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Section Le Caméléon (The Pretender)
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Manque de sens (partie unique)
Auteur : @ndy 56( missparker63@hotmail.com )
Où le situer : Il se situe après IOTH.
Notes : Une suite qui réserve bien des surprises ! Fic écrite pour le Challenge n°3 de In The Moonlight.
La voiture de Mlle Parker prit
un virage sur le petit chemin de terre, seulement quelques mètres
la séparaient du 4x4 gris de Jarod qui accélérait de plus en
plus. Elle lâchait une insulte de temps à autre quand elle
voyait quil prenait de la distance, puis écrasait laccélérateur
pour ne pas le perdre. Elle était seule dans son véhicule car
Broots et Sydney navaient pas été assez rapides quelques
minutes auparavant pour rejoindre la Lincoln. Parker ne les avait
pas attendus non plus quand elle avait vu Jarod sortir par la
porte de derrière et monter dans son 4x4, elle avait refermé sa
portière et démarré en trombe, laissant les deux hommes seuls
sur le trottoir.
Ils étaient tous deux en train de parcourir les montagnes des
Rocheuses, à la vitesse de léclair, plus déterminés que
jamais. Jarod jetait régulièrement des regards dans le rétroviseur
pour remarquer que sa poursuivante le traquait toujours avec
autant de hargne. Il donna un coup dans le volant en arrivant à
un virage, il sy était pris juste à temps pour ne pas déraper
car il lavait abordé un peu tard.
Il avait été pris de cours, il ne pensait pas que Mlle Parker
pourrait le retrouver aussi vite que cela, de toute évidence
elle avait fait dimportants progrès. Broots aussi arrivait
de mieux en mieux à déjouer ses énigmes informatiques, au bout
de cinq ans linformaticien commençait à connaître ses
tac-tics et ses pièges. Jarod était donc maintenant obligé de
fuir en voiture, chose quil navait pas souvent eu loccasion
dapprofondir. Le Caméléon se rendit compte que Mlle
Parker semblait manier particulièrement habilement le volant, cétait
une femme qui réussissait tout ce quelle entreprenait.
Jarod aperçut quau loin la route se resserrait et formait
un angle très aigu, il allait devoir ralentir un peu sil
ne voulait pas se retrouver en bas de la pente, coincé entre le
sol et le canon du Smith & Wesson de Mlle Parker.
Cette dernière remarqua le virage quà linstant où
Jarod le prit sans difficulté et au moment où elle appuya sur
la pédale de frein, rien ne se passa. Le véhicule dérapa sur
quelques mètres et la jeune femme avait beau faire tout ce quelle
pouvait, la voiture sortit du chemin et dévala la pente en
faisant plusieurs tonneaux.
Parker se sentit alors comme un pantin que lon tournait
dans tous les sens, elle se cognait dans la portière, sa
ceinture lui faisait atrocement mal et son airbag létouffait.
Jarod sarrêta sur le bord de la route, il avait vu que la
Dragon Lady ne lui collait plus au train alors il sortit de sa
voiture et fit le chemin inverse à pied. Il aperçut alors la
Lincoln en bas de la pente, une chance que celle-ci ne soit pas
trop abrupte. Il vit la jeune femme sortir de la carcasse, elle
titubait mais cela signifiait quelle nétait pas trop
gravement blessée. Jarod lui hurla de sécarter du véhicule,
de peur que celui-ci nexplose à cause des vapeurs dessence.
La jeune femme qui se trouvait à quelques mètre de la voiture
se retourna comme pour étudier la situation mais un énorme
bruit retentit, elle se sentit projetée violement en arrière et
son visage la brûla atrocement.
Jarod arriva à sa hauteur, elle couvrait sa figure de ses mains
et gémissait. Il saccroupit à coté delle et lui
demanda sil pouvait la voir, celle-ci pleurait tellement la
douleur était insupportable. Il lui saisit les poignets et la
força à se montrer, sa gorge le serra à ce moment et il nosa
rien dire.
« Je ne vois plus rien Jarod, tout est noir
- Je sais Parker, ne ten fais pas, je vais temmener
à lhôpital, lui dit-il en lécartant de la carcasse.
- Jai mal Jarod, ça me brûle, quest-ce qui se
passe, Pourquoi je ne te vois pas ?
- Cest normal, cest lexplosion qui ta éblouie,
ça
ça va aller, assura-t-il. »
Il lexamina rapidement pour vérifier si elle navait
aucune fracture puis il lui attrapa le bras pour laider à
se lever. Il marchèrent lentement jusquau 4x4, il linstalla
à lavant et prit place derrière le volant après avoir
attaché la ceinture de la jeune femme. Celle-ci ne disait plus
rien, elle se tenait le visage et des larmes coulaient le long de
ses joues brûlées. Jarod était très inquiet pour elle, il ne
savait pas du tout comment agir avec elle et ce qui allait lui
arriver maintenant quelle ny voyait plus. Ses mains
tremblaient sur le cuir du volant et il narrêtait pas de
revoir la voiture exploser et Mlle Parker tomber en arrière.
Jarod sortit son téléphone portable de sa poche et appela
Sydney, il lui demanda de le rappeler une fois quil aurait
su où se trouvait lhôpital le plus proche et lui ordonna
de sy rendre pour les y attendre. Le psychologue sinquiéta,
il navait obtenu aucune information sur ce qui venait de se
produire mais renseigna rapidement son protégé sans poser de
question.
*^*^*^*^*^*^*^*^*^*^*^*^*
Le Caméléon trouva rapidement le chemin, il sarrêta
devant la porte de létablissement et deux médecins,
accompagnés dune infirmière, laidèrent à
transporter Mlle Parker en salle dopération. Il nobtint
pas le droit de franchir la porte et rejoignit Sydney et Broots
dans la salle dattente pour leur expliquer ce qui était
arrivé à leur collègue. Tous les deux seffondrèrent,
Parker était une si bonne conductrice et avec tout ce quelle
avait déjà vécu avant, pourquoi le sort sacharnait-il
contre elle ? Pourquoi ? Pourquoi elle ? Cétaient
les questions habituelles, il ne leur restait plus quà être
patients et ils en sauraient plus quand le médecin sortirait dopération.
Lattente leur parut interminable, surtout à Jarod qui se
sentait coupable de laccident. Il se disait quil
aurait dû prendre un autre chemin ou ralentir pour obliger à
Parker de le faire aussi
Il leva les yeux et aperçut le médecin
approcher, vêtu de bleu ciel qui retirait son masque et laissait
apparaître un visage aux traits crispés. Il sassit à
leurs cotés, se présenta sous le nom du Dr Tyler puis commença
à leur parler dune voix douce. Il les informa que Mlle
Parker était dans un état stable mais quun dème
faisait pression sur son nerf optique ; ce qui lempêchait
de voir pour le moment. Pour soigner ceci, il fallait lui
administrer des gouttes et garder un bandage sur les yeux pendant
un journée. Il dû aussi leur dire que temps que lecchymose
ne se serait pas résorbé, Mlle Parker ne verrait rien et que
cela pouvait prendre un jour, comme une semaine, des années ou même
jamais. Tous les trois furent bouleversés et ne surent comment réagir
à par Jarod qui voulut la voir immédiatement. Le Dr Tyler lui
refusa ce droit car elle devait se reposer mais il pourrait la
voir dès le lendemain sans aucun problème.
Les trois hommes se dirigèrent alors vers la sortie, totalement
désemparés et allèrent louer une chambre dans le motel qui se
trouvait juste en face de lhôpital. Jarod passa une nuit
très agitée, il pensait sans arrêt à laccident, se
disant quil aurait pu empêcher ça, quil aurait pu
sauver les yeux de Parker. Il voyait sans cesse son visage, un
sourire aux lèvres, mais cétaient surtout ses yeux qui
retenaient son attention, ils étaient si beaux et si bleus
Elle avait perdu ces deux joyaux par sa faute, parce quil
ne pensait quà sa misérable petite vie de Caméléon et
ne se souciait pas de ses problèmes à elle.
Il sassit dans son lit, essuya les gouttes de sueur qui
perlaient sur son front et se leva dun bond pour aller dans
la salle de bain. Il alluma la lumière, tourna le robinet deau
froide et se passa de leau sur le visage. Jarod se regarda
longuement dans la glace, il fixait ses yeux, se demandant
pourquoi il voyait toujours et pas elle. Il retourna dans sa
chambre, enfila un tee-shirt blanc et sortit en fermant discrètement
la porte et en marchant sur la pointe des pieds. Le jeune homme
se dirigea vers lhôpital, se faufilant sans bruit dans les
couloirs pour rejoindre la chambre de Mlle Parker.
Elle était dos à lui, il avança doucement en direction du
fauteuil quand la jeune femme demanda qui se trouvait dans la pièce.
Il accourut à son chevet, sagenouillant sur le sol froid,
il prit sa main dans la sienne pour lui répondre dune voix
tremblante.
« Cest moi, Jarod.
- Sil te plaît, sois franche, combien de temps vais-je
rester dans cet état ?
- Je nen ai aucune idée, pas plus que ton médecin nen
a, avoua-t-il.
- Cest dur de ne rien voir, lâcha-t-elle.
- Ta vue peut revenir dun moment à lautre. »
Les larmes ne coulaient pas sur ses joues mais Jarod savait très
bien quelle pleurait, il aurait voulu la prendre dans ses
bras pour la rassurer et lui dire que tout irait bien mais il
savait très bien quelle le repousserait. Il baissa la tête
et se passa la main dans les cheveux en soupirant. Assit sur le
fauteuil en cuir, il se releva et marcha vers la porte, il préférait
partir et retrouver le dur matelas du motel den face car il
sentait que Parker avait besoin de rester seule et de se reposer.
Cela lui faisait tant de peine de la voir étendue là, elle lui
paraissait si vulnérable et si triste.
La jeune femme se tourna sur le dos et passa ses doigts sur le
haut de ses joues, elle les sentit rugueuses et quelques aspérités
les recouvraient. Elle savait que son visage était brûlé et
cela lui fit très mal, elle ne voulait pas de ça, de cette vie
Elle priait pour que ce ne fût quun rêve, elle voulait se
réveiller dans son lit, se lever et sasseoir devant sa
coiffeuse pour observer son visage aux traits parfaits comme elle
le faisait chaque matin depuis tant dannées. Elle avait
beau se concentrer, faire toutes sortes defforts mais rien
ny faisait, elle était toujours dans son lit blanc avec
ces horribles cotons sur les yeux. Elle se tourna de nouveau sur
le coté, remontant la couverture jusquau menton et
continua à pleurer jusquà ce quelle sendorme
de fatigue.
Le lendemain Jarod vint la voir très tôt, il voulait lui
montrer quil était là pour elle, même sil voulait
surtout soulager sa conscience. Mlle Parker était debout près
de la fenêtre quand il entra dans la chambre, son visage était
tourné vers lextérieur un bandage le recouvrait toujours.
Il neut pas le temps de prononcer un mot que la jeune femme
lui demanda de partir, elle avait reconnu son parfum quand il sétait
approché. Il fit donc demi-tour à contre cur mais fut arrêté
par le médecin qui allait ausculter Mlle Parker. Celui-ci lui
annonça quil préférait quun proche soit aux cotés
de la jeune femme pour la soutenir dans ce dur moment. Ils se
mirent donc tous les deux en chemin, Jarod priant pour que Mlle
Parker retrouve vite ses beaux yeux bleus.
« Bonjour Mlle Parker, comment allez-vous ce matin ?
- Je nirai pas bien tant que je naurai pas retrouvé
la vue. »
Lhomme la saisit par le bras pour la guider jusquà
son lit, il lassit puis défit son bandage pour observer
ses yeux et ses brûlures. Son iris était toujours dun
bleu profond mais terne, sans expression, la détermination et la
fougue dautrefois avaient disparu. Le médecin regarda les
petites cloques sur le haut de ses joues et au dessus de ses
sourcils, il y appliqua une crème qui paraissait soulager la
douleur de Mlle Parker. Il ferma de tube, le posa sur la table de
chevet et entoura de nouveau la tête de la jeune femme avec une
bande blanche.
Jarod était resté près de la porte, il regardait le Dr Tyler
soigner la Dragon Lady et restait silencieux de peur que Mlle
Parker le fasse sortir comme la fois précédente. La tension se
faisait sentir dans la pièce, lui et son amie espéraient tous
deux entendre des nouvelles rassurantes. Le médecin arborait un
demi sourire, il semblait préoccupé et Mlle Parker le sentait
facilement, elle guettait le moindre son qui pourrait la mettre
sur la voie.
« Pour ce qui est de vos brûlures, tout devrait rentrer
dans lordre dici 2 ou 3 semaines.
- Est-ce quil y aura des marques ou des cicatrices ?
Demanda-t-elle.
- Si vous appliquez régulièrement la crème que je vais vous
prescrire, il ny aura aucun problème, vos cellules vont très
vite se régénérer.
- Et pour ma vue ?
- Ldème semble avoir rétréci daprès le
scanner que lon a effectué tout à lheure mais il
est encore important. Le seul remède est la patience Mlle
Parker, jai déjà vu des dizaines de personnes se rétablir
totalement en quelques jours, lui répondit-il, sûr de lui.
- Arrêtez avec vos bonnes paroles, je sais très bien quil
ny a presque pas de chances. Jai peut-être perdu la
vue mais pas mes neurones !
- Jai vu que vous habitiez à Blue Cove dans le
Delaware ? Dit-il, voyant quil ne fallait pas
continuer dans cette voie.
- Cest exact.
- Très bien, vous sortirez demain de lhôpital et vous
pourrez rentrer chez vous. Je vais contacter un confrère de
Dover, cest un spécialiste. Je veux que vous vous reposiez
le plus possible, cela contribuera à vous faire recouvrer la vue
plus rapidement. »
Il se leva alors et dun regard il fit comprendre à Jarod daller
la voir quand il serait sorti car elle avait besoin dun
soutien. Il fit donc quelques pas dans sa direction pendant quelle
se glissait sous les draps et tentait dattraper son verre
sur la table de chevet. Etant plongée dans le noir, elle donna
un coup dans le gobelet en plastique qui se renversa et se vida
complètement sur le carrelage blanc. Elle lâcha une grossièreté
et fit mine de se lever mais le Caméléon la retint et lui dit
quil sen occupait. Il lui remplit un second verre,
prit sa main et laida à saisir lobjet pour lapporter
à sa bouche.
La jeune femme but une gorgée puis lui répondit dune voix
sèche quelle pouvait se débrouiller seule et quelle
devait le faire rapidement si elle ne voulait pas rester dépendante
des autres toute sa vie. Jarod nétait de cet avis, elle ne
le serait pas toute sa vie car elle allait vite recouvrer la vue
mais il fallait tout de même quelle apprenne à demander
de laide aux autres. Elle ne répondit rien, elle ne
faisait que maugréer en silence, comment avait-elle pu se
retrouver dans cet état ? Elle devait maintenant supporter
la présence perpétuelle de Jarod, sa voix plaintive et vaines
tentatives de réconfort. Cétait pathétique, elle, Mlle
Parker, obligée de vivre au crochet des autres, un comble pour
une femme qui a toujours affirmé son indépendance.
Embarrassé par labsence de discussion, Jarod essaya de
lancer la conversation en lui disant que Sydney et Broots
allaient bientôt passer mais quils étaient mal à laise
et ne savaient pas comment laborder. Elle lui répondit quelle
sen fichait, quils pourraient venir quand ils
voudraient mais que lui devait partir car elle ne souhaitait plus
sa présence dans la pièce. Il sexécuta, se demandant
comment une personne pouvait être aussi butée, il se ravisa en
se souvenant quil ne sagissait de personne dautre
que Parker et alla manger en ville.
Sydney et Broots longeaient le long couloir froid, celui-ci leur
donna quelques frissons car ils ne pouvaient sempêcher de
le comparer à ceux du Centre. Les gens se ressemblaient aussi, vêtus
de tuniques bleues pâle ou de chemises blanches, certains
debout, dautres sur des fauteuils roulants
Ils
atteignirent bientôt la chambre de Mlle Parker, ils prirent une
respiration et entrèrent sans savoir réellement à quoi sattendre.
« Bonjour Mlle Parker, comment allez-vous ?
- Je ne vois plus ma tête le matin, cest déjà bien
»
Broots ne sut pas comment réagir, après avoir esquissé un
sourire et vu que Sydney navait pas bougé, il retrouva son
expression habituelle ; mi-hébété, mi-intéressé. Après
cette remarque bien placée, ils se sentir encore plus mal à laise
quavant de venir rendre visite à la jeune femme.
« Bon, je nai pas que ça à faire. Sydney, étant médecin
pourriez-vous me faire sortir dici ?
- Vous devriez réfléchir Mlle, je
- Jai bien compris, je me débrouille toute seule, merci. Broots,
donnez-moi mes vêtements et sortez.
- Parker, sil vous plaît.
- Je ne resterai pas une minute de plus ici alors soit vous maidez,
soit je sors par moi-même. »
Broots ouvrit larmoire au fond de la pièce, saisit le
tailleur de Mlle Parker pour le lui poser sur le lit et ils allèrent
lattendre dans la salle dattente et régler les détails
de sa sortie. Tous les deux nosaient rien dire mais ils
pensaient que ce nétait pas une très bonne idée, ils
trouvaient quelle nétait pas encore prête pour
affronter lextérieur.
Ils tournèrent la tête au moment où la porte souvrit,
Mlle Parker apparut alors les deux hommes se levèrent pour lui
tenir le bras. Sydney remarqua quelle sétait trompée
entre deux boutons et le lui dit, elle soupira et lui demanda de
rectifier son inversion, se quil sempressa de faire.
Ils prirent tous les trois lascenseur puis se dirigèrent
vers la voiture de location qui était garée dans le parking du
motel. Broots les dépassa et alla chercher leurs valises dans
les chambres, il en profita pour téléphoner à Jarod de façon
à ce quil ne sinquiète pas de leur disparition.
Celui-ci lui répondit quil les verrait à Blue Cove car il
ne comptait pas laisser Mlle Parker seule trop longtemps, même
si elle nétait pas daccord.
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Sydney ouvrit la porte pour Mlle Parker, il sapprêtait à
la suivre mais elle se retourna et colla sa main sur son épaule
en lui assurant quelle se débrouillerait seule. Ils lui
firent promettre de les appeler à nimporte quel moment de
la journée ou de la nuit en cas de problème, ce qui ne les
rassura pas. Ils regagnèrent donc la voiture, la laissant entièrement
seule chez elle, ils se sentaient coupables de ne pas rester dans
la grande maison avec elle, ne serait-ce que pour lui tenir
compagnie.
Mlle Parker avança à tâtons dans son salon, en arrivant au
sofa, elle retira sa veste et attrapa la bouteille de Scotch sur
la table à coté delle. Elle passa sa main sur le bois et
saisit un verre dans lequel elle mit son doigt pour savoir quand
arrêter de verser. Elle réussit du premier coup et pu boire
tranquillement, se massant la nuque pour détendre ses muscles.
La jeune femme resta assise un moment puis se décida à se lever
pour aller prendre une douche, chose qui allait se révéler bien
plus difficile que de se servir un simple verre dalcool
quand on ne voit rien. Elle se leva et avança doucement, tendant
les mains devant elle pour reconnaître ses objets. Elle remarqua
quelle ne connaissait pas aussi bien la maison que cela
mais elle arriverait à se débrouiller toute seule.
Une vingtaine de minutes plus tard, elle était de retour dans la
salle de séjour, vêtue dun peignoir bleu et une serviette
à la main. Elle était contente delle car elle avait réussi
à se laver sans se brûler ou glisser sur le carrelage humide,
ce fut ce à quoi elle pensa avant de cogner son bras dans un
vase. Celui-ci tomba au sol et se brisa sous limpact,
effrayée par le bruit, Mlle Parker sursauta et se retourna pour
sécarter. Elle donna alors un coup dans sa lampe qui tomba
à son tour et la jeune femme ne savait plus que faire. Elle ne
savait plus quoi faire, elle marchait dans tous les sens,
renversant au passage dautres objets.
Au moment où elle allait marcher pieds nus sur les débris de
verre, quelquun la saisit par les épaules et la tira en
arrière. Parker reconnut Jarod et ne savait pas si elle devait
se sentir soulagée, embarrassée, énervée ou autre. Il la
guida jusquau canapé puis commença à nettoyer les dégâts
en silence, il préférait la laisser se calmer avant de lui dire
quoi que ce soit. Elle restait assise, les bras croisés sur la
poitrine et sur son visage il pu lire combien elle était désemparée
et déçue.
« Ne tinquiète pas, tu vas vite prendre tes repères.
- Comment ai-je pu croire que ce serait facile, je ne suis quune
misérable idiote. Jamais je ne pourrai men sortir seule,
je vais devoir aller dans un centre ou un endroit dans ce genre.
- Il existe une autre solution.
- Je te vois venir Jarod, je ne veux pas de toi ici.
- Ce serait pourtant un bon compromis, tu restes dans un endroit
familier et tu as quelquun pour taider. Médecin qui
plus est.
- Tu dois te réjouir nest-ce pas ? Plus de poursuites
et en plus tu peux venir me narguer quand tu veux.
- Je sais très bien que tu ne penses pas ce que tu dis, laisser-moi
toffrir ma présence, mes mains et mes yeux. Tu nen
auras pas besoin très longtemps car tu vas vite retrouver les
tiens. Dis-toi que cest pour mexcuser de toutes les
sales plaisanteries que je tai infligées auparavant. »
Mlle Parker baissa la tête, cétait un choix difficile,
soit lui dire non et se retrouver toute seule quitte à tout
casser chez elle, soit lui dire oui et elle devrait ensuite
supporter la guirlande de questions qui suivront, sans oublier de
passer pour une incapable
Mais il fallait quelle se
rende à lévidence, elle ne pouvait pas rester seule et
elle préférait être avec Jarod quavec Broots. Quand il sassit
à ses cotés, elle sécarta de quelques centimètres et
prononça un petit oui qui fit grand plaisir au Caméléon. Une
bataille de gagnée mais pas encore la guerre, ce qui ne devrait
pas tarder pensa-t-il en entendant sa réponse.
Il alla à la cuisine en lui ordonnant de se reposer pendant quil
allait préparer à manger, cette phrase fit réagir Mlle Parker.
En entrant dans son salon après sa douche, elle avait sentit une
odeur quelle connaissait et quelle aimait particulièrement :
celle du poulet rôti. Mais ce croyant seule à ce moment-là,
elle avait crut quelle avait rêvé. Elle esquissa un petit
sourire et sallongea sur le sofa en mettant sa serviette
sous sa tête pour ne pas abîmer de cuir avec ses cheveux trempés.
Elle mangea comme elle put, mettant la nourriture sur la
fourchette avec ses doigts, elle préférait toujours faire de
cette façon que dêtre obligée de demander à Jarod de
lui donner à manger
Ils restèrent un long moment à table
puis il la conduisit à sa chambre où il sortit les vêtements
quelle mettrait le lendemain pour lui permettre de shabiller
plus facilement quand elle serait seule. Ils nosaient pas
parler, de toute façon, de quoi pourraient-ils discuter ?
Ce nétaient pas des gens comme les autres, ils navaient
pas une vie ordinaire et cela les perturbait grandement. Il lui
administra ses gouttes pour les yeux avant de partir.
Il la laissa se coucher et retourna à son hôtel, content de sa
journée car elle avait enfin commencé à baisser les armes.
Jarod espérait maintenant quil arriverait à lui faire
totalement changer de position mais il était sûr quavec
le temps il allait y parvenir, quelle le veuille ou non. Le
Caméléon sallongea sur le lit, les mains sous la tête et
ferma les yeux pour sendormir en pensant à Parker, ce quil
faisait dorénavant à longueur de journée et de nuit.
*^*^*^*^*^*^*^*^*^*^*^*^*
Mlle Parker était toujours dans son lit à 9h30, chose qui ne
lui était pas arrivé depuis
depuis très longtemps. Elle
ouvrit les yeux et chercha le bouton de la lumière, quand elle
appuya dessus rien ne sa passa alors elle se leva pour allumer le
plafonnier. Elle réagit à ce moment, comprenant que le problème
ne venait pas de ses lampes mais delle, tout cela nétait
donc pas un cauchemar. La jeune femme se laissa glisser contre le
mur, quand elle fut assise sur le sol elle remonta ses genoux
sous son menton et baissa la tête pour pleurer. Seffondrer
comme cela lui faisait du bien, cétait comme un poids
insoutenable que lon sôtait.
Elle se souvint dun moment quelle avait passé avec
Jarod, étant petite, dans un des sous-sols du Centre où ils
aimaient saventurer. Sa mère était morte quelques temps
avant et elle avait posé la question à son ami :
« Pourquoi les larmes soulagent-elles ? »
Il lavait regardé avec un air pensif, il sétait
assit en face delle et posé sa main sur la sienne. Il
garda le silence un instant puis lui donna une réponse qui la
fit comprendre la raison mais la laissa tout de même perplexe.
