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Section Le Caméléon (The Pretender)
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Mieux vaut tard que jamais (partie unique)
Auteur : Cebe89 ( cebe898@yahoo.fr )
Où le situer : Il se situe après IOTH
Genre : Action, Romance J & P, Drame
Personnages : Les persos évoqués (Jarod, Parker, Raines, Lyle, Sam, Catherine, Sydney, Broots, ...) sont les personnages habituels du Caméléon, cf disclaimers.
Disclaimers : Bien entendu ni l'auteur de la fic ni l'auteur de ces pages web ne touchent un sou pour cette fic et cette publication... Les personnages de tP ne nous appartiennent (malheureusement) pas, ils sont à Craig W. Van Sickle et Steven Long Mitchell, et les droits aux chaînes possédant la série (cad TNT logiquement, entre autres).
Résumé : Jarod perd quelqu'un dont il est très proche
Notes : Note de l'auteur, mise en place de la fic : " (pas de note particulière) "
Notes de Syd : Vala, mes commentaires sont en vert comme d'hab'.
Je tenais à remercier chaleureusement Cebe89 de m'avoir proposé ses fics pisque je n'aurais pas osé lui demander même si ça me démangeait ;o) Vive le Nord au passage ;o) Et puis Cebe, tu deviens une amie à peine débarquée (enfin là ça fait un moment LOL) sur The Centre Forum, il en faut des nouveaux comme toi :-) Je t'adore, petite "exilée", et puis tu comprends bien mes délires à la noix sur Onyssius LOL J'aime aussi nos conv. Ok, pour tt le monde, c'est un message perso seulement je n'ai pas mis à jour les dédicaces sur Onyssius alors que j'ai bcp de choses à raconter :-) (pis j'suis sur mon site, na ! *smiley qui tire la langue avec un air malin à la Donald-le-jour-unique-où-il-roule-Picsou LOLLL les fans de Dooooonnnnn comprendront - ok, y'en a pas lourd, tant pis pr ceux qui connaissent pas Don Rosa *)
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Partie 1 :
- Bonjour les enfants ! Je mappelle Jarod Frit et je suis
ici pour aider votre maîtresse.
Javais obtenu ce job il y a à peu près une semaine après
mêtre occupé dune jeune femme, Emilie, qui avait
subi un choc émotionnel. Son petit ami sétait pendu parce
quil narrivait plus à faire face aux nombreuses
dettes quil devait rembourser. Pour la jeune femme, ça
avait été terrible et elle avait été à deux doigts de suivre
le même chemin que son ami mais javais réussi à la
convaincre quil y avait des choses sur cette terre qui
valaient la peine dêtre vécues. Javais réussi à
lui faire accepter la mort et à essayer de régler ses problèmes
autrement. Et puis lorsque je lui ai rappelé sa classe de CP, à
qui elle enseignait depuis le début de lannée, jai
su que javais touché son point faible. Une larme avait
apparu au coin de ses yeux et elle avait décidé de se battre
pour eux. Elle mavait juste demandé de lassister
pendant les deux semaines suivant son deuil pour être sûre quelle
arriverait à faire face à tout ça. Javais bien sûr
accepté avec joie.
- Votre maîtresse est de retour et je vais rester deux semaines
avec vous pour voir comment se passe vos journées. Vous êtes daccord
?
Les enfants parurent enchantés, ce qui me fit sourire.
- Tout dabord, puisquon va être ensemble pendant
deux semaines, est-ce que vous avez des questions à me poser ?
Les cinq tables, avec cinq enfants attablés à chacune delles,
étaient disposées de façon à ce que personne ne tourne jamais
le dos au professeur. Une dizaine de doigts se levèrent et je
donnai la parole à une petite fille sur ma droite.
- Oui, euh
Jessica, dis-je en jetant un il sur le
plan de table que javais fait auparavant.
- Euh
pourquoi vous êtes ici ?
- Et bien, je suis venu regarder comment se débrouillait votre
maîtresse face aux petits monstres que vous êtes.
Les enfants rigolèrent et une autre main se leva.
- Oui
Jack ?
- Euh
vous avez quel âge ?
- Jai 35 ans
Et oui, cest vieux ajouté-je en
voyant les mines des enfants, étonnés quon puisse avoir
autant dannées.
- Oui
Paul ?
- Euh
vous avez une femme ?
Je souris à cette question.
- Non, Paul, je ne suis pas marié.
- Vous êtes amoureux ? Demanda alors une petite fille sur la
première table à ma gauche.
Je souris à nouveau.
- Bon, aller les enfants, assez de bavardages, il faut travailler
maintenant ou alors, on arrivera jamais à faire tout ce quon
doit faire aujourdhui.
Emilie sourit aussi à cette question. La spontanéité des
enfants était quelque chose de tellement précieux. La réponse
sembla leur convenir et pour moi, cétait parfait !
* * *
Javais décidé dappeler Parker ce soir là, de lui
rappeler linnocence des enfants et minstallai donc
sur mon lit, les chaussures enlevées, bien confortablement
installé.
- Quoi ? Dit la voix de Parker à lautre bout du fil.
Cétait toujours le même « quoi » mais la force ny
était plus.
- Les enfants sont vraiment des cadeaux
Je lentendis soupirer et je limaginais en train de
reposer le verre de vodka quelle tenait dans la main, en
train de contourner ensuite son bureau pour aller seffondrer
sur son fauteuil et poser ses jambes sur son bureau.
- Tu es devenu sage-femme ?
- Hum
pas aujourdhui mais
cest vrai que
ça doit être pas mal comme métier, il faudra que jy
songe un jour. Mais tu dois connaître ça non, même si ce nest
pas ton métier
de mettre un enfant au monde
cest
ce que tu as fait pour ton petit frère, non ?
- Oui, et jai bousillé mon chemisier
Je savais quelle avait été très émue de mettre son
petit frère au monde mais elle préférait se faire arracher la
langue plutôt que de ladmettre devant moi. Je ninsistai
pas.
- Et toi sinon, quoi de neuf ?
- La traque quotidienne, quest-ce que tu veux que je te
dise. Ma vie est un enfer mais ça, tu le sais déjà.
- Et tu sais aussi ce que je te répondrais.
- Et tu sais aussi que cest précisément pour ça que tu
vas tenir ta langue aujourdhui et me donner un jour de répit.
- Je pensais que cétait à moi de demander les jours de répit
?
- Oui mais là, cest différent.
- Et pourquoi ?
- Parce que tu nes pas en mesure dexiger quoique ce
soit
si tu nes pas content, tu nas quà
revenir au Centre.
Je savais que si elle me demandait de la ménager aujourdhui
cest que Raines ou Lyle avaient encore dû faire des
siennes
Un jour je la sortirai de là
- Prends soin de toi, avais-je dit avant de raccrocher.
* * *
Le lendemain, Emilie et moi avions emmené les petits faire un
tour dans la forêt, histoire de leur faire découvrir la beauté
de la nature. Après une autre journée passée avec les enfants,
jétais confortablement assis dans un fauteuil dans ma
chambre dhôtel à San Fransisco lorsque lidée mest
venue de rappeler Parker. Javais juste envie dentendre
sa voix.
Jai donc composé le numéro tellement connu et jai
attendu. La première chose qui ma étonné, ce sont les
cinq longues sonneries avant que quelquun se décide enfin
à décrocher. Dhabitude, elle saute tout de suite sur son
portable
- Sydney à lappareil.
Il avait une voix faible, sans intonation, comme sil eût répété
un refrain trop connu.
-
Sydney ? Oh, je suis désolé, jai dû me tromper
de numéro, je pensais avoir appelé Mlle Parker.
- Cest le cas.
Il avait une drôle de voix et semblait complètement épuisé.
- Vous allez bien ?
Je lentendais respirer difficilement et déglutir péniblement.
- Jarod
je
cest fini, elle est partie
- Quoi ?!
- Je suis désolé.
- Attendez, de quoi parlez-vous ? Où est-elle partie ? Je ne
comprends pas. Passez-la moi, Sydney, je voudrais lui parler.
-
Jarod
cest fini. Elle est partie, tu ne
pourras pas lui parler, ni maintenant, ni jamais. Elle
elle
est morte. Elle sest suicidée.
Linformation avait rebondi dans mes oreilles mais navait
pas pu pénétrer dans mon cerveau du moins, je ne lavais
pas laissée rentrer.
- Quoi
?
Ma voix était déjà plus faible et je sentais une grosse boule
se former dans ma gorge.
- Je suis désolé Jarod.
Javais raccroché, je navais pas la force dentendre
les détails de lhistoire. Jaurais tout le temps plus
tard
Pas maintenant. Je ne savais plus où jen étais.
Je narrivais plus à distinguer la limite entre la folie et
la raison
Je titubai jusquà mon lit et meffondrai
dessus, la tête enfouie dans loreiller.
* * *
Tout cela, cétait il y a deux jours. Jai pleuré. Jai
tellement pleuré que je ne me reconnais plus dans la glace. Jai
les yeux gonflés, tout rouges et jai les traits du visage
durcis. Ca fait deux jours que Sydney ma annoncé la
terrible nouvelle et je nai pas encore trouvé le courage
de le rappeler pour en savoir plus. Ca mavait anéanti et javais
dû prévenir Emilie que je ne pourrai pas venir dans sa classe.
Je ne lui avais pas dit ce qui sétait passé, juste que
quelque chose de grave était arrivé mais que je ne pouvais pas
le lui dire tout de site, quil fallait dabord que je
moccupe dautres choses. Elle navait pas insisté
mais mavait fait promettre de ne pas faire de bêtises et
de venir la voir lorsque jaurais réglé mes affaires.
* * *
Aujourdhui, le troisième jour après la mort de Parker, je
décide dappeler Sydney. Il faut que je sache
cest
vital.
- Sydney à lappareil.
- Sydney
cest
cest moi.
Ma voix était rauque et à peine audible.
- Comment vas-tu, Jarod ?
Je ne réponds pas.
- Comment
pourquoi est-ce quelle a fait ça ? Demandé-je.
Je ne pouvais pas tenir plus longtemps.
- Elle a pris le pistolet que Raines a utilisé pour exécuter sa
mère. Elle
elle la fait chez elle, tenant la photo
de sa mère dans les mains.
Je me force à résister à la tentation de raccrocher et de me
précipiter sur mon lit pour mourir de chagrin.
- Jarod
je, je suis arrivé là bas le premier. Cest
moi qui ai découvert
son corps inerte.
Un sentiment dadmiration pour Sydney menvahit soudain.
Cest lui
cest lui qui a dû faire face au corps
ensanglanté de Parker, cest lui qui a dû annoncer la
terrible nouvelle à tout le monde. (En fait, en y réfléchissant
bien, il ny a que pour Broots et moi que la nouvelle a été
terrible
)
- Comment était-elle ? Demandé-je.
-
Euh
Elle avait un tailleur bleu foncé avec un
chemisier blanc et
- Non, je ne parle pas de comment elle était habillée. Comment
était-elle
avait-elle lair heureuse ?
Il reste muet quelques instants, semble réfléchir et dit :
- Oui, maintenant que tu me le demandes, je pense bien quil
y avait un léger sourire sur son visage. Elle avait lair
paisible.
- Tant mieux, murmuré-je.
- Tu sais, Jarod. Elle est peut-être mieux là où elle est quau
Centre.
Oui, cest sûr mais je ne veux pas le lui dire. Je ne veux
même pas y penser mais
il va bien falloir que je me lavoue
un jour. Oui, il faut que je paie ! Cest de ma faute si
elle était toujours au Centre. Je sais bien que même si jétais
rentré, ils ne lauraient pas laissé partir pour autant
mais jaurais au moins pu
Jaurais au moins dû
essayer de la sortir de là. Jy ai pensé hier et un
sentiment affreux de rage envers moi-même sinstalle. Cétait
facile de penser « Un jour, je la sortirai de là » mais voilà,
maintenant cest trop tard !
- Oh, Jarod, avant que joublie, lorsquelle
enfin lorsque je suis arrivé chez elle et que je lai découverte
gisant par terre, elle tenait une enveloppe à la main. Une
enveloppe
marquée à ton nom
Linformation pénètre en trombe dans mon cerveau. Une
enveloppe ? A mon nom ?
- Vous voulez dire quelle ma écrit une lettre avant
de mourir ?
- Oui.
Je vais pouvoir voir son écriture pour la dernière fois, je
vais pouvoir respirer son parfum pour la dernière fois, je vais
pourvoir avoir limpression quelle vit toujours
Jai encore un contact avec elle !
- Quand est-ce que je peux avoir cette enveloppe ?
- Et bien, il serait trop risqué que tu viennes à Blue Cove, je
vais te lenvoyer à partir du bureau de poste. Tu nas
quà me donner ton adresse.
Après lui avoir donné mon adresse, je suis frappé par un
sentiment de peur et mon estomac se tord.
- Sydney, qui est au courant de cette lettre ?
- Personne. Même pas Broots.
- Comment va-t-il ?
- Il est aussi effondré mais il sen sortira
Je le coupe avant quil ne pose la question à laquelle je
ne veux pas répondre.
- Essayez de me lenvoyer au plus vite, Sydney. Je vous
remercie davance.
-
oui, très bien. A bientôt Jarod et
promets-moi
Je voudrais que tu me promettes que tu ne feras pas de bêtises
sil te plaît. Non, je suis sérieux, Jarod, ajoute-t-il
après mon soupir. Je suis sûr que quelle que soit la raison
pour laquelle Mlle Parker se soit suicidée (et Dieu sait quil
y en a) elle ne voulait pas que tu la suive dans sa décision.
Je reste silencieux un instant.
- A bientôt Sydney, dis-je avant de raccrocher.
Une lettre. Mlle Parker ma écrit une lettre. Pendant les
deux jours qui suivirent, ma vie ne se résuma quà lattente
de cette lettre. Je vérifiais ma boîte aux lettres environ cinq
fois par jour et je faisais les cent pas dans ma chambre en me
demandant ce quelle avait bien pu mécrire.
* * *
« Driiiiiing »
La porte dentrée. Je cesse de faire les cents pas et ouvre
la porte. Emilie se tient sur le palier, avec un bouquet de
fleurs. Je ne peux mempêcher de sourire.
- Je suis désolé, jaurais dû tappeler
mexcusé-je.
Elle me sourit en guise de réponse et rentre chez moi.
- Alors, dit-elle en se retournant vers moi, vas-tu te décider
à me dire ce qui ne va pas ? Aurais-tu oublié que tu mas
sauvé la vie il ny a pas moins de deux semaines ? Tu
voudrais que je fasse quoi ? Que je ferme les yeux ? Allons, je
vois bien que ça ne va pas
- Daccord
assieds-toi. Tu veux boire quelque chose ?
- Non merci.
Je la fais asseoir sur mon canapé et massois à côté delle.
-
Quelquun
quelquun à qui je tenais
beaucoup
est mort. Elle
elle sest suicidée en
se tirant une balle.
Emilie se passe la main sur le visage et un air grave sinstalle
sur son visage.
- Ecoute Jarod, je comprends très bien ce que tu ressens et,
tout comme tu las fait pour moi il ny a pas
longtemps, je te demanderai de te battre et de surmonter cette
peine. Je sais que tu peux y arriver et je sais que cest
plus facile à dire quà faire mais tu nas pas le
choix.
Je la regarde. Si, jai un autre choix. Comme un écho à
mes pensées, son regard se repose sur moi et elle me fixe dans
les yeux.
- Non Jarod. Tu ne vas pas prendre ce chemin.
Je sens la douleur remonter en moi.
- Mais cest de ma faute si elle sest suicidée.
- Arrête de dire des bêtises. Ce nest pas toi qui as
appuyé sur la gachette, quand même ? Alors ne sois pas idiot et
ressaisis-toi.
Je suis là, à moitié conscient, à moitié ailleurs à lutter
contre les larmes qui envahissent mon cur, mon âme, mes
yeux
- MAIS TU NE COMPRENDS PAS ?! Hurlé-je. JE NE LA VERRAI PLUS !
JE NE LENTENDRAI PLUS ! JE NE SERAI PLUS JAMAIS PRES DELLE
! JE NE RESPIRERAI PLUS JAMAIS SON PARFUM ! JE NE LENTENDRAI
PLUS JAMAIS PARLER ! JE NE LENTENDRAI PLUS JAMAIS RIRE ! JE
NE LA VERRAI PLUS JAMAIS SOURIRE ! Je
Je marrête en voyant les larmes dans ses yeux.
- Tu crois que je nai rien ressenti quand Max est mort ? Me
demande-t-elle, la voix étranglée par les larmes. Tu crois que
je nen ai pas voulu à la terre entière ?
Je baisse les yeux et meffondre à terre. Je nai plus
la force
Je ne veux pas me relever, je ne veux plus voir le
monde, je ne veux plus rien voir, plus rien entendre que Parker
Emilie, et je lui en suis reconnaissant, nessaie pas de me
consoler. Elle me regarde, moi, agenouillé par terre, la figure
entre les mains, secoué par les sanglots.
Je navais encore jamais ressenti une telle douleur, un tel
chagrin. Lorsque Kyle est mort, cétait totalement différent
: je ne le connaissais pas très bien et je navais pas passé
mon enfance, je navais pas fait mes premières bêtises, je
navais pas découvert certaines choses de la vie à ses cotés
Emilie sort un mouchoir de son sac et me le tend.
- Merci, murmuré-je en le prenant.
- Je
je vais te laisser. Appelle-moi si jamais
si
jamais tu as envie de parler. Au fait, ajoute-t-elle en sortant
une enveloppe de son sac, il y avait ça dans ta boîte aux
lettres. Cétait mal mis et ça a failli tomber.
Je suis secoué de spasmes alors que je reconnais lécriture
de Parker sur lenveloppe.
Partie 2 :
Jarod,
Si tu lis cette lettre, cest que jai déjà dû
passer à lacte. Javais prévu ça depuis quelques
temps déjà. Tout dabord, je voudrais mexcuser pour
tout ce que je tai fait depuis que tu tes échappé.
Cest la meilleure chose qui te soit arrivée et jai
tout gâché en te courant après. Tu ne peux pas savoir comment
je men veux. Tu as droit à la liberté plus que nimporte
qui au monde.
Ensuite, je voudrais te demander de ne pas être triste. Ce que
tu mas dit dans la voiture qui nous ramenait de Carthis ma
beaucoup touchée et ma fait prendre conscience de choses
que je maintenais enfouies tout au fond de moi. Je suis rentrée
chez moi très perturbée et jai beaucoup réfléchi. Jai
réalisé ce quavait été ma vie au cours de ces cinq
dernières années et jai failli vomir.
Jen ai assez de faire lautruche, de regarder Raines
bousiller la vie de centaines de gens et surtout de te courir après.
Jai réalisé que depuis toujours je suis du « mauvais côté
de la barrière » et que je me voilais la face. Jaurais dû
te dire tout ça il y a très longtemps mais je nai jamais
trouvé le courage. Jai gâché ton bonheur dêtre
libre et je narriverai jamais à me le pardonner. Jai
pensé à mettre une bombe au Centre mais ça détruirait les
archives avec toutes les informations sur ton passé. Jai
pensé à tuer Raines mais le courage ma quittée il y a déjà
bien longtemps. Je navais plus quune seule solution
De plus, je suis tombée sur les photos de Maman, papa (oui, peu
importe quil soit mon père biologique ou non, cest
comme ça que je lai toujours vu et cest comme ça
que je le verrai toujours) et de Tommy. Je me suis sentie si mal
de penser quils avaient sacrifié leurs vies pour moi, pour
que je sois heureuse. Maman a aussi sacrifié la sienne pour te
sortir de ce trou quest le Centre et je nai pas
supporté lidée de penser que javais fait tout mon
possible pour te ramener.
Jen arrive à en avoir honte de moi et je crois que je narriverai
plus jamais à te parler ni même te regarder en face. Jai
été si stupide et je men veux terriblement. Et puis, en
faisant linventaire de mes sentiments, jai réalisé
quelque chose qui était au fond de moi depuis très, très
longtemps. Oui, je ne te lai jamais avoué mais je suis
tombée amoureuse de mon meilleur ami. Dès que je lai vu
derrière la vitre de simulation, jai été frappée par
ses yeux et sa tristesse mais je détournais mon regard. Et puis
ce petit garçon a grandi et les choses entre nous ont changé.
Beaucoup de choses ont changé : nos vies, nos pensées, nos
valeurs, nos espoirs mais il y a des choses qui ne peuvent pas
bouger. Des choses qui sont ancrées à lintérieur de nous
et que lon ne peut déloger peu importe le mal quon
se donne pour le faire. Mes sentiments envers toi font partie de
ces choses. Oui Jarod, aussi étrange que cela puisse te paraître,
je tai toujours aimé et le sentiment davoir gâché
ta vie en est dautant plus insupportable. Je sais ce que tu
me dirais, que lon peu toujours tout changer, que lon
a toujours une deuxième chance. Et je sais, au fond de toi, que
tu me pardonnerais. Mais je ne peux me résoudre à accepter ton
pardon alors que je ne me laccorde pas à moi-même. Je taime
Jarod et où que jaille ensuite, tu auras toujours une
place dans mon cur.
Jespère que tu recevras cette lettre parce que cest
très important pour moi que tu le saches. Je voulais te le dire,
dans notre dernière conversation téléphonique, mais je nai
pas trouvé le courage et javais peur que tu te précipites
chez moi pour men empêcher et que tu te fasses attraper
par le Centre. Je vais maintenant mettre fin à ce cauchemar qui
me hante depuis si longtemps et aller rejoindre Maman. Je pense
que je serai mieux là haut quici de toute façon
Je vais te laisser mais avant, je voudrais encore une chose. Cest
la dernière faveur que je te demande ; je sais que tu as déjà
fait beaucoup pour moi. Je voudrais que tu me promettes de te
battre. Lyle et Raines vont redoubler defforts pour tavoir
et cest la dernière chose que je veux. Je nai plus
la force de me battre mais je te donne tout ce qui me reste pour
continuer à fuir le Centre et ses projets diaboliques. Ne laisse
pas le Centre tavoir comme ils ont eu Maman, papa et Tommy.
Je sais que tu y arriveras. Fais tout ce que tu peux pour
contacter ta famille et ne laisse pas le Centre manipuler ta vie
comme ils le veulent. Ils le font depuis trop longtemps
Sois heureux, tu le mérites. Je te souhaite de tout mon cur
de retrouver ta famille. Ne sois pas triste à cause de moi, je
vais être heureuse avec Maman. Tu naurais rien pu faire,
ni pour empêcher mon malheur, ni pour mempêcher de faire
ce que je vais faire. Tu ny es pour rien.
Je regarde ta photo pour la dernière fois, pour être sûre demporter
avec moi ton visage.
Je taime mon amour.
Parker.
Mes larmes tombent maintenant sur le papier et font des nuages
sur les mots. Je referme la lettre si précieuse et la dépose
sur la table. Je massois sur la première chaise que je
vois et me vide de toutes les larmes que je retenais.
* * *
Aujourdhui, cest mon dernier jour avec Emilie. Elle a
réussi à reprendre le dessus et se débrouille très bien avec
ses élèves. Je lai appelé et nous avons beaucoup parlé.
Je lui ai raconté mon histoire, partiellement bien sûr, qui
pourrait comprendre ? Et puis jai décidé quil était
temps pour moi daller me recueillir sur la tombe de Parker
et daller voir Sydney.
Cest la fin de la journée et je suis donc en face des
petits CP qui me regardent tous avec des grands yeux.
- Bon ben
aujourdhui, cétait mon dernier jour
avec vous parce que demain, je rentre.
- Vous rentrez où ? Demande un petit garçon.
Je réfléchis quelques instants et dis :
- Chez moi. Mais avant de partir, je voudrais vous dire quelque
chose. Quelquun que jaimais beaucoup est mort il y a
trois jours. Je ne lui avais jamais dit que je laimais et
maintenant, je me sens très mal parce que je ferais nimporte
quoi pour pouvoir revenir en arrière et lui dire tout ce que je
ne lui ai pas dit. Mais cest trop tard. Jaimerais que
vous fassiez quelque chose pour moi. Vous voulez bien ?
Toutes les têtes hochèrent ensemble.
- Je voudrais que ce soir, dès que vous rentrerez chez vous,
vous disiez à un de vos proches ce que vous pensez de lui. Votre
maman, votre papa, vos frères et surs, un ami, peu importe
mais je veux que vous lui disiez que vous laimez. Cest
très important de dire aux gens quon les aime parce que même
si nous, on en est sûrs, eux ne peuvent pas le deviner
Les enfants me regardent, étonnés quon puisse donner un
tel devoir mais se taisent. Ils ont lair davoir
compris que quelque chose de grave était arrivé.
Japerçois Emilie écraser une larme et se ressaisir en
distribuant la suite du travail prévu pour le lendemain.
- A un de ces jours, alors, dis-je en leur faisant au revoir.
Puis je me tourne vers Emilie qui me regarde dans les yeux. Puis
je la prends dans mes bras et elle me souffle à loreille :
- Je ne te remercierai jamais assez pour ce que tu as fait pour
moi. Merci beaucoup, Jarod. Jespère que tout va bien se
passer pour toi
Je lui souris.
- Ne ten fais pas, je ne me jetterai pas du haut du pont si
cest ce dont tu as peur.
Elle sourit et se tourne vers ses élèves.
- Allez, dites au revoir à Jarod.
- Au revoir, Jarod, répondent-ils tous en chur.
Je me glisse au dehors de la classe et poursuit mon chemin jusquau
dehors. Je respire un grand coup et ne peux mempêcher de
penser que Parker ne respire plus.
Ma douleur ne sest pas atténuée mais elle na pas
empiré. Je suis heureux quelle mait dit ce quelle
avait sur le cur mais je regrette terriblement de ne pas
avoir eu le courage, dans cette foutue voiture, de lui dire ce
que je ressentais pour elle. Parce que jai compris, en
lisant ses propres mots que moi aussi je lavais aimée du
plus profond de mon âme depuis le premier jour.
Elle restera toujours la première lumière que jai eue
dans ma cellule au Centre
Je me dirige vers le parc public où je vais sûrement marcher au
bord du fleuve et penser à ma situation. Elle était ma raison
de vivre mais il faut que je me batte. Si cest ce quelle
veut, je le ferai pour elle. Jai une furieuse envie de me
noyer dans le ruisseau mais je tiens bon.
Si je meurs aujourdhui
ce sera de chagrin
A suivre
Pour m'envoyer vos fanfics (tous formats compatibles avec les logiciels courants de Windows - même Xp, pas de pb), écrivez-moi : delphinevb@chez.com . En général, je m'efforce de lire très vite les textes qu'on m'envoie, même si je ne les publie pas aussitôt (cause forfait, et puis travail aussi ;-) ...), afin de proposer un petit commentaire (un auteur attend généralement des feedbacks, j'en sais qqch...).
Sydnette la Psy Caméléonne.
© Onyssius, 2003, in Le Monde d'Ondinaphaë.
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