais pas ce qui m'a pris tout à l'heure ; il faut que je pense à changer la photo de Jarod dans ma poche.

- Mais enfin, Broots ! Si nous ne le retrouvons pas, le Centre ne fera qu'une bouchée de nous !
- ... Euh... oui bien sûr... mais...
- Mais rien, Broots ! Je ne sais pas vous, mais je ne tiens pas à ce que Raines fasse de moi de la pâtée pour chien !

Je sens Sydney sourire insupportablement à ma gauche.

- Qu'est-ce que vous avez à sourire comme un attardé, Sydney ?
- Rien, rien, Mlle Parker...

Je soutiens son regard mais je sais que je ne pourrai rien lui soutirer.

- En tous cas, nous avons la preuve que Jarod est retenu quelque part, remarque Sydney pour changer de sujet. Jarod aurait supprimé la photo sur Internet s'il y avait eu accès.

Je me passe la main sur le visage et soupire.

- Qu'est-ce que vous proposez, docteur Spock ?

* * *

Jarod :

Seul. Seul face au mur gris. Une grille. Pas de fenêtre. Des néons. Une odeur de moisi et d'humidité. Des fissures aux murs. Une dalle dans un coin de la pièce exiguë qui est censé servir de lit. Mais surtout la solitude. Une impression de déjà-vu...
La solitude et la crainte du futur. Quel avenir pouvait-on envisager au Centre ?
Mais au moins, au Centre, je savais - du moins je croyais savoir – pourquoi j'étais retenu.
Je suis un Caméléon.
J'ai faim, j'ai froid, je suis fatigué, j'ai peur et je ne comprends pas ce qui se passe. C'est trop pour moi.
La porte s'ouvre tout à coups et finit par claquer sur le mur. Ce sont toujours eux.

- Détache-le, on l'emmène ailleurs, lance Fred.

Mike s'approche de moi, m'enlève les menottes qui m'attachent à la gouttière puis me font sortir de la cellule et me font parcourir des couloirs. Je ne vois pas du tout dans quel genre de bâtiment on est mais en tous cas, il n'y a pas un chat.
Après avoir tourné deux fois à gauche et puis trois fois à droite, ils me font entrer dans une autre cellule, cette fois plus lumineuse. Trop à mon goût. Trois murs blancs, impeccables (quel changement !) et un miroir prend la place du dernier mur.
Une glace sans teint.
Un projecteur illumine la pièce d'une lumière blanche. Une table et une chaise m'attendent. On dirait une garde à vue.
On me fait asseoir de force, on m'attache à la chaise et on me laisse... seul.

* * *

Petite ville au sud de Blue Cove, le lendemain :

Mlle Parker :

- Mlle Parker... euh... est-ce que je peux vous demander ce qu'on cherche ?
- On le saura lorsqu'on l'aura trouvé.

Nous inspectons les alentours du bar. Nous sommes là, comme des idiots, à moitié recourbés à inspecter le moindre détail. Il ne manque plus que la loupe et le chapeau melon !
Un quartier plutôt banal : une petite place, un parc public au centre et de chaque côté un bar.

- Broots, allez interroger le patron du deuxième bar. Sydney, inspectez la place, je me charge du parc. Si vous trouvez quelque chose, le moindre objet qui n'est pas à sa place, prévenez-moi !

Je me dirige donc vers le parc. Assez joli avec beaucoup de verdure, une fontaine et des chemins.
Il faut qu'on le retrouve... parce que sinon, Sydney, Broots et moi risquons de graves ennuis. Pour l'instant, le Centre n'est pas au courant (Dieu soit loué !) mais pour combien de temps ?
Enfin plus j'y pense et plus je me dis que Jarod est sûrement mieux là où il est que entre les mains de Raines... mais qu'est-ce que je raconte ? Je dois le retrouver parce que c'est mon job, point à la ligne.
Tout à coups, je trébuche.
Après avoir lancé tout un tas de jurons, je me retourne pour passer mes nerfs sur le caillou qui a failli provoquer ma chute... un tube de pez !! Ca alors !

- Sydney ! Broots ! Grouillez-vous !

Je ramasse le tube et, machinalement, j'enlève la poussière qui s'est déposée dessus.

- Qu'est-ce que vous avez trouvé, Mlle Parker ? Demande la voix de Broots.

Je lui tends le tube en inspectant du regard les buissons aux alentours. Soudain, mon regard passe sur un bout de papier, coincé sous une branche. Je me baisse et l'attrape.

- Qu'est-ce que c'est ? Demande Sydney.
- 0h00, rue Chelvet parc public, 30.
- Vous pensez que c'est à Jarod ? Demande Broots.
- Non... ce n'est pas son écriture, ajouté-je en voyant les regards interrogateurs de Broots et Sydney.
- En tous cas, le tube de pez, c'est bien à lui...
- Vous croyez ?!

J'ai failli envoyer mon poing dans la figure de Broots mais je me suis retenue en me disant que dans le coma, il ne nous aiderait pas à retrouver Jarod.

- On rentre au Centre. Vous essayerez de trouver tout ce que vous pouvez au sujet de ce papier.

Chapitre 4 :

Maison de Mlle Parker, un peu plus tard dans la soirée :

Mlle Parker :

Je suis rentrée chez moi. Broots m'appellera quand il aura trouvé ce que le papier veut dire.
Je suis lasse. Pas la lassitude habituelle de la traque sans aboutissement, plutôt la lassitude de savoir qu'un problème complexe se profile à l'horizon et qu'il sera dur à résoudre. Je suis quand même bien obligée d'admettre que, dans ce cas, Jarod ne sera pas là pour nous guider et que donc, ça ajoute une difficulté de plus.
Je suis assise dans mon fauteuil, un verre de vodka à la main.
« Je lui ai répondu que c'était votre manière à vous de noyer votre chagrin... »
Pff, qu'est-ce qu'il en sait ?
Il est psy...
Je pose mon verre. J'ai besoin d'une douche sinon je sens que je vais m'écrouler.
Une fois dans la salle de bain, j'ouvre le robinet et me regarde dans le miroir.
J'ai des cernes, les yeux gonflés et rouges. Le teint pâle et le regard vide.

- Voilà ce que tu es devenue... on ne peut pas dire que c'était ce que tu avais prévu mais... les circonstances font que... les choses ont changé. Te voilà fatiguée, lasse, pâle et morne. Maman a voulu changer les choses, elle s'est fait assassiner. Tommy voulait changer ton destin, il a été exécuté. Ton père - ton soit disant père - s'est jeté d'un avion en vol, emportant avec lui d'importants secrets. Jarod... Jarod est Dieu sait où... Je crois qu'il ne te reste plus qu'à te laisser vivre machinalement sans rien penser, sans rien ressentir, sans rien attendre de la vie. Oui, c'est la meilleure chose à faire.

J'entends l'eau qui coule incessamment. Je regarde l'eau couler. Ni début, ni fin. Juste un flot de liquide attiré par une force scientifique. Parfaitement vertical. Directement dans le trou. Les quelques gouttes qui s'écartent de la route s'écrasent sur le côté. Est-ce ça, la vie ? Suivre le chemin et le cours des choses, ne pas trop s'écarter de peur de s'écraser inévitablement ?
Je me déshabille et me glisse sous la douche.
C'est bon de sentir la chaleur sur la peau. Le parfait contraire des couloirs si froids du Centre. Je relève la tête et laisse l'eau tomber sur mon visage. Je suis dans ma bulle. Je suis bien.

DRIIIIING
La porte d'entrée ? Qui cela peut-il bien être ? Surtout à cette heure !
Je ferme le robinet et attrape mon peignoir. Je sors prudemment de la salle de bain et prends mon Smith et Wesson... on ne sait jamais...
Je m'approche à pas de loup de la porte d'entrée et jette un oeil par la fenêtre. Je ne distingue pas la personne qui est là; il fait trop noir. J'enlève la chaîne de sécurité, tourne la clé et ouvre la porte brusquement en braquant mon arme sur l'inconnu devant ma porte.

- AAAHHHHH !!!
- BROOTS !!!! TRIPLE CRETIN !!!! Qu'est-ce que vous fichez ici à une heure pareille ??!!!

Il reprend son souffle.

- Mlle Parker... pfou... vous m'avez fichu une de ces peurs... pfou...
- Dépêchez-vous d'entrer que j'aille me changer !

Je reviens trois minutes plus tard, un pyjama sur moi. Je trouve Broots sur le seuil du salon, les mains derrière le dos.

- Bah asseyez-vous ! Vous n’allez pas rester planté là !
- Oui... euh... d'accord.
- Bon, qu'est-ce que vous faites ici ?
- Ba... euh j'ai trouvé ce que les indications sur le papier que vous avez trouvé dans le parc voulaient dire.
- Et alors ?

Il sort de sa poche le papier et m'explique:

- 0h00, c'est l'heure de rendez-vous. Rue Chelvet, c'est le lieu de rendez-vous...
- Oui, Broots, je ne suis pas stupide !!! Que représente le 30 ??!
- Et bien j'ai essayé de trouver qui avait pu écrire ça alors j'ai...
- BROOTS !!! Je ne veux pas savoir les péripéties du voyage, juste les conclusions !!!

Je suis sur les nerfs alors qu'il ne commence pas à me les chauffer...

- Oui... euh et bien c'est un rendez-vous entre trafiquants d'armes et trente, c'est le nombre d'armes qui ont été livrées à cet endroit.

Je reste muette un instant. Des trafiquants d'armes, Jarod ivre qui disparaît... je ne le sens pas trop...

- Bon, demain, 8h dans mon bureau. Prévenez Sydney.

* * *

Le Centre, le lendemain, 7h59 :

Je passe la porte de mon bureau et... Sydney et Broots sont là, les mains derrière le dos (ça devient une manie !).

- Mlle Parker, s'écrie Broots, j'ai fait des recherches sur les empreintes digitales qui se trouvaient sur le papier et coup de chance, elles appartiennent à un certain Fred Banks, ancien dealer qui s'est reconverti en trafiquant d'armes.

Il sort une photo de sa poche. Un type baraqué, cheveux bruns, yeux noirs. Des yeux vicieux.

- Mmm je ne parierai pas gros sur son Karma...
- ... Euh... Pardon ?

Je soupire et me retourne. J'ai juste le temps d'apercevoir Sydney, se retenant pour ne pas rire - ce qui a le don de m'énerver encore plus.

- Laissez tomber... Qu'est-ce que vous avez d'autre sur ce Fred Banks ?
- Et bien... il a été aperçu hier par un de nos contacts dans le centre de Miami.
- On part illico ! Si ce Fred Banks est encore là bas, il y a des chances pour que Jarod aussi !

* * *

Le centre de Miami, quelques heures plus tard :

Je regarde le ciel : il est gris avec de gros nuages. L'orage ne devrait pas tarder...

- Où exactement a-t-il dit, votre contact, qu'il avait vu Banks ? Demandé-je.
- D'après lui, Fred Banks se rend ici tous les jours, vers 4h...
- Un supermarché ??! Dites-moi, Broots, ce qu'un trafiquant d'armes pourrait bien faire, tous les jours à 4h, dans un supermarché ?

Nous sommes tous les trois, plantés devant une grande surface.

- C'est un endroit spacieux, des tas de gens y piétinent et s'occupent de leurs courses. De plus, les débarras ne manquent pas... c'est un endroit idéal pour recevoir une cargaison de cette importance, explique calmement Sydney.
- En tous cas, pas de trace de Banks... dis-je autant pour changer de sujet que pour annoncer le fait.
- Mmm, je ne dirais pas ça, marmonne Sydney en regardant sur la droite.

En effet, le même type que sur la photo se dirige, d'un pas décidé, regardant ses pieds, vers l'énorme bâtiment en face de nous.

- On le suit... discrètement, ajouté-je en fixant Broots qui me regarde, naturellement, d'un air étonné.

Nous suivons donc ce type dans le magasin. Il passe une porte avec l'écriteau « privé » inscrit dessus. Nous continuons à le suivre. Moi, en première, Broots au milieu, tremblant comme une feuille, et Sydney, fermant la marche.
Je sors mon pistolet. Nous grimpons un escalier et, sans faire de bruit, nous rejoignons notre mystérieux Banks dans un couloir. Soudain il pousse une porte sur la gauche et entre dans la pièce.

- Dites comme moi, murmuré-je à Sydney alors que je me plante, dans l'embrasure de la porte, brandissant mon Smith et Wesson, devant... 3 types...

Ils ont l'air tous les trois aussi surpris que Sydney et Broots de mon intrusion si soudaine.
Ils sont attablés dans une petite pièce. Deux malles sont posées dans un coin.

- Bon, écoutez, lancé-je. Je recherche quelqu'un depuis 5 ans sans relâche et voilà que j'apprends que c'est vous qui le détenez alors, dis-je en sortant la photo de ma poche, dites-moi où se trouve cet homme.

Les trois types se regardent et celui que nous avons suivi se lève et me fait face.

- Vous êtes qui ?

Je sens Sydney et Broots arriver derrière moi.

- Ca n’a pas d’importance, annonce Sydney.
- Bon, je suis pressée alors, on oublie votre petit... trafic, dis-je en jetant un oeil aux deux autres et aux malles, et en échange, vous me livrez l'homme.
- Vous travaillez pour quoi ?

Je sors la carte de l'une des 18 couvertures que j'emporte toujours avec moi. Une compagnie d'assurances, je crois.

- Qu'est-ce qui nous dit que vous n'allez rien faire ?
- Et bien... vous voyez, cet homme est... très important pour le... pour mon organisation. Il nous appartient. Je pense que nous avons autre chose à faire que de nous occuper de vos petites affaires.
- Il sait trop de choses.
- Il sera gardé prisonnier dans une cellule 24h/24, sera surveillé par des caméras 24h/24, sera occupé tous les jours à faire des... travaux d'intérêt public alors, je vois mal quand est-ce qu'il pourrait parler.

Le pire, c'est que c'est vrai. Jarod n'aura plus le temps, ni la possibilité de s'occuper de leurs affaires. Il sera surveillé 24h/24.
24h/24...

- Il a l'air très important pour votre... organisation lance un des deux types qui était resté assis.
- C'est pourquoi je ne lâcherai pas et si vous vous mettez en travers de mon chemin, je n'hésiterai pas à me servir de ce que j'ai entre les mains, Capito ?

Je vois leur sourire descendre par paliers.

- Prouvez-nous que vous ne le laisserez pas parler.
- Vous n'êtes pas vraiment en mesure de poser des conditions...
- Suivez-moi, lance Fred au bout d'un moment.

Maintenant ma vigilance, je le suis, Sydney et Broots sur mes talons.

 

A suivre

 

Pour m'envoyer vos fanfics (tous formats compatibles avec les logiciels courants de Windows - même Xp, pas de pb), écrivez-moi : delphinevb@chez.com . En général, je m'efforce de lire très vite les textes qu'on m'envoie, même si je ne les publie pas aussitôt (cause forfait, et puis travail aussi ;-) ...), afin de proposer un petit commentaire (un auteur attend généralement des feedbacks, j'en sais qqch...).

Sydnette la Psy Caméléonne.

 

© Onyssius, 2003, in Le Monde d'Ondinaphaë.

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