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Section K2000 : l'Antre de Garthe Knight

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Terreur à Fantôville

 

Auteur : Delphinevb, avec les personnages et idées de Manuvb, illustrations de Delphinevb

Date du fanfiction : Aucune idée, relu et archivé ici en juin 2003 (archivé sur Onyfanfic en octobre 2003).

Où le situer : Où ça vous chante dans K2000. Logiquement il ne se situe pas puisque je ne tiens pas compte de la série... Dans les aventures de Fantimius, c'est le volume 4.

 

Personnages du présent volume :

Michaël Shuterland (créé par Manuvb, arrangé par Equipe Onyssius)

Né le 19 août 1986
Véritable identité de Fantimius. Il a monté un groupe de justiciers. Aime l'informatique, l'électronique... A ses propres entreprises. Est très riche. Déteste : Kathleen Knight, qu'on lui tienne tête.

Mélanie Depot (créée par Manuvb, arrangée par Equipe Onyssius)

Née le 14 avril 1986
Très bonne copine de Mickaël. Aime la mode, les fringues et le maquillage. Peut passer des heures dans sa salle de bains ou devant un miroir.

Nelly Halliwell (créée par Manuvb, arrangée par Equipe Onyssius)

Née le 18 août 1986. Petite amie de Michael. Fille de l'actrice Gena Halliwell, tuée par le Furé.

Romain Poireau (créé par Manuvb, arrangé par Equipe Onyssius)

Né le 11 mai 1986
Spécialiste des farces et attrapes. Très très agité. Adore Claudia Chiffon, les films avec Schwarzinugger, les glaces et les bonbons. Déteste l'école. A toujours avec lui des gadgets et surtout son frigo portatif.

Valérie Morgan (créée par Delphinevb, arrangée par Equipe Onyssius)

Née le 22 février 1986
La petite copine de Romain. Aime le sport, la musique, la télé et Rock Tétine. Déteste Claudia Chiffon. A comme manies de se coiffer avec deux petits chignons et de mettre des claques à Romain.

Fantômeland (créé par Manuvb, arrangée par Equipe Onyssius)

La voiture du groupe. C'est une Pontiac Trans Am noire et un ordinateur ultra perfectionné comme Kitt mais ses ressources sont moindres que Kitt. Possède de nombreux gadgets.

François Ricard (créé par Manuvb et Delphinevb)

Né le 15 mai 1965
M. Ricard est le prof principal du petit groupe chaque année. Il enseigne l'histoire et la géographie. Sa caractéristique principale est d'être malchanceux à l'extrême. Adore l'Egypte, et faire du vélo.

April Curtisse (créée par Glen A. Larson, arrangée par l'Equipe Onyssius)

Née le 22 novembre 1968
C'est la mécanicienne du FLIC.

Gartte Night (créé par Glen A. Larson, arrangé par l'Equipe Onyssius)

Née le 14 août 1966
L'homme contre qui Fantimius se bat. Fils de Wilton Night et d'Elizabeth, il veut se venger de la bande de Fantimius et de son "demi-frère" Michael Night. A une demi-soeur, Kathleen, et un fils, Eric.

Kathleen Night (créée par Delphinevb - en constante évolution puisque c'est une sorte de double)

Née le 14 août 1979
Demi-soeur de Gartte. A des idées pacifiques. On dit que c'est la femme la plus riche du monde (mais c'est un mythe). Diplômée dans de nombreux domaines, elle est à l'université de Berkeley en Californie. Elle aide Fantimius.

 

 

CHAPITRE I

Un événement inattendu

 

Un samedi matin est plus agréable quand il est vaqué. Mais ce jour-là, ce n’était pas le cas ! Il fallait déjà se lever (alors qu'il est déjà fatigant d’étendre le bras pour empêcher le réveil de sonner...), puis s’habiller, descendre, prendre son petit déjeuner et enfin partir à l’école. Sur la route, Michaël rencontra Romain, Valérie et Mélanie.
Ils arrivèrent au collège avec un peu de retard. Mais les profs en ont aussi ! M. Ricard, celui d’histoire-géo arriva une demi-heure après, il avait oublié de faire sonner son réveil ! Il ouvrit la porte, les élèves entrèrent dans la classe. Ils s’installèrent, ils prirent leurs affaires, puis le cours commença. Le Principal vint les déranger pour présenter quelqu’un à la classe :
« Bonjour, voici une nouvelle aide-éducatrice, elle s’appelle Kathy.
- Bonjour Kathy, dirent les élèves.
- M. Ricard, pourrais-je vous parler deux minutes ? dit le Principal.
- Oui, bien sûr.
- Kathy, gardez les élèves. »
Le Principal et M. Ricard se dirigèrent vers la salle d’à côté.
« Kathy est ici pour vous aider. Vous serez tout le temps avec elle. Elle vient ici pour s’habituer, elle ira ensuite dans d’autres établissements puis fera son choix.
- Quel choix ?
- Pour savoir dans quelle collège elle travaillera.
- D’accord, je ferai mon possible. Mais comment faire pour les élèves ?
- Vous leur expliquerez avant qu’elle vienne. Je vous donne un quart d’heure. Au revoir, j’espère que vous ferez bonne impression ! »
M. Ricard revint s’asseoir, pendant que Kathy repartait avec le directeur, puis dit:
« Les enfants, je dois vous expliquer quelque chose. Kathy est ici en stage. Ce n’est donc pas définitif, le choix du collège dans lequel elle travaillera à la rentrée se fera en fonction de ses observations. Le Principal compte sur vous pour donner bonne impression de notre école, comme ça aurons une nouvelle aide-éducatrice, vous comprenez?
- Tout ce que je comprends, c’est que votre discours est barbant ! dit Michaël
- Mickaël, tu arrêtes tout de suite, parce que si tu fais ça devant Kathy, tu auras 3 heures de colle et une punition de 500 lignes. Est-ce bien clair ?
- Quoi donc, votre café, non je ne trouve pas ! Il faudrait peut-être que vous vous amusiez moins à jouer les mammouths pour vous servir. Vous avez eu la main un peu lourde !
- Mickaël, tu auras tes 500 lignes tout de suite. »
Il préparait la copie à faire, mais Mickaël, plus malin, prit son ordinateur portable, muni d’une imprimante. Il démarra l’ordinateur, cliqua sur l’icône « Wörd » (c’est un traitement de texte), puis prépara la page. Quand M. Ricard lui donna la feuille, il tapait la phrase « Je ne dois pas déranger le professeur quand il fait son cours. », puis sélectionna la phrase, cliqua sur « recopier vers le bas 500 fois ». L’ordinateur tapa lui-même les 500 phrases, puis Michaël cliqua sur « Imprimer ». Là, on entendit le bruit de l’imprimante qui fonctionnait. Quand les élèves entendirent quelqu’un frapper à la porte, il annula l’impression pour ne pas faire de bruit.
« Vous êtes bien M. Ricard ? C’est le Principal qui m’envoie. Où puis-je m’installer? », interrogea Kathy.
« Il y a de la place à côté de Mickaël. »
Il ne faisait même pas attention à ce qu’il disait vu qu'il déclarait tranquillement une si terrible phrase, malgré le fait qu'on appelait Mickaël « La Terreur ».
Dès qu’un professeur entrait dans sa classe, au début de l’année, il demandait tout de suite si Mickaël était dans celle-ci.
« Euh... Finalement non, tu te mettras à côté de Nelly. »
Nelly était la petite amie de Michaël. C’était d’ailleurs la plus jolie fille de la classe ! Elle était blonde, avec des yeux malicieux et était toujours habillée avec des habits légers. Malheureusement sa mère aurait été tuée par « le Rufé » il y a longtemps. Michaël l’avait compris. Le « Rufé » était tout simplement le Furé. Les lettres étaient identiques dans chaque nom. Il était en prison maintenant, pour un tout autre motif d’ailleurs, car on n’avait même pas pu prouver que la mort de Gena Halliwell, actrice et mère de Nelly, était un assassinat.
Après les cours, les amis vinrent chez Mickaël, ils allumèrent la télévision, évidemment...
Ils furent surpris de voir le Maire, premièrement, puis un homme moustachu au lieu de leurs dessins animés !
« Chers habitants de Framboisy, Gartte Night m’a pris en otage et réclame une rançon. Si vous ne payez pas, il me tuera, puis il enverra une machine de guerre détruire la ville. Il a déjà détruit la mairie. J’espère que Fant... »
Le discours du Maire fut interrompu par l’autre homme :
« J’espère que M. Fantimius est à l’écoute, parce que j’ai des choses TRES importantes à lui dire: n’essaie pas de contrecarrer mes plans parce que cette fois-ci, rien ne m’arrêtera. Tu ne peux rien contre moi, j’ai un camion nommé Goliath avec une grille renforcée. »
Quelques images montraient un camion en train d'enfoncer un mur.
« Hé ben, si c’est ça qu’ils appellent des machines de guerre, mes engins sont démodés !»dit Michaël.
- Oui, tu as raison ! dit Nelly. »
Pendant ce temps-là, Fantôméland cherchait dans la bande de données internationale. Il venait de découvrir quelque chose de très important !
« Hé Michaël ! Viens voir ce que j’ai trouvé ! »
Michaël se dirigea vers sa voiture.
« Regarde ça ! 
- Voilà qui est intéressant. En route pour la Californie ! »

 

CHAPITRE II

Le frigidaire

 

Romain commença à faire ses bagages : il prit d’abord sa mallette de farces et attrapes ( qui est d’une utilité !), puis son pistolet à eau pour pouvoir arroser consciencieusement la belle voiture de Michaël ! Ce qui est contrariant chez Romain, c’est qu'il n'utilise pas le quart des affaires qu'il emmène ou alors s’il les utilise, c’est pour préparer une catastrophe ! Souvent on peut s’attendre à ce que Michaël serve de cobaye sans le savoir ! Michaël entra dans la chambre de Romain.
« Qu’est-ce que tu fiches ici, c’est ma chambre ! »dit Romain.
« - Je fais une inspection de ta valise. Cela ne se voit pas ? Je n’ai pas tellement envie que ma voiture transporte des imbécillités !
- Mais ce ne sont pas des "imbécillités", mais des choses très très utiles, si, si ! Au fait, j’avais oublié de te demander, pourquoi partons-nous en Californie ?
- C’est pour aller demander à une certaine Kathleen Night des conseils pour battre ce Gartte Night.
- Ils sont de la même famille ?
- Oui, bien sûr, j'ai mes sources. Elle doit bien le connaître !
- Ah ! Au fait on part pendant combien de temps ?
- Environ une semaine, peut-être un peu plus. Ce Gartte obtiendra l’argent, nous ne pouvons l’en empêcher, puis exécutera quelque plan diabolique, sûrement loin d’ici - il n’a pas intérêt à rester -, peut-être même en Californie. C’est ce plan qu’il faut prévoir. »
Romain pensait :  « Si nous sommes là-bas même moins d’une semaine, je ne pourrais pas tenir. Mes dernières farces doivent être emmenées sinon Michaël va s’ennuyer. Le pauvre, pour lui, s’ennuyer, c’est un horrible supplice. Moi aussi, d’ailleurs je suis un supplice !!! Mais ça ne suffira pas. »
Michaël partit donc de la chambre de Romain sans avoir "inspecté" sa valise. Il se demandait toujours d’où venait ce Gartte Night et quelles pouvaient être le genre d’idées diaboliques qui lui passeraient par la tête...
Romain, lui, mit dans sa valise ses derniers « petits joujoux ». Il essaya vainement de fermer sa valise, mais n’y arriva pas. Il ne pouvait pas demander de l’aide à Michaël !
Il décida donc de mettre les farces qui étaient assez petites dans la valise de Valérie. Il se souvint à temps qu’il avait oublié ses pétards et ses chewing-gum (grave calamité) !!! Il les mit donc aussi dans la valise de son amie...

*
* *


Le lendemain matin, ils durent partir à l’école. Romain était visiblement absent. Le cour de maths de 8h passa, puis l’interro de français et enfin la récré. Tout le monde était en histoire quand l’incident se produisit... M. Ricard expliquait à la classe l’histoire d’Hannibal et de ses éléphants:
« Hannibal, le grand Carthaginois, poursuivait sa route...
- Msieur !
- Oui, Valérie ? Tu as une question ?
- Hannibal s'appelait comme ça à cause du docteur Lecter, le Cannibale ?
- Heu, non non...
- Flûte, je croyais, j'ai perdu un pari alors...
- Reprenons. Et alors, comme la fois où mon fils est tombé de l’armoire de sa chambre, il y eut un bruit terrible. Les éléphants défonçaient tout sur leur passage, comme Arnold Schwarzinugger arriverait avec ses bazookas, bombes etc. et anéantirait cette classe !!! »
BOUM !!!!!!!!! CLAC !!!
Tatatatatatatatatatatatata ! Une réplique du fameux héros venait d’entrer, voulant en effet anéantir la classe... avec des crèmes glacées ! C’était Rominounigger, spécialiste des glaces-à-feu (ou Armes Glacées) contre les innocents profs de géo.
« Mais... mais qu’essst cece que c’essssst que cece déguisesement, Romain? C’est bien toi, Romain?
- Ben ouais, M’sieur !
- Alors à ta place et tu auras cinq heures de colle !!!! »
DRINGGGG !!!!
«  Ouais, ben au r’voir M’sieur !!!! »
Un peu plus tard au cours de musique, ce ne fut pas mieux :
« Aujourd’hui, nous allons étudier la musique de votre film favori : START WAR ( Le Départ de la Guerre) »
Et il mit en marche la chaîne-HIFI. Là se déclencha un vrai remue-ménage : 
« Pan pan, dzinggg ! Sabre laser, t’es mort !!!!!! »
Bref, pendant que la princesse Amidada se battait contre le méchant Dark Paull, lequel contre-attaquait avec ses sabres laser et les armes secrètes d'Atakin Skypapeur ; le pauvre prof de musique attendait. La situation ne changeait guère : Michaël-Atakin Skypapeur avait cessé d’attaquer Romain-Dark Paul (celui-ci fouillait dans son frigo portatif) et faisait la cour à la superbe Nelly-Amidada pendant que le reste de la classe mettait joyeusement le b.......l (nous vous prions, cher lecteur de bien vouloir nous excuser de ce petit incident indépendant de notre volonté... ) enfin il y régnait donc un joyeux désordre !.. La perspective des vacances énerve toujours un peu les élèves...

 

