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Section Le Caméléon (The Pretender)

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Le DSA manquant (page 1)

Auteur : Macounet le Gazéléon ( r.ducreux@wanadoo.fr )

Où le situer : Il se situe n'importe où dans la série

Notes : Typique du zigoto qd on le connaît et qu'on ne s'arrête pas à son humour décalé ;-) (meuh nan, je vise personne, là...), mais rudement bien mené. Beaucoup d'action !!!

 

Un appartement - en pleine nuit

Un an déjà - et toujours cette douleur présente, comme si la mort de Brigitte n'avait eu aucun effet sur sa peine.
Brigitte était morte, c'est un fait, mais elle ne l'avait pas tuée de ses propres mains.
Elle était morte en donnant la vie à son frère, son demi-frère plutôt ; alors qu'elle priait chaque soir pour pouvoir venger son seul et unique amour assassiné par Brigitte, sur ordre probable de Lyle, ou pire, de son père.
Mais ce frère, demi-frère, où était-il ?
Accaparée par la chasse à l'homme qu'elle livrait contre Jarod depuis plusieurs années déjà, elle avait complètement occulté le fait qu'elle avait un demi-frère.
Qui est-il, que représente-t-il pour le Centre ? Est-ce un autre caméléon ?

A ce moment, le téléphone sonna et elle se réveilla en sursaut.
Tout cela n'était-il qu'un rêve ? Elle regarda machinalement le réveil matin qui lui confirma que c'était bien l'anniversaire en question.
Son crâne menaçait d'exploser. En se retournant, elle aperçut quelqu'un dans le fauteuil de la chambre. Profondément endormi, l'homme ne réagit pas aux sonneries. Elle reconnut Broots.
Que faisait-il chez elle ? Elle n'arrivait pas à se souvenir, ni même à reconnaître sa chambre.
Elle décrocha le combiné, et de son habituel ton aimable dit : "Allô".
A l'autre bout du fil, une fillette, affolée, dit : "Allô, papa, à l'aide, viens me chercher."
Tout à coup, cela fit TILT dans son esprit.
Elle était dans le lit de Broots. Elle souleva les draps et découvrit avec surprise qu'elle était habillée. Elle se dit en elle même que Broots avait gagné quelques heures sur sa misérable vie. S'il avait eu le malheur de la déshabiller, elle ne lui aurait pas laissé le loisir de se réveiller.
Après un silence qu'elle ne put évaluer, elle reprit le dessus.

- Debbie, c'est Miss Parker, que se passe-t-il ?
- Miss Parker, que faites-vous chez mon père ?
- Je ne sais pas trop, mais puisque je suis là, dis-moi ce qui t'arrive.
- Je ne peux pas parler trop fort, je suis cachée à la cave chez ma mère. Il y a des hommes en noir qui cassent tout.
- Debbie, raccroche tout de suite, et n'utilise plus le téléphone. Je vais arriver avec ton père.
- Merci, Mademoiselle, mais venez vite, j'ai peur.
- On arrive, tiens bon. - Mais que font des nettoyeurs chez l'ex-femme de ce minable, se demanda-t-elle en raccrochant.

Elle sauta du lit, malgré la tempête dans son crâne. Elle secoua Broots

- Broots, réveillez-vous, Debbie est en danger !

A ce moment, Broots se dressa d'un bond, courut jusqu'à la commode et en sortit un automatique avec lequel il menaça Miss Parker.

- Qu'est-ce que vous avez fait à ma fille. Rendez-la moi, ou vous connaîtrez le même sort que votre mère, cria-t-il, totalement paniqué.
- Calmez-vous, Broots, je n'y suis pour rien. Elle a appelé de chez votre ex. Elle s'est cachée dans la cave. Il semble que des hommes en noir, probablement des nettoyeurs, cassent tout chez elle. Connaissez-vous son adresse ?
- Bien entendu. Elle a l'habitude de changer régulièrement, mais elle vient juste d'emménager à l'autre bout de la ville.
- Très bien, c'est déjà ça. Dépêchons-nous, elle a besoin de nous. Elle était terrorisée.

Elle ramassa sa veste, récupéra son holster avec l'automatique. Bizarrement, ces derniers temps, elle se promenait avec celui qui avait servi à tuer sa mère, celui du Major Charles. Elle avait décidé qu’il ferait bien l'affaire pour se venger et ainsi faire taire ses fantômes. A ce moment précis, sa mémoire, toujours "bienveillante" lui rappela un film qu'elle avait vu récemment.

Dans ce film
(un film, quel film ? C'est pô vrai alors ????? *choc !*), un psychopathe (meuh na, un sociopathe, et encore c'est contestable ! LOLL) téléphonait à une femme flic du F.B.I. et lui demandait si les agneaux s'étaient tus. (merci pour cette référence, Mac, même si l'on ne se connaissait pas à l'époque où tu as écrit ça ;-) ) C'était tout à fait ce qu'elle ressentait. Elle était hantée par la mort de sa mère, et parfois, sa détresse lui faisait comprendre l'acharnement de Jarod à essayer de retrouver sa propre mère.

Elle avait le maigre avantage sur lui de se souvenir parfaitement de sa mère, de son visage, de son prénom, alors que pour Jarod, sa mère n'avait pas de visage.
Broots, quant à lui, essayait de la ramener à la réalité. Il la bousculait et soudainement, elle refit surface.
Elle attrapa les clefs de la voiture et se dirigea vers l'entrée. Son portable se mit à sonner.

"Quoi ??" dit-elle, passablement énervée.
"Mon ange, je ne te réveille pas au moins. Je suis vraiment désolé de t'appeler si tard, mais j'aurais besoin de te voir d'urgence. Ça concerne Jarod"
"Papa, je suis désolée, mais je ne peux pas maintenant. Je suis sur une piste et je dois impérativement la suivre. Je passerai dans la matinée".
"Je te rappelle que je suis ton père et que je suis seul habilité à te dire qu'elle piste est susceptible de conduire à Jarod".
"Mais, papa, ….."
"Il n'y a pas de mais. Je veux te voir dans les plus brefs délais."
"Bien papa. J'arrive le plus vite possible". Et avant que Broots ait pu réagir, elle enchaîna à son intention" Bon, Broots, allons-y, nous n'avons pas beaucoup de temps. Dans 1 heure maxi, je dois être au Centre. Je trouverai bien une excuse pour justifier mon retard. Debbie passe avant Jarod"
"Bien Mademoiselle" bredouilla Broots.
"Alors, vous vous bougez, espèce de larve ????"
"Excusez-moi, Mademoiselle, mais votre affection pour Debbie m'a surpris. Je ne vous savais pas si sensible."
"Ce n'est pas de la sensiblerie, c'est juste qu'elle me rappelle la petite fille que j'étais jusqu'à ce maudit jour d'avril 70. Mais, bon, cessons de perdre du temps. Nous avons un devoir à remplir".

Elle démarra la voiture et fit crisser les pneus de rage et s'engagea sur la grand-rue du quartier résidentiel où vivait ce minable de Broots.
Broots s'accrochait à l'accoudoir et avait pris soin de boucler sa ceinture - on ne sait jamais, Parker conduisait sauvagement quand elle était fâchée.
Ils mirent un peu moins de 5 minutes pour effectuer un trajet qui en temps normal aurait pris le double. Apparemment, Parker avait eu son permis dans un paquet Bonux. Aucun "STOP", ni aucun feu tricolore n'était respecté.
En arrivant, ils virent un monospace du Centre démarrer en trombe. Et tandis qu'elle garait la voiture le long du trottoir, une formidable explosion se produisit. Le souffle projeta plusieurs voitures à 10 mètres et eux-mêmes, sentirent la voiture reculer et emboutir un pick-up garé non loin derrière.

L'effet de surprise passé, ils s'aperçurent qu'il ne restait plus rien de la maison. Broots s'effondra et se mit à hurler le prénom de sa fille : "DEEEEEEEEBBBBIIIIIIEEEEE, DEEEEEEEEBBBBIIIIIIEEEEE".

Parker était abasourdie, et elle ne put que deviner un mouvement sur sa droite et dans un éclat de douleur, elle sombra dans l'inconscience.
Dans la voiture, le visage ruisselant de larmes, Broots tenait son automatique. Il venait de frapper Parker, et elle gisait, affalée sur le volant, la tempe entaillée.

"Vous allez me le payer, espèce de monstre. Vous êtes responsable de ce qui arrive".
A ce moment, le portable de Parker sonna et Broots réalisa ce qu'il venait de faire.
"Oh, mon Dieu, j'ai tué Mademoiselle Parker".

Il saisit le portable et décrocha.
"Allô ?".
"Broots, quelle surprise, passez-moi Mademoiselle Parker, s'il vous plaît".
- Jarod ??? Je ne peux pas, elle est inconsciente.
- Que s'est-il passé ? demanda Jarod avec une pointe d'inquiétude dans la voix.
- Et bien, elle a reçu un appel de Debbie totalement affolée et en arrivant chez mon ex, la maison a explosé et dans un accès de folie, je l'ai frappée avec mon arme. J'ai peur de l'avoir frappée trop fort. J'ai peur Jarod. Que va-t-il m'arriver si je l'ai tuée.
- Ne vous inquiétez pas, Broots, elle a la tête dure. Essayez de la réveiller en douceur. On ne sait jamais.

Broots se mit à secouer doucement Mademoiselle Parker et au bout de quelques minutes, elle commença à gémir.

Elle émergea peu à peu, et quand elle fut complètement réveillée, Broots, gêné, lui tendit le téléphone.

"Excusez-moi Mademoiselle, je n'étais plus moi-même. Jarod vous demande."
"Broots, vous ne perdez rien pour attendre. On règlera nos comptes plus tard." Elle saisit violemment le téléphone et grogna "Quoi ??? " une vive douleur temporale lui faisant regretter tout de suite sa mauvaise humeur.
"On dirait que tes réflexes s'amenuisent. Je t'ai connue plus vive."
" Arrête tes sarcasmes, petit génie à la manque, et accouche tout de suite de ce que tu veux. Quelle torture mentale as-tu encore imaginé pour moi ?"
"Que dirais-tu d'une personne qui prétend être à la recherche de la vérité et qui, dès qu'elle l'a entre les mains, se dépêche de s'en débarrasser ???"
"Et bien je dirais qu'elle a la moitié du cerveau d'une blondasse avec Chuppa-Chups".
"Je suis tout à fait d'accord avec toi. As-tu une préférence pour le coiffeur et pour le parfum de la sucette ?" dit-il d'un air narquois (j'ai pas dit GNARKOIS :opp )
(LOLLLLL !!! Ben sûr 'y faut connaître !)
"Tu ferais mieux de t'expliquer clairement, et avoir pitié de mon mal de crâne causé par cet imbécile de Broots".
"Et bien ma chère Parker, j'ai le plaisir de t'annoncer que tu étais en possession du DSA que ta mère avait subtilisé à Raines, et que tu n'as rien fait de mieux que de t'en débarrasser. Aurais-tu été achetée par le Centre ?".
"Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles. Je n'ai jamais eu ce DSA entre les mains, sinon tu penses bien que je ne m'en serais pas débarrassée. Je m'en serais servi pour nuire au Centre et faire éclater la vérité sur la mort de ma mère".
"Et ainsi nuire à ton père ! Où est donc cet esprit de famille si cher aux Parker, esprit de famille qui a coûté la vie à ta pauvre mère, tout ça parce qu'elle a commis l'erreur de croire ton père".
"Mon pauvre Jarod, tu devrais vraiment consulter un Psy".
"Je te rappelle que j'en ai consulté un 24h/24 pendant près de 30 ans, et cela grâce à ton père. Je devrais peut-être le remercier, sa thérapie m'a aidé à comprendre une chose : ON N'A PAS LE DROIT DE SEPARER UN ENFANT DE SA FAMILLE. Mais revenons à nos moutons. Que se passe-t-il ? Broots m'a parlé d'une explosion".
"Alors que j'étais chez Broots - je t'arrête tout de suite, ne va pas imaginer quoi que ce soit - le téléphone a sonné. C'était sa fille, terrorisée qui appelait à l'aide. Au moment d'arriver, la maison a explosé. J'ai peur que Debbie … Oh non, Debbie, … Elle est morte… C'est pas possible, le Centre a tué la fille de Broots".

Elle se tourna vers son passager et, les larmes aux yeux, elle lui dit "Je suis vraiment désolée, Broots, je suis arrivée trop tard. Je ne sais que dire, pardonnez-moi…".
"Vous me le paierez, tous autant que vous êtes. Vous ne l'emporterez pas au paradis".

Il sortit son arme et la dirigea vers Parker, décidé à se venger en l'abattant comme une chienne.

"Parker, passe- moi Broots, tout de suite".

Complètement hébétée, elle tendit machinalement le téléphone à Broots qui le refusa. Il devait venger la mort de sa fille, et il savait comment se venger du centre : la loi du Talion. Œil pour œil, dent pour dent. Une fille contre une fille.

Jarod hurla dans son téléphone, "Non, Broots, ne tirez pas, je suis sûr que Debbie n'est pas morte. Elle est la clé de l'énigme"
"Vous essayez de m'embrouiller Jarod, mais vous aussi je vous retrouverai. C'est par votre faute que Debbie est morte. Si vous n'aviez pas quitté le Centre, rien de tout cela ne serait arrivé".
"Broots, écoutez-moi, je vous en prie, la colère vous aveugle. Je vous assure que Debbie est vivante. C'est elle qui détient le D.S.A. que recherche le Centre. C'est pour cela que des nettoyeurs étaient chez votre ex-femme".
"Mais alors, si ce que vous prétendez est vrai, pourquoi faire exploser la maison ? "
"Je ne sais pas, mais je trouverai. Il va falloir se serrer les coudes. Seul un travail d'équipe nous permettra de la retrouver rapidement. Je crains que dès qu'ils auront le D.S.A., ils ne cherchent à la supprimer (en se servant de l'explosion pour maquiller sa mort)".
"Et la mère de Debbie, que lui est-il arrivé ?"
"Si elle était présente, je ne pense pas qu'elle ait survécu. Essayez de vous approcher de la maison avant l'arrivée des policiers, et essayez de voir ce que vous pouvez découvrir. J'espère sincèrement qu'elle ne soit pas dans les décombres".

 

La maison de Debbie - Quelques minutes auparavant

Juste après avoir raccroché, Debbie avait suivi les conseils de Mademoiselle Parker. Elle s'était recroquevillée dans la cave et avait commencé à serrer très fort le livre qu'elle lui avait offert quelques mois auparavant. Non qu'il lui puisse lui servir d'arme, mais plus pour se rassurer. Il lui transmettait la force de Mademoiselle Parker. Elle aurait tant aimé avoir une mère comme elle pour la protéger.

Elle commençait à se calmer, quand un nettoyeur ouvrit brusquement la trappe. Il appela un de ses complices. "Pete, viens par là, aide moi à fouiller la cave. Il faut qu'on trouve ce foutu disque avant le retour des locataires".

Elle sursauta, et laissa échapper un cri, malgré elle. Apparemment, aucun des 2 nettoyeurs ne semblait l'avoir entendue. Elle essaya de se cacher du mieux qu'elle put sous le bureau que sa mère lui avait installé. Elle aimait bien y faire ses devoirs, ca lui rappelait le SL 18 où son père, Sydney et Mademoiselle Parker travaillaient.

Les nettoyeurs commencèrent leur fouille méthodique, et au fur et à mesure, cela faisait près d'une heure qu'ils étaient là, la nervosité les gagnait, et ils commençaient à envoyer valser tout ce qui leur tombait entre les mains.

Ils s'approchaient de plus en plus d'elle et la panique la gagnait petit à petit.

Ses doigts se crispaient sur le livre, et ses jambes étaient douloureuses à en hurler à cause de sa crispation.

A ce moment, un des nettoyeur lança un coup de pied, de rage, dans un chausson qui dépassait du bureau. Debbie hurla de douleur.

De peur d'être découverte, elle s'était réfugiée dans le coin du bureau, et son pied dépassait.

Pete, souleva alors le bureau et Jack, son acolyte, la saisit sans ménagement. Debbie hurla de plus belle, et Jack la gifla si fort qu'elle s'évanouit, sans pour autant se décrisper.

"Voilà qui est malin, on n'a plus le temps de chercher. Comment va-t-on faire pour trouver ce satané disque", demanda Pete.
"On n'a qu'à emmener la gamine avec nous, et on pourra toujours s'en servir de monnaie d'échange".
"Parce que tu crois que Mr Raines et Mr Lyle sont du genre à rendre la monnaie ?"
"Ce n'est pas notre problème. Notre problème est de trouver ce que l'on nous a demandé, et si tu veux mon avis, Mr Lyle ne va pas être très heureux de notre échec".
"Ce type me fait peur", ajouta Pete. "Je n'ose pas imaginer ce qu'il risque de faire à cette pauvre gosse. On n'a qu'à faire comme si on l'avait pas trouvée".
"Je te rappelle que toute trace de notre visite doit disparaître, et que je ne connais qu'une méthode, radicale il est vrai, d'effacer nos traces. Une fuite de gaz et un appel téléphonique avec un portable volé" lui répondit Jack.
"On peut pas tuer cette gosse, elle y est pour rien. OK, on la ramène au Centre, mais soyons prudents, seul Mr Lyle doit être au courant".
"Alors, ramène-toi, on file, et n'oublie pas de faire croire à un accident domestique".

Pete vérifia rapidement la fermeture de toutes les fenêtres et ouvrit le gaz. Il sortit en courant de la maison, tout en saisissant le portable qu'ils avaient dérobé quelques heures plus tôt à un dealer qui n'en aurait plus besoin, et qui devait, à cette heure là, se trouver à l'usine d'incinération avec toutes les ordures de la ville.

Mike, le troisième nettoyeur s'était chargé de la besogne, mais avait pris soin de le laisser en vie, afin qu'il paie le prix fort de ses trafics en tout genre.

Ils démarrèrent sur les chapeaux de roue, et ils aperçurent une voiture arriver à vive allure et se garer en dérapant.

A ce moment-là, Pete composa le numéro de téléphone de la mère de Debbie, et la maison se disloqua en une formidable explosion.

Le souffle les atteint et le pare-brise arrière explosa, touché par un projectile. Heureusement, il n'y eut pas de blessé.
Mike enfonça l'accélérateur et pris la direction du Centre. Ils avaient un colis à livrer, espérant que Mr Lyle ne serait pas trop mécontent.

 

Le Centre - SL 14

Elle ignorait où on la menait. Ils lui avaient enfilé de force une espèce de cagoule qui non seulement l'empêchait de voir, mais aussi étouffait les sons qui lui provenaient des alentours, et faisait office de bâillon. Ce qui la dérangeait le plus, c'etait cette sensation horrible que lui procurait le bâillon. Cela lui donnait des frissons, comme quand elle s'amusait à mâchouiller son mouchoir, il y a de cela quelques années.

Elle sentait simplement qu'elle devait être dans un ascenseur, et cette sensation ne lui était pas inconnue. Elle avait l'impression de déjà avoir pris cet ascenseur. Mais, vu le nombre d'ascenseurs qu'elle avait pu utiliser, elle ne comprenait pas pourquoi celui-ci lui semblait si familier.

Elle sentit l'ascenseur s'arrêter et devina que la porte s'ouvrait quand on la poussa sans ménagement. Ses doigts étaient encore crispés sur le livre, et elle avait l'impression que jamais elle n'aurait le courage d'affronter la douleur qui surgirait quand elle essaierait d'ouvrir les mains.

Elle hésitait à avancer, et ses gardes la bousculaient sans ménagement. Ils ne semblaient pas comprendre qu'elle avait peur d'avancer dans l'inconnu.

Au bout de quelques minutes, ils la firent s'arrêter, ouvrirent une porte et la poussèrent à l'intérieur. Un des gardes lui arracha la cagoule, et malgré la faible clarté qui régnait dans la pièce, elle dût cligner des yeux pour s'habituer a la lumière.

Comme un robot, elle se dirigea vers le petit lit de camp, s'écroula dessus et s'effondra en sanglots.

Elle entendit un garde la plaindre au moment où il refermait la porte. Le grincement de la porte lui déchira les tympans. Cela faisait près d'une heure qu'elle était privée de son, de vision et de voix. Ses sens s'étaient affinés et tout l'agressait. Il lui fallait le temps de s'accoutumer.

Elle était complètement affolée, et dans ses sanglots, elle n'appelait qu'une seule personne : Mademoiselle Parker.

Malgré la peur qui la tenaillait, et complètement épuisée par sa crise de sanglots, elle finit par s'endormir.

 

Le Centre - SL 12

Le bureau était plongé dans la pénombre. Il paraissait vide, et le seul indice d'une présence était le léger grincement du fauteuil tourné face au mur.

"J'espère que vous me ramenez ce que je vous ai demandé" dit une voix relativement sèche.
"Il n'était pas dans la maison, Monsieur. Nous sommes désolés" répondit Mike.
Le fauteuil pivota brusquement et Lyle leur fit face, le regard féroce.
"Bande d'incapables. Je ne vous ai pas demandé de vérifier si le disque y était, mais de me ramener ce fichu disque qui est dans cette satanée maison. Retournez-y, et ne revenez qu'avec le DSA".
"Euh …. C'est-à-dire que … On a détruit la maison. On ne pensait pas que …."
Lyle ne le laissa pas achever sa phrase : "Je ne vous paye pas pour penser, mais pour agir. Débrouillez-vous comme vous voulez, mais je veux ce disque" hurla-t-il.
"Monsieur, la maison n'était pas déserte et nous avons ramené la fillette qui s’y trouvait. Elle sait peut-être quelque chose" dit Jack, essayant par là de calmer Lyle.

Lyle esquissa un sourire carnassier qui fit sursauter Pete, le nettoyeur au grand cœur, comme aimait à le tarabuster Mike la brute.

"Et bien, il s'agit d'obtenir d'elle les renseignements nécessaires, et si vous vous y prenez bien, peut-être répondra-t-elle même aux questions que nous ne lui poserons pas, ah ah ah. Où l'avez-vous enfermée ? A moins que vous ne m'appreniez qu'entre temps elle ait réussi à s'échapper …".
"Nous l'avons enfermée dans une cellule du SL 14, mais j'ai fait en sorte qu'elle ne puisse pas savoir où elle était. Je lui avais mis personnellement la toute nouvelle cagoule inventée par le Centre".
"Bon, allez préparer la salle pour l'interrogatoire, et n'omettez aucun artifice qui permette de la terroriser à tel point que je puisse passer à ses yeux pour son seul soutien possible. Ainsi, elle me parlera sans aucun problème. Un peu de psychologie enfantine vous serait sûrement profitable".

 

Gates Avenue - Ruines de la maison de Debbie

Parker et Broots n'avaient guère plus de 5 minutes devant eux avant l'arrivée des secours. Broots se rua vers ce qui restait de la maison tandis que Parker avançait en titubant, n'ayant pas encore pleinement récupéré. Au moins, elle pourrait monter un bateau aux policiers s'ils arrivaient trop tôt, du genre : "Je passais dans le coin et un débris m'a frappé à la tête lors de l'explosion". De toute façon, vu son humeur, elle doutait que les flicards l'embête plus que ça.

"Y a quelqu'un ? Debbie, Sylvia, vous êtes là ?" Son visage était totalement décomposé à la vue de ce qui restait de la maison.

Par chance, le feu n'etait pas trop important, juste quelques flammes le long des fenêtres. A l'intérieur, tout n'était que désolation. Tout le mobilier était déchiqueté, le canapé dans le vaisselier, ou ce qu'il en restait.

Parker fit son apparition, et remarqua la trappe de la cave ouverte.

"Broots, allons voir dans la cave, j'avais demandé à Debbie de s'y cacher en m'attendant. J'espère qu'elle aura pu se protéger".

Broots se jeta dans l'escalier, sans prendre de précautions, tellement il était inquiet. L'escalier n'avait pas trop souffert, mais il rata une marche et s'affala sur le bureau qui s'était déplacé suite au souffle de l'explosion. La cave était enfumée, elle servait à classer toute la paperasse (relevés de banques, journaux, revues, …) qui était en grande partie calcinée.

Parker, plus prudente, vérifia l'état de l'escalier avant de descendre, tout en s'inquiétant de la chute de Broots : "Ca va Broots ? Vous vous êtes fait mal ? Répondez-moi non d'un chien !".
"Tout va bien, à part peut-être mon genou qui a heurté le pied du bureau qui n'était pas à cette place la semaine dernière".

A ce moment, une marche de l'escalier se brisa et Parker bascula par-dessus la rambarde, essaya de se rattraper à une bibliothèque, mais celle-ci céda et elle chuta lourdement sur le dos. Broots se précipita pour l'aider à se relever, et avant qu'il ne tende la main, elle s'était déjà assise contre ce qui restait de la bibliothèque et à ce moment Broots cria : "Mademoiselle, attentiooonnnn…".

Il n'eut pas le temps de terminer qu'un livre la heurta de nouveau à la tempe, là où elle était blessée. Mais ce coup-ci, elle ne perdit pas connaissance. Elle se contenta de hurler de douleur, saisit le livre et s'apprêta à le jeter droit devant, malgré la présence de Broots sur la trajectoire. Après tout pensa-t-elle , ce ne serait qu'une maigre vengeance suite au coup qu'il lui avait porté dans la voiture. Mais à la vue de la couverture, elle se paralysa et éclata en sanglot.

Le livre était en partie brûlé, la couverture, noircie par les flammes et la fumée. Broots ne comprenait pas pourquoi Parker pleurait. Ce n'etait pas un sanglot de douleur physique, plutôt une douleur morale. Il s'apprêtait à continuer ses recherches (mieux valait ne pas la déranger dans son état si on voulait survivre), lorsqu'il reconnut la couverture lui aussi.

Il s'agissait du livre que Parker avait offert à Debbie quand elle avait accepté d'être sa baby-sitter, et que sa fille était revenue habillée et coiffée en Mademoiselle Parker. Debbie lui avait raconté en détail le week-end, malgré sa promesse à Parker, et depuis ce jour, il n'avait jamais plus regardé sa chef du même œil.

Il connaissait toute l'histoire de ce livre, l'histoire que racontait Catherine Parker à sa fille, son dernier cadeau le jour de sa mort, cadeau qu'elle n'avait jamais eu le courage d'ouvrir et que finalement une jeune fille qui lui ressemblait sur beaucoup de points lui avait fait ouvrir. Parker l'avait alors offert à Debbie et la fillette en était tellement fière, que les premiers jours, elle s'endormait avec le livre dans les bras.

Broots avait été bouleversé par ce que lui avait raconté Debbie, et subitement cette charge émotionnelle qui refaisait surface le fit lui aussi éclater en sanglots. Il s'accroupit à côté de Parker et la serra dans ses bras. Son premier réflexe fut de le repousser, mais quand elle vit son regard totalement désespéré, elle aussi le serra très fort.

"Broots, qu'ai-je fait ? Qu'avons-nous fait au bon dieu pour mériter tous ces malheurs ?"
"Rien, Mademoiselle, c'est la vie qui est ainsi faite".

Pendant un temps qui leur parut interminable, ils restèrent ainsi, sanglotant le plus silencieusement possible, comme s'ils avaient honte de montrer l'un à l'autre leurs propres faiblesses.

Au bout d'environ 5 minutes, ils s'aidèrent à se relever, et bizarrement Parker se laissa aider sans broncher, à chaque fois qu'il faisait mine de la soutenir. Elle était épuisée. Un épuisement moral qui rejaillissait sur son physique.

Au moment où ils commençaient réellement leurs recherches, la police arriva. Ils jugèrent plus prudent de ressortir de la cave en se signalant aux forces de l'ordre, pour éviter une bavure. Par réflexe, elle prit le livre calciné, "Les Quatre Filles du Dr March". Elle était complètement épuisée, mais prête à tuer pour pouvoir repartir avec le dernier cadeau de sa mère.

 

(Note de l'auteur sur le forum et suite :)

vu que vous insistez .....;

mais comme dirait Sydnette : je nie toute responsabilite des propos que je serais amene a tenir
(rendons à Marimok ce qui est à Marimok : elle est l'auteur de cette phrase ;-) )

JE PRECISE QUE JE RENIE TOTALEMENT CE QUE J'AI ECRIT ET QUE CA SERA SUREMENT REECRIT EN TOTALITE BIENTOT

(J'AI ECRIT CA EN MAI 2003)
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Le Chef de la police locale décida de les emmener au poste pour interrogatoire. Il les autorisa à passer un coup de fil. Parker sorti son portable et commença à composer le numéro du Centre. L'officier lui confisqua son téléphone.

"L'appel doit être passé de l'un de nos appareils, pour être enregistré et aussi connaître avec précision qui vous appelez".
"Vous n'allez pas me croire, mais le numéro que je dois appeler ne peut aboutir que si j'appelle de MON portable. C'est une sorte de liste rouge. Seuls quelques téléphones peuvent l'obtenir".
"Et qui donc est cette personne que vous voulez appeler ? le Président, la reine d'Angleterre ??", dit-il en éclatant de rire.
"Non, espèce de flicaillon de base, juste mon père".
"Et bien, vous allez l'appeler avec MON téléphone, et l’on verra bien si ce que vous dites est vrai. Sergent, mettez l'enregistreur en marche et dites-moi à qui est attribué le numéro qu'elle va composer".
"Faites le vous-même. Je vous dis que ça ne marche pas de votre téléphone. Tenez, voici ma carte de visite. Vous pouvez vérifier dans l'annuaire.

l'adjoint pris la carte et entra le numéro dans le logiciel de recherche d'abonnés (contenant même les listes rouges, ainsi que les historiques d'attributions des numéros).

La recherche aboutit en l'espace de quelques minutes :

Mr PARKER – Le Centre – Bluecove – Delaware

"Shérif, il s'agit d'un numéro secret. J'ai eu du mal à l'obtenir.
"Eh bien, Mademoiselle, votre père semble être une personne difficilement joignable.

Le shérif composa le numéro, et mit le téléphone en main libre.

Au bout de 3 sonneries, un serveur vocal se mit en fonction :

"Shérif, vous êtes en relation avec le serveur vocal du Centre. Vous n'avez pas l'habilitation pour composer le numéro demandé, ou bien vous ne possédez pas l'appareil permettant de joindre ce numéro. Nous vous conseillons de bien vouloir relâcher Mademoiselle Parker, ainsi que toute personne l'accompagnant. En l'absence d'un appel de confirmation de Mademoiselle Parker, nous nous verrons dans l'obligation d'intervenir, à vos risques et périls. Le délai imparti pour la confirmation arrivera à son terme dans 15 secondes…"

"15-14-13-12-11-10-9-8-7-6-5-4-3-2-1-0 Le délai imparti est écoulé. Vous porterez seul la responsabilité des actes à venir."

"Très amusant Mademoiselle, vous croyez peut-être que je vais me laisser impressionner par votre petit numéro. Sachez simplement que vous avez épuisé le seul appel auquel vous aviez droit. Comme le juge est en vacances et qu'il n'y a pas d'avocat à moins de 50 km à la ronde, vous n'êtes pas prête de sortir de la prison".

Quelques minutes plus tard, on entendit crisser des pneus et Parker siffla admirativement. Elle se tourna vers Broots : "Eh bien, on peut dire que le Centre a fait vite pour une fois !"

Puis, s'adressant au shérif : "Vous voyez ?, la voiture qui vient de s'arrêter, est la conséquence de mon appel et de votre imbécillité congénitale".

Elle tira une longue bouffée de sa cigarette, et commença à jubiler intérieurement, se demandant qui le Centre avait pu envoyer la chercher. Quand, tout à coup, elle se mit à tousser, comme si elle fumait sa toute première cigarette.
Le shérif, la main sur son revolver, se tourna vers la porte qui venait de claquer. Un homme venait d'entrer. Il tenait une carte de visite à la main et s'adressa au shérif.

"Je m'appelle Jarod Holmes, NSA. Je viens récupérer ces deux dangereux malfaiteurs". Il fit discrètement un signe de tête à Parker. "A-t-elle passé un appel depuis son arrestation ?".
"Oui, elle nous a donné une carte de visite bidon avec un numéro secret, selon l'annuaire, et qui en réalité était destiné à se moquer de nous, et je vous garantis qu'on se moque pas de moi. Elle est pas prête de sortir d'ici".
"Montrez-moi cette carte et l'enregistrement de l'appel".
Après écoute de la bande, Jarod les regarda d'un air inquiet et leur dit : "Je suis désolé, shérif, mais les menaces sont réelles. Il s'agit d'une cellule terroriste et à cette heure ils sont déjà en route pour la délivrer et ils ne laisseront aucun témoins, ni aucune preuve derrière eux. Dépêchez-vous de quitter les lieux, et moi je me charge d'eux".
"Qu'est-ce qui me prouve que vous n'êtes pas là pour les libérer". Il sortit son arme et la pointa sur Jarod.
"Interrogez mon service, mais faites vite, ils seront là dans moins de 10 minutes".

L'adjoint se connecta sur le site de la NSA et entra les coordonnées de Jaord. En moins de 15 secondes, la fiche agent de Jarod apparut sur l'écran ainsi que ses états de service. Dans la rubrique en cours, il y avait même les photos des suspects qu'il était censé traquer et comme par hasard, on reconnaissait Parker et Broots.

Le shérif se pencha sur l'écran et lut rapidement la fiche.

"OK, je vous les laisse, mais je ne fuirai pas comme ça devant une prétendue menace. Je vais m'éloigner du poste, mais je surveillerai pour vérifier vos dires".
"Comme vous voulez shérif, mais quittez les lieux rapidement".

Le shérif ouvrit la grille de la "cage" où se trouvaient Parker et Broots. Il firent mine de se rebeller et Jarod sortit son arme pour les convaincre de se tenir tranquille. Au passage, il prit le téléphone de Parker sur le bureau et entra un code sur l'ordinateur et l'eteignit. Dans les 10 minutes à venir, la fiche de l'inspecteur Holmes serait effacée.

Il les fit monter dans sa voiture et démarra en vitesse. Moins de 5 minutes après son départ, une grosse voiture noire arriva et 4 hommes en descendirent, des armes à la main. L'un d'entre eux portait un sac noir.

Ils firent irruption dans le bureau du shérif, mais celui-ci était vide. A quelques dizaines de mètres de là, le shérif et son adjoint les observaient. Moins de deux minutes après leur arrivée, les hommes sortirent en courant, mais le quatrième n'avait plus son sac. Il démarrèrent en trombe.

Une fois la voiture hors de vue, les deux représentants de l'ordre commencèrent à s'approcher de l'édifice et tout à coup, une lumière aveuglante apparut, et ils furent projetés en arrière par une formidable explosion.

Ils étaient encore à 10 mètres lors de la déflagration, mais le souffle fut si fort qu'ils furent éjectés 10 mètres plus loin. Un éclat toucha le shérif au genou. Il n'eut pas le temps d'hurler qu'il sombrait dans l'inconscience. Le pauvre adjoint, fut tué sur le coup en heurtant de la tête le mur de la banque.

Il ne restait plus rien du bureau du shérif. Juste un cratère. Heureusement que, pour des raisons de sécurité, le bâtiment était isolé des autres édifices.

Les secours arrivèrent, mais pas assez rapidement pour sauver la vie du shérif. Malgré des soins intensifs, il avait perdu trop de sang par sa blessure à la jambe.

Quelle serait la réaction de Jarod quand il lirait les gros titres ???? Il se sentirait responsable de la mort de ces deux personnes. Comment se comporterait-il avec Mademoiselle Parker et Broots. Une fois de plus il ferait son possible pour faire condamner les coupables, mais Parker était indirectement coupable.

 

 

A suivre...

 

Pour m'envoyer vos fanfics (tous formats compatibles avec les logiciels courants de Windows - même Xp, pas de pb), écrivez-moi : delphinevb@chez.com . En général, je m'efforce de lire très vite les textes qu'on m'envoie, même si je ne les publie pas aussitôt (cause forfait, et puis travail aussi ;-) ...), afin de proposer un petit commentaire (un auteur attend généralement des feedbacks, j'en sais qqch...).

Sydnette la Psy Caméléonne.

 

© Onyssius, 2003, in Le Monde d'Ondinaphaë.

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