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Section Le Caméléon (The Pretender)

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Pouvoir (partie unique)

Auteur : la même dingue que celle qui a fait ce site, cad Sydnette (e-mail) la Psy-Caméléonne.

Fan-fiction terminé le : commencé et terminé le samedi 14 août après un grave choc psychologique LOLL (Taniap', c ta faute LOLL, à Madonna aussi d'ailleurs).

Où le situer : Il se situe après IOTH.

Genre : Alternative, Romance, Drame, Fantastique, Songfic

Averstissement : Déconseillé aux moins de 15 ans.

Notes :

Ce fan-fiction reste une exclusivité de ce site. Comme tous les textes de ces pages Internet (protégés par diverses lois de la propriété intellectuelle, voir début du site), il est bien sûr expressément interdit de le copier, même si vous précisez le nom de l'auteur (je sais que certains sites intéressants regroupent des fan-fictions - j'ai l'intention de faire la même chose - , je ne suis pas intéressée, ne voulant pas que ces récits soient dispersés sur le Net). Le plus simple est de mettre un lien de votre page vers la mienne (pour cela, il n'y a aucun problème. Mais comme je pratique l'échange de liens quasi-systématique, prévenez-moi, je placerai votre adresse dans mes sites partenaires sur la page "Liens").

Bien sûr, comme pour toutes les fics de ce site, les personnages ne m'appartiennent pas (sauf exceptions). Je ne touche pas d'argent pour cela (ben non ! Etonnant, non ? lollll), c'est juste par amour (incroyable) de la série !!

Note 2 : J'ai écrit ce fanfic d'une traite, sans trop réfléchir, après que l'idée me soit venue soudainement en ayant lu un certain texte, et entendu une chanson affolante, très très touchante... :-/ Elle a donc été écrite alors que l'auteur (moi) était dans un état trèèèès spécial, propre à la plus profonde dépression, à la Création. Elle est indisociable de la chanson qui l'a inspirée. A lire avec soit "The Power of goodbye" de Madonna dans les oreilles, soit "Parker's Loss" (de Velton Ray Bunch - musique pour le Caméléon - ). Ce sont les deux chansons que j'ai écoutées en écrivant, et ce n'est bien sûr pas un hasard. Je vous préviens, chaque mot a une signification, déjà d'habitude, mais ici encore plus. Il y a même des procédés utilisés habituellement dans d'autres types de textes... Veuillez lire ceci avec la considération que vous y mettriez à la sortie d'un enterrement, je veux dire que cette fic n'est pas à lire "à la légère" ; j'aimerais qu'il n'en soit pas ainsi, j'y ai mis toute la souffrance de mon coeur à l'instant où j'écrivais, et en vue des événements récents qui ont bouleversé ma vie, même si je l'ignore souvent, après tout on peut dire que Mlle Parker y est très liée, en quelque sorte. Alors merci de votre respect.

Dédicace à Chloé, à Hélène, qui se reconnaîtront. Aux Créateurs de la série. Avec toute mon affection. Et à ceux qui seront un jour touchés en lisant une fic ou en écoutant une certaine chanson qui changera qqch au fond d'eux. A tous ceux qui souffrent. Que la Lumière les touche bientôt.

 

La porte se ferma doucement, trop doucement. La jeune femme, toute de noir vêtue, avançait à petits pas, juchée sur des talons qui ne claquaient même pas. Elle semblait glisser, pâle être malheureux. Personne ne semblait avoir remarqué son entrée discrète. Un être fantômatique. Ses traits étaient tirés, ses cheveux ne semblaient pas subi de brushing, ils flottaient, fort longs, livrés à eux-même. La ressemblance avec un fantôme illustre aurait pu paraître encore plus saisissante que d'habitude pour quelqu'un qui aurait connu la mère de cette femme au même âge. Le temps ne semblait plus avoir d'emprise sur elle depuis quelques années. Mais un voile de tourments s'était de toute apparence emparé d'elle, et si elle ne se plaignait plus, n'ouvrait presque plus la bouche, son corps, lui, exprimait toute la souffrance qui l'animait. Les deux opales qui lui servaient d'iris semblaient avoir perdu de leur éclat, et leur couleur semblait s'estomper, rester si pâle, comme deux perles de douleur. Elle ne bougeait presque pas, et cette immobilité s'accompagnait depuis quelques semaines d'un quasi-silence, et d'un quasi-manque d'activité.

Elle s'avança. Un peu. Et observa. Un homme avec une chemise bariolée jaune et verte s'appliquait devant un panneau d'affichage, non loin de son ordinateur. Il punaisait une petite photo. Un portrait. Un souffle :

"Qu'elle est jolie..."

Broots sursauta. Il se retourna, elle était juste derrière lui. Mlle Parker. Ca faisait un mois qu'il ne l'avait pas vue. La jeune femme observait toujours le portrait de Debbie Broots.

"Elle a grandi. C'est une jeune femme maintenant"

Le ton était monocorde, la voix avait un tintement un peu métallique comme si celle qu'on appelait la "Dragon Lady" n'avait pas usé d'elle pendant un temps indéterminé, mais trop long. Elle reflétait la fragilité qui semblait maîtresse de la frêle jeune femme, jadis plus solide et dure que le roc.

"Prenez bien soin d'elle, Broots, c'est important les enfants, ils sont toute notre vie, quand on a la chance d'en avoir, mais... (elle fit une légère pause) c'est en fait la plus belle chose qu'on puisse faire de sa vie. Ne l'oubliez jamais".

Broots hocha la tête gravement. Mlle Parker n'allait pas bien, il le sentait. Mais il avait beau chercher il ne trouvait pas le moyen de la réconforter. Les mots ne venaient pas. Sa cervelle traîtresse ne lui envoyait aucune idée.

"Ce n'est rien, Broots", dit Mlle Parker dans un souffle encore, comme si elle avait pu saisir ses pensées.

La porte s'ouvrit, et un homme d'une soixantaine d'années entra, un air préoccupé sur le visage.

"Mlle Parker..."

Celle-ci se retourna et resta le souffle coupé devant la mine qu'affichait le psychologue qui avait été son grand collègue, son ami, presque un père pour elle qui en avait toujours été privée.

"Sydney"

Ils restèrent à s'observer, elle se demandant comment il avait pu prendre dix ans en un, et lui en s'imaginant quelles chagrins la ravageaient ainsi. Elle s'approcha, s'approcha. Elle fit un mouvement en avant, prête à s'approcher plus, mais n'y parvint pas. Il essaya aussi, mais rencontra une même barrière, comme si un fossé d'une profondeur indicible venait de se creuser entre eux. La douleur ne parvenait même pas à les rapprocher.

"Qu'est-ce qu'ils vous ont confié comme mission, Sydney ?
- Je suis au niveau souterrain 15.
- Les archives ?
- Oui, et pas les plus intéressantes. Vous voyez quoi ? Les vieux rapports de missions, ce genre de choses qu'on ne confierait même pas à un débutant"

Il semblait s'être animé le temps de parler mais le teint blafard, morbide, qui avait repris ses droits ensuite sur le visage du médecin prouvait bien que ce n'était encore que dissimulation, une autre tentative désespérée pour "paraître". Mais elle n'était pas dupe, elle n'était plus dupe. En un an, elle avait acquis tant de connaissances sur les tréfonds de l'âme humaine à force d'observer le fond du fond de la sienne... Et là elle avait la Mort devant elle. Sydney semblait déjà cadavérique, et elle se dit soudain qu'il devait penser la même chose d'elle. Mais peu importe. Elle n'avait plus la force de se cacher, de hisser un rempart, de bâtir encore et encore le mur de glace derrière lequel elle s'était tant réfugiée.

"Mais rien d'intéressant qui pourrait nous conduire à... ?"

Elle ne put seulement terminer sa phrase. Broots restait silencieux, mais observait ce visage sur lequel une goutte d'eau salée se mettait à rouler. A quoi bon la retenir ? Broots détourna les yeux, conscient de violer l'intimité qu'elle avait toujours désiré protéger de tout son être par le passé. Elle ne lui aurait pas permis tout cela, et il le savait très bien, donc il continuerait de respecter son choix même si elle n'avait plus la force de le faire appliquer. Sydney regarda sa jeune collègue, dont les grands yeux qui dévoraient son visage livide étaient quelque part au lointain, et dit doucement :

"Non, rien. Ils ne me laisseraient pas faire ça.
- Pourtant ils ne l'ont pas attrapé, eux !"

Elle avait lancé ça dans un cri de desespoir.

"Non, ils ne l'ont pas eu, ils n'ont pas su attraper Jarod"

Il s'interrompit. Il n'avait pas prononcé ce nom depuis des mois et dans sa tête il prenait maintenant conscience de chaque lettre de ce mot, interdit de manière tacite depuis quelque temps. Mlle Parker répéta :

"Ils n'ont pas su, et maintenant ils n'ont même plus rien. Nous au moins nous avions..."

Elle s'arrêta. Ils avaient des indices, ils avaient des nouvelles de lui. Alors que maintenant, un silence digne de la mise en terre d'un cercueil était la seule réponse aux recherches que de toute façon la brunette n'était plus autorisée à effectuer.

"Vous n'avez pas à culpabiliser, Mlle Parker. Vous n'y pouvez rien du tout. Ce sont Eux.
- Justement !! (elle haussa le ton) Ce sont encore eux !! Le Centre !! Vous ne voyez donc pas, Sydney ? Ils ont réussi sur toute la ligne à nous détruire. Et tout cela pour quoi ? Rien du tout !!! Ils n'ont même pas réussi à mettre la main sur le Caméléon, ces grands messieurs qui critiquaient nos méthodes il n'y a pas si longtemps...
- J'ai l'impression que cela fait une éternité.
- Moi aussi, Sydney. Je ne me suis jamais sentie si seule depuis..."

... la mort de sa mère. Leur regard se croisèrent. Elle détourna le sien, il lui restait un minimum de pudeur, vestige d'un passé qui lui semblait vraiment lointain.

"Bon, je crois que je vais vous laisser travailler, je retourne à mes fichiers moi aussi. Ce qui me fait bien rire, c'est qu'ils ne peuvent même pas me recoller chez les Nettoyeurs, il n'y a même rien à "nettoyer". Ils s'excitent tous sur des papiers... Au moins pendant ce temps personne ne meurt à cause du Centre remarquez..."

Elle quitta la pièce en silence, Broots et Sydney suivant des yeux cette mince silhouette.

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Mlle Parker ouvrit le deuxième tiroir de son bureau pour en extraire un formulaire, et commença à le remplir avec attention, comparant deux feuilles de rapport quasiment identiques.

A travers la porte translucide on put apercevoir une silhouette masculine, mais la brune femme ne la remarqua pas, toute concentrée qu'elle était, les yeux baissés, les pensées à mille lieux au-dessus de l'atmosphère.

La porte s'ouvrit, et un homme avança, les bras chargés de dossiers qu'il déposa avec un sourire mesquin sur le bureau devant Mlle Parker. Elle leva vaguement les yeux, contempla la pile de dossier avec un regard vide, et avec le même regard, levant un peu plus les yeux, examina son visiteur.

"Merci", dit-elle sans en penser un mot.

Telle était la procédure. Elle était tout juste reléguée à un poste de sous-secrétaire, et elle avait à montrer le plus grand respect envers ses supérieurs, même quand ceux-ci étaient de sa famille. Tel était le nouveau monde qu'Ils avaient construit. Sans Jarod. Elle baissa la tête pour poursuivre son travail. L'homme resta là, à l'observer, le visage devenu soucieux, les sourcils froncés.

"Tu maigris...
- Depuis quand te préoccupes-tu de ma santé ?
- Ne t'avais-je pas dit de me vouvoyer ?
- 'Faut p'têtre pas rêver.
- Je suis ton supérieur hiérarchique.
- Tu es mon frère. Tu pourras toujours me punir, m'accabler de travail, me trouver l'emploi le plus dégradant que tu pourras, mais je ne te vouvoierai pas. Tu ne mérites pas plus le respect que ce qui est censé nous servir de père, et de directeur par la même occasion.
- Heureusement il n'entend pas...
- Ca c'est loin d'être sûr. Mais figure-toi que je n'en ai plus rien à cirer.
- Tsss tsss... Non, mais je répète mon conseil : tu devrais te nourrir convenablement.
- Pourquoi ? Mon pauvre chou ! Je ne suis plus assez apétissante ? (le ton était plus cynique que jamais) C'est la meilleure nouvelle du jour...
- Non, non, voyons"

Il fit le tour du bureau et son index joua sur le bras de celle qui était censée être sa soeur jumelle.

"Tu es toujours extrêmement jolie. Seulement ce n'est pas raisonnable, c'est tout"

Mlle Parker observa le visage de Lyle : il semblait partagé. Entre la joie intérieure, à peine dissimulée, de la voir dans cet état, et un réel souci. Elle décida de chasser la deuxième solution, jugée improbable, et de rester sur la première.

"Tu parles, ma faiblesse t'arrange bien.
- De quoi parles-tu ?
- Je parle de l'autre soir. Et des précédents. De ce à quoi tu t'amuses avec moi depuis trois semaines.
- Je ne vois pas de quoi tu veux parler.
- Bien entendu...
- Je ne t'ai pas entendue te plaindre de quoi que ce soit.
- Evidemment, j'étais dans un état tellement décalé, coupé du monde...
- Ce n'est pas ma faute si tu joues les catatoniques...
- Je ne jouais pas. J'étais malade, et tu le sais très bien. Et tu as profité de cette stupeur.
- Quelques tremblements ne font pas de mal...
- LYLE !!! Comment oses-tu ? Oublierais-tu QUI je suis au juste ? Je suis... (elle eut un haut-le-coeur) ...de ta famille, enfin il paraît...
- Peu importe. Je ne t'ai jamais considérée ainsi. (il marqua une petite pause puis prit un ton très cynique) Et alors, où en est ta recherche de Jarod ?"

Mlle Parker manqua de s'étouffer.

"On dirait qu'il ne donne pas signe de vie. En fin de compte, je crois bien qu'il se fiche totalement de ta petite personne.
- Lyle... (elle gémit presque)
- Tu ne crois pas ?"

Il s'approcha un peu plus, et fit jouer sa main à quatre doigts, ayant enlevé ses gants de cuir, sur les épaules de Mlle Parker.

"T'as-t-il appelée ? Non. A-t-il envoyé quoi que ce soit ? Non.
- Lyle...
- Et tu as eu beau jouer les agents doubles...
- Ce n'est pas vrai.
- Bien sûr que si, le Triumvirat ne le sait pas bien entendu, mais Papa le sait, et moi aussi. Nous en sommes conscients depuis longtemps"

La main descendit doucement le long du corps de Mlle Parker. Il s'interrompit arrivé à la mini-jupe de cuir noir.

"Tu l'aimes ! Tu ne peux pas t'empêcher de l'aimer !"

La main glissait sur les cuisses très blanches de la jeune femme.

"Mais lui ne t'aime pas.
- Il m'aime !!!
- Drôle d'amour, qui s'exprime par le silence, ... ... et l'abandon".

Mlle Parker gémit : "Il ne m'a pas abandonnée...
- Bien sûr que si. (le ton était faussement calme) Il ne t'écrit plus, ne te parle plus, ne te regarde même plus. En fait, il s'en fiche complètement. Il doit être en train de sauter une autre petite brune en cuir à l'autre bout du monde, et il prend royalement son pied en s'en fichant pas mal de ta v..."

Clac !!! La main de Mlle Parker venait d'atterrir de manière brutale sur la joue de Lyle, lequel se releva d'un saut en arrière. Elle le regardait, le regard de braise, les lèvres en feu. Elle se mit à hurler, se levant :

"JE TE HAIS !!!! ET JE HAIS TOUT CE QUE TU FAIS, TU M'ENTENDS ??!!!!"

"Tu vas me le payer, salope !!". Lyle bondit, il saisit ses bras, les maintint d'une poigne ferme, et l'obligea à s'asseoir brutalement. Puis il déchira le chemisier de soie qu'elle portait, sa propre chemise, avec de grands mouvements brusques. Et avec une animosité que Mlle Parker commençait à connaître, l'ancien Bobby Bowman continua ainsi et, satisfait de ces préparatifs, obligea un contact qu'il maintint jusqu'à ce qu'il soit satisfait, jusqu'à ce que le contrôle qu'il exerçait ainsi fasse place à un sentiment de plénitude extrême, de plaisir total et de pouvoir absolu. Puis il partit, laissant Mlle Parker haletante, nue et desespérée s'effondrer sur le sol de son bureau, les joues baignées de larmes et incapable de la moindre autre réaction.

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La Lincoln noire démarra. Il était 21h mais il faisait encore clair. La radio dans la voiture braillait les infos, Mlle Parker baissa un peu le son et, tout en conduisant, examina une enveloppe blanche, immaculée. Elle jouait avec distraitement, conduisant de la maind droite, les pensées orientées vers les événements de la soirée. Pas étonnant qu'elle ne grossisse pas en fait, elle vomissait tôt ou tard la majorité de ses repas, tant ses pensées la dégoûtaient, tant ce qu'elle devait subir la révulsait. Agacée de penser sans cesse à Lyle, elle finit par arracher l'enveloppe et en sortit une feuille de papier, blanche également, pliée en deux. Elle déplia le papier et l'examina tout en surveillant sa route - de toute façon, elle se fit la réflexion qu'elle ne roulait vraiment pas vite.

Elle jeta un oeil et lâcha le papier, choquée. Elle pesta, se contorsionna pour le ramasser tandis que sa voiture faisait un écart un peu dangereux. Puis elle regarda de plus près, sans s'arrêter. C'était bien l'écriture de Jarod. Six mois de contacts espacés, un an de silence, et maintenant enfin il reprenait contact avec elle. Elle examina le texte, c'était une citation :

"There's nothing left to try
There's no place left to hide
There's no greater power than the power of goodbye"

Mlle Parker commença par devenir plus pâle qu'un revenant, ce qui, compte tenu de sa lividité habituelle, lui donnait vraiment une carnation surnaturelle. Puis elle cria. Pas un son, mais dans sa tête ça cognait, c'était assourdissant, ça allait dans tous les sens, contre toute raison, contre toute conscience. Et c'est là qu'une petite musique prit peu à peu place dans sa tête. Le son de la radio augmenta on ne sait vraiment comment, peut-être était-elle plus attentive, peut-être percevait-t-elle un message extérieur, nul ne saurait. Mais la chanson qui passait était troublante, on peut se demander à quel point ceci fut une coïcidence ou ne le fut pas...

Your heart is not open so I must go
The spell has been broken... I loved you so
Freedom comes when you learn to let go
Creation comes when you learn to say no

Mlle Parker reprit peut-être ses esprits, elle se concentra sur la route et appuya sur l'accélérateur.

You were my lesson I had to learn
I was your fortress you had to burn
Pain is a warning that something's wrong
I pray to God that it won't be long

There's nothing left to try
There's no place left to hide
There's no greater power than the power of goodbye

Elle accéléra encore, fixant la route d'un oeil très brillant, si brillant qu'il semblait générer la lumière dans la voiture assombrie par le jour qui déclinait peu à peu. Une série de gouttes d'eau glissaient les unes après les autres sur une surface douce et blanche.

Your heart is not open so I must go
The spell has been broken... I loved you so
You were my lesson I had to learn
I was your fortress...