CHAPITRE III

Sous le soleil de la Californie



La la la... !
« - Romain, la ferme !
- Ha oui, avec les cochons, les poules et les Valérie.
- Les Valérie ?
- Ben vouais, les grosses vaches ! »
Fantôméland roulait, du côté de Los Angeles. Un soleil lumineux éblouissait considérablement le blondinet - Romain -, lequel était littéralement collé à la vitre.
« J’adore les palmiers ! C’est joli, tout vert et pas carnivore. Ca mérite la photo !
- Romain, tu es encore plus crétin que je ne le pensais. Et je te prenais déjà pour un idiot de première grandeur. Des palmiers, ça n’a rien d’extraordinaire...
- Oh si, c’est une des neuf merveilles du monde !
- Romain, il n’y en a que sept...
- Nan ! Y’a en plus les palmiers, et moi bien sûr !
- Taisez-vous ! » hurla Mickaël.  « Voilà la baraque de cette Kathleen. »
C’était une grande « maison » blanche, une espèce d’énorme château parmi plein d’autres.
« Toutes ces baraques de riches, ça me fait vomir. Beuark !
- Pour une fois, Romain, tu n’as pas tort... »
Romain monta les marches et arracha une feuille de la boîte aux lettres.
« Eh ! Y’a une paperasse ! Elle est pô là ! Y’a une autre adresse... »
Ils se dirigèrent donc vers le désert. Sous le ciel d’un bleu profond, des rochers calcaires parsemaient la plaine à perte de vue. Pas le moindre buisson, pas un seul arbre à l’horizon ; rien que la pierre dénudée, le soleil brûlant et les gémissements du vent.
La propriété se trouvait en bordure du désert. Elle constituait la limite entre celui-ci et une immense forêt. Le « château » était au milieu d’un grand parc verdoyant. Le bâtiment, construit en pierres blanches, se trouvait au bout d’une longue allée. A gauche s’élevait cette tour qui donnait un aspect majestueux à la maison. A droite, une grande terrasse ensoleillée. Au rez-de-chaussée, de nombreuses baies vitrées laissaient entrer la lumière.
Au premier étage, des portes-fenêtres donnaient sur des balcons de fer forgé peints en noir. Les nombreuses fenêtres du deuxième étage étaient encadrées de rideaux clairs et de bordures plus sombres. Devant la maison, au milieu de l’allée il y avait une fontaine. Des statues dans l’herbe bordaient le chemin. A gauche, une étendue de hauts arbres émeraude. A droite, un magnifique paysage. Non loin de la terrasse, l’eau cristalline d’une cascade non naturelle jaillissait et se jetait dans un petit bassin, aménagé pour la baignade, taillé dans la pierre. Derrière ce bassin, une grande étendue d’eau bleu-verte, un lac qui scintillait de mille feux.
Mickaël sonna. Au bout d’un court instant, la porte s’ouvrit. Ils regardèrent du mieux qu'ils purent. Personne !
« Tout est automatisé », marmonna Mickaël 
Un écran devant lui indiquait qu’ils devaient monter. C’est ce qu’il firent. Au premier étage, au fond d’un sombre couloir aux murs couverts de tapisseries anciennes mais bien entretenues, il y avait une porte entrouverte. Ils la poussèrent. Devant leurs yeux se trouvait une grande pièce inondée de lumière. Le sol était jonché de livres, la plupart sur l’électronique, l’informatique ou les mathématiques ; et des piles de papier couverts de notes, de dessins aux formes biscornues (des fractales) ou de chiffres. Les murs, recouverts de papier clair, étaient ornés de jolies frises exotiques. Des tableaux, surtout des portraits, étaient accrochés à ces murs. A gauche, une grande armoire de chêne, d’où dépassaient quelques papiers, était appuyée, près de la grande porte-fenêtre en face d’eux qui donnait sur un balcon. De là, on avait une vue splendide sur le lac et le parc. Mais le plus étonnant était à droite. Le mur était couvert de multiples petits écrans. Une vue d’ensemble du parc. Personne ne pourrait s’infiltrer sans être aussitôt repéré. Devant ces écrans, un bureau, avec des boutons, un puissant ordinateur et de gros dossiers. Devant ce bureau, un fauteuil à roulettes comme les secrétaires et, sur ce siège, une jeune personne qui leur tournait le dos. Le fauteuil pivota, mettant en mouvement une masse de cheveux blond platine, couleur naturelle de toute évidence.
« Oui ? Vous désirez ? »
Les amis ne purent qu’être frappés par la ressemblance entre cette jeune femme et Gartte Night.
« Kathleen Night, je suppose ? » demanda Mickaël.
« Évidemment. Vous aimez les questions stupides, on dirait. Que voulez-vous ?
- Je suis Mickaël Shuterland et...
- Je sais qui vous êtes. Qu’est-ce qui vous amène ?
- Eh bien, nous cherchons votre frère. Et des renseignements le concernant.
- Oh, c’est simple ! Si vous cherchez mon frère, vous le trouverez ! »  répondit Kathleen, ironique. « Mais, en ce qui le concerne, votre base de données sur roues ne contient-elle pas tout ce que l’on peut avoir besoin comme renseignements?
- Il faut croire que non. Mais vous connaissez ma voiture, Fantôméland ?
- Je connais un peu tout et tout le monde... (elle esquissa un sourire cynique qui passa inaperçu)
- La mégalomanie, c’est de famille. » ne put s’empêcher de glisser Romain.
« Pas à un stade aussi élevé que la vanité de Mr Shuterland, heureusement. Aïe ! Déjà cette heure ! Je n’ai plus que quelque vingt secondes à vous consacrer... Si vous voulez tout savoir sur Gartte, allez faire un tour au FLIC, je vais vous donner l’adresse. »
Elle dessina un petit plan puis dit :
« Je croyais que vous connaissiez bien April, la mécanicienne.
- April ? Non, je ne connais personne de ce nom. »
Puis les amis partirent, laissant Kathleen perplexe, celle-ci hésitant toujours avant de donner son diagnostic concernant Mickaël : amnésie, folie furieuse ou débilité légère...

 

CHAPITRE IV

Petit problème technique...

 

«  Bon, alors Romain, c’est par où ?
- Attends deux secondes, j’arrive pas à lire. Elle écrit comme un sagouin.
- Ca, c’est certain, répliqua Valérie, mais retourne apprendre à lire au CP, Romain, avant de critiquer. Passe-moi ce plan. Attend, Mickaël, c’est vrai que c’est fouillé...
- M’étonne pas. C’est pas la faute à Romain, c’est cette petite crétine de Kathleen...
- Bon, C’est tout droit.
- Hum, j’ai une toute petite question, peut-être stupide mais... qu’est-ce qui fait trembler le sol ?
- Attend, peut-être le petit nuage de poussière là-bas ?
- Romain, la poussière n’a jamais fait trembler le sol...
- Non, conclut Nelly, mais ce qui provoque cette poussière-là si ! »
Ils virent avec effroi une masse énorme de métal, un camion blindé qui arrivait vers eux à grande vitesse. Ils pensèrent aussitôt : « Gartte ! ».
« Fantôméland, qu’est-ce que tu fabriques ?!! Dégage de son passage !!!
- Je crains qu’il n’y ait une panne... Le système est en surchauffe. 
- Sautez tous ! »
Ils suivirent ce conseil. Romain réussit à s’écorcher les genoux et à trouver une nouvelle bonne occasion de se plaindre. Le camion n’épargna pas la voiture. Il fonça dessus, l’écrasant. Fantôméland prit feu et explosa dans un bruit monumental, des gerbes d’étincelles parvenant jusqu’aux amis. A ce moment, Valérie demanda :
« Mais où est Mélanie ? »
Romain répondit d’un ton grave :
« Je crains qu’étant endormie, elle ne soit restée dans la voiture. Le piège n’était pas là où on le croyait. Gartte avait même prévu le raisonnement de Mickaël...
- Oh, ma voiture, ma pauvre voiture ! Je suis perdu, je suis assassiné. On m’a enlevé le résultat de tant de travail, ma joie, mon ami. Mon pauvre Fantôméland ! »
Mickaël était désespéré.

*
* *


Alors que les amis se demandaient comment sortir de ce pétrin, un vrombissement leur répondit, et Kitt apparut, Kathleen au volant :

« Alors, petit problème technique ?
- Argh ! Je vais la tuer !!!
- Je ne vous le conseille pas, Master
* Shuterland. Mais si vous tenez à griller dans ce merveilleux désert quelques jours de plus...
- Hum, d’accord. D’abord, ce genre d’incident ne s’était jamais produit auparavant. Et vous, vous n’avez jamais de problème ? Surtout avec Gartte... »
Un silence lui répondit, satisfaisant pleinement Mickaël.

* Tout le monde n'est pas censé le savoir, donc je précise un peu... On dit "Master" en anglais pour un garçon assez jeune au lieu d'employer "Mister". De la part de Kathleen, il s'agit donc d'un commentaire plus qu'ironique...

 

 

CHAPITRE V

En rouge ou en noir ?

 

« V ous pouvez vous reposer chez moi, en attendant », proposa gentiment Kathleen.
« M’en fiche. Je veux MA VOITURE !!!
- Oh, pas la peine de crier ! Regardez autour de vous. Ceci est un atelier, où l’on peut fabriquer des Kitt en série. »
Elle sortit un dépliant et le mit sous le nez de Mickaël, demandant avec un petit ton narquois :
« Vous voulez laquelle ?
- Je veux une Pontiac Banshee, avec un disque dur de 500 Go. »
Kathleen resta bouche bée un instant, puis se ressaisit :
« Oh, moitié moins que moi. Hum, et la couleur ? En rouge, bleu ou noir ?
- Rouge serait bien. L’intérieur serait en daim. Et je veux un micro-ondes, la télé avec le satellite, un turbo, un « eject » droite et gauche... »
Kathleen avait beaucoup de mal à garder son calme :
« Les détails, on verra après !
- Mais ce ne sont pas des détails, c’est très important. J’insiste surtout sur la télé. »
Le regard vert et furibond de Kathleen le fit taire.
« Bon. Le satellite, on s’en fiche. LE détail, c’est ça. Par contre, les gadgets, il faut la liste puisque c’est l’ordinateur qui les commande. C’est le plus important. Le microprocesseur.
- Super ! », s’exclama Romain.  « Je dirais qu’il faut un stock de jeux vidéo et puis...
- Tous des cinglés, soupira Kathleen. Bon, Mickaël travaillera avec moi et April. Je l’ai appelée. J’ai aussi contacté Mr Yamato qui a travaillé sur Kitt. »
Le lendemain, la carrosserie de la Pontiac était prête. Mr Yamato arriva et, quelques jours plus tard, on fit les premiers essais. La voiture se révéla plus performante que la précédante. La vitesse était la même mais le système de « poursuite » revisité et adapté en plus permettait un freinage plus rapide (ndr : ce qui est très drôle, c'est que j'ai inventé complètement cette histoire de freinage revisité et de poursuite. Je n'ai vu que très récemment l'épisode "Le chevalier de métal" où l'on parle justement de ce système !). De plus, la conduite était plus maniable. Mickaël ajouta la dernière touche : la peinture brillante et rouge.
« Et voilà, dit-il, c’est Fantôméland 2.
- Encore un nom plouc...
- Mlle Night, vous auriez une suggestion intelligente, si ce qui vous sert de cerveau daigne bien faire autre chose que d’inventer des bêtises...
- Cette voiture n’est pas une bêtise.
- D’accord, mais c’est l’une des rares choses qui n’en est pas une...
- J’en doute. Je n’ai pas de suggestion. La voiture est forcément la Kitt Industries Four Thousand, c'est son nom de code.
- Hum, je raccourcirais ça en « Kift » sans rien expliquer...
- Comme vous voudrez... »

CHAPITRE VI

Révélations

 

L es amis étaient sur la route menant au FLIC, Kitt sur leurs talons pour « surveiller », quand ils virent au loin un nuage de poussière.
« Oh, voilà LE BOLIDE, attention Kift, une confrontation en vue » annonça Mickaël.
« Pas de problème. Un mégaturbo suffira. C’est un des nouveaux gadgets. »
Le camion fonçait. Gartte, à la grande surprise des amis, ne tenta pas d’attaquer. Il les ignora.
« Nous ne sommes pas sa cible, on dirait. Il nous croit sûrement morts, il faut dire. Et il n’a pas remarqué Kitt.
- Kitt est loin à droite, sous les arbres » dit Kift.  « La question est : qui chasse-t-il puisque ce n’est pas nous ?
- Demi-tour ! Nous retournons chez Kathleen.

*
* *


Gartte Night prit sa soeur par le col et la plaqua contre l’un des murs qui bordaient le parc. Il hurla :
« Où est Kitt ?!!
- Je... Parti. Pas ici. »
Elle toussa, à demi étranglée. Gartte reprit :
« Parti où ? En vacances ?
- Heu, non... Mais il ne dépend pas de moi, tu sais. Il fait ce qu’il veut. Peut-être qu’il est parti faire un tour avec Éric. Éric l’aime beaucoup, tu sais... »
Gartte se radoucit en entendant le prénom de son fils. Kathleen soupira, heureusement il était encore assez prévisible...
« Soit. Cela bouleverse un peu mes plans, cette nouvelle. Éric tient sûrement à ce que Kitt reste entier. J’ai donc besoin de toi.
- De moi ? Pour quoi faire ?
- Pour construire un système analogue à celui de Kitt.
- Et l’incorporer dans Goliath ? Jamais !!! Tu m’entends ? Je ne t’aiderai jamais à créer une machine de... guerre. Gartte, pourquoi es-tu comme cela ? On s’entendait bien, avant. Tu étais normal, il faut dire, si "normal" signifie quelque chose bien sûr...
- Je le suis toujours. Mais je DOIS détruire Michael Night, même si je dois écraser la planète entière pour cela.
- En parlant de plan démoniaque, qu’était-ce que ce faux journal télévisé à Dream City ?
- Une simple blague, pour les habitants comme on leur a annoncé peu après. Mais surtout un piège pour Fantimius et ses amis. Ce Mickaël qui enquête à sa place est exaspérant. Je ne pouvais rien faire avec eux dans mes pieds. Maintenant, le problème ne se pose plus » conclut-il en riant.
« Était-ce une raison pour les tuer? », demanda Kathleen, jouant le jeu,  « Pour tuer des innocents ?
- Des innocents ? Oh, Kathleen, sache que personne n’est totalement innocent. Pour acquérir un tel pouvoir, ce cher Shuterland ne peut pas être un ange. Beaucoup d’adultes le respectent.
- Et alors ? On me respecte aussi, moi ! A cause de mes écrits, comme lui. Je n'ai pas eu besoin de lécher les bottes des politiques... Il a sorti plusieurs livres dans des domaines très divers, qui ont bien marché. A part ça, c’est un garçon comme les autres.
- Cesse donc de croire aux beaux rêves de papa ! Personne n’est vraiment bon. Un seul homme ne peut pas tout changer !
- Si, toi... Si tu le voulais...
- Mais je le veux !
- Pas dans le même sens...
- L’autre m’indiffère. A quoi cela me servirait-il d’être bon alors que les autres seraient mauvais autour de moi ? Kathleen, le monde ne marche pas comme cela. Il n’y a plus que le pouvoir et la richesse qui comptent. Alors je serai riche et puissant, crois moi. Je serai le plus puissant même !
- Tu es fou ! Quel but insensé poursuis-tu ? Le pouvoir ! La destruction !
- Ma vengeance.
- Contre Michael ? Oublie ça, Gartte, on ne peut rien y faire.
- Oh si, s’il ne vit plus, il n’embêtera plus personne, crois moi.
- Qui ennuie-t-il ? Papa croyait en lui. Il disait que c’était lui qui pouvait tout changer.
- Tout changer !!! Oui ! Dans ma vie ! J’ai fait quelques erreurs, papa s’est débarrassé de moi ! Comme de toi, d’ailleurs !
- Gartte... » dit Kathleen d’une toute petite voix tremblante.
« C’est faux, peut-être ? Non, bien sûr. Il se fichait de ses enfants. Il nous a remplacé par Michael Long ! Il t’aimait un peu, console-toi. Il l’a dit souvent. Moi, il me détestait, tu as déjà pu le constater... Il ne s’est pas gêné de le répéter à Mile ! Michael Long est une pâle copie de moi ! Mon visage, presque ma voix, mon père ! Il m’a tout pris. Peut-être même ma soeur. Tu as l’air de l’idolâtrer...
- Non, une partie de moi le déteste. C’est vrai qu’il a cherché à te remplacer. Je suis raisonnable, c’est tout. Et je respecte les lois et les morales.
- Si tu étais raisonnable, tu te rendrais compte que j’ai raison.
- Tais-toi, s’il te plaît. Je ne sais plus où j’en suis. J’ai mal à la tête. Laisse-moi... »
Et elle s’effondra.
« La morale... Et elle ne dort pas de la nuit, au lieu de se coucher tôt... C’est trop facile, de l’abattre... »

Et il la saisit et l’emmena dans Goliath.

*
* *


« Bon, nous y voilà. A peine le temps de faire l’aller-retour et plus personne. Voilà Kitt, il est revenu. Mais pas de Kathleen. »constata Mickaël « Je dirais que Gartte est passé par là. Pas de traces de luttes mais sachant qu’elle était fatiguée, un petit coup sur la tête aura suffi. Pas d’indices, Kift ?
- Juste des traces de pneus. De gros pneus, sûrement ceux de Goliath. Rien qui puisse indiquer la direction prise. De toutes manières, c’est risqué.
- Oui, mais Kathleen n’a pas dévoilé notre secret. », dit Valérie. « Ou nous serions déjà en petites pièces détachées. Elle a du courage, on ne va pas la laisser aux mains de Gartte. Qui sait ce qu’il a pu inventer...
- Oui, nous devons y aller. Je suis d’accord. Nous parcourrons la région pour le trouver. Quelqu’un l’aura vu passer, au moins. Il ne passe pas inaperçu... »

CHAPITRE VII

Nouvel objectif

 

Gartte Night se pencha sur Kathleen et l’embrassa sur le front. Elle dormait encore, allongée sur un sofa de velours carmin, sa chevelure blonde comme une corolle autour de sa tête. Il prit son bras, tamponna avec de l’alcool et enfonça l’aiguille. Sa soeur se réveilla un quart d’heure plus tard. Gartte demanda :
« Tu vas bien ? Tant mieux. Pourrais-tu me dire la vérité maintenant ? Au sujet de Kitt.
- Hein ? Vérité ?.. Kitt... », répondit Kathleen, somnolante.
- Oui. Où était-il ? Avec Éric ?
- Non, répondit la jeune femme sous l’effet du sérum, Kitt accompagnait Mickaël. Éric aurait voulu jouer avec, il s’est mis à pleurer, mais...
- Mickaël ? Et où allait-il ?
- Au FLIC, pour dire quelque chose à Sevon. Pour prévenir l’autre Michael.
- L’autre Michael ?
- Oui, Michael Night, enfin, Long.
- Et l’autre ? Qui est-ce ? Mickaël Shuterland est toujours en vie ?
- Oui, ils ont tous sauté avant que ça n’explose, sauf la petite Mélanie. Tu as un meurtre sur la conscience, je te signale.
- Et leur voiture ? Elle a bien explosé, je n’ai pas eu la berlue ? Ils étaient dans Kitt ?
- Non, Kitt les surveillait. Ils étaient dans Kift.
- Kift ?
- La voiture que nous avons fabriqué.
- Un double de Kitt?
- Presque. Juste un peu moins puissante, notamment la mémoire. Mais c’est déjà un petit bijou.
- Et la défense ? Aussi solide que Kitt ?
- Solide, oui. Le système est plus facile à forcer, c’est tout.
- Plus facile à forcer ? Merci, ma très chère soeur. Tu viens de créer la perte du monde involontairement... Et en plus tu l’oublieras. Éric gardera Kitt. Par contre, Fantimius...


*
* *


« Personne pour nous renseigner. Par contre, des traces d’huile de moteur. Ca pourrait être Goliath ?
- Oui, Mickaël, dit Kift. Après analyse, j’en suis presque certain.
- Suivons cette piste, ce sera mieux que rien.
- Les gouttes sont très rapprochées, annonça Kift. Et je confirme, il s’agit bien de Goliath. Mais cela ne serait-il pas un vaste piège ?
- Oh, avec Gartte, on peut s’attendre à tout. Je le crois assez intelligent pour avoir prévu nos réactions s’il sait que nous ne sommes pas morts.
- Kathleen n’a peut-être rien dit.
- S’il l’a enlevée, il aura sûrement trouvé un bon moyen de la faire parler. Je viens d’y repenser, certains de ses savants travaillaient sur des sérums de vérité très efficaces, du fait que la victime oublierait totalement ce qu’il c’était passé pendant le temps d’action du sérum.
- Dans ce cas, un piège est fort probable.
- Exactement. »
Kift, qui roulait tranquillement, s’arrêta soudain.
« Qu’est-ce qu’il se passe ? Tu as peur ?
- Non, c’est une tout autre chose. La piste s’arrête pile devant ce rocher, là-devant.
- Mais c’est au pied d’une falaise !
- Oui. On dirait que la piste s’arrête pile au pied.
- Juste au pied du mur ? Mais c’est impossible, sauf si c’est une espèce de porte cachée... »
Il sauta hors de Kift, suivi par ses camarades. Ils s’approchèrent du mur.
« Il est relativement lisse, dit Valérie. Cela semble une roche assez dure, mais avec de bons outils de travail...
- Eh, regardez ! »
C’était Nelly, qui montrait du doigt une mince fissure dans la roche qui allait du bas jusqu’à une certaine hauteur.
« Il y a donc bien une entrée secrète au laboratoire de Gartte, et elle est ici, j’en mettrais ma main à couper ! Je croyais qu’on ne pouvait y accéder que par sa propriété. Les informations de Kitt étaient rigoureusement exactes. Reste à trouver le mécanisme d’entrée. »
Mickaël suivit la fissure de l’index. Au bout de quelques minutes, il poussa un petit cri de triomphe :
« Il y a un petit bouton, et une minuscule serrure. Les serrures, ça te connaît, mon petit Kift, n’est-ce pas ? »
Sitôt dit, sitôt fait. D’un simple coup de laser, l’ordinateur se débarrassa de la serrure gênante. Mickaël pressa sur le bouton. Le mécanisme se mit en marche et une porte de la hauteur de Goliath s’ouvrit lentement.
« Je... Je crois que nous l’avons effectivement trouvé, dit Romain, ébahi. Ce labo secret dont Kitt nous a parlé.
- Oui, renchérit Mickaël. Voilà le laboratoire 3. »

CHAPITRE VIII

Le laboratoire

 

Gartte Night observait un petit écran. Tout de noir vêtu, comme souvent, il était assit dans un grand fauteuil, dans la salle des commandes. C’était une pièce de taille moyenne, aux murs couverts d’écrans et de boutons. De là, on pouvait commander le système de sécurité de toute la propriété de Gartte et tout le labo. Il observait l’entrée extérieure de ce labo avec un petit sourire satisfait. Il se tourna vers sa soeur, attachée à côté de lui :
« Tu vois, ma très chère Kathleen, on ne peut me résister... Je veux la vérité, je l’ai. Je veux la mort de l’Ennemi, je l’aurai. Des ennemis, même... Si le F.L.I.C n’avait pas eu l’idée saugrenue d’appeler ce petit imbécile de justicier, on n’en serait pas là.
- Tu veux dire que tu aurais quelques meurtres de moins sur ta petite conscience, si celle-ci existe...
- Les meurtres ne me font plus peur. Ce qui m’ennuie, c’est surtout la perte de temps que j’ai avec ce justicier de pacotille ! Je devrais m’occuper de Michael Night ; au lieu de ça, je dois suivre un gamin à la trace, pour pouvoir l’éliminer tranquillement, sans que ma soeur ne vienne me mettre de bâtons dans les roues. Ce qui complique lourdement la tâche.
- Tu n’as qu’à libérer ta soeur... et oublier ta vengeance. Tu vois, ton travail serait terminé !
- Jamais ! Tu resteras ici et Night sera tué ! C’est son destin.
- Bien. Si tu te crois assez puissant pour décider du destin des autres... Il te faudra juste faire attention à un menu détail : en général, une personne peut se laisser manipuler mais tout un groupe beaucoup moins facilement. Je crois assez en la naïveté de Michael Night, mais j’ai confiance en Fantimius. Il n’abandonnera pas... et moi non plus.
- Ca n’est pas la peine de gaspiller ton énergie à essayer de me faire changer d’avis. Cette fois-ci, rien ne m’arrêtera. Fantimius et ses amis ont oublié beaucoup de choses, tu sais. La Nouvelle Arme est efficace. Même si leur ordinateur est bourré de renseignements sur moi, ce dont je doute, la voiture ayant subi un traitement spécial sans même accéder au circuit ; ils ont quand même perdu l’essentiel. Ils ne me « connaissent » plus suffisamment à présent pour prévoir mes réactions. Ils doivent revoir toute leur tactique. »
Avant que Kathleen n’aie eu le temps de répliquer, il annonça :
« Les voilà. Ils ont ouvert la grande porte. Ils sont à moi ! »


*
* *


Les amis hésitaient un peu devant l’ouverture béante. Kift, un peu en retrait derrière, prit la parole :
« Mickaël, j’insiste, et si c’était un piège ?
- Je ne sais pas si Gartte irait jusque là. Je m’attendais plutôt tout à l’heure à un énorme trou dans lequel on pouvait risquer de tomber, tu vois. Un gros piège. Je ne sais pas s’il irait jusqu’à nous faire entrer dans son laboratoire. Je pense qu’il est très mégalomane, mais que l’intelligence doit lui faire défaut. C’est l’impression que ça me fait en le voyant. Il est très fort : des gros muscles, un camion, et plus rien du tout derrière sa façade.
- J’ai l’impression inverse. J’ai aussi l’impression que tu serais vexé de t’être fait manipuler et cette solution te paraît improbable. Ne te fie pas à ce que te dicte ton amour-propre : tu n’es pas forcément arrivé ici que grâce à ton intelligence.
- Ne t’inquiète pas, Kift, je sais très bien ce que je fais.
- J’ai des raisons de m’inquiéter. Dès que tu prononces cette phrase, les catastrophes suivent. »
Romain , qui avait jusque là écouté en silence, remarqua :
« Si tu restes dehors, Gartte Night te va pas te dévorer tout cru. Tu peux t’échapper.
- Tu oublies que le contact sera rompu avec vous dès que vous entrerez. Les murs sont renforcés de béton à l’intérieur. Je ne saurais rien de ce qu’il se passe à l’intérieur. Je ne peux pas prévoir l’arrivée de Goliath, par exemple. Je ne pourrais pas lui échapper et vous venir en aide en cas de danger. S’il vous arrive quoi que ce soit,...
- Ne t’inquiète pas, je parie que Gartte ne sait même pas qu’on est ici. Venez, les autres ! »
Fantimius, Romain, Valérie et Nelly entrèrent, en file indienne malgré l’énorme ouverture. Sitôt entrés, la lourde porte se referma rapidement derrière eux et une voix se fit entendre à travers un haut-parleur :
« Bonjour, chers amis. Je vous souhaite la bienvenue à Fantôville. Un conseil, pour jouer les justiciers, mon cher Fantimius. La règle de base est simple : toujours écouter son ordinateur... »
Ils étaient pris au piège.


CHAPITRE IX

Les souterrains

 

Gartte poursuivit :
« Avancez, tant que vous voudrez. Cette fois, vous êtes entre mes mains. A vous d’imaginer votre sort final. Dévorés par des loups, pendus ou tout simplement chassés ! Oui, une chasse à l’homme, cela m’irait assez... Mais je bavarde, je bavarde, il est tard, je vois. Si vous voulez vous coucher de bonne heure pour être en forme... Je ne pourrais que vous le conseiller. N’essayez pas de vous échapper. La plupart des installations sont entourées d’une charmante barrière de fils électriques et de barbelés. Faites de beaux rêves... »
L’homme coupa le micro et se tourna à nouveau vers Kathleen :
« Où en étions-nous, bébé ?
- J’essayais une nouvelle fois de te mettre un peu de plomb dans la cervelle. Et arrête de m’appeler « bébé ». Cela m’agace. Enfin, Gartte, écoute-moi ! Ce que tu fais n’a aucun sens ! Et après avoir assouvi ta soi-disant vengeance, quels sont tes projets ?
- Triste époque, les bébés se rebellent ! Mes projets ? Je ne sais pas encore. D’abord, déménager, loin, me construire une vie tranquille ailleurs, sans doute. Mais cela ne m’est pas possible si Long est en vie !
- Tu es fou.
- Ca n’est pas la première fois que tu me le dis.
- Je sais. Mais c’est la seule fois sans doute où j’aurais éprouvé autant de haine envers toi en le disant.
- Parfait. Poursuis ce chemin. Dans quelques années, tu seras comme moi. Alors je pourrai te faire entendre raison.
- Ce n’est pas ça que je voulais dire. Je ne serais jamais comme toi. Je ne comprends toujours pas comment j’arrive encore à te supporter. Je ferais mieux de m’éloigner. J’aurais du te laisser mourir, la dernière fois.
- Bravo ! Tu progresses. Rajoutes juste une dose d’agressivité et ce sera parfait...
- Tu exagères ! Je te déteste ! »
Elle glissa sur le sol, ecnore un peu faible.
« Gartte, tu me fais de la peine, tu sais. Je ne sais pas si tu sais encore ce que cela veut dire, mais tu me fais beaucoup de peine. Tu fiches ta vie en l’air. Tu détruit la mienne par la même occasion et tu as détruit celle d’une pauvre innocente, je tiens à te le rappeler.
- Je tiens à mettre certaines choses au point, Kathleen. Tu m’as sauvé car tu l’as voulu. Tu es restée car tu l’as voulu. C’est toi qui gâches ta propre vie !
- Pour te sauver. Je croyais pouvoir encore te raisonner. J’avoue m’être vraiment trompée.
- Me sauver, me raisonner ! Tu es la copie conforme de papa, on dirait ! Tu n’as que ces expressions en bouche ! C’est toi qu’il fallait sauver ! Tu aurais du t’éloigner, mais non ! Madame est obstinée ! Madame veut raisonner son frère ! Madame ne s’est pas rendu compte que je ne l’écouterais pas ! Je fais ma vie, Kathleen, et tu fais la tienne ! Tu ne peux pas me commander ! Je ne changerais jamais d’avis ! Et arrête de pleurer, ça m’énerve ! »
Kathleen continuait à sangloter, la tête entre ses genoux. Elle se mit à crier, elle aussi.
« Tu ne seras jamais raisonnable, ma parole ! Tu as raison, j’ai été bien bête ! J’aurais du foutre le camp en Floride, ou au Texas ! Je suis bien bête !
- Tu n’es pas bête, seulement tu es butée... Écoute, je te donne un conseil. A l’avenir, tu ne t’occupes plus de moi, d’accord ? Dès que tout ceci sera fini, je pars très loin, et tu m’oublies. Tu fais ta vie, tu te trouves un gentil mari, tu as de gentils enfants et tu oublies mon existence.
- Tu as l’air bien sûr de toi ! Pourquoi cette fois tu réussirais ?
- Car ils vont se perdre dans mes magnifiques souterrains. Ils n’en ressortiront sûrement jamais, et pas avant que j’en aie terminé avec Long, en tout cas. Et, un détail. La petite Mélanie n’est pas morte. Avec le choc, elle a atterri dans un buisson. Mes hommes l’ont trouvé. Elle a les deux jambes cassées mais elle va à peu près bien. Simplement, elle ne retrouvera pas ses amis à la rentrée. Après lui avoir appliqué un traitement de choc grâce à la Nouvelle Arme, on lui a refait le visage très rapidement. Elle sera bientôt quelque part en Europe, si tout se passe comme prévu, sous une autre identité, bien sûr. Tu vois, je ne suis pas totalement un monstre. A priori, j’épargnerai aussi nos amis les Grands Justiciers... Mais si je ne leur fais pas suffisamment peur, ils trouveront encore moyen de me mettre des bâtons dans les roues.
- Mélanie en Europe et tu veux épargner les autres... Si tu veux t’en sortir, pourquoi me racontes-tu tout cela ?
- Tu l’oublieras en temps voulu. J’en ai assez de te voir pleurnicher. De toutes façons, tu es coincée ici, sans ton ordinateur portable, ni autre gadget de ce style. Cette fois-ci, j’ajouterai même un gardien. Ou plutôt, une gardienne.
- Adriana ?
- Exactement. Vous pourrez faire connaissance...
- Et Éric ? le petit bout ? Où est-il ?
- Ici, c’est ce que j’allais ajouter. Tu pourras t’amuser avec. Je crois que le pauvre s’ennuie un peu avec elle. Bon, revenons à nos moutons ! Où sont ces gamins ? Très bien, ils approchent de l’escalier menant aux souterrains... »

