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Le naturel
"Chassez le naturel, il revient au galop". (Destouches, Le Glorieux)
Cela contribue beaucoup pour moi au succès de cette série : elle n'est vraiment pas comme les autres. Elle est plus naturelle. Dans d'autres films ou séries, on peut voir certaines choses de la vie quotidienne (comme dans "Friends") mais c'est relativement rare. En général, on s'intéresse à l'intrigue, aux émotions et on pratique l'élipse. Là, on entre à travers des détails dans la vie privée des personnages. On ne voit pas tout, mais les éléments sont distillés de telle manière qu'on a l'impression de connaître leur environnement par coeur, de savoir comment ils vont réagir (et souvent on tombe juste, ça permet d'écrire des fanfics vraiment facilement, alors que certains personnages de séries sont moins faciles à gérer et parallélement moins intéressants, car moins profonds, comme quoi !). Par exemple, on présente la maison de Parker, jusque dans son lit ou sa douche, avec Thomas... On voit la maison de campagne de Sydney. On suit Broots chez lui et même jusqu'aux toilettes du Centre (c'est généralement le dernier endroit où l'on rencontre les personnes dans une histoire) ! Les héros mangent, boivent, dorment sans insistance particulière ou importance dans l'histoire. On va me dire que jamais on n'a vu de personnes comme Jarod dans la vraie vie. Erreur ! Il existait un vrai Caméléon. Pas aussi extrême ? Certes, mais plus le mensonge est gros, mieux les gens y croient (je vous promets, j'ai testé moi-même ce principe !). L'histoire du Centre n'est pas totalement improbable ! C'est humainement possible et on n'utilise pas d'effets spéciaux à gogo pour doter Jarod de supers-pouvoirs par exemple (il n'y a pas de magie comme dans Charmed ou Buffy). Non, ses capacités sont étendues mais c'est un génie. Tout est justifié, rien improbable. On va me dire : et les pouvoirs de Mlle Parker ? Eh bien elle a juste un formidable instinct ! (on peut tout justifier de façon scientifique, en prétendant que MP a quelques petits problèmes... Bon, c'est mesquin, et c'est abandonner une certaine optique de la série, mais on peut le faire LOL * même si perso pour me faire avaler ça, il faudrait que les scénaristes le fassent eux-mêmes, or ils ont conçu ça de manière fantastique, c certain, si, si, si *). Rien de plus, des petites voix intérieures qui la guident. Cela tend légérement vers le fantastique, mais heureusement : si on ne montrait que le naturel la série perdrait de son attrait... (et puis l'instinct est bien... naturel dans cet épisode, non ?...) Monsieur Raines qui revient à la vie ? Il n'est pas vraiment mort, la médécine est très forte, il a beaucoup de chance. Bref : le Caméléon série ésotérique ? Non, pas vraiment, tout dépend si l'on est prêt à accepter le côté fantastique. Les personnages sont naturels. En même temps, ils sont hors du commun, mais pas franchement caricaturaux : ils sont juste très typiques. Leur allure aussi (les acteurs n'ont pas été choisis au hasard !) : Mlle Parker renvoie au tapis toutes les blondasses décolorées avec son charme certain et son visage dur mais d'une grande beauté, et avec un caractère vraiment spécial, partagé entre une douceur et une sensibilité certaine, et une froideur sans pareille. M. Raines change du méchant habituel, généralement doté de grands pouvoirs : il a des pouvoirs au Centre, mais est faible physiquement, puis se fait doubler, pleure de douleur. En fait, les meilleures techniques des séries sont respectées, mais avec le naturel en plus, qui fait partie de ce petit quelque chose que seul le Caméléon possède (en plus, les scénaristes sont des petits malins et glissent tout ce qu'ils veulent : des allusions à des choses et événements existants, une morale, des blagues sur les noms - on entend ainsi parler de Tommy Thompson, son homonyme fait partie de l'équipe en tant que co-producteur... -, des traits d'humour à travers Jarod. Ils doivent très certainement s'amuser, autant que les téléspesctateurs attentifs qui décryptent ces messages...).
La naturel transparaît à travers un constat évident : les personnages ne sont pas invincibles. Pour une fois, et une fois n'est vraiment pas coutume si l'on compare avec d'autres séries et films, le héros principal est sensible, doux, amoureux, alors qu'en face nous avons une héroïne impitoyable ("ton univers impitoyaaaaabbbllleeeuuhhh", n'est-ce pas ? - clin d'oeil à un certain Mac qui se reconnaîtra... lol), cad qu'elle sait faire preuve de sensibilité une fois par mois et que les autres jours c'est une tigresse cruelle et peu commune, qui comme on a dit renvoie au tapis les blondasses décolorées aux mini-hauts et jeans moulants (cf Britnnée Spirze... lol)... Pour une fois ce n'est pas sexiste (et après tout, MP est aussi importante que Jarod, même si le titre est "Le Caméléon"), ô exploit unique et merchi de tout coeur à CVS et SLM !!! (les scénaristes, pour ceux qui se seraient paumés...). Les héros meurent (vi, on a vu que la mort était bien présente dans tP), souffrent, ont des maladies (ulcères, etc...), se retrouvent coincés par le froid, se retrouvent condamnés à survivre avec une bouteille d'oxygène, etc etc...
Le naturel est aussi du à une chose toute simple : le fait que les événements qui se déroulent au Centre coïncident avec l'histoire (on y fait référence) et que les dates de diffusion coïncident à peu près avec la date réelle (par exemple nous suivons l'évolution de Jarod depuis septembre 1996 environ et la diffusion a débuté à cette période). Parler d'événements se déroulant dans le futur ou le passé ne peut qu'éloigner la situation des personnages de nous.
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