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Section Le Caméléon (The Pretender)

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Instinct (page 2)

Auteur : la même dingue que celle qui a fait ce site, cad Sydnette (e-mail) la Psy-Caméléonne.

Fan-fiction terminé le : commencé le jeudi 26 février 2004 et terminé le

Où le situer : Il se situe bien après IOTH pour "le Caméléon", et au début de la saison 2 pour "Dead Zone". Ca se passe donc en 2003 puisque DZ se passe en 2003 (pour le début, je ne tiens pas compte de la saison 3 du tout) (c'est fort, hein ?!).

Genre : Général, Crossover avec "Dead Zone", Action, Mythologie

Notes :

Ce fan-fiction reste une exclusivité de ce site. Comme tous les textes de ces pages Internet (protégés par diverses lois de la propriété intellectuelle, voir début du site), il est bien sûr expressément interdit de le copier, même si vous précisez le nom de l'auteur (je sais que certains sites intéressants regroupent des fan-fictions - j'ai l'intention de faire la même chose - , je ne suis pas intéressée, ne voulant pas que ces récits soient dispersés sur le Net). Le plus simple est de mettre un lien de votre page vers la mienne (pour cela, il n'y a aucun problème. Mais comme je pratique l'échange de liens quasi-systématique, prévenez-moi, je placerai votre adresse dans mes sites partenaires sur la page "Liens").

Bien sûr, comme pour toutes les fics de ce site, les personnages ne m'appartiennent pas (sauf exceptions). Je ne touche pas d'argent pour cela (ben non ! Etonnant, non ? lollll), c'est juste par amour (incroyable) de la série !!

Note 2 : J'ai imaginé ce fanfic (qui devait être un fanfic court, un peu plus long qu'un drabble mais court tout de même, et qui finalement s'allonge...) en lisant une certaine description dans un texte fort intéressant. Oh, il ne s'agissait pas tout à fait de la même chose, juste un mot m'a donné l'idée (eh oui, parfois ça suffit !). Je le dédie à Tania Pretender, elle qui sait si bien cerner Lyle (Tania, nous sommes barj', mais au moins tu n'es pas seule et moi non plus LOLLLLLL). A nos histoires ;-) (je les ai relues, c'est vraiment marrant comme tout colle à merveille !).

A noter que j'ai choisi ce titre, "Instinct", en référence au film du même nom, avec Anthony Hopkins. Si Anthony est l'un de mes acteurs préférés (mon chouchou avec Robin Williams, que j'aime énormément), ce film-là ne fait pas partie de mes sélections. Mais il a le mérite de soulever quelques questions polémiques et essentielles au sujet de l'être humain et pour cela il fait aussi bien que John Boorman et sa "Forêt d'Emeraude" mais dans un autre genre.

 

Cette deuxième partie m'est venue en regardant l'épisode "Scars" (désolée, je ne connais pas encore les titres français... et pourtant je regarde en français, c'est dramatique... LOLL). J'ai remarqué quelques similitudes pas mal du tout entre Lyle et Stillson (y compris entre le jeu des acteurs, Jamie Denton et Sean Patrick Flanery) que je trouvais intéressantes à exploiter. J'ai donc imaginé cette petite situation, modifiée pour les besoins de l'écriture.

 

 

PARTIE II :

De l'Importance des Prophètes

 

"Et il dit: Ecoutez bien mes paroles ! Lorsqu’il y aura parmi vous un prophète, c’est dans une vision que moi, l’Eternel, je me révélerai à lui, c’est dans un songe que je lui parlerai." (Nombres, 12-6)

 

Mlle Parker ouvrit des yeux ronds et interrogea Broots :
"Lyle s'est lancé en politique ?
- Eh bien, c'est ce qu'on murmure. Il a rencontré de nombreuses fois un candidat au Congrès.
- Qui donc ?
- Un certain Greg Stillson, candidat indépendant à la Chambre des Représentants *. Il est du Maine. On raconte qu'avant il vendait des Bibles".
Mlle Parker rit de bon coeur avec Sydney.
"Je vois ça d'ici : "Greg, mon chou, lis-moi un verset !" Et Lyle traîne avec lui ?? Je sais bien qu'il colle aux basques de Raines, notre prédicateur personnel, mais tout de même...
- Je crois que l'aspect religieux est secondaire ici, intervint Broots.
- De plus, on peut vendre un produit sans y goûter, comme bon nombre de dealers.
- J'aime vos comparaisons, Sydney... (la Dragon Lady sourit) Et à part ça ? Qui est ce Stillson ?
- Il est déjà maire et représente le Maine aussi. Et pourtant il est assez jeune je pense. Une trentaine d'années si mes souvenirs sont bons.
- Eh bien, il n'a pas perdu de temps, celui-là. Qu'en est-il de son programme ?
- Je n'ai pas le détail, mais d'après les journaux, ça plaît beaucoup.
- Je vois. Mais, dites-moi, Broots, si Lyle a rencontré ce type, c'est que le Centre a quelque chose à voir avec ce Stillson, non ?"

Broots sourit :
"Oui, en effet, Mlle Parker. Ce n'est pas un hasard du tout s'ils se sont rencontrés. Greg Stillson est soutenu par une organisation à la fois financière et religieuse, la "Faith Heritage University" soit l'Alliance de l'Héritage. Et il semblerait que le Centre ait passé des contrats avec l'Alliance. On ne sait bien sûr pas de quelle nature.
- Et mon crétin de frère espère quoi au juste ? Devenir président en collant Stillson ?
- Je crois qu'il vise également le Congrès.
- Il voudrait devenir membre de la Chambre ? Mais il n'a jamais fait de politique auparavant !
- C'est ce que vous pensez...
- Le Centre, intervint Sydney.
- Ca n'a pas valeur de statut politique, objecta la Dragon Lady.
- Si, Mlle Parker, affirma Broots. Etre directeur du Centre implique un grand rôle dans la politique internationale. Votre cher frère a les ambassadeurs de divers pays dans la poche, il contribue au développement économique, industriel et culturel du Delaware particulièrement, mais aussi du reste des Etats-Unis.
- Je ne peux pas croire qu'il ait des responsabilités pareilles...
- Pourtant c'est le cas, Mlle Parker, déclara Sydney. Comme c'était le cas du temps de votre père.
- Mon oncle.
- Excusez-moi, mais Raines...
- Pour moi non plus, Sydney. Je suis orpheline. Mais j'ignorais que le Centre était si bien vu, je pensais qu'ils faisaient tout sous le manteau.
- Non, pas tout à fait. Vous n'ignorez pas que votre mère surtout a lancé des tonnes de projets de son vivant. De l'aide humanitaire, entre autres. Rien que cet aspect est très favorable à la politique du Centre. Vous aurez noté que nous avons rarement de contrôles, de visites officielles mis à part les membres du Triumvirat, qui de toute façon, à en croire votre frère, et je crois qu'on peut lui faire confiance sur ce point, n'auront plus lieu.
- C'est juste. Je me demande ce qu'il veut tout de même...
- Il n'est pas certain qu'il cherche réellement à prendre une place effective en politique vous savez...
- Comment ça ?
- Eh bien, je suppose qu'être dans l'ombre d'un politique ne doit pas être du goût de Lyle mais c'est très habile pour faire passer des idées et il ne cherchera donc pas forcément à aller plus loin...
- J'espère... J'ai du mal à imaginer les conséquences si mon frère parvenait au pouvoir..."

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Johnny Smith avait du mal à tenir en place. Heureusement il était célèbre essentiellement dans le Maine, ce qui fait qu'il avait pu non seulement passer inaperçu jusqu'à présent, mais également s'infiltrer là sous un faux nom. Il était devenu John Eugene Schmidt, pour la journée. Il se demandait ce qu'il faisait là, loin de Cleaves Mills, loin de Dana et de Sarah. Mais il avait été trop intrigué.

Quelque temps auparavent, environ trois mois, il avait rencontré un homme assez étrange.

Flash-back
Chez Tony, Cleaves Mills, Etat du Maine
Un homme déguste une glace à la table juste à côté. Johnny est intrigué. Jamais il n'a vu un adulte se comporter de cette manière. Les yeux de ce grand brun devant lui, bien qu'empreints d'une ombre qui en révélent long sur ses soucis, pétillent de malice. Et soudain cet adolescent surgit, en roller, bousculant nombre de gens sur le trottoir. Et là il bouscule cet homme, lequel en tombe de sa chaise.

John Smith se leva, et demanda : "Rien de cassé ?" en aidant l'homme à se lever. Et là l'inévitable se produit : il est bien forcé de le toucher. La vision qui lui apparaît est terrifiante : il voit l'homme allongé sur une table de fer, coincé, qu'on enferme dans une machine non identifiée. L'homme hurle de toutes ses forces : "Nooooooonnnn !!!!". Johnny chancela. Le Caméléon se pencha : "Et vous, vous êtes sûr que tout va bien ?
- Heu, oui... Je... Simple coup de fatigue. (il se redressa)
- Je connais cela.
- Vous êtes du coin ? Je ne vous ai jamais vu auparavant...
- Oh, heu non. Je m'appelle Jarod Smith, je remplace l'instituteur pour le moment.
- Quelle coïncidence ! Vous portez le même nom que moi !
- (Jarod regarda un instant l'homme en face de lui et sourit) Vous êtes Johnny Smith ?
- Heu oui... (le regard est un peu ennuyé)
- Ma soeur m'a parlé de vous. Vous êtes une sorte de médium, c'est bien cela ?
- Il semblerait.
- Hum hum. Elle avait l'air d'y croire.
- Pas vous ? (le regard de Johnny se fait plus amusé, du fait du doute)
- Si elle est persuadée que vous êtes un vrai médium, c'est qu'elle a ses raisons. Regardez, c'est elle (il sortit une photo, que Johnny examina avec intérêt)... Croyez-moi, ma soeur est tout sauf crédule. J'espère juste que ce que venez de voir n'était pas trop pénible. Maintenant, excusez-moi, mais la cloche va bientôt sonner...
- Je vous en prie.
- Au plaisir de vous revoir. Je suis sûre que ma jumelle serait folle de savoir que vous êtes là. Non pas qu'elle soit une fan hystérique, mais vous comprenez, rencontrer un autre vrai médium est rare !".
Il s'éloigna.
Fin du Flash-back

Johnny s'était posé de nombreuses questions au sujet de cet homme, qui était son homonyme. Un médium, lui aussi ? Non, probablement pas. Quoi que... Par contre, il avait l'air de sous-entendre que sa soeur jumelle était médium elle aussi... Etrange famille... Il l'avait recroisé dans la journée, et il lui avait vraiment semblé bizarre. Mais quand il chercha à le revoir, trois jours plus tard, Jarod n'était plus instituteur. Il avait fait arrêter un de ses collègues, le directeur, pour harcèlement moral et dissimulation de preuves lors d'un incendie criminel, et s'était littéralement envolé. En fouillant un peu, avec l'appui du Shérif Bannerman, le mari de son ex-copine Sarah, qui au départ avait cru à une blague de la part de Johnny en entendant le nom de famille de Jarod. Johnny se rendit vite compte que "Jarod Smith" n'existait pas. En fouillant un peu plus, il se rendit compte que de nombreux "Jarod" avaient ainsi existé et disparu comme par magie dans divers Etats. Dans tous les cas, des familles avaient été sauvées, ou des gens arrêtés. Jarod semblait être une sorte de justicier mystérieux. Dès lors, Johnny s'intéressa vraiment beaucoup à Jarod. Après tout, non seulement ils avaient des points communs, une sorte de don notamment (flash-back sur Jarod devinant la situation familiale de Johnny "pour rire"), mais en plus ils défendaient les mêmes causes. Il décida de retrouver ce Jarod afin de lui demander quelques explications, il avait l'air de connaître le monde des médiums, peut-être pourrait-il même lui dire ce qu'il était exactement, quel semblait être le but des médiums sur Terre. Cela paraissait un peu fantastique, mais il avait besoin de se rassurer.

Johnny avait donc commencé à enquêter dans les environs, à l'école, puis à l'hôtel. Selon le gérant, Rupert Miles * (Clo ?? LOL c une ref...), Johnny était néanmoins la deuxième personne à lui poser des questions, une grande brune était déjà venue. Elle était très "classe", chic mais sévère. Elle s'appelait Parker, Rupert avait entendu un homme qui accompagnait la brune l'appeler ainsi, "mademoiselle Parker", comme les jeux de société. Et cette Parker avait demandé à visiter la chambre où avait vécu Jarod. Johnny fit de même.

Flash-Back
Il observait attentivement chaque objet. Jarod semblait vraiment être un drôle d'oiseau, il y avait des posters qu'on affiche dans les primaires (comme l'alphabet et les tables de multiplication) sur ses murs, et des bonbons partout, des PEZ, avec plusieurs distributeurs différents, ainsi que des spécialités culinaires locales. Et, sur un grand panneau, des articles de presse et des photos. Johnny sourit en reconnaissant la méthode qu'il employait depuis un bon moment avec son grand ennemi du moment, Greg Stillson
(*authentique* Ca m'a fait sourire à l'inverse moua, de voir encore un parallèle avec tP ! les deux séries sont vraiment faites pour êtres croisées, beaucoup plus que "Profiler" selon moi qui pose trop de problèmes scénaristiques).
"Vous voyez, remarqua Rupert Miles, c'est plutôt le souk ici. Mais les gens du Centre m'ont demandé de ne rien toucher. Ils doivent repasser demain chercher tout ça.
- Les gens du Centre ?
- Oui, ils étaient trois, une grande brune très jolie avec des jambes exquises, et deux types, dont un assez âgé. Le Centre, c'est certain... Il était marqué cela sur leur voiture. Je fais toujours attention aux voitures, et des belles Lincoln noires brillantes comme celle qu'ils avaient, ça ne court pas les rues, ici. Eh bien, je peux vous jurer qu'il était inscrit "le Centre" dessus, au-dessus de la plaque d'immatriculation. Ce qui est cocasse, c'est que je venais d'en voir une la veille, quand ces porteurs sont venus...
- Des porteurs ?
- Oui, ça je n'en ai pas parlé aux gens du Centre, mais je suppose que ce n'est pas très important, ils doivent se tenir au courant je suppose. Des types sont venus, tous en noir, avec un grand gars qui s'est adressé à moi. Bel homme, bien sapé, grand sourire blanc, genre politique vous voyez quoi ? Ils ont déclaré qu'ils venaient porter un nouveau bureau au professeur Smith. Ca m'a paru bizarre sur le coup, surtout que ça a fait un sacré remue-ménage là-haut, mais je suppose que c'est de déménager les meubles. Ils sont ensuite redescendus.
- A vide ?
- Heu non, leur malle semblait lourde. L'ancien bureau probablement".
Ou l'ancien professeur, pensa Johnny.
Fin du Flash-back.

Et maintenant il se tenait là, dans une grande salle de réunion, à écouter les divagations d'un homme qui semblait partager plus avec Stillson qu'il le pensait au départ. Johnny avait déjà vu ce "M. Lyle" auparavant, à une réunion du parti de Stillson, et quand il l'avait recroisé en entrant dans le hall de cette entreprise appelée "Le Centre", suite à sa discussion avec Rupert Miles, il avait compris qu'il ne s'était pas planté. Il n'y avait pas de hasard. Ce type était dans l'ombre de Stillson, il l'aidait à accéder au pouvoir. Il semblait lui-même mener une politique des plus étranges au Centre... Et il avait enlevé Jarod...

Johnny regarda une dernière fois autour de lui. Rien à signaler. Il avait bien entendu repéré le trio qui était passé voir M. Miles, la grande brune et les deux types... Mais il ne pouvait pas discrètement mener une enquête ici, pour retrouver la trace de Jarod. Cela semblait impossible. Il n'avait plus qu'à partir, en espérant trouver un solide prétexte pour revenir. Il se retourna et s'apprêtait à partir, quand il croisa le regard d'une jeune femme qui se tenait debout juste derrière et observait très attentivement Lyle l'instant avant. Il baissa les yeux, gêné. Très mince et de taille moyenne, elle portait un pantalon très bien coupé noir, et un haut blanc imaculé, d'une forme peu commune, assez moulant. Johnny se sentit rougir, elle était très, très jolie, plus encore que Dana. De belles boucles rousses encadraient un visage d'ange, pâle et finement dessiné, tel que Michel-Ange n'eût pas fait mieux. De fines lèvres rouges sang esquissaient un petit sourire, étrange en ce lieu et après un tel discours, mais ce qui frappa surtout Johnny fut son regard, plus triste. D'un bleu-vert si profond, si foncé qu'ils paraissaient noir. Et cette étincelle inimitable tout au fond... La jeune femme ne bougeait pas d'un cil, se contentant de rendre son regard indiscret à Johnny. Et c'était étrange, que ces deux êtres si différents qui s'observaient à la dérobée, les yeux dans les yeux, sans animosité ni amour, sans la moindre pensée cohérente, si tourbillonnante et troublante. Il savait qui elle était. Il ignorait d'où son cerveau tenait l'information, mais il savait qui elle était.

"Sortons", murmura la voix douce de cet ange roux.

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Ils s'éloignèrent du Centre, sans un mot. Elle marchait d'un pas plutôt rapide, ses talons-aiguille noirs, attachés à la cheville par une mince bande de velours, martelant le sol d'un bruit régulier mais discret.

"Vous êtes pressée...
- Je ne me sens pas tranquille dans cette partie du monde...
- Vous êtes Kathleen, n'est-ce pas ?
- Jarod vous a parlé de moi... Je savais qu'il vous avait rencontré. Il m'en a parlé au téléphone, avant de disparaître "mystérieusement".
- Je vous croyais blonde, mais à part ça vous êtes telle qu'il m'avait dit et montré.
- D'habitude je suis brune en fait (elle rit et son rire clair faisait à Johnny l'effet d'une caresse), mais je peux aussi bien être blonde ou rousse, comme vous voyez. J'ai quelques petits talents cachés.
- Oh, un vrai Caméléon" dit Johnny avec un sourire.
"Oui, c'est tout à fait cela", répondit-elle sur le même ton amusé. "Vous savez vraiment beaucoup de choses.
- Ce que Jarod ne m'a pas dit je l'ai plus ou moins deviné...
- "Vu" ?
- Parfois aussi.
- Je connais cela.
- Il m'a dit que vous étiez médium, c'est vrai ?
- Le mot médium n'est pas vraiment approprié, il ne l'est même pas pour vous en fait... Disons que j'ai quelques talents. Je lis dans les pensées selon mes convenances, ou pas d'ailleurs. Et, en plus de prendre des rôles comme Jarod, parfois je vois des choses, en rêve, ou n'importe quand. Des sortes de flashs. A la différence que moi je ne touche pas d'objet ou de personne, contrairement à vous.
- C'est troublant.
- Et parfaitement inexplicable. Cela dit, ça arrive heureusement peu. Et je ne vois que le passé le plus souvent. Bon, assez parlé de tout cela. Je suis ici pour une chose, la même chose que vous : Jarod.
- Avez-vous une idée de l'endroit où il se trouve ?
- Malheureusement non. Je pensais au "NA", mais il semblerait que non...
- Le "NA" ?
- C'est... un endroit... très sombre du Centre, sous la terre.
- Il y a de nombreux couloirs souterrains, j'ai pris un ascenceur pour monter, il y avait 26 niveaux rien qu'en dessous.
- Il n'y a pas beaucoup de niveaux au-dessus de la surface, il faut dire, à part La Tour. Tout est en dessous, en fait il y a 27 sous-sols. C'est du 27ème que part le couloir menant au "NA".
- Vous avez été voir au "NA" ?
- Il est clos, mais l'accès n'est pas protégé. Quand il y a quelqu'un, Raines ou Lyle y mettent leurs sbires...
- Et à part le "NA", vous ne voyez pas où ils auraient pu le mettre ?
- Ecoutez, le NA est l'espace réservé aux tortures et aux expérimentations diverses par excellence. (Johnny fit une drôle de grimace) Mais maintenant que M. Lyle est directeur, il fait ce qu'il veut où il veut.
- Vous pensez qu'ils vont faire des expériences sur Jarod ?
- Evidemment, ils n'ont fait que ça durant 33 ans... Seulement, il y a plus d'un labo de simulation, et plus d'une salle d'observation, alors je ne sais vraiment pas où chercher principalement... Mon seul espoir est d'entrer dans l'ordinateur central à distance, comme Jarod avait fait quand il s'est échappé. Seulement il faut que je puisse distraire ces messieurs de la sécurité à distance aussi...
- Vous voulez que je m'en charge ?
- Non, c'est bien trop risqué... Prenons ma voiture et allons chez moi, il ne fait pas très chaud ici".

Elle frissonnait. Johnny Smith voulut mettre sa veste autour des épaules de la rouquine, mais elle stoppa son geste doucement :

"Vous êtes un vrai gentleman, Johnny, mais vous savez, je ne crains absolument pas les rhumes. Et puis ce que vous pourriez voir en me touchant ne me rassure guère... (elle rit)
- Vous devriez prendre soin de vous, Jarod le voudrait, vous savez.
- Je sais, je prends soin de moi, mais voyez-vous, peu de choses m'atteignent".

Johnny médita sa phrase, s'interrogeant sur le sens propre et figuré, tandis que Kathleen ouvrait les portes d'une Jaguar noir brillant.

"Allez-y, montez".

Il s'exécuta, tandis qu'il faisant tout de même cette réflexion : "C'est marrant, je ne vous aurais pas imaginée baignant dans le luxe...
- Cette voiture est un pur caprice, je dois l'avouer. Je le regrette un peu. J'ai baigné dans le luxe plus jeune, mais comme il ne me touchait pas de près, mais plus Madame, eh bien...
- Madame ?
- Ma belle-m... Heu, enfin la femme de celui qui longtemps fut comme un père pour moi.
- Sydney ?
- Non. Sydney, lui, est mon vrai père, même s'il ne le sait pas. De toute façon, je connais la valeur des choses, et même si j'ai l'air de vivre dans le grand luxe, mes habitations sont des propriétés de ma "famille" que je suis obligée de garder, et pour le reste je fais des efforts pour garder l'environnement le plus simple possible. Voilà pourquoi j'aime tant les "cachettes" de mon jumeau. Ce silence, ces murs nus, ça au moins ça me parle. Ca me rappelle des choses que je connais bien, une certaine sécurité. Bien plus que la forme d'une Jaguar. Seulement j'ai été initiée à la mécanique jeune, alors un moteur pareil... (elle sourit avec un petit air satisfait ; Johnny lui rendit son sourire)
- Il ronronne bien"

Ils rirent, et bientôt la voiture atteignit une rue d'apparence tranquille, mais dont le calme était incommodé par le bruit de marteaux-piqueurs dans la rue.

"Nous sommes toujours à Blue Cove ?
- Oui, mon cher Johnny, j'ai à ma disposition un appartement ici. Jarod et moi y venons très souvent. Nous le louons à l'année depuis quelque temps, sous une fausse identité bien entendu"

Ils entrèrent dans le hall d'un petit immeuble, portant le numéro 255. Kathleen adressa un bref salut à une personne qui ramassait son courrier dans une petite boîte dans le vestibule, et fit signe à Johnny de la suivre.

"Eh bien, il ne semble pas incommodé par le bruit dehors, lui.
- Ah, non, M. Commodor est sourd... Ces fichus travaux durent depuis une semaine déjà, heureusement je ne suis ici que depuis deux jours... Enfin, dans les étages on les entend moins...".

Ils se retrouvèrent bientôt devant une porte portant le numéro 27.

"Comme le SL-27 ?"

Kathleen esquissa un petit sourire.

"Exactement. Nous l'avons voulu ainsi, les symboles ont une grande importance pour nous. Après tout, un médium se doit d'y prêter attention, n'est-ce pas, cher Johnny ?"

Elle lui fit un clin d'oeil avec un sourire ravageur qui le firent rougir jusqu'aux oreilles. Elle tourna une clé argentée dans la serrure, tout en regardant Johnny droit dans ses yeux bleu pâle. Des manières bien directes, elle avait dû avoir un parcours étrange...

"J'ai réfléchi", dit-elle.

Ils entrèrent. Johnny fut estomaqué devant le vide de l'appartement. Kathleen l'observait à la dérobée, elle semblait presque gênée, comme si ce vide reflétait son intimité la plus profonde... Elle éprouva le besoin de se justifier dans un souffle...

"Le décorateur n'est pas encore passé...
- Depuis des mois ?
- Eh bien, c'est un feignant, vous avez parfaitement raison. (elle rit) Non, seulement cet endroit est temporaire, avant de pouvoir nous installer définitivement, dès que nous aurons résolu le problème "Centre". C'est pas demain la veille mais bon... L'espoir fait vivre, n'est-ce pas ?"

Elle semblait experte du pessimisme, pourtant. Et ces murs nus, cet ameublement des plus sobres, le prouvaient aussi. Cela dit, il ne la croyait pas un instant quand elle justifiait ce dénudement par la temporarité de cette habitation pour eux. Il semblait y avoir une raison plus profonde. Elle avait certes entièrement raison en disant qu'elle n'était pas adepte du luxe. Dans quelles conditions avait-elle bien pu vivre auparavant ? Quels taudis avait-elle habités, quels froids l'avaient atteinte ? Et Johnny se mit à imaginer ce qui avait pu rendre une fille et son frère aussi désespérés pour se sentir bien dans un tel endroit.

"Nous sommes deux, nous nous complétons, voilà la seule chose qui nous importe, à Jarod et à moi", déclara Kathleen, comme si...
- Vous avez lu dans mes pensées ?
- Je n'ai pas eu besoin, ça se sent. Et puis vous savez, en fait non seulement je ne suis pas habituée à ce que vous appelez le confort, mais en plus je crois qu'à force il me débecte. Il est lié à des gens si peu fréquentables... Bien, passons aux choses sérieuses. Vous voulez un rafraîchissement ?
- Non merci.
- D'accord, alors je vais vous expliquer ce à quoi j'ai réfléchi pendant le trajet.
- Vous voulez que je retourne au Centre, c'est cela ?
- Oui, mais ce n'est pas vous qui ferez diversion directement, c'est bien trop dangereux, en plus on ne sait jamais, le Maine n'est pas si loin, quelqu'un pourrait vous reconnaître... J'ai bien mieux, nous allons employer une double diversion. Vous allez sonner entrer, et demander le directeur. Logiquement on va vous conduire à Lyle, en espérant qu'il prenne le temps de vous recevoir. Sinon, au pire vous expliquez un peu plus, vous verrez ils finira bien par vous trouver un moment... Vous allez lui dire que vous avez trouvé des parchemins sur une plage. Ca tombe bien, vous êtes bronzé.
- J'ai passé quelques jours au bord d'un lac.
- Très bien, eh bien on dira que ce lac était en Afrique équatoriale... (Johnny sourit avec une petite moue) Mais si, mais si, le mensonge le plus gros est le plus efficace, on ne vous a jamais appris cela ? Donc vous avez trouvé des documents dans le sable, et ils étaient marqués du sceau du Centre. Donc vous avez fait des recherches, et vous êtes arrivé là. Je vous fournirai un document, trouvé effectivement en Afrique, sauf qu'il ne contient bien entendu rien d'important... Il a dû tomber de l'avion quand Raines et ses accolytes se sont rendus en Ecosse. Vous vous arrangerez pour prendre un accent européen, ça fera encore plus décalé, donc plus crédible.
- (Il sourit devant ce plan ingénieux) Très bien, et puis ?
- Vous leur faites croire que vous voulez leur revendre le document. Pas fou, hein, personne en Amérique ne fait de bonne action sans carotte à la clé... Vous négociez le plus longtemps possible, en expliquant que vous n'avez pas tout sur vous... Pendant ce temps je provoque une panique à bord en bousillant passablement leur système de sécurité extérieur, ça va rendre dingue Lyle.
- C'est le but ?
- Il n'a qu'à pas traîner avec des vilains comme Stillson, d'abord... (elle rit) Ils vont logiquement se précipiter, pour réparer les dégâts. Pendant ce temps, ils vous oublient, mais surtout ne tentez rien. Partez tranquillement, en laissant là les documents et en saluant Lyle, en lui faisant comprendre que votre offre est temporaire, qu'après vous chercherez à le revendre ailleurs. Il aura plus confiance, si je puis dire. Puis là je m'occupe de rentrer dans l'ordinateur central.
- En fait, ma visite ne sert pas à grand chose...
- Pensez-vous, vous ne connaissez pas encore bien Lyle... Il ne va plus penser qu'à une chose : ses foutus parchemins, car si vous en avez trouvé, c'est qu'il en reste. Or je sais pertinamment qu'il n'a pas fait de recherches là où nous avons trouvé ses documents. Donc tout perdu qu'il est dans ses pensées de gloire et de triomphe devant le Père tout puissant, il oubliera un peu les différents systèmes... Et c'est là que pendant que les ouvriers sont occupés dehors, que les techniciens pensent à autre chose, que je rentre dans leur système. Je commence à savoir décrypter leurs codes... Ca vous va ?
- Très bien, c'est tordu donc ça risque de marcher.
- Je l'espère, je ne vais pas les laisser faire du mal à Jarod pendant des années..."

^_^_^_^_^_^_^_^_^_^_^_^_^_^_^_^_^_^_^_^_^_^_^_^_^

Johnny roulait vers le Centre, et il y était presque arrivé, mais c'était une heure de pointe... Il commençait à s'impatienter, quand il regarda sur le siège à côté de lui. Il avait emporté par mégarde le foulard de Kathleen. D'ailleurs, était-ce par mégarde ou au fond voulait-il garder un petit souvenir d'elle ? Il sourit, les yeux un peu dans le vague. Derrière lui une voiture klaxonna, Johnny regarda dans le rétroviseur, puis croisant le regard furieux du conducteur derrière, se décida à avancer, se rendant compte qu'il le pouvait sur plusieurs mètres. Il saisit le foulard et le porta à son visage, humant le parfum fleuri et délicat de sa propriétaire. Là un tremblement le prit et une vision le saisit.

Flash

La jeune femme ouvre la porte, pensant que c'est Johnny qui revient probablement, qu'il a oublié quelque chose. En effet, elle tient à la main l'écharpe qu'il a laissée sur place tandis qu'il a emmené le foulard... Kathleen fait une drôle de tête devant les hommes en costume noir devant elle. Elle crie, se débat, tandis que des hommes en noir la poussent dans une voiture.

Fin du flash

Johnny écarquilla les yeux, la panