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Section Le Caméléon (The Pretender)
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Tunnel meurtrier (partie unique)
Auteur : @ndy 56 ( missparker63@hotmail.com )
Où le situer : Il se situe après IOTH.
Notes : Notes
de l'auteur : " Genre : Général, action
Disclaimers : Je ne touche pas d’argent pour cette
fic, les personnages ne m’appartiennent pas.
Résumé : Mlle Parker part à la recherche de Jarod mais
Lyle doit l’accompagner, chose qu’il n’aurait peut-être
pas dû faire…
Note : Réponse au challenge n° 5 du site www.inthemoonlight.com"
Le Centre, Blue Cove
Mardi 10 février 2004
8h02
Les hauts talons de Mlle Parker martelaient vivement le sol marbré
du SL-18 et le claquement se dirigeait dangereusement vers le
bureau de Broots. Sans même frapper à l’imposante masse
qui servait de porte à cette salle informatique, la jeune femme
entra et s’installa sur le sofa qui se trouvait derrière l’homme
dégarni. Elle croisa les jambes pour appuyer son coude sur l’une
d’entre elles et reposer son menton dans le creux de sa main.
Malgré les cernes qui naissaient fébrilement sous ses yeux plutôt
gris ces temps-ci, Broots se dit un fois encore combien sa collègue
était belle. Ce n’était pas une beauté comme les autres,
comme ces jeunes filles que l’on voit dans la rue et qui
doivent obligatoirement se maquiller pour ressortir quelque peu.
Mlle Parker avait une beauté profonde et pénétrante, celui qui
la voit pour la première est non seulement ébahi par ses traits
parfaits en tout point mais aussi envoûté par ses magnifiques
yeux qui reflètent toutes ses pensées les plus intimes. Et il y
a aussi son parfum, cette fragrance délicate qui se détache d’elle
et qui vous ennivre pour ne plus vous quitter.
Bien sûr Broots était totalement épris de cette élégante
femme mais il savait à présent qu’il n’avait aucune
chance et ce, pour plusieurs raisons. La première était qu’il
ne l’intéressait pas le moins du monde, à cause de son
caractère chétif et craintif, de son physique désavantageux
qui contrasterait bien trop à coté d’elle. Mais ce n’était
pas l’argument principal et il en était persuadé, il y a
avait quelqu’un d’autre dans cette « compétition » déloyale,
il y avait Jarod. Mlle Parker avait beau être une
professionnelle pour dissimuler ses sentiments, ceux qu’elle
éprouvait envers le Caméléon n’échappaient nullement à
lui, ni à Sydney.
« S’il vous plaît Broots, faites-moi plaisir et dites-moi
que vous avez quelque chose sur Jarod. Un semblant de piste, un
indice, n’importe quoi… Mais trouvez-moi une raison de
quitter cet endroit maudit avant que je ne fasse quelque chose d’irrattrapable.
- Euh… Eh bien, c’est possible… »
La jeune femme se redressa et s’approcha
de l’écran d’ordinateur. Broots remarqua qu’elle
s’était acheté une nouvelle jupe, encore plus courte que
les précédentes. Ceci étonna l’informaticien qui se
demandait comment il était possible de trouver des tenues aussi…
déshabillées. Mais il reconnut que sa collègue pouvait
largement se le permettre, si elle ne le faisait pas, peu de
femmes s’y essayeraient. Et puis elles lui allaient
tellement bien, elles ne faisaient que mettre encore plus en
valeur la longueur interminable de ses magnifiques jambes.
« - Allez-y, dites-moi ce que vous savez demanda-t-elle d’une
voix intéressée.
- Eh bien, j’ai mis au point un logiciel capable de trouver
et de tri…
- Droit au but Broots, droit au but… le coupa-t-elle. (Minceuh !! Elle est
pour l'O.M. !!! LOLLL)
- J’y viens… Euh… Donc il trie les noms qui ont
appartenus à des gens connus, qui ont sauvé des vies ou des
choses comme ça. Là-dedans, il retrouve les identités
susceptibles d’intéresser notre homme expliqua Broots.
- Et…
- Et évidement, j’ai… J’ai retiré tous les noms
qu’il a déjà empruntés.
- Bon, vous l’avez oui ou non ?! s’agaça-t-elle.
- Je pense… souffla-t-il, perdu dans ses notes. »
En lui donnant ces explications, il ne
comptait pas l’agacer, loin de lui cette idée
refroidissante. Il voulait simplement lui montrer combien ce
travail était difficile et demandait du temps pour que la
prochaine fois elle soit moins pressante. Il abandonna rapidement
cette idée, Mlle Parker était impatiente, instinctive et
surtout très impulsive, il ne pourra jamais la changer.
« Il faut que je vous arrache les mots de la bouche ou quoi ?
questionna Mlle Parker, se faisant menaçante.
- Squaw Valley, Ca… Californie.
- Merci ! »
En insistant sur ce mot d’une voix rauque, elle arracha le
morceau de papier des mains de Broots et se retourna pour sortir.
Elle se heurta alors à son frère et lui lança un regard noir.
Elle ne bougea pas d’un millimètre, presque collée à son
torse et le toisa de toute sa hauteur. Elle n’aurait reculé
devant lui pour rien au monde, de toute manière, il ne lui
faisait pas peur.
« Qu’est-ce que tu fiches ici ? questionna-t-elle.
- Je viens t’avertir que Raines veut que nous travaillons
plus en collaboration tous les deux. déclara Lyle d’une
voix enjouée.
- Excuse-moi ? s’étouffa la jeune femme.
- Je dois t’accompagner, il marqua une pause, si tu as du
nouveau continua-t-il.
- Alors là, tu peux toujours rêver ! lança Mlle Parker.»
La jeune femme se retourna vers Broots et l’invita à la
suivre hors du bureau. Il s’exécuta et dû presque courir
pour la rattraper dans le couloir. Il remerciait Lyle, elle était
déjà assez remontée sans qu’il n’en rajoute avec ses
histoires. Ils marchaient vers le bureau de Sydney pour le prévenir
de leur départ imminent mais Lyle les stoppa. Mlle Parker
soupira en levant les yeux au ciel, elle croisa ses bras sur sa
poitrine et grinça un « quoi » lourd d’exaspération.
« Raines veut procéder à quelques changements annonça-t-il à
sa sœur.
- Lesquels ?
- Il veut que pour cette affaire, nous nous en occupions tous les
deux. Il pense que Broots et Sydney sont un frein dans nos
recherches sur le terrain et souhaite faire un essai pour en
avoir le cœur net. »
Mlle Parker ferma les yeux en soupirant une nouvelle fois. Elle
esquissa un léger sourire puis approcha son visage à quelques
centimètres de celui de son frère. Broots recula d’un pas,
au cas ou une dispute éclaterait. Il ne tenait pas à se trouver
au centre de cette altercation qui s’annonçait bruyante et…
sûrement violente.
« Alors n’oublies pas ton bonnet et tes après-ski frangin
grogna-t-elle sombrement. »
Pour toute réponse, Lyle lui rendit un large
sourire et lui emboîta le pas. Broots resta là, planté au beau
milieu du froid couloir obscur. Il tenait ses dossiers serrés
contre lui et se demandait ce qu’il devait faire. Mlle
Parker voulait-elle toujours qu’il l’accompagne ? La
jeune femme se retourna, elle se trouvait à l’angle de deux
longs corridors, à une dizaine de mètres de son collègue.
« Broots, prévenez Sydney que Lyle et moi partons à Squaw
Valley. Je passe chercher des affaires chez moi donc si vous avez
besoin de me contacter avant mon départ, faites-le avant dix
heures sinon Lyle pourrait être présent et entendre ce que vous
avez à me dire demanda-t-elle, excédée.
- Très bien Mlle Parker, bon voyage. »
Il haussa les épaules, elle n’avait pas entendu sa dernière
réplique et après coup, il se disait que c’était mieux
ainsi. Il jeta un œil derrière lui et se mit à progresser
doucement dans la pénombre, en direction du bureau de Sydney
pour lui expliquer les changements survenus.
**¤*¤**
Hangar du Centre, Blue Cove
Mardi 10 février 2004
10h11
Mlle Parker se trouvait déjà dans le jet, assise côté hublot
et un verre de whisky à la main. Elle tentait de faire passer sa
colère, en effet, Lyle avait déjà dix minutes de retard et il
savait parfaitement qu’elle ne supportait pas d’attendre.
Elle avait mis un pantalon en cuir noir ainsi qu’un col roulé
bordeaux, celui-ci commençait d’ailleurs à lui tenir très
chaud (mince,
c comme moi ce matin, heu, HS...). Son état d’énervement
prononcé n’arrangeant en rien sa situation.
Une voix attira son attention à l’extérieur de l’appareil,
elle vit approcher son frère, une valise à la main. Il portait
le même costume mais il avait rajouté une écharpe. Mlle Parker
fit les yeux ronds, comment cet homme, dénué de toute élégance
pouvait-il être son jumeau ? (dénué d'élégance, Lyle ??? Elle
est bigleuse, MP ????? Il a tjrs des costumes d'une impeccabilité
(ça se dit pas, voui) extra !!! lolll En bref, ses tenues sont
la classeuh top moumoute ! ) Sa tenue n’avait rien d’extraordinaire
mais était portable, le souci était la écharpe, verte et
marron… La jeune femme posa son verre sur la tablette en
face d’elle et é qu’elle appréciait tant pour se détendre.
« Excuse-moi de ce retard soeurette. Les embouteillages, tu sais
ce que c’est.
- C’est sûr qu’avec cette écharpe, tu as dû créer
plusieurs crises cardiaques…
- Oh, ça… Une petite chinoise qui s’adonnait au
tricot, je ne voulais pas la vexer.
- Comme c’est charmant… “s’adonnait’’
? Tu t’es aussi occupé de son cas je présume ?
- Elle était d’une tendresse. (lolllll, les détails culinaires de
Lylounet alors ! ;o) )
- Je crois que l’on va s’arrêter là ou sinon je crois
que je vais rendre la salade que j’ai mangée hier soir. »
Lyle émit un petit rire froid, content de l’effet qu’il
venait de produire. Mlle Parker observa les lignes de la piste d’atterrissage
se succéder les unes aux autres à mesure que l’avion
prenait de la vitesse. Ce petit voyage promettait d’être très
agréable… Elle ferma les yeux, espérant faire passer les
six heures de vol un peu plus rapidement. Elle appuya sa tête
contre la dure paroi après avoir bu d’une traite la fin de
son verre sous les yeux amusés de son frère.
**¤*¤**
Squaw Valley, Californie
Mardi 10 février 2004
12h57
Jarod se trouvait dans la cantine d’un grand bâtiment,
assis près de la porte à lire le journal. Quelqu’un frappa
à la porte et il dit à la personne qu’elle pouvait entrer.
Une femme blonde d’une quarantaine d’années, mince et
de taille moyenne entra dans la grande pièce quasi vide. Ses
cheveux ondulés reposaient sur ses épaules, des lunettes de
soleil remontées sur son front les empêchait de tomber dans ses
jolis yeux bleus. (bah mince, il vient de rencontrer sa jumelle
Kathleen, ah non ?? lolll) (pour ceux qui comprendraient rien, cf mon
crossover géant... pô grave)
« Alors Jarod, prêt pour ce dernier repas turbulent ? demanda-t-elle
en souriant.
- Plus que jamais, j’ai adoré ce séjour et les enfants
sont tous adorables Marg répondit Jarod.
- Bon, ils attendent à l’extérieur, je pense que cette
matinée de ski de fond les aura creusés et aussi, espérons-le,
fatigués ! lança-t-elle.
- Oui, je suis prêt pour l’affrontement, tu peux lâcher
les fauves dit-il en relevant ses manches. »
Ils rirent tous les deux puis la femme sortit de la pièce pour
chercher les trois classes de neiges qui patientaient à l’entrée
du bâtiment. Jarod ouvrit la porte et la horde de petits
garnement prirent la grande salle d’assaut, de disputant
places et tables. Jarod régla quelques petite bagarres puis
demanda le silence. Ne se faisant pas écouter, il monta sur l’une
des table avec une casserole et une louche pour les frapper
plusieurs fois dans le but d’attirer quelque peu l’attention
vers lui.
Peu à peu, le brouhaha qui régnait s’estompa et les
petites têtes blondes, rousses et brunes se tournèrent vers lui.
Il sourit, descendit de son perchoir et annonça à tout le monde
le menu du jour : des tonnes de pâtes et des tonnes de fromage !
Evidement, l’effet souhaité ne tarda pas à se faire
ressentir, tous les enfants furent ravis de la nouvelle et se
mirent à frapper leurs tables avec l’extrémité de leurs
couverts en hurlant qu’ils avaient faim.
Après une bonne heure et demi de service, Jarod et ses cinq collègues
s’assirent dans la cuisine pour reprendre des forces. Marg
entra dans la pièce avec deux énormes pots de glace et leur
proposa de fêter le départ de leur ami. Ils sourirent et l’un
d’entre eux alla chercher des cuillers, ils se mirent à
discuter de tout et de rien en dégustant le cadeau de Marg.
Au bout d’un moment, Jarod jeta un œil à sa montre et
décida qu’il était temps de partir. Il les prit tous dans
ses bras, un à un pour les remercier de ces magnifiques quinze
jours de fête. Il était venu aux sports d’hiver simplement
pour s’amuser et ne pas penser à ses soucis, des sortes de
vacances bien méritées en quelque sorte. Il était un peu
triste de partir mais il ne pouvait pas rester trop longtemps au
même endroit, il y avait trop de risques.
Marg l’accompagna jusqu’à sa chambre, il n’avait
pas encore fait son sac. Elle s’installa sur son lit pendant
qu’il s’affairait et remarqua une photo sur la table de
nuit. Elle l’attrapa et l’observa, la femme qui se
trouvait sur l’illustration était rousse, les cheveux très
longs et ondulés. Ses yeux bleus semblaient tristes, comme si
quelque chose lui manquait pour être heureuse. Marg se tourna
vers Jarod pour lui présenter la photo. Celui-ci prit place à
coté de son amie et sourit.
« Elle est belle hein ? dit Jarod d’une voix fragile.
- Oui, très. Je peux savoir qui c’est ?
- Bien sûr, c’est ma mère souffla-t-il.
-Cette photo a été prise après que vous soyez séparés non ?
remarqua Marg, elle semble si triste malgré son sourire.
- Oui, en faisant des recherches je suis tombé sur cette photo
expliqua Jarod.
- J’espère que tu la retrouveras, tu le mérites vraiment.
- Merci Marg. Mon car est à seize heures, il faut que j’y
aille si je ne veux pas le rater se repris-t-il en voyant l’heure
tourner.
- Très bien, merci Jarod, pour tout.
- A bientôt. »
Il se prirent une dernière fois dans les bras et se quittèrent
après un léger sourire. Jarod prit l’ascenseur et
rejoignit l’arrêt de bus. Il était un peu triste de
laisser cet endroit magnifique, tous ses amis allaient lui
manquer, surtout Marg avec qui il passait le plus clair de son
temps. Elle était très attentive, il lui avait confié beaucoup
de ses émotions. Il lui était si facile de parler avec elle,
elle ne posait pas beaucoup de question, elle l’écoutait
simplement. Elle essayait de lui donner des conseils et était très
protectrice avec lui, il aimait beaucoup cela.
Il s’assit sur le banc froid, enfouissant son nez dans son
écharpe car le vent lui frappait le visage et le gelait littéralement.
Seulement trois personnes attendaient avec lui, un homme d’une
cinquantaine d’années, une jeune femme à peine adulte et
un petite fille d’environ dix ans. celle paraissait
frigorifiée et personne ne semblait l’accompagner. Jarod se
tourna vers elle et lui fit un sourire, la gamine ne répondit
pas, suivant certainement les règles de ses parents qui
consistaient à ne jamais parler à un inconnu.
**¤*¤**
Squaw Valley, Californie
Mardi 10 février 2004
16h02
Lyle suivait Mlle Parker qui déambulait dans les rues enneigées
de la petite station de ski, à la recherche de l’endroit où
Jarod était sensé travailler. Le jeune homme soupirait, agressé
par ce froid qui lui fouettait les nez et les pommettes. Sa sœur
ne paraissait nullement gênée par le vent mêlé de fines
gouttes de pluie et de neige. Celle-ci s’arrêta net et Lyle
failli lui rentrer dedans, ne remarquant pas sa pause.
« Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as remarqué l’un de
tes milliers d’anciens amants ? demanda-t-il, glacé jusqu’aux
os.
- Très drôle… Regarde, je crois que c’est Jarod là-bas,
dit-elle en indiquant un arrêt de bus.
- Je ne vais pas le rater… grogna-t-il »
Il se mit à courir en direction de sa cible, laissant Parker
derrière lui, se demandant lequel des deux hommes elle préfèrerait
étriper. Elle se mit à le suivre, accélérant rapidement en
apercevant un bus qui s’approchait du banc où se trouvait
Jarod. Tout le monde était monté quand elle atteignit le car, y
compris Lyle alors elle fit de même. Les portes se refermèrent
derrière elle et elle avança, passant à coté de Jarod qui la
fixait avec surprise. Elle s’installa à l’arrière, à
coté de son adorable jumeau et ne quittant pas le Caméléon des
yeux.
Elle était énervée, elle ne savait où elle allait et elle ne
pouvait même pas utiliser son arme devant les quelques personnes
qui se trouvaient dans ce car. Elle maugréait en silence,
observant les gens qui l’entouraient. Une gosse, deux
femmes, deux hommes et une jeune fille. Sans oublier le rat de
laboratoire qui la narguait du coin de l’œil. Elle
tapota l’épaule de l’homme qui se trouvait devant elle
et se pencha pour qu’il puisse l’entendre.
« Je savoir où se rend ce car ? questionna-t-elle.
- Dans la vallée, à Fresno.
- On en a pour combien de temps ? s’inquiéta Mlle Parker
- Il y a eu une avalanche, la route principale est coupée donc
minimum trois heures et demi expliqua l’homme avec regrets.
- Parfait…soupira-t-elle » (ah, ça elle nous l'avait déjà
faite cette réplique !)
Elle s’adossa et croisa ses bras sur sa poitrine avec
agacement, son impatience refaisait surface. Elle leva les yeux
et vit que Jarod s’approchait d’eux, il s’installa
sur le siège arrière. Mlle Parker se retourna, imitée par son
frère, ils observèrent leur cible un instant en silence puis la
jeune femme se décidé à la parler.
« Ce te fait plaisir n’est-ce pas ? Tu vas avoir trois
heures et demi pour trouver un moyen de te sauver, une fois de
plus maugréa la Dragon Lady.
- Bonjour Parker, Lyle, ravi de vous revoir. Je ne savais pas que
vous travailliez tous les deux désormais dit Jarod d’un air
intéressé.
- Ce jour est à marquer d’une pierre blanche, pour une fois
que tu n’es pas au courant des remaniements du Centre avant
nous… railla Parker.
- Tu as raison souffla le Caméléon.
- Pardon ?
- Tu as raison, ce jour est à marquer d’une pierre blanche.
- Ca y est, encore une fois je ne comprends plus vos discussions
à double sens… soupira Lyle.
- Je ne comprends pas plus que toi répondit sa jumelle.
- Aurais-tu oublié quel jour on est ? demanda Jarod, son éternel
demi sourire aux lèvres.
- Mardi 10 février 2004, à part ça, rien de plus s’exaspéra
Parker.
- C’est l’anniversaire de votre rencontre, il y a 6 ans
déjà… (alors, dans le genre, j’ai fait ça
approximativement… si vous avez une idée du temps par
rapport aux dates, surtout dites-le moi s’il vous plaît !) (pfffff, heu, "Nouvelle
donne", disons, donc début saison 2, je dirais donc vers
septembre plutôt, voire même un peu avant)
- Ehm… Comment tu sais ça toi ? s’insurgea Lyle.
- N’oublies pas Lyle, on a affaire à un génie très
fouineur… grinça Mlle Parker. »
Jarod souriait, quel plaisir de les agacer… Il les fixait, l’un
après l’autre, droit dans les yeux. Il s’adossa et
passa ses mains derrière sa tête pour se mettre à son aise. Il
devait réfléchir, comme l’avait souligné Parker, à son
plan d’évasion. Lyle resta tourné dans sa direction, comme
s’il avait peur qu’il s’enfuit par l’arrière,
tandis que sa sœur s’était remise dans le bon sens.
Elle était très énervée, le fait de se retrouver en compagnie
de son frère, que Jarod la nargue devant lui, tout cela n’allait
pas améliorer son humeur une fois de plus.
« Alors, qui as-tu encore sauvé ces jours-ci ? s’enquit
Lyle.
- Personne, moi peut-être.
- Ah oui ? Tu es malade ?
- J’aurais pu, j’avais besoin de repos. Le sport, l’air
frais, loin du Centre, tout s’est vite remis en ordre dit-il,
tu devrais essayer, ajouta-t-il à l’attention de Mlle
Parker. »
Celle-ci ne broncha pas, trop plongée dans ses pensées et ses
problèmes du moment pour relever ses paroles. Lyle jeta un
œil sur elle puis regarda de nouveau Jarod, il n’avait
pas souvent eu l’occasion de lui parler, de comprendre son
comportement. Une des principales fois, il s’était retrouvé
torse nu et un seau d’eau en pleine figure. Les minutes qui
avaient suivi avaient été encore moins agréable, surtout quand
il a dû rester enfermé avec Mlle Parker, son fichu caractère
et sans oublier, son sublime Smith&Wesson…
« Pourquoi tu aides tous ces gens Jarod, tu pourrais juste
chercher ta famille, te concentrer sur cet objectif l’interrogea-t-il.
- Tu ne pourras jamais comprendre Lyle, pas tant que tu n’auras
pas essayé. Regarde Kyle, malgré tous les efforts de Raines, il
était devenu bon. Juste en sauvant la femme du shérif de Dry
River, ce n’est pas compliqué.
- Et Parker ?
- Quoi Parker ?
- Pourquoi tu l’aides elle ? Avec notre mère, avec les
indices que tu lui laisses pour qu’elle te retrouve. Tout
cela dans quel but ? Que tu aides des inconnus innocents, je peux
encore le concevoir mais Parker.... Ce n’est pas blanche
neige… continua-t-il malgré le regard accusateur de la
jeune femme à côté de lui.
- Bon, ça va ? T’as fini avec tes questions sans intérêt
Lyle ? On nous a demandé de le ramener au Centre, pas de
psychanalyser s’emporta-t-elle.
- Oh oh… Je crois que j’ai touché un point sensible :
ce « cordon ombilical » qui vous lie… Faut pas me prendre
pour un imbécile Parker, après toutes ces années où vous avez
grandi ensemble, celles durant lesquelles tu l’as poursuivi.
Tu peux le dire que tes émotions ont pris le dessus dit Lyle, en
fixant toujours Jarod qui ne savait plus où se mettre.
- Mes émotions ? Mais tu délires mon pauvre vieux, t’aurais
pas oublié d’aller chercher ton ordonnance chez Sydney ?
- Tu ne trouves pas qu’elle est particulièrement attirante
quand elle est en colère Jarod ?
- Je te jure que tu vas te la fermer Lyle ou je demande au
chauffeur de s’arrêter et de te déposer au beau milieu de
la montagne le menaça-t-elle à bout de nerf.
- C’est depuis Carthis tout ça.
- Lyle, tu devrais peut-être arrêter lui conseilla Jarod en
voyant que Mlle Parker bouillonnait intérieurement.
- Je ne sais pas ce qu’il s’est passé sur cette île,
mais ça ne m’étonnerait pas que vous ayez fait des choses
pas très catholiques tous les deux… ne pu s’empêcher
de continuer Lyle, ravi d’agacer sa sœur. » (lolllll C'est ça,
continue, Lyle, j'ai envie d'avoir plus de détails sur ce qu'ils
auraient pu faire d'intéressant. Allez, aide les shippers !!)
La jeune femme ne put se retenir plus longtemps, elle dégaina
son Smith&Wesson et le pressa sous le menton de son jumeau.
Celui-ci cessa de rire et remarqua que Jarod avait failli s’étouffer
à sa dernière réplique. Mlle Parker lui ordonna de se taire
jusqu’à la fin du trajet ou elle n’hésiterait pas,
passagers ou non. Il lui agita positivement la tête puis se
tourna à son tour face à la route. Jarod expira longuement, non
pas qu’il croyait que Parker le tuerait, elle ne prendrait
pas ce risque, mais il avait peur que Lyle aille trop loin dans
ses conjectures.
Il observait le magnifique paysage blanc qui l’entourait, ce
remémorant les paroles dites à Carthis ou dans cette limousine.
Il secoua la tête pour s’ôter ces pensées de l’esprit,
ce n’était pas du tout le moment. Il était soulagé que
Mlle Parker ait agit, il ne savait pas ce qu’il aurait fait
s’il s’était retrouvé seul face à Lyle durant cette
conversation. Peut-être n’aurait-il pas été aussi clair
et direct que la jeune femme. Peut-être que lui se laisse plus
facilement entraîner par ses sentiments, contrairement à Parker
qui les enfoui profondément.
Ils abordèrent un chemin caillouteux qui faisait cahoter le bus
et rendait le voyage incommodant. Cela faisait plus d’une
demi heure qu’aucun d‘entre n’avait ajouté un mot
et cela arrangeait fortement Mlle Parker. Elle ne voulait pas que
leur conversation prenne le même sens que la précédente, bien
trop gênante et inutile. D’accord, elle avait failli céder
devant ce feu de cheminée, mais elle s’était reprise au
bon moment. Grâce à Ocee, mais elle ne l’aurait tout de même
pas fait… Enfin, elle ne pensait pas qu’elle l’aurait
fait et puis ce n’était qu’une faiblesse, comme tout
le monde, même elle, peut en avoir.
« Combien de temps reste-t-il encore Parker ? se risqua Lyle.
- D’après ce que m’a dit l’homme, environ deux
heures et quart.
- Tu peux compter deux heures et demi ou trois quart rectifia
Jarod.
- Il faut toujours que ce genre de choses m’arrivent soupira
Parker.
- Tu aurais pu courir plus vite tout à l’heure, à l’arrêt
de bus lança son jumeau.
- Tu te fiches de moi ? Ce n’est pas moi qui avait dix
minutes de retard à l’embarquement ce matin je te ferais
remarquer rétorqua la jeune femme.
- C’est bon, ça ne sert à rien de continuer dans cette
voie sans issue les arrêta Jarod.
- C’est vrai que si je veux une impasse, je n’ai qu’à
faire appel à toi Jarod grinça la Dragon Lady.
- Parker, ne continue pas, tu sais très bien comment ça va
finir dit calmement le Caméléon. »
Le bus continuait son avancée sur la route abîmée, rythmée
par les sursauts dû aux pierres sur le bitume défoncé. Il s’approchait
d’un sombre tunnel qui s’enfonçait dans une montagne
totalement enneigée. Jarod la remarqua et scruta son sommet avec
inquiétude, il avait un mauvais pressentiment. Un nœud se
forma dans son estomac mais il ne parvenait pas à savoir
pourquoi. Quelque chose allait se passer mais il ne savait pas
quoi et c’était ce qui l’effrayait.
Le car s’engouffra sous la montagne et l’obscurité s’empara
de lui subitement. On ne pouvait percevoir la sortie du tunnel
car elle se trouvait bien trop loin. Soudain, un tremblement se
fit sentir et le bus se déporta sur la droite. Les passagers
furent bousculés et le véhicule heurta violement la paroi en
roche sur sa droite. Tous les gens se protégèrent le visage
avec leurs bras pour éviter les éclats de verre quand les
vitres explosèrent sous l’impact. De nombreuses pierres et
rochers tombèrent sur le toit du car et passèrent par les fenêtre.
La terre secouait le véhicule et un bruit monstrueux
retentissait autour d’eux.
Quand tout son cessa, Jarod, qui s’était recroquevillé sur
lui-même pour ne pas être blessé, releva la tête. Il aperçut
Lyle, le visage ensanglanté devant lui alors il se lever pour tâter
son pouls. Il ne sentit strictement rien puis il se tourna vers
Mlle Parker. Elle était inconsciente, un filet de sang dévalait
son front et une partie de sa joue. Il vérifia aussi si il
sentait des battements dans sa gorge et expira de soulagement en
les percevant. Sa respiration était faible mais régulière
alors il se mit debout, se penchant car le toit du bus s’était
affaissé. Il s’approcha de la fillette qui pleurait,
recourbée sur son siège, elle avait l’air d’aller
bien, tout comme le couple qui se trouvait devant elle.
Malheureusement, le chauffeur, la jeune fille et l’autre
femme étaient tous morts. Il s’approcha du mari de cette
dernière qui la serrait dans ses bras. Il lui tendit son écharpe
pour qu’il puisse maintenir son bras car il lui avait dit qu’il
ne pouvait plus le bouger.
L’air devenait irrespirable, mélangé
à la poussière et à la terre. Il retourna au chevet de Mlle
Parker et la remua doucement pour la réveiller sans lui causer
plus de blessures. Celle-ci ouvrit péniblement les yeux et
toussa, il déplia alors son col roulé pour qu’il lui serve
de filtre. Elle lui expliqua que seulement son poignet était un
peu douloureux pendant qu’il essuyait tant bien que mal le
sang qui couvrait son visage. Il acquiesça et se massa l’épaule,
il sentait une gêne mais rien de bien grave à ce qu’il
pouvait en juger.
« Est-ce que tu as ton portable ? lui demanda-t-il.
- Je ne capte pas… soupira-t-elle, les montagnes…
- C’était prévisible. Je vais voir si je peux ouvrir la
porte dit-il.
- Je te suis annonça-t-elle en se relevant. »
Elle tourna alors la tête vers son jumeau. Elle n’osait pas
s’approcher alors Jarod posa sa main sur son épaule. Elle
ne disait rien, avec ce geste, elle comprit qu’il n’y
avait plus rien à faire pour lui. Elle ne réalisait pas encore
vraiment tout ce qui se passait pour le moment. Elle rejoignit
Jarod à l’avant, il tentait d’écarter les portes mais
rien ne venait, il ne faisait que gaspiller ses forces. Il
soupira en regardant autour de lui, toutes les fenêtres étaient
bloquées par les monceaux de pierres et amas de roches fracturées.
Ils s’étaient tous réfugiés sur la droite car les débris
commençaient à emplir le bus, ne leur laissant qu’un
espace très restreint. Seule la lumière du panneau d’affichage
des arrêts du car éclairait très faiblement l’habitacle d’une
lueur rouge.
« On est bloqués, comment va-t-on faire pour sortir d’ici
? demanda Mlle Parker en s’asseyant.
- Je ne sais pas, il faut garder notre calme et éviter de faire
des efforts inutiles. Je ne sais pas combien de temps nous
pourrons encore avoir de l’air expliqua Jarod.
- Alors qu’est-ce que tu compte faire ? On ne va pas
attendre ici pendant des heures en espérant que quelqu’un
pense à nous rechercher ? s’inquiéta la jeune femme.
- Oh mon Dieu, c’est affreux, on va tous mourir ici… et
personne ne nous retrouvera jamais… paniqua une femme.
- Calme-toi ma chérie lui conseilla son mari en lui frottant le
bras.
- Il faut faire quelque chose Jarod dit Mlle Parker en se levant
pour lui faire face.
- Je vais voir ce que je peux faire. répondit-il, peu convaincu
par ses paroles. »
Mlle Parker balaya l’endroit des yeux, elle remarqua la
fillette qui pleurait dans son coin. Elle avait remonté ses
genoux contre sa poitrine et enfoui sa tête entre ses bras. La
jeune femme s’approcha doucement d’elle, pour ne pas la
faire sursauter. Sentant une présence à coté d’elle, la
gamine leva la tête vers cette inconnue qui tentait un sourire.
Elle avait toujours été mal à l’aise avec les enfants
mais au fond d’elle-même, elle savait comment leur parler.
Elle comprenait facilement ce qu’ils pouvaient ressentir,
comme cette gosse, seule dans un car accidenté et entourées d’étrangers.
Elle devait avoir très peur et ceci était tout à fait légitime
se dit Mlle Parker en posant sa main sur ses cheveux. Elle les
caressait gentiment, voulant rassurer l’enfant et lui
montrer qu’elle pouvait compter sur elle pour assurer sa sécurité.
Mlle Parker ne savait pas pourquoi mais elle se sentait
responsable de la petite fille, comme s’il ne devait rien
lui arriver tant qu’elles seraient toutes les deux. Bien sûr,
elle se reconnaissait en elle, s’était indéniable. Ses
parents la prenaient pour une adulte et lui demandait de réagir
comme tel, omettant le fait qu’elle soit fragile et ait
besoin d’eux près d’elle. A la mort de sa mère, c’était
ce qu’elle avait ressenti, elle ne voulait donc pas que
cette gamine se retrouve dans la même situation. Cette dernière
essuya ses larmes du revers de la main et renifla un grand coup,
elle résista un instant, ne sachant pas si elle pouvait avoir
cette réaction devant ces gens. Mlle Parker passa son bras derrière
son dos et se pencha vers elle pour lui murmurer quelques paroles
rassurantes à l’oreille.
« Tu as le droit de pleurer si tu en as besoin. Ca soulage énormément,
tu verras lui souffla Parker d’une voix douce.
- Je voudrais que mes parents soient là… avec moi… que
ma maman me prenne dans ses bras.
- Chuuut… Où sont-ils ?
- Ils voulaient rester rien que tous les deux alors ils m’ont
demandé d’aller au club enfant… sanglota la gamine.
- Mais tu as quel âge ? demanda Mlle Parker, intriguée.
- Neuf ans mademoiselle répondit d’une petite voix la
fillette.
- Et ils te laissent souvent te débrouiller toute seule ?
interrogea Parker, étonnée de son âge. Comme ça ? ajouta-t-elle.
- Non, c’était la deux ou troisième fois.
- Je vois… Quel est ton prénom ?
- Marie mademoiselle. (et où est Joseph, ma puce ?? )
- Je suis mademoiselle Parker.»
De nouvelles larmes roulèrent sur les joues de Marie et ce fut
Mlle Parker qui les essuya avec le bout de son index. Elle tapota
le nez de la fillette et lui dit de ne pas s’en faire. Celle-ci
esquissa un sourire forcé, elle était à moitié soulagée que
quelqu’un s’occupe d’elle. Que cette inconnue se
soucie d’elle un minimum. Elle finit par appuyer sa tête
contre l’épaule de Mlle Parker et ferma les yeux pour se
reposer un instant. La jeune femme détacha son foulard et l’appliqua
sur la bouche de l’enfant pour qu’elle respire mieux
car les poussières ne s’étaient encore pas toutes dissipées.
Elle surveillait Jarod du coin de l’œil qui s’affairait
sur le sol du car. Son manège l’intriguait, elle percevait
des bruits de métaux qui s’entre choquaient ainsi que la
respiration haletante de Jarod. Elle n’osait pas bouger et
puis elle n’était pas sûre que le Caméléon ait besoin de
son aide, c’était un génie, il pouvait bien se débrouiller
sans elle comme il l’a fait depuis tant d’années.
**¤*¤**
Au bout d’une dizaine de minutes, voyant qu’il ne
parvenait pas à faire ce qu’il voulait, Parker déposa la
fillette sur le siège et s’approcha de l’homme. Elle s’agenouilla
à coté de lui et se pencha pour voir ce qu’il trafiquait.
Il essayait de dévisser la plaque qui se trouvait dans l’allée
centrale mais, n’ayant pas d’outils, il se servait d’un
bouton. La jeune femme sourit en le voyant s’énerver et lui
tapota sur l’épaule pour attirer son attention. Il se leva
et la regarda d’un air interrogatif. Elle retira sa veste en
cuire et souleva le bas de son col roulé pour découvrir son
Smith&Wesson. Il fit les yeux ronds, les gens pouvaient
paniquer à la vue de ce revolver.
« Tu es folle, cache ça tout de suite ! lança-t-il d’un
air surpris.
- Tu as une meilleure idée pour ouvrir cette plaque ? A moins
que tu ne préfères t’esquinter la peau des doigts sur ce
bouton, je ne voix pas d’autres moyens… dit-elle, méprisante.
- Si une balle ricochait, elle pourrait blesser quelqu’un
lui dit-il très sérieusement.
- Tu me prends pour une débutante ou quoi là Jarod ? Tu ne vas
pas m’apprendre à tirer rétorqua-t-elle à vif.
- Ah bon, c’est étrange, je t’ai souvent entendue me
dire de m’arrêter ou tu me tirerais dessus mais je n’ai
toujours pas senti le souffle de la balle… continua-t-il
avec un demi sourire aux lèvres.
- Très drôle, dis leur de s’écarter dans le fond du bus
Wonderboy, une balle pourrait être tirée par mégarde et se
planter… par mégarde dans son pied grinça Mlle Parker, des
éclairs dans les yeux.
- Encore une menace en l’air Parker, ça devient une
habitude… la nargua le Caméléon d’une voix lasse.
- Et moi je connais une habitude que tu vas vite perdre si tu
continues à me prendre la tête comme tu le fais termina la
dragon Lady plus agacée que jamais. »
Jarod conduisit les gens dans le fond du bus et les incita à se
cacher derrière les sièges en mettant leurs bras autour de
leurs têtes. Il s’occupa de la petite Marie qui avait
commencé à se calmer mais qui ne savait plus comment réagir en
voyant les autres s’inquiéter.
Mlle Parker dégaina son arme et la pointa vers la plaque –rien
de plus facile- pensa-t-elle –ça ne bouge pas et ce n’est
pas Jarod-… Elle ôta la sécurité, chargea une balle dans
le canon et posa son doigt sur la gâchette. Elle prit une
inspiration et pressa la détente. Une balle siffla et s’écrasa
contre l’angle de la plaque, à l’endroit parfait pour
faire sauter la première visse. Elle répéta l’opération
avec les trois autres visses et la plaque se souleva d’elle-même.
Jarod rejoint Parker et retira la masse de métal avant elle, qui
en profitait pour masser son poignet douloureux. Le contre coup
des tirs ne l’avaient pas arrangé. Le Caméléon glissa sa
tête dans le trou noir puis se redressa.
« L’idéal serait d’avoir une lampe de poche… Je
dois en avoir une dans mon sac je…
- J’y vais, descends pendant ce temps là. le coupa Mlle
Parker.
- Merci répondit-il, étonné par ce soudain élan de… coopération
de la jeune femme. »
Il passa ses jambes en premier et se laissa glisser lentement,
traînant ses pieds sur le route. Il se retrouva allongé, à
peine cinquante centimètres de hauteur le séparait de la lourde
carcasse du car. Il se tourna pour se retrouver sur le ventre et
regarda autour de lui, sans lumière, il ne distinguait aucun
forme à moins de dix centimètres. Il aperçut Mlle Parker qui
se penchait au dessus de lui et lui tendait la Mag-Lit, il la
saisit et l’alluma pour explorer les alentours. Les pierres
avaient cessé leur progression et l’espace sous le bus était
quasiment libre pour avancer. Il rampa tant bien que mal dans la
direction contraire à celle qu’ils empruntaient avant l’accident
et s’arrêta devant les débris. d’après ses
souvenirs, ils ne devaient pas se trouver loin de la sortie car
ils s’étaient immobilisés à peine entrés sous la
montagne.
**¤*¤**
Mlle Parker retira son col roulé et son holster qu’elle plaça
en hauteur dans le car. Elle s’apprêtait à rejoindre Jarod
quand Marie lui attrapa le bras. Elle ne pleurait plus mais elle
avait encore les yeux rouges et le visage triste. Elle avait lié
ses mains dans son dos et se dandinait devant la jeune femme,
voulant visiblement lui dire quelque chose mais n’osant pas
le faire. Mlle Parker s’agenouilla devant elle pour se
mettre à sa hauteur, elle lui sourit et replaça une mèche de
ses cheveux derrière son oreille.
« Tu veux quelque chose ? demanda Parker.
- Mlle Parker, je veux pas rester avec eux, je peux venir aussi ?
osa la gamine.
- Tu es mignonne, ils vont s’occuper de toi, je n’en ai
pas pour longtemps. Et puis, c’est tout noir là-dessous, tu
ne serais pas bien dit-elle d’une voix calme et rassurante.
»
La fillette hocha la tête et la femme mariée lui prit la main
pour laisser la place à Mlle Parker pour descendre sous le bus.
Celle-ci s’engouffra à son tour par le petit espace et
rejoignit Jarod qui tentait de se frayer un chemin parmi les
pierres. Il l’observa se faufilant souplement à travers cet
endroit restreint et dirigea le faisceau de lumière sur son
passage pour qu’elle puisse voir où elle en était. Elle
regarda ce qu’il était en train de faire et fit tout comme
lui, sans même lui adresser un seul mot. Il resta un instant à
reprendre son souffle puis il s’y mit à son tour, retirant
une à une les pierres et les glissant à coté de lui. Il espérait
qu’ils ne se trouvaient pas trop loin de la sortie du tunnel
où ils n’auraient pas assez de place pour stocker tous les
débris qu’ils extrayaient de cette masse rocheuse.
**¤*¤**
Plus d’une heure après, Jarod et Mlle Parker étaient
toujours en train de retirer des pierres et avaient parcouru
environ deux mètres sous terre. Le Caméléon passa ses pieds
devant pendant que la jeune femme l’éclairait. Il redressa
la tête vers elle et passa ses yeux sur le visage pour ôter la
poussière qui le couvrait. Cela lui faisait une drôle d’impression
de voir celui de Parker sans le moindre maquillage mais où d’autre
traces le remplaçait. Elle ne lui avait pas adressé la parole
depuis qu’elle était près de lui, il pensait qu’elle
lui faisait la tête après la petite altercation qu’ils
avaient eu.
« Je pense que tu devrais aller leur demander de se préparer,
on va peut-être pouvoir bientôt sortir.
-Très bien, j’y vais. »
Elle avait employé un ton relativement détaché, comme si elle
se moquait de ce qui se passait ou de ce que Jarod pouvait bien
faire. Elle posa la lampa sur le bitume et rampa de nouveau jusqu’au
petit passage. Quand elle l’atteignit, elle aperçut
plusieurs têtes inquiètes et curieuses penchées au dessus d’elle.
La jeune femme leur fit signe de s’écarter, quand ils le
firent, elle remonta. L’homme lui tendit la main pour l’aider
mais elle l’ignora royalement. Pas qu’elle se croyait
plus forte que les autres ou en colère contre eux, elle était
agacée de toujours tomber dans les situations les plus absurdes.
Il fallait toujours qu’elle aie des problèmes impossibles,
elle attirait les catastrophes et elle en avait plus qu’assez.
Elle appris aux rescapés qu’ils pouvaient se préparer à
descendre. Ceux-ci furent soulagés et ne s’écartaient pas
de la sortie comme si elle allait leur échapper.
Mlle Parker remarqua que Marie s’était réfugiée au fond
du bus, elle était recroquevillée sur elle-même et paralysée
par la peur. La jeune femme lança un regard noir aux passagers,
outrée par le fait qu’ils laissent une gamine seule au fond
du bus sans lui porter attention. Elle s’approcha de la
fillette et s’agenouilla à sa hauteur, celle-ci lui saisit
le poignet mais Mlle Parker le retira brusquement. Marie fut
surprise, alors elle aussi se fichait d’elle ? Mlle Parker
massa son articulation et esquissa un léger sourire. Elle posa
sa main sur les cheveux de l’enfant pour la rassurer et prit
place à ses cotés.
« Excuse-moi, je n’ai pas voulu te faire peur. C’est
juste que j’ai mal au poignet dit Parker d’une voix
douce.
- Je suis désolée, je ne savais pas… pleurnicha la gamine.
- Ce n’est pas grave. Aller, calme-toi, on va bientôt
sortir d’ici et tout va s’arranger la rassura-t-elle.
- Vous n’allez pas me laisser toute seule hein Mademoiselle
? sanglota l’enfant.
- Bien sûr que non quelle idée ! On va passer par le trou là-bas,
il faudra ramper. Je serai à coté de toi, promis.
- Merci. »
**¤*¤**
Jarod poussa la terre et les pierres avec ses pieds, la masse de
débris semblait avancer sans s’écrouler. Il continua à
exercer une pression lente et régulière sur les gravats quand
tout ce qui l’entourait se mit à trembler. Le Caméléon s’inquiéta,
il se faufila rapidement sous le bus pour éviter d’être
enfoui sous la roche et de finir étouffé. Il protégea sa tête
avec ses bras tout en enfournant son nez dans le col de son tee-shirt
car un amas de poussière volait sous le bus. Il toussota puis
sentit de nouvelles secousses, soit une autre avalanche se préparait,
soit le tunnel s’effondrait sur lui-même et sur eux, bien
entendu. Jarod était très inquiet, ils devaient vite sortir d’ici
avant d’être réduits à néant. Il rampa et remonta dans
le car, il expliqua la situation aux autres personnes. Ils
allaient sortir les uns après les autres, une fois à l’air
libre, ils devraient sortir du tunnel et attendre les autres sur
le bord de la route.
« -Allez-y Madame, Monsieur. Doucement, c’est sur votre
gauche. Prenez la lampe mais laissez la sous le car pour les
suivants. »
La car se mit de nouveau à trembler et des débris se déversèrent
en lui, réduisant leur espace viable d’un tiers. La femme
poussa un cri mais son mari la calma de nouveau, aidé de Jarod.
Le deuxième homme sortit alors que les roches continuaient à
tomber. Marie du escalader les gravats pour atteindre le Caméléon,
elle se retourna avant de descendre pour voir si Mlle Parker la
suivait bien mais celle-ci s’était arrêtée près de son
frère. Jarod lui demanda d’attendre une minute et la gamine
acquiesça, ne lâchant pas la jeune des yeux. Jarod s’approcha
doucement d’elle, une larme roulait sur sa joue sans qu’elle
ne puisse la retenir. Lyle avait beau être un criminel, un
monstre de la pire espèce, il était tout de même son frère.
Son jumeau, et bien qu’elle n’ai jamais ressenti ce
lien dont tout le monde parlait, il représentait tout de même
une chose importante pour elle. Une sorte de repère la
raccrochant à la réalité, une des seules choses “normales’’
dans sa vie : un lien familial. Elle avait besoin de ce faible et
presque inexistant sentiment pour se sentir un minimum comme les
autres et il avait disparu à son tour, comme sa mère, comme son
père, comme Thomas…
« Parker, il faut y aller, ça va s’écrouler dit Jarod.
- Vas-y, j’arrive répondit-elle faiblement.
- Marie t’attend pour y aller ajouta-t-il pour la convaincre
de faire plus vite.
- J’ai dit que j’arrivais ! lança-t-elle d’une
voix irritée. »
L’amas de pierres et de terre grossissait de plus en plus,
rendant l’accès à leur “sortie de secours“ bien
plus difficile encore. Marie se remit à pleurer, effrayée par
tout ce bruit et ces morceaux de roches qui engloutissaient peu
à peu l’espace environnant. Jarod commençait à s’impatienter,
tout risquait de s’effondrer d’une minute à l’autre
et Parker restait là sans rien faire, sans bouger. IL attrapa
son bras pour l’attirer mais elle le retira violement, lui
infligeant un regard lourd de sens. Il se retourna et demanda à
Marie de descendre, la fillette hocha négativement la tête,
jetant un œil à Mlle Parker pour expliquer son geste au Caméléon.
Ce dernier ne savait plus quoi faire, l’une ne voulant
partir tant que l’autre ne le faisait pas non plus. Jarod
soupira et lança un regard triste et suppliant à Mlle Parker
qui, énervée par sa réaction, se décida à le suivre. Jarod
descendit le premier, suivit de Marie, et Mlle Parker fermait la
marche.
Dans l’obscurité et les poussières, ils rampèrent jusqu’à
la sortie de tous ces décombres. Jarod se redressa mais une
impressionnante secousse se fit ressentir et les gravats s’effondrèrent
sur eux-mêmes alors que Marie et Mlle Parker s’y trouvaient
toujours. Jarod hurla, il creusa la terre et retira des blocs de
pierres pour les retrouver et atteignit la fillette. Elle se
trouvait juste derrière lui alors il parvint à la tirer et à l’extraire
de la masse. Elle pleurait, elle toussait, elle hurlait. Jarod l’aida
à respirer et se tourna de nouveau vers les débris, il continua
à soulever des pierres, les unes après les autres, en vainc. Il
savait qu’il devait faire vite, Mlle Parker ne devait pas
rester plus de trois minutes sans oxygène ou la mort était
quasi certaine. Il commençait à paniquer, un des hommes se
joignit à lui pour chercher.
Soudain, une main, sa main gauche avec cette magnifique et élégante
bague carrée en argent. Un poignet, rougit et enflé par la
douleur. Un coude, une épaule. Un visage masqué par le sang et
la terre, un visage pâle et inanimé. Des yeux fermés, des lèvres
lâches. Un corps souple et sans énergie, sans vie, sans âme.
Une peur qui monte et qui vous serre la gorge et l’estomac.
Un espoir qui dont la flamme résiste malgré le vent qui la fait
vaciller. Des larmes qui coulent sans pouvoir les retenir. Une
peur qui vous tiraille et vous martyrise la gorge. Une force
inattendue, une vitesse mal ordonnée. de la maladresse, du
doute, de l’inquiétude. La panique qui s’installe peu
à peu, vicieusement, viscéralement, pour ne plus vous quitter
et pour vous torturer en profondeur aussi bien le corps que l’esprit…
Ils la posèrent sur le sol dur et froid. Ils la mirent sur le
dos et relevèrent sa tête en arrière. Ils tâtèrent son pouls
inexistant. Ils écoutèrent sa respiration silencieuse. Il
trouva le plexus, croisa ses doigts et compta jusqu’à 5 en
appuyant violement. L’autre trouva la bouche, expirant par
deux fois longuement. Ainsi de suite plusieurs fois. Ainsi de
suite des dizaines de fois. Ainsi de suite pendant d’interminables
minutes. La Caméléon abandonne. L’espoir le quitte. Le
vide s’empare de lui, tout comme la douleur et la peine. Les
larmes renaissent au coin des yeux. Les doigts abaissent les
paupières. Le coeur lâche. Les pensées s’éparpillent et
se mélangent. Le trouble apparaît, mêlant rêve, cauchemar et
réalité. Les larmes s’échouent au sol, mouillent les
joues, le cou puis les vêtement. Le désespoir se fait sentir
brutalement et le froid envahi le corps.
Jarod s’effondre sur sa poitrine, posant son visage, son
oreille sur ce cœur qu’il n’entendra plus battre.
Il caressa cette peau qui ne sera plus chaude, et ces lèvres
plus jamais maquillées. Il touche ces cheveux qu’il ne
verra plus coiffés parfaitement. Il saisit cette main qui ne
sera plus manucurée avec autant de goût. Il observe ces paupières
qui ne s’ouvriront plus jamais. Il pense à ces yeux qui ne
l’envoûteront plus. A cette voix qui ne le fera plus
trembler d’émotion. Ce corps qui ne le fera plus rêver.
Cette arme qui ne le menacera plus avec si peu de conviction. Ces
talons qui ne claqueront plus en rythme après lui dans les rues…
Tout disparut peu à peu, il souleva ce corps splendide qui se
raidissait déjà et commença à marcher dans le froid et la
nuit qui était tombée. Il ne savait pas où il allait. Il ne
savait pas où il l’emmenait. Il ne savait pas non plus ce
qu’il allait faire. Son unique objectif : la faire reposer
éternellement en paix, dans un endroit merveilleux, puis quitter
ce monde de douleur et de peine à son tour…
Une des dernières phrases qu’il lut avant son départ pour
l’inconnu :
“Rest in peace Miss Parker’’
Fin…
Je ne fais pas souvent ce genre de fins car j’arrive presque
à me faire pleurer toute seule... J’espère que vous aurez
malgré tout aimé, la confusion à la fin entre le présent, le
passé simple et l’imparfait était intentionnelle. C’était
ma façon de rapporter le trouble de Jarod et aussi de faire une
sorte de ralenti sur le mort de Miss Parker. Quant à Jarod, son
“départ’’, prenez le comme vous le préférez,
disparition pour le Centre ou suicide, c’est vous qui voyez
! Pas de suite pour cette fic…
Bisous à toutes et merci mille fois pour tout votre soutien, si
j’écris autant de fics c’est grâce à vous. je vous
adore toutes pour votre talent, votre gentillesse et votre générosité
de temps et de paroles.
A vous toutes.
@ndy56
Fin
Pour m'envoyer vos fanfics (tous formats compatibles avec les logiciels courants de Windows - même Xp, pas de pb), écrivez-moi : delphinevb@chez.com . En général, je m'efforce de lire très vite les textes qu'on m'envoie, même si je ne les publie pas aussitôt (cause forfait, et puis travail aussi ;-) ...), afin de proposer un petit commentaire (un auteur attend généralement des feedbacks, j'en sais qqch...).
Sydnette la Psy Caméléonne.
© Onyssius, 2003, in Le Monde d'Ondinaphaë.
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