Elle neut pas le temps de se remémorer la suite de lhistoire
car elle sentit la main de Jarod sur la sienne alors elle leva la
tête vers lui. Cétait comme si elle le voyait, elle
ressentait ce qui se passait. Il souriait, elle en était persuadée,
tout comme le fait quil savait exactement à quoi elle était
en train de penser, comme sil était dans son esprit. Elle
attendait quil commence à parler, il allait le dire, cétait
sûr, mais pourquoi tardait-il ? Elle sentit ses mains
trembler puis il le dit :
« Le physique et lesprit sont en rapport direct,
ainsi, toute sécrétion fait du bien au corps et tout ce qui le
soulage, soulage lâme. »
Elle sourit à son tour, elle pleurait aussi, Jarod fit de même
puis il la prit dans ses bras car pour lui cétait un réflexe
de prendre les gens tristes contre lui. Mlle Parker ne le
repoussa pas, elle se sentait si bien, elle aimait son parfum car
il était rassurant. Jarod la conduit à son lit pour quelle
mette une robe de chambre puis il alla lattendre dans le
salon, de façon à lui préparer son petit déjeuner. Elle le
rejoignit une minute plus tard et perçut un étrange bruit ainsi
quune odeur familière alors elle demanda à Jarod ce quil
fichait.
« Jai apporté quelques guirlandes et quelques
boules, il faut bien décorer ta maison pour Noël.
- Noël ?
- Nous sommes le 22 décembre, cest donc dans deux jours.
- Jai déjà ce quil faut, mais je navais pas
pensé au sapin.
- Je lai mis près de la cheminée, comme tu le fais tous
les ans.
- Merci.
- Je nai pas préparé ton petit déjeuner, vas thabiller
et quand tu reviendras il sera prêt. »
Elle sourit et se retourna, tendant les mains pour ne pas se
cogner, elle était dans le couloir quand elle perçut une lueur
dans un coin. Elle cligna des yeux un instant et quand elle
ouvrit ses paupières, elle distinguait quelques formes. La jeune
femme ny crut pas alors elle se dirigea vers sa chambre
pour être dans la lumière, elle pouvait maintenant voir son
lit, son armoire, la fenêtre
Elle se mit à pleurer, cétait
tellement beau car elle ne pensait pas quelle pourrait
retrouver sa vue dune façon si soudaine. Elle se regarda
dans son miroir, elle remarqua que ses yeux étaient sans
expression puis elle vit ses brûlures : sa peau était
rouge et sèche par endroits. Même si cette vision était dérangeante,
elle était contente de pouvoir sobserver. Limage était
encore brouillée, cétait si bon de pouvoir apprécier les
objets et les meubles à leur juste valeur.
Jarod avait trouvé un pot pour y placer le sapin de Noël, il était
maintenant debout sur un tabouret et plantait létoile sur
la cime de larbre. Il descendit de son perchoir, farfouilla
dans un carton et en sortit une longue guirlande rouge pour la
mettre sur la cheminée. Il se retourna à lappel de Mlle
Parker et resta stupéfait devant la jeune femme qui le pointait
de son Smith et Wesson. Jarod ne comprit pas la situation, dun
côté il était heureux car elle avait retrouvé la vue, mais de
lautre il se demandait pourquoi elle le menaçait. Elle était
plantée sous lencadrement de la porte, toujours en robe de
chambre et son regard avait retrouvé toute sa détermination dantan.
Elle semblait sûre delle et de ses actes, ce qui convaincu
Jarod de ne pas discuter.
« Pose cette guirlande et haut les mains.
- Je ne comprends pas Parker, je croyais que tu avais changé.
- Et bien tu croyais mal.
- Je viens taider, et cest comme cela que tu me
remercies.
- Ne fais pas lenfant, tu sais bien que je nai pas le
choix. »
Elle lui lança des menottes et lui ordonna de les enfiler sans
rechigner. Quand il sassit, elle attrapa le téléphone et
demanda des nettoyeurs, tenant son arme toujours dans sa
direction. Mlle Parker avait aimé sa présence mais elle ne
faisait que ce quelle avait promis de faire pour retrouver
sa liberté ; cest-à-dire sa vie contre la sienne, même
si la décision était difficile à prendre. Elle avait posé des
vêtements sur une commode, elle les récupéra et shabilla
en gardant son peignoir pour se cacher. La Dragon Lady sappuya
contre le mur, en fasse de Jarod pour ne pas le quitter du
regard, surveillant ses moindres faits et gestes. Quelques
minutes plus tard, un bruit attira son attention à lextérieur
et Jarod devina que ce nétait autre quune voiture du
Centre qui venait le chercher pour lembarquer.
*^*^*^*^*^*^*^*^*^*^*^*^*
Mlle Parker était dans son bureau du Centre, buvant un whisky
pour savourer sa victoire de la semaine passée. Elle repensa au
trajet dans la limousine où Jarod était placé entre elle et
Lyle, celui-ci disait au Caméléon quil allait enfin
retrouver sa maison et quil irait ensuite au Triumvirat
pour une petite remise en forme. Jarod navait rien dit,
probablement trop absorbé dans ses pensées, celles qui
pourraient laider à séchapper une nouvelle fois en
mettant au point un plan farfelu mais performant, comme toujours
jusquà la semaine passée. Mlle Parker non plus navait
pas ouvert la bouche, elle était déjà en train dimaginer
sa nouvelle vie, loin du Centre et de toute façon, quaurait-elle
pu dire ?
Six jours sétaient donc passés, elle était là aujourdhui
car elle avait à répondre à quelques questions de routines et
à récupérer ses effets personnels qui ornaient son bureau.
Elle était un peu excitée à lidée de ne plus avoir à
remettre les pieds dans cet endroit monstrueux mais surtout elle
se sentait coupable. Jarod était désormais redevenu la proie du
Centre, elle secoua la tête pour ôter cette pensée négative,
elle devait loublier si elle voulait une vie meilleure, le
bonheur des uns fait le bonheur des autres. On ne peut pas tout
avoir dans la vie, il y a des choix difficiles à faire mais on
doit faire avec. Elle se servit un autre verre, le vida dune
traite et se leva pour sortir avec ses affaires. Elle sobserva
dans le verre de la porte une dernière fois, ses brûlures
avaient presque disparu et elle voyait maintenant tout aussi
clairement quavant. La Dragon Lady sourit à son reflet et
poussa sur la poignée, elle fit quelques pas dans le couloir
quand Sydney la rattrapa.
« Cest aujourdhui que vous partez Mlle
Parker ?
- Cest exact, et vous devriez en faire de même Sydney.
Jamais Raines ne vous permettra de vous occuper de nouveau de
Jarod quand il reviendra, il faut se rendre à lévidence.
- Rien de mempêche dessayer, peut-être que si jinsiste
à longueur de journée il cédera !
- Cest une sol
»
La jeune femme fut coupée par la voix de Broots qui courait en
hurlant dans les couloirs du Centre. Quand il arriva à leur
hauteur, il suait à grosses gouttes et brandissait un paquet de
feuilles imprimée des deux cotés. Mlle Parker haussa les
sourcils en remarquant que le logo du Triumvirat sy
trouvait et lui ordonna de se calmer car ils ne comprenaient rien
à son charabia. Linformaticien toussa, il passa sa main
sur son front et commença à sexpliquer quand il eut réussi
à reprendre sa respiration.
« Cest
Cest Jarod. Il sest enfui du
Triumvirat ! »
Mlle Parker et Sydney séchangèrent un regard aussi
surpris que complice puis la jeune femme sortit du Centre en
disant quelle avait fait son travail et que cet incident était
de la faute du Centre. Broots et le psychologue étaient ravis,
ils devaient bien sûr continuer à travailler dans la maison de
horreurs mais au moins, leur ami était libre. Pour eux cétait
le principal et bien que Mlle Parker soit la responsable de son
arrestation, ils savaient bien quelle aussi était contente
de sa fuite. Ils lui pardonnaient son acte car ils savaient quelle
avait une bonne raison, elle aussi avait besoin de goûter à la
saveur de la liberté.
Fin !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Je mexplique : Jai commencé cette histoire il y
a deux semaines et le challenge 3 a fait son apparition. Ayant
mentionné le souvenir denfance, je me suis dit que je
pourrais inclure les autres objectifs et voilà, une fic envoyée
4 jours après le début du challenge !
Jespère que vous aurez aimé !! Des feeds
pleaaaaaaaaaaaaase !!!! MissParker63@hotmail.com
Pour m'envoyer vos fanfics (tous formats compatibles avec les logiciels courants de Windows - même Xp, pas de pb), écrivez-moi : delphinevb@chez.com . En général, je m'efforce de lire très vite les textes qu'on m'envoie, même si je ne les publie pas aussitôt (cause forfait, et puis travail aussi ;-) ...), afin de proposer un petit commentaire (un auteur attend généralement des feedbacks, j'en sais qqch...).
Sydnette la Psy Caméléonne.
© Onyssius, 2003, in Le Monde d'Ondinaphaë.
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