CHAPITRE X

Le labyrinthe



Où allons nous ? demanda Valérie.
- A vrai dire, avoua Fantimius, je n’en sais rien. Nous avançons. J’avoue que je ne croyais pas que ce Gartte nous accueille comme cela. Je croyais qu’il ne nous repérerait pas. Kift avait raison... Comme d’habitude...
- Je crois que nous tournons en rond, remarqua Nelly. J’ai déjà vu cette petite cheminée tout à l’heure.
- C’est bien possible. J’ai bien l’impression que nous sommes dans un espèce de labyrinthe.
- L’essentiel est de ne pas rencontrer le Minotaure...
- Oh, le pire monstre que l’on puisse rencontrer est Goliath, à mon avis, mais il ne passerait pas ici. Ces galeries sont beaucoup trop étroites.
- Si l’on est dans un souterrain, je suggère qu’on prenne une décision quant à la façon dont on va s’en sortir. Ou bien nous retournons sur nos pas ou bien nous tournons toujours à droite, par exemple. Il doit bien y avoir une sortie quelque part !
- Tourner toujours dans une direction donnée ? Oui, ce n’est pas bête.
- Espérons que nous ne resterons pas là éternellement, dit Romain, c’est bientôt l’heure du dîner.
- Elle est dépassée depuis longtemps, Rominou.
- Je parlais de la pendule de mon estomac... En gros : j’ai très faim !
- Eh bien, tu ne vas pas être déçu, répondit Valérie, Gartte avait prévu cela aussi ! Je viens de trébucher sur un panier rempli de boîtes de conserves avec un petit mot ironique. Le mot, je m’en fiche personnellement, par contre le reste, on peut y prêter un peu plus d’attention !
- Oui, on dirait que ça amuse tellement Gartte de nous voir tourner en rond qu’il ne veut même pas notre mort. Enfin, pas immédiate, en tout cas ! »


*
* *


Kathleen entra dans un petit salon, transformé en salle de jeux. Le fils de Gartte était là, s’amusant avec un jeu de construction.
« Bonzour Maman ! regarde la belle maison que z’ai fait !
- Bonjour, Éric. Appelle-moi Tata, s’il te plaît.
- Non, non... Ze préfère dire Maman. Tu sais, au fait, la madame qui s’occupait de moi quand tu étais malade ?
- Quand j’étais malade ?
- Ben oui, c’est papa qui m’a dit ça, que tu étais pas fort bien et qu’il fallait que je sois très sage avec la baby-sitter. Elle est méchante. Elle sait même pas jouer à cache-cache avec moi ! Elle veut pas zouer non plus à la balle, ni aux pirates, ni m’aider à faire mes coloriages, ni faire de la peinture, ni...
- Alors qu’a-t-elle fait avec toi ?
- Rien du tout. Elle m’a dit de jouer, de ne pas faire de bruit et d’être très sage. Elle n’a pas voulu que je continue à jouer à Zorro, le grand justicier masqué et nocturne, parce que ça faisait trop de bruit, le cataclop du cheval. Elle avait mal à la tête, elle a dit. En plus, elle ne faisait rien que de fumer ! Alors j’avais mal à la gorge. J’ai demandé si je pouvais aller jouer dehors mais il pleuvait, alors elle a dit que non. Pourtant, je me serais bien amusé, moi, dans les flaques ! Zut, la revoilà ! »
Adriana Margaux venait d’entrer, sa cigarette à la main.
« Bonjour Éric, dit-elle d’un ton doucereux, bonjour, ma très chère Kathleen. J’ai beaucoup entendu parler de vous.
- Auriez-vous l’obligeance d’étendre votre cigarette ? Cela gêne le petit.
- Il peut le dire tout seul, trancha la femme, glaciale.
- C’est vrai que ça m’embête, dit Éric. 
- Tu t’habitueras. »
Elle s’assit dans le fauteuil le plus proche. C’était une femme maigre et pas véritablement jolie. Elle était rousse, avec des yeux bleus et froids cerclés de noir. Elle affichait un air pleinement satisfait et regardait Kathleen avec un petit sourire ironique.
« Eh bien, pensa celle-ci, je ne sais pas comment je vais pouvoir la supporter... »


*
* *


Fantimius et ses amis s’étaient endormis, à même le sol, leurs vestes comme oreillers improvisés, après avoir mangé. Ils se réveillèrent soudain, entendant un grondement sourd.
« On dirait que c’est juste au-dessus, dit Romain.
- C’est juste au-dessus, confirma Nelly. C’est probablement Gartte qui s’en va avec Goliath.
- Et nous ? Il nous laisse seuls dans ce souterrain ?
- Cela m’étonnerait beaucoup, dit Mickaël. A mon avis, il y a des gardes au-dehors. Cela ne change rien à notre situation.
- Si. L’élément le plus dangereux dans l’histoire est...?
- Goliath, bien sûr. Et Gartte.
- Et où sont-ils ?
- Partis. On ne sait pas où. Où veux-tu en venir ?
- J’y viens. S’ils sont partis, en théorie on devrait avoir le champ libre, non ? On peut tenter ce qu’on veut ?
- Exact. Mais je ne trouve pas de solution-miracle pour sortir d’ici...
- J’ai une idée. Nous ne sommes pas loin de chez Gartte, à mon avis. »
Elle se leva, fit quelques pas et se trouva bientôt juste en dessous de l’espèce de cheminée qu’ils avaient aperçu la veille. Elle leva les yeux et poussa un cri de joie.
« Qu’est-ce qu’il se passe ? Tu as trouvé la sortie ?
- Exactement ! C’est un méga conduit d’aération ! Si on le suit, à mon avis, on peut sortir d’ici. A nous la liberté ! »

CHAPITRE XI

Karaté Woman !

 

Kathleen, dans le salon, commençait à perdre patience. Cette Adriana, surnommée affectueusement Adrianne par Gartte, clin d’oeil à une mannequin célèbre, Adrianne Carbeu. Pourtant, elle n’avait pas vraiment une tête de mannequin, pensait Kathleen. Quoique, les mannequins... Adriana somnolait toujours à moitié dans son fauteuil de cuir blanc, sa quatre-vingt-douzième cigarette à la main. Seulement, elle surveillait tout de même Kathleen avec des yeux perçants tel un lynx, bien que mi-clos. Le petit Éric avait finalement trouvé un jeu non bruyant qui lui convenait : il faisait des petits avions en papier. Déjà, le sol était jonché d’essais plus ou moins réussis... Kathleen regardait par la fenêtre. Elle cherchait un moyen de sortir. Il devait bien exister un moyen ! Et puis, devant elle, derrière la fenêtre, le grand parc verdoyant la narguait. Il faisait beau. Elle aurait bien fait une balade en famille, même, comme à l’époque où Gartte n’était pas cinglé... Il avait changé très vite. Influence de sa mère, sans doute, et il abhorrait les règles strictes depuis tout petit. Au lycée, c’était un rebelle, et maintenant... Ah ! elle était bien loin - et pourtant pas si loin que ça... - l’époque où Gartte était un grand frère adorable et lui apprenait à jouer au tennis. Il était très gentil avec elle, il lui faisait des balles faciles, lui expliquait comment bien tenir sa raquette. Bien sûr, il ne la voyait que très peu, aux vacances surtout, mais il était toujours sympathique. Kathleen l’admirait beaucoup, à l’époque. C’était un modèle pour elle. Et puis, elle ne l’avait plus vu pendant plus d’un an. Et il était revenu complètement transformé...
Kathleen poussa un petit soupir et rangea la photo qu’elle avait sortie de son portefeuille. Elle se retourna et vit qu’Adriana s’occupait d’Éric : le petit garçon avait commencé à lancer ses créations un peu partout et surtout sur Adriana. Elle le tenait fermement, mais le petit bout se débattait et lançait des coups de pied. Kathleen allait intervenir pour libérer Éric, quand elle eut une inspiration soudaine. Elle s’approcha tout doucement et, comme Adriana se retournait une arme à la main, elle lança son pied en avant. L’arme se dégagea de la main de la rousse et tomba à terre. Les deux jeunes femmes bondirent pour l’attraper, et finirent par se battre sur le sol. Des coups de poings fusaient. Elle s’agrippaient les cheveux, se secouaient, se griffaient. Finalement, Kathleen s’en sortit grâce à une prise de karaté. Elle attacha son ennemie à une chaise, et sortit, laissant Éric là, puisque personne ne lui ferait de mal et que le fait de l’emmener la retarderait. Elle sortit de la maison et s’arrêta derrière le garage, lequel était grand ouvert.
« Bien sûr, il n’a pas attendu... Et je ne sais même pas où se trouve l’entrée de Fantôville...


*
* *


« Eh bien, dit Mickaël, je crois que la liberté n’est pas pour tout de suite... »
Ils avaient escaladé l’intérieur de la « cheminée » et poursuivaient leur chemin dans le très long conduit d’aération, à quatre pattes...
« Oh ! De la lumière ! Miracle, Nelly, tu avais raison... »
Ils débouchèrent dans une grande pièce, au sol terreux recouvert de sable fin et ocre.
« Mais où sommes nous ? demanda Valérie.
- Je ne sais pas mais le labyrinthe se poursuit. Mais là, il s’agit d’un véritable labyrinthe, à en voir les alentours.
- Oui, et on ne peut même plus faire demi-tour. La cheminée est maintenant bouchée par une dalle de pierre mobile. Elle vient de bouger...
- Reste à espérer que l’on est en sécurité ici et qu’on nous retrouvera...
- Roaarrr !!! »
Un cri énorme venait de se faire entendre, et il n’avait rien d’humain. On ne pouvait en définir la provenance. Les amis sursautèrent.
« Qu’est-ce... Qu’est-ce que c’était ? interrogea Romain.
- Si nous étions dans un conte, je dirais le célèbre Minotaure... »
Les cris se rapprochaient de la pièce où ils étaient. Ils étaient de nouveau pris au piège...

CHAPITRE XII

Le minotaure

 

Kathleen, à force de chercher, avait fini par attirer l’attention de gardes, et elle se trouvait à présent dans un autre garage, plus petit que celui de Goliath. Elle s’était cachée derrière des caisses, sous des bâches. Le garde qui la poursuivait entra dans ce garage, et dit doucement :
« Alors, tu es là, ma jolie ? »
Il n’entendit évidemment pas de réponse... Il souleva quelques bâches, mais le garage étant grand, ne découvrit pas Kathleen et repartit. La jeune femme poussa un soupir de soulagement. Elle allait sortir de sous sa bâche quand elle vit une lumière derrière des caisses. Elle rampa jusqu’à la lumière. Celle-ci provenait de derrière un mur. Elle chercha une ouverture, mais n’en trouva pas. Elle sentit soudain quelque chose frôler sa cheville, comme une souris. Elle faillit hurler et perdit l’équilibre. Elle tomba sur des caisses qui glissèrent en arrière, laissant place à une manette que Kathleen actionna. Le sol se déroba sous ses pieds et elle glissa le long d’un toboggan géant. La réception ne fut pas trop douloureuse, s’effectuant sur du sable, mais la vision d’horreur qu’eut Kathleen suffit à lui faire regretter ce qu’elle venait de faire : devant elle se tenait un tigre géant, qui se mit à grogner. La pièce n’était pas grande et il n’y avait rien pour se défendre. Le tigre ne bougeait pas mais observait Kathleen, laquelle n’osait faire un geste pour s’échapper. Il y avait bien une petite porte, mais elle était fermée et le tigre se trouvait juste devant. Le fauve était impressionnant. Il avait le pelage caractéristique de son espèce, d’un beau orange à rayures, avec quelques touffes blanches par endroit, mais il était bien plus grand qu’un tigre normal. Il avait un gros collier de cuir, avec son nom : Minotaure. Gartte avait une certaine passion pour les tigres et aussi pour les noms symbolisant la puissance, notamment dans la Mythologie. Inutile de demander qui avait amené le tigre ici. La bête ouvrit en grand sa gueule devant Kathleen, question de faire voir qui était le maître en montrant ses grandes dents (ce qui était fort convaincant), puis avança en tournant en rond, puis s’allongea, juste devant Kathleen. Celle-ci se décala un peu, suivie des yeux par le tigre qui se remit aussitôt sur ses pattes. Elle réfléchissait. Ce tigre devait être dressé, sinon il lui aurait déjà sauté dessus depuis longtemps. Elle avait un peu l’habitude des fauves et autres grosses bêtes (les lions, les tigres, les chacals, Gartte... * ndr : référence à Jurassic Park II *) et se dit que le tigre lui obéirait si elle trouvait le moyen de le calmer, d’abord. Une bête s’étant trouvé entre les mains de Gartte devait sûrement être réduit à l’état de douce peluche quand on le calmait un peu...
« Minou, minou... »
Elle agitait sa veste orange devant elle. Le tigre approcha et voulut bondir sur elle. Elle se décala et enleva la veste en criant « Olé ! », alors que la tête du tigre touchait le mur d’une façon peu douce. Il se releva, un peu déboussolé.
« Alors, mon petit, tu es comme les taureaux ? On tend un petit drapeau rouge, tu fonces dessus ? Tu as l’air mal en point, cela ne va pas être très difficile de te dresser... »


*
* *


Fantimius et ses amis attendaient anxieusement, serrés les uns contre les autres, craintifs de la bête qui pouvait pousser un tel cri. On vit apparaître une bête énorme, la gueule béante aux crocs luisants. Les justiciers poussèrent un grand cri. La bête s’avança, sagement tenue en laisse par sa maîtresse improvisée.
« Alors, fit Kathleen, il ne vous plaît pas mon Minou ? »
Elle narra rapidement aux amis son aventure, puis ils sortirent du labyrinthe par un escalier à côté du toboggan par lequel Kathleen était descendue, toujours accompagnés du tigre. Ils sortirent du garage. Là, Kathleen lâcha le fauve, pour éloigner les gardes, ce qui fut fort efficace. Ils sortirent par la grande porte de la propriété et tombèrent nez à nez avec des gendarmes. Plusieurs d’entre eux entrèrent. Le chef resta là pour expliquer quelques détails aux justiciers.


*
* *


Les amis rejoignirent la Fondation, sans Kathleen, qui préférait rentrer se reposer chez elle, et expliquèrent les détails de leur aventure à Sevon et April. Ils avaient maintenant bien retrouvé la mémoire.
« Ainsi donc, demanda Sevon, Gartte court toujours ?
- Oui. Quand les gendarmes sont entrés dans la propriété, il n’y avait plus personne, même pas Adriana. Il semblerait que Gartte et elle aient pris un avion pour la France. Pour Gartte, c’est sûr, en tout cas.
- En tout cas, il ne vous menace plus, c’est l’essentiel. Portons un toast aux justiciers ! »

EPILOGUE

 

M. Ricard demanda :
« Ainsi donc, Mickaël, tu voudrais me faire croire que vous êtes tous tombés malade en même temps, tous les quatre ?
- Ben oui, M’sieur, nous avons eu une grosse allergie.
- Une allergie ? A l’école, sans doute ?
- Oh non ! Seulement à la nouvelle aide-éducatrice... »
M. Ricard éclata de rire.
« C’est bien la première fois qu’on me la sort, celle-là. Ne vous inquiétez pas, elle est partie. Elle a déclaré que cette école était très jolie, mais qu’il y avait quelques inconvénients par rapport au collège d’à côté... Bon, va à ta place, inconvénient... Je vais peut-être commencer mon cours, il reste dix minutes... »
Mais il préféra faire un discours sur l’importance de l’éducation, de l’orthographe, de chaque matière, puis continua sur un baratin sur la citoyenneté. Enfin, ça sonna. Il n’avait pas fait une seule minute de cours.
Les élèves sortirent en hurlant, comme d’habitude. Mickaël ne se pressa pas et attendit ses amis. Ils passèrent la grille d’entrée en discutant.
« Et pour la prochaine fois, que vas-tu inventer comme excuse ? demanda Nelly qui riait encore des recommandations du prof sur le fait de se soigner, pour éviter d’autres allergies.
- Nous nous ferons sûrement capturer par de méchants Vénusiens cherchant des cobayes pour leurs expériences ! »
Ils montèrent dans Kift en riant. La voiture démarra. Ils ne virent pas l’étrange limousine grise qui les suivait depuis leur retour...

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© Onyssius, 2003, in Le Monde d'Ondinaphaë.

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