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Section Le Caméléon (The Pretender)
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Pourquoi tant d'amour pour tout détruire ? (partie unique)
Auteur : Ange Cavalière ( koussix@hotmail.com )
Où le situer : Il se situe n'importe où dans la série
Notes : Note de l'auteur : "Jarod rappelle à Mlle Parker une personne qu'elle a connue et aimée durant son adolescence... C'était une fanfic pour le Challenge n°3 mais a cause de certains problèmes, jen'ai pas pu la poster, désolée
Entrée
Pourquoi tant damour pour tout détruire
?
Jamais il ne lui avait semblé aussi difficile de mener une
personne là où il le désirait. Jarod regarda avec satisfaction
la jeune femme monter les quelques marches de limposante
maison de pierre.
« Mais Mlle Parker nest pas comme les autres personnes »,
lui rappela une petite voix.
Il la vit ouvrir brusquement la porte en chêne, et brandir son
Smith & Wesson sur le hall, vide. Il se demanda comment elle
avait pu pousser aussi facilement la lourde porte dentrée
avec un poignet quelle sétait foulé une semaine
auparavant.
- Jarod ! Je sais que tu es là ! cria-t-elle alors quelle
navait pour toute réponse quun écho de ses propres
paroles.
Elle saventura dans limmense bâtisse, observant
chaque objet quelle pouvait distinguer dans le noir.
Mais avant quelle nait le temps de se dire quil
fallait peut-être se méfier de cet endroit, elle entendit un
bruit derrière elle et se retrouva totalement dans lobscurité.
La porte massive sétait refermée. Les coups de poings et
les cris de Parker ne changèrent en rien lopinion du
panneau de bois qui décidait de rester résolument clos.
Contrainte de trouver une autre sortie, Parker savança
prudemment dans le noir le plus complet. Elle sentit une marche
qui montait et lorsquelle posa un pied sur lescalier,
deux chandeliers à ses côtés sallumèrent, la faisant
sursauter.
« Au moins, je sais où je mets les pieds », songea-t-elle.
Mais elle se sentait observée. Elle leva la tête, devinant doù
on la surveillait sans parvenir à distinguer quoi que ce soit.
Jarod se recula instinctivement. Même si elle ne pouvait le
voir, elle lavait sentit, et cétait déjà trop lui
donner dindices. Il perçut un bruit sec et régulier qui
était produit par des talons sur lescalier de marbre. Il séclipsa
discrètement dans une autre salle où un sapin attendait dêtre
décoré.
Le caméléon était parfaitement conscient quelle allait
entrer dune seconde à lautre.
Il compta mentalement :
« Trois
deux
une
»
- Pose cette guirlande doucement et haut les mains !
Il sourit et se tourna vers la panthère qui brandissait son arme
dans sa direction.
- Quest-ce qui te fait rire, petit Génie ?
- Ca !
Il claqua des doigts et les portes derrière la jeune femme se
refermèrent sur eux.
- A quoi tu joues, Jarod ?
- A quoi ? Mais
à quelquun qui veut la vérité et
qui souhaite lever le voile sur certains mensonges tout en
passant le réveillon de Noël avec quelquun
- Cest toujours pareil, Jarod, tu ne pourrais pas changer
de disque, de temps en temps ? Tu sais que je ne peux pas te
donner les réponses que tu cherches pour la bonne et simple
raison que je ne les connais pas ! et si je ne te les donne pas,
tu ne maides pas non plus ; cest le serpent qui se
mord la queue !
- Ce que je veux, ce soir, tu peux me le donner, je le sais. Et
quand bien même, jai trouvé quelque chose de très
important te concernant toi et une autre personne que tu as
connue lors de ton année de seconde
Parker sentit le sol se dérober sous ses pieds. Cette année, à
la même période
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Il faisait froid. Même sans songer à la température de ce pâle
matin dhiver, tout lui rappelait le Centre, lui rappelait
quelquun, quelquun de si cher à son cur quelle
se demandait parfois sil avait vraiment existé.
Autour delle, tout était blanc ou gris, sans la moindre
distraction autre que les rires des élèves pensionnaires comme
elle mais qui étaient dehors, sous les gros flocons, à faire
des batailles, à se courir après, à faire des bonhommes de
neiges
Mais elle, grande adolescente brune venant des Etats-Unis ne
pouvait sortir. Double interdiction.
La première étant celle de linfirmière, ayant décrété
quà 39° de fièvre, il était hors de question de quitter
le lit, la deuxième, non formelle mais largement insinuée, de
son père, signifiant clairement quelle était au-dessus de
ces «autres » et que leur fréquentation ne lui servirait à
rien.
Enfouie sous ses couvertures, les yeux fixés sur le dehors, lieu
où se trouvait la liberté, Mlle Parker regardait avec envie la
neige qui tombait de lautre côté de la vitre.
- Quand pourrai-je recommencer à vivre ?
Cette phrase à elle-même séchappa de ses lèvres
tremblantes et bleutées dans un souffle à peine audible.
La chaleur qui lui étreignait la tête lui devenait de moins en
moins supportable, tout en ressentant un froid glacial des pieds
au cou. Elle ferma les yeux pour se plonger dans un rêve fiévreux
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Qui sont-ils ?
- Javais juste attrapé une grosse
grippe et une rhino-pharyngite ! ! !
, se défendit Parker.
-
Qui ont bien faillit te tuer ! !, rappela Jarod.
Elle soupira de rage et dimpuissance mais ne répondit rien.
Personne navait compris comment quelque chose daussi
bénin avait pris de telles proportions
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La neige avait disparu, laissant place au vide.
Mlle Parker marchait dans le lycée, anormalement désert à
cette heure-ci. Quelque chose semblait vouloir lui prendre les
entrailles ; tout était trop parfait, trop silencieux
Un mauvais pressentiment lassaillit ; elle se mit en quête
du moindre petit signe de vie : camarade, humain, plante, araignée,
insecte, tout en se dirigeant avec crainte vers la sortie
Quand elle aperçut les portes en verres qui la libéreraient de
cet enfer silencieux, elle commença à courir, son instinct en
alerte.
Elle nétait plus quà dix mètres quand quelque
chose lui sauta dessus, semblant jaillir du plafond. Ecrasée par
la chute de ce poids sur ses épaules, affalée sur le sol, elle
se débattit furieusement, refusant de se laisser prendre jusquà
ce quelle se rende compte que ce qui lempêchait de
se relever ne bougeait pas.
Les yeux fermés, elle entendit encore de ces choses tomber à
ses côtés, dans un son sinistre qui augmentait son mal de tête.
Elle ouvrit brusquement les yeux.
Un hurlement séchappa de sa gorge quand son regard
rencontra celui du proviseur, vide, la moitié du visage explosé,
le corps tranché au niveau du bassin, le sang sécoulant
dans un grondement de cascade
Elle regarda autour delle, terrorisée, croulant sous la
pluie de cadavres qui lui tombait dessus ou sous les yeux
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Jarod quitta son appui pour se diriger vers la cheminée, le feu
étant la seule source de lumière de la pièce. Il se savait
observé et nignorait pas que la chasseuse, même si elle
avait décidé de faire une pause, au moindre geste suspect,
sortirait son arme pour le ramener.
Au bout dun long silence, il se tourna vers elle, toujours
assise sur le sofa, attendant patiemment la suite.
- Je suis allé chez ton père, hier. Enfin
M Parker
Elle lui jeta un regard noir.
- Dans son coffre, jai trouvé des choses très intéressantes
- Comme
- Des lettres, des papiers, des rapports
- JAROD ! ! En quoi ces papiers me concernent ? !
Le Caméléon fit quelques pas et sarrêta devant le lieu où,
encore lan dernier, trônait un sapin. Il se tourna vers
elle.
- Sydney a été appelé, un jour, alors que nous étions dans
une simulation. Quand il est revenu, il était perturbé. Je ne
savais pas pourquoi mais cétait en rapport avec toi. Te
rappelles-tu du mois de décembre 1981 ?
- Jétais en France
mais je navais rien de
grave, nest-ce pas ?
Il resta muet quelques instants.
- Tu te rappelles de ce qui sest passé, comment tu ten
es sortie, ce que tu as ressentit et
- Jarod, quas-tu trouvé sur ces papiers ?
Les yeux bruns restèrent imperturbables.
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Elle parvint à se dégager avec peine de ces corps qui létouffaient.
Mlle Parker regarda le charnier humain autour delle,
certains cadavres bougeaient encore, sans quelle puisse
faire quelque chose dautre que de hurler et de se mettre à
courir.
Elle ne reconnaissait plus son lycée ; les couloirs quelle
prenait semblaient ne jamais se terminer, tout en étant de véritables
expositions de boucheries en tout genre.
Elle se sentait et se savait fiévreuse, trop fiévreuse, mais
elle ne pouvait sarrêter, pas au milieu de ces visages quelle
connaissait et qui reflétaient une véritable souffrance.
Ses poumons étaient en feu, son cur semblait vouloir se défaire
de sa poitrine, ses sens sengourdissaient peu à peu et la
fatigue de lépuisement la gagnait
Deux mains décharnées larrêtèrent net dans sa folle
course, lattrapant par les épaules. Elle hurla de plus
belle, reconnaissant avec peine lune de ses professeurs.
La face ravagée, le crâne ouvert, un il crevé et un
lambeau de peau pendant sur le cou, les lèvres qui sétiraient
en un sourire démoniaque semblaient lui dire quelque chose. Mlle
Parker tenta, tant bien que mal de la comprendre.
Le visage mutilé en face du sien reflétait une détresse telle
que la jeune fille sarrêta de hurler pour se mettre à
pleurer de douleur et à frapper la pauvre créature décharnée
qui la retenait. Cette dernière ne tenta même pas desquiver
ses coups ; elle lui prit le visage avec douceur
Un tel être la touchait avec tendresse ?
Elle ne comprenait plus rien.
Un bruit
un murmure, plutôt
- Madame ?
, sanglota-t-elle.
Le visage hocha la tête
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Ame à aider
- Javais des hallucinations dues à la
fièvre. Voilà, jai répondu à ta question, à toi de répondre
à la mienne.
Au lieu de cela, Jarod tenta un autre terrain quil savait
dangereux, susceptible de la faire enrager, mais il voulait
savoir
- Tu avais un lien très particulier avec une de tes professeurs,
cette année-là, nest-ce pas ?
La jeune femme scruta son visage, cherchant une fois de plus le
piège qui nexistait pas.
Jarod reprit :
- Une prof de Français, il me semble, matière où tu as
toujours excellé, si je me souviens bien ?
Parker ne dit rien mais se demanda comment il avait bien pu
savoir autant de chose sur elle, surtout quà cette période,
elle navait presque pas de contact avec le Centre, du
moins, le pensait-elle.
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Ladolescente ferma ses yeux dun bleu pénétrant,
refusant de voir à quel point la femme quelle connaissait
si bien était meurtrie.
- Mlle Parker, cest moi
tu vas bien
tout va
bien aller, à présent
Elle se laissa guider par la voix calme et prévenante qui lui était
familière.
- Cest bientôt fini
Elle rouvrit les yeux et, lentement, les blessures de la jeune
femme semblèrent se refermer, les traits harmonieux de ce visage
réapparurent, comme dans un miracle
Quand il fut revenu comme avant, Mlle Parker regarda autour delle.
Les cadavres avaient disparus, à leur place, les autres élèves
la regardaient, inquiets, apeurés
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- Jai détesté voir leurs yeux braqués sur moi ; ils mont
tous pris pour une folle
- Et cest le début de ton changement de personnalité,
murmura Jarod.
Mlle Parker lui lança un regard daigle furieux. « Non,
mais, de quoi se mêle-t-il ? »
- Ce ne sont pas tes affaires. Et ce nest pas ma
personnalité qui a changée, mais moi qui ait grandi.
Le Caméléon sourit un instant.
- Que sest-il passé ensuite ?
- En quoi cela tintéresse-t-il autant ?
- Tu ne savais pas, mais tu étais tout le temps observée ; les
établissements dans lesquels tu étais envoyée nétaient
pas choisis au hasard, il y avait toujours un agent du Centre qui
tobservais
sauf
- Sauf ?
-
quand Elle était avec toi.
Mlle Parker resta pensive un instant avant de reprendre.
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La jeune femme lui caressa la joue avant de la serrer avec
douceur contre elle. Quand bien même Mlle Parker était une
adolescente solitaire de 15 ans, Mme TEBREP nignorait pas
quelle était en manque damour.
- Cest fini, Mlle Parker, ce nest rien
Tellement choquée par cette attitude maternelle, Mlle Parker se
laissa faire et déversa tout ce quelle renfermait sur son
professeur
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Jarod la regardait. Il savait quà présent, il était
arrivé à un tel niveau de confidence quil ne pouvait plus
faire demi-tour et nier ce quil avait découvert.
- Cest lune des seules personnes en qui jai eu
une confiance aveugle après
la mort de maman
Elle esquissa un bref sourire et essuya rapidement une larme qui
menaçait de séchapper de ses yeux.
- Pourquoi est-elle partie, Jarod ?
Elle leva vers lui des yeux implorants, tels quil naurait
jamais cru voir. Il lui rendit un regard triste, indécis, ce qui
ne fit rien pour soulager le malaise qui semparait peu à
peu de Parker.
Mais maintenant, en ce jour, elle souhaitait que quelquun
sache, que quelquun laide à se rappeler cette
personne si simple et si passagère dans sa vie de gamine
solitaire.
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Cadeaux de Noël
Cétait le matin de Noël. Comme à son
habitude depuis deux semaines, la jeune fille se réveilla dans
des draps blancs, entre des murs blancs, dans un décor blanc et
un silence moins coloré encore.
Lespèce de petit sapin de Noël en plastique que linfirmière
lui avait laissé semblait la narguer, vouloir lui rappeler que,
malade, elle ne pouvait quitter son lit.
Un sanglot remonta dans sa gorge.
Tous étaient partis passer les fêtes en famille, sauf quelques
rares personnes sensées prendre soin delle.
Pas de cadeau, cette année non plus.
- Papa
Son appel au secours mourut dans un murmure, sachant pertinemment
quil ne pouvait lentendre.
La porte de linfirmerie souvrit. Elle ne tourna même
pas la tête pour voir qui était entré.
- Jai déjà pris mes médicaments, madame, soupira Mlle
Parker.
- Mais tu nas pas encore ouvert tes cadeaux
Surprise, la malade sursauta et regarda, ébahie, la personne qui
se tenait dans lencadrement de la porte.
- Madame ?
- Joyeux Noël ! !
- Vous nêtes pas
avec votre famille ?
Le professeur de Français sourit et savança vers elle,
un, gros paquet cadeau dans les bras.
- Avec mon mari, nous avons décidé de fêter Noël avec un jour
davance pour que toi, tu ne le passes pas seule
il te
souhaite aussi un joyeux Noël !
Mlle Parker ne trouva rien à dire pour remercier la jeune femme,
hormis les larmes de joie qui coulaient de ses yeux aussi
scintillans que le plus pur des diamants.
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- On a passé la journée ensemble, à parler surtout
Je
voulais tout savoir delle et elle de moi
« Cest la première personne en dehors de moi et de ta mère
à qui tu as pu tout dévoiler sans rien vouloir cacher, nest-ce
pas ? » pensa Jarod.
Elle le regarda dans les yeux, et hocha la tête, comme si elle
avait pu lire dans ses pensées.
- Si tu es venu me la rappeler, Jarod, cest parce que tu as
quelque chose qui la concerne, je me trompe ?
Pour toute réponse, le Caméléon resta mystérieux.
- Jespère que tu te rends compte à présent que, même si
une personne na aucun lien, aucune obligation, cela ne lempêche
pas de donner de lamour gratuitement, au contraire
La voix de Parker se fit dure.
- Quest-ce que tu veux dire ? Tu ne me recruteras pas pour
une de tes associations daide aux opprimés ! !
- Ce nétait pas mon intention, du moins, pas encore.
Dun coup, elle se calma, sans raison apparente. Elle nétait
plus tout à fait certaine de qui voulait quoi ni de ce quelle
espérait quil lui apprendrait.
- Pourquoi me faire remonter le passé, Jarod ?
Toujours aussi mystérieux sur les raisons de sa visite
impromptue, le jeune homme sortit une petite boîte à bijoux de
sa poche. Il savança vers la femme en face de lui et louvrit
sous ses yeux interrogateurs. Elle eut un hoquet de surprise et
de ses deux cristaux semblèrent couler deux rivières de glace
quand elle reconnut le bijoux au pendentif si finement taillé.
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Elles riaient tant et si bien, quon les aurait volontiers
prises pour deux amies, deux surs, une mère et sa fille
Mme Tebrep tendit un chocolat que Mlle Parker prit avec étonnement.
Avec un regard complice, la jeune femme lui murmura :
- Ne dis rien à linfirmière, sinon, je vais encore me
faire gronder ; déjà que je nétais pas autorisée à te
voir
La journée touchait déjà à sa fin, journée où elles sétaient
amusées comme des folles, tout en restant dans la chambre de linfirmerie.
Ces bons moments sétaient écoulés trop vite au goût de
ladolescente mais ils nétaient pas encore finis ;
Mme Tebrep lui tendit le paquet cadeau quelle prit,
tremblante démotion.
- Ouvre-le
Quand elle défit lemballage et ouvrit le carton, son
visage déjà joyeux, sillumina davantage à la vue
de la peluche qui venait de lui être offerte.
- Je nétais pas sûre que ça te plairait, alors jy
ai joint autre chose, avoua la jeune femme.
Cétait exact : deux livres attendaient encore dans le
carton. Un roman de Victor Hugo "Notre-Dame de Paris"
ainsi quun ouvrage où se mêlaient photos des merveilles
de la Terre et commentaires sur les lieux les plus incroyables du
globe.
Cette vague de surprise et de joie pure passée, Mme Tebrep eut
un regard un peu triste, sans toutefois se défaire de son
sourire.
- Je vais devoir repartir, Mlle Parker, je nai pas le droit
de rester.
- Je sais. Merci encore mille fois
La jeune femme posa un dernier baiser sur le front de ladolescente
avant de se lever du lit où elles étaient assises et de se
diriger vers la porte.
- Attendez !
- Tu veux quelque chose ?
Mlle Parker fouilla dans sa valise que linfirmière lui
avait apportée, et en sortit quelque chose quelle garda
dissimulé dans sa main. Elle savança, un peu chancelante,
nétant pas encore guérie.
- Mon cadeau de Noël pour vous
-
Elle ouvrit ses doigts et Mme Tebrep saisit doucement le collier
dor et dargent.
- Il a appartenu à ma mère, prenez-en soin
Soudainement devenue muette, la jeune femme la serra une dernière
fois dans ses bras avant de disparaître derrière la porte, les
larmes aux yeux.
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- Jaurai dû me douter quelle ne le garderait pas,
dit amèrement Parker avec déception dans la voix. Je
je
ne sais pas ce qui ma prit quand je le lui ai
- Tu avais besoin dune famille et elle était la seule qui
semblait convenir au rôle quaurait eu ta mère si elle en
avait eu le loisir. Et Mme Tebrep la très bien compris.
Parker se détendit un peu. Mais des questions sans réponse
revenaient sans cesse la hanter. Elle baissa les yeux.
- Comment se fait-il que tu saches autant de choses sur elle ?
La voix hésitante de Jarod brisa un silence qui menaçait de sinstaller.
- Cest
c est elle qui ma tout raconté
à quel point vous étiez amies, toutes les deux
Il sarrêta, voyant la stupéfaction sur le visage de la
belle. Il se demanda un instant si elle nallait pas
finalement sortir son 9 mm ne serait-ce que pour quil lui
dise tout tout de suite avant d le ramener en enfer. Mais une
partie de lui savait, sentait quelle nen ferait rien.
- Tu las
connue
- Oui. Grâce à toi. Raines sétait arrangé pour que je loublie,
mais quand jai trouvé ce collier, elle
sest
imposée à moi
avec une force, comme si elle était désormais
marquée au fer rouge dans mon esprit
- Pourquoi «grâce» à moi ?
- Parce que cest toi qui lui as parlé de moi. Elle ma
dit que souvent, tu allais la voir, pour discuter de ton passé
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Visite inattendue
Le jeune garçon finissait un assemblage électronique
quasi infaillible pour le nouveau système de sécurité du
Centre et allait commencer une partie déchec contre lui-même
quand il entendit une porte que lon ouvrait doucement.
Jarod leva la tête et regarda sur sa droite. Il ne vit rien dans
lombre, mais il sentait quil y avait quelquun.
Quelquun quil ne connaissait pas encore et qui nétait
pas sensée être ici.
Lombre savança vers lui. Contrairement aux autres,
celle-ci ne leffrayait pas, à linstar de celle de
Mlle Parker. Il savait, sans même pouvoir distinguer autre chose
que de vagues contours de sa silhouette, quil pouvait lui
faire confiance.
Il la regarda savancer avec hésitation dans la lumière.
- Qui êtes-vous ?
Cette phrase avait jaillit de ses lèvres sans quil sen
rende compte, subjuguée par la personne qui se tenait devant lui.
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- Crois-moi, Parker, tu as eu raison de lui faire confiance.
- Alors pourquoi nest-elle pas revenue de ce stupide voyage
? Je lai attendue et rien ! pas une lettre !
Jarod la sentait prête à bondir, toutes griffes dehors, juste
histoire de passer sa fureur sur quelque chose. Lui, en loccurrence.
Prenant les devants, il se leva et sassit en face delle,
sur un angle de la table basse. En guise dassurance-vie, il
lui prit les poignets avec fermeté.
Un éclair de surprise et de fureur passa dans les yeux bleus de
la jeune femme avant dêtre remplacé par de lappréhension.
Jarod fit une erreur ; en plus doser un contact direct avec
elle, il croisa son regard dune intensité peu commune. Son
esprit sembrouilla, ses sens ne lui obéissaient plus
Il sentait son parfum envoûtant, il entendait sa respiration
plus saccadée si infime le changement de rythme soit-il, il la dévorait
du regard
Il relâcha la pression sur ses mains pour
savourer la douceur de sa peau
Il imaginait sans peine le
goût sucré de ses lèvres
Il se savait sous lemprise du charme de la belle
Une partie de son cerveau se réveilla soudain. « Il faut que je
finisse de lui raconter
Il le faut
elle doit savoir
»
- Cest elle qui est venue me voir.
Perdue dans un autre monde de songes, Parker sursauta quand elle
lentendit.
- De quoi ?
- Elle tavait dit quelle partait en voyage ; en réalité,
elle était venue me voir
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La jeune femme savança vers lui, inquiète par ce qui les
entourait mais souriante.
- Bonjour
tu es Jarod, nest-ce pas ?
Il hocha la tête avant de la considérer avec plus détonnement
encore.
La personne qui se tenait devant lui était grande, mince, des
cheveux châtain-blond qui tombaient sur ses épaules éclairaient
un visage dont la joie ne semblait pas vouloir quitter les traits.
Les yeux bruns brillaient dune grande force, illustrant son
âme dans toute sa splendeur, ses minces lèvres affichaient un
sourire à nul autre pareil, immortel. Tout dans sa prestance,
ses gestes, son visage, ses expressions, tout nétait que
douceur sans cacher une certaine fougue si le besoin sen
faisait sentir.
- Je suis Mme Tebrep, un professeur de Mlle Parker
Mlle Parker
enfin des nouvelles
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- Elle
est venue au Centre ? demanda une Mlle Parker
abasourdie.
- Oui. Quand je lai vue, jai su pourquoi elle seule tavais
« approchée » sans se faire mordre.
Parker ferma les yeux un bref instant avant de sourire, les
larmes aux yeux.
- Elle était exceptionnelle
Il approuva.
- Qui était au courant de cette visite ?
Le sourire du Caméléon seffaça et il poussa un long
soupir.
- Trop
Lexpression de joie de la jeune femme se brisa. Elle
redoutait la suite. Mais elle voulait savoir, après toutes ces
années, elle voulait connaître la raison de ce non-retour, même
si elle se doutait dun destin aussi tragique que celui de
sa mère.
- Qui ?
- Raines
Parker baissa à nouveau la tête. Quand elle la redressa, les
larmes quelles ne souhaitait pas dissimuler ruisselaient
sur ses joues.
- Comment ?
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- Comment va Mlle Parker ? lui demanda-t-il.
- Elle était malade, mais elle va mieux. Elle ma beaucoup
parlé de toi.
La voix douce semblait chanter une mélodie et il eut soudain
envie de se précipiter vers cette personne qui semblait trop
humaine pour exister.
- Elle est heureuse ? sentendit-il lui demander.
- Tu lui manques énormément.
- Où est-elle ?
- Dans un lycée, en France. Dis-moi, Jarod, aimerais-tu, toi
aussi y aller ?
- En France ? avec elle ? cest possible ?
La jeune femme sourit.
- Pourquoi ne le serait-ce pas ?
- Je nai pas le droit de sortir dici ; je dois faire
les simulations pour sauver le monde !
- Des simulations ? quest-ce que cest ?
Le jeune homme neut pas le temps de répondre que la porte
souvrit brusquement, laissant passer la silhouette dun
homme furieux. Il resta dans lombre, laissant juste dépasser
une main avec un revolver à la lumière des projecteurs.
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- Où ce fumier la-t-il tuée ? cria-t-elle.
Jarod songea brusquement à un jeu quil connaissait bien
pour lavoir découvert la veille, un jeu denquête
dans lequel un meurtre avait été commis et où les enquêteurs
devaient trouver qui, où et avec quoi. Quand sa fureur, et sa détresse
seraient passées, il devrait lui parler du Cluedo.
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- Qui êtes-vous ? grinça une voix déraillée à force de
cigarettes. Il ne me semble pas vous connaître ni avoir reçu
une quelconque information concernant une visite à Jarod.
- Parce que pour lui rendre visite, il me fallait passer par la
« haute hiérarchie » ? répliqua-t-elle.
- Vous ne savez rien de cet endroit, madame. Et je vous prierai
de sortir immédiatement. En cas de refus, je me verrai dans lobligation
de me servir de mon arme.
Instinctivement, Jarod recula vers le fond de la pièce, mais la
jeune femme se plaça devant lui, de manière à montrer quelle
souhaitait le protéger.
- Dans tous les cas, vous ne me laisserez pas sortir vivante de
sous-sol qui se trouve être quand même le 23 ème sous la terre
et dont les miasmes infâmes et putrides se répandent dans tout
le bâtiment !
La douce apparition de quelques instants plus tôt sétait
métamorphosée en louve redoutable, sapprêtant à sortir
ses crocs et ses griffes afin de le défendre.
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Nouveau deuil à faire
- Elle est
morte en essayant de te
sauver ?
- Et de te libérer toi, de tes tourments. Elle ta aimée
presque comme sa fille
Pendant tout ce temps, sans sen rendre compte, il avait
gardé ses mains dans les siennes. Un geste anodin, quil naurait
pourtant jamais espéré faire avec elle.
- Elle a tout fait pour me sortir de cet enfer
Je ne sais
plus comment, mais on a réussi à sortir du labo. On a couru
mais Raines avait déjà donné lalerte
- Ils gagnaient du terrain
- Non. Mais ils nen perdaient pas non plus. On aurait pu y
arriver, peut-être, si un nettoyeur navait pas brutalisé
des jumelles parce quelles étaient au milieu du chemin.
Mme Tebrep ma ordonné de continuer droit devant moi avant
quelle ne se retourne pour défendre les jeunes femmes
- Et elle sest faite tuée
- Pas tout de suite
Jarod devint beaucoup plus hésitant. Là commençait le souvenir
dun spectacle abominable de torture de la jeune femme.
- Elle
elle a longtemps résisté
Parker leva brusquement la tête.
- Tu veux dire
que ce fils de chien la
torturée
Jarod hocha presque honteusement la tête.
- Et ces jumelles, qui étaient-elles ?
- Danciennes expériences de Jacob, le frère de Sydney.
-
Milly et Billy
- Tu les connais ?
Mlle Parker se rappela de la convention des jumeaux où elle
avait accompagné le psychiatre.
Elle avait rencontré deux jumelles qui avaient pris Sydney pour
son frère jumeau, Jacob, décédé bien des années auparavant.
- Que lui est-il arrivé, ensuite ?
Un silence suivit la question de Mlle Parker. Silence durant
lequel Jarod se contenta de regarder fixement les mains pâles et
tremblantes quil serrait dans les siennes.
- Réponds-moi, Jarod
Le Caméléon se demanda comment, en une soirée, elle avait pu
exprimer sans les cacher, la souffrance, la tristesse et les
souvenirs douloureux.
- Elle leur a échappé après des électro-chocs mais avant quelle
ait pu arriver au grand escalier, Raines la
-
abattue
, acheva Mlle Parker dans un sanglot.
Jarod porta doucement les mains glaciales de la jeune femme à
ses lèvres et les effleura à peine.
- Quand elle courait, elle avait toujours ce collier et quand ils
lont « ramassée », elle tenait lange dans sa main
Elle éclata brusquement en sanglots. Jarod sassit à côté
delle sur le sofa et la prit dans ses bras, sefforçant
de ne pas faire davantage que ce quétait sensé
faire un « ami ». Mais il ne pouvait sempêcher de répandre
des baisers sur ses joues, goûtant à ces perles salées, même
si elle répondait pas à sa demande, elle ne le repoussait pas
non plus
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Quand, aux alentours de quatre heures du matin, elle fut
endormie, Jarod se défit doucement de létreinte pourtant
si douce et si convoité de Mlle Parker et lui mit une couverture.
Il se pencha sur elle et, déposant un baiser léger mais éternel
sur se lèvres, murmura :
- Désolé de tavoir fait revivre tout ça, tu as bien trop
souffert déjà, mais il fallait que tu le sache avant
Il laissa la fin de sa phrase en suspens.
Il se redressa, et, avant de quitter la demeure, laissa le
dossier « E. T. » sur le buffet.
- Au revoir, mon amour, joyeux Noël et fais de beaux rêves
Fin
Pour m'envoyer vos fanfics (tous formats compatibles avec les logiciels courants de Windows - même Xp, pas de pb), écrivez-moi : delphinevb@chez.com . En général, je m'efforce de lire très vite les textes qu'on m'envoie, même si je ne les publie pas aussitôt (cause forfait, et puis travail aussi ;-) ...), afin de proposer un petit commentaire (un auteur attend généralement des feedbacks, j'en sais qqch...).
Sydnette la Psy Caméléonne.
© Onyssius, 2003, in Le Monde d'Ondinaphaë.
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