There's nothing left to lose
There's no more heart to bruise
There's no greater power than the power of goodbye

La voiture semblait presque voler au-dessus de la route. La musique résonnait dans la voiture, et dans la tête de Mlle Parker qui fixait toujours la route d'un regard très vide où planait la mélancolie, l'amertume et la plus intense peine.

Learn to say goodbye
I yearn to say goodbye

Elle accéléra encore, appuyant fermement. Le moteur réagit vite, les roues décolèrent.

There's nothing left to try
There's no mores places to hide
There's bo greater power than the power of goodbye

"Attention". Au milieu de cette chanson qui passait, un mot, un petit mot lancé par la voix angélique de Catherine Parker. Sa mère. D'où sortait ce son ? Mlle Parker sembla émerger d'un demi-sommeil, et freina très vite, les yeux rivés sur le platane sur lequel la Lincoln noire et brillante semblait vouloir foncer. La chanson se termina :

There's nothing left to lose
There's no more heart to bruise
There's no greater power than the power of goodbye

Puis la radio s'éteignit, alors que la Lincoln s'arrêtait totalement. Mlle Parker s'effondra sur le volant, innanimée.

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Les médecins se demandèrent longtemps comment la jeune femme brune trouvée sur la route de Blue Cove avait réchappé d'un accident pareil. Elle ne parlait que peu, et ils n'eurent jamais la réponse. Quand elle fut presque rétablie, et qu'on trouva que c'était le bon moment pour lui poser quelques questions, elle disparut. On raconte qu'on l'aurait vu s'enfuir, endormie, dans les bras l'un des médecins les plus aimés de l'hôpital, un beau brun arrivé là sept mois auparavant, qui prenait la fuite, mais personne n'a réellement pu confirmer ces dires. On n'a certes pas revu le médecin. On aurait néanmoins retrouvé une petite inscription près du lit, d'une écriture masculine assez enfantine pourtant : "Innamoramento... réciproque".

Parallèlement, les gens d'une entreprise de la même région, appelée le Centre, ont constaté la disparition de deux de leurs membres : un psychologue et un informaticien. L'affaire fit grand bruit bien malgré eux.

Personne ne semble avoir revu ces trois ex-membres du Centre. L'organisation subit un grand choc ainsi. Le directeur, M. Raines, fut démis de ses fonctions. Un certain M. Lyle le remplaça.

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Quelque part dans le Delaware, vers 2 heures du matin, un téléphone sonne, dans un hôtel peu luxueux. La jeune femme étend le bras et décroche.

"Alors, on est une fugitive maintenant, il paraît ?
- Je fais de mon mieux pour fuir.
- Tu réussis ça très bien.
- Je ne laisse pas bêtement des carnets rouges derrière moi...
- (petit rire) Oh, mais évidemment, Mademoiselle est plus maligne que moi, c'est pour ça aussi !
- Puis je ne sauve pas la veuve et l'orphelin"

Elle s'interrompt.

"Là-dessus, c'est peut-être toi qui a raison, Jarod.
- C'est ce que faisait ta mère, tu sais.
- Oui. Bon, mais tu exagères quand même, tu en es conscient ? Tu sais, maintenant que tu l'as mise dans une situation pas possible, tu peux sauver une certaine personne.
- Qui donc ?
- Réfléchis bien.
- Hummmm... D'accord".

Et, par-delà les étoiles, on peut entendre monter de deux chambres voisines d'un hôtel, deux rires clairs qui se rejoignent dans le même son pur.

On dit dans le Delaware, et un peu partout ailleurs, que les Puissances au Pouvoir n'en ont plus pour longtemps.

Ce pouvoir-là a été détrôné, et un autre l'a remplacé.

Et ces deux silhouettes qui se penchent par la fenêtre, ces deux silhouettes qui se touchent à peine et se frôlent juste en un point, au-dessus des ténèbres, semblent le prouver.

 

(J'veux des feeeeddddddbaccckkkkkksssss !!!! Mes petites quenottes attendent de dévorer ça miam ! loll)

 

Fin

 

© Onyssius, 2004, in Le Monde d'Ondinaphaë.

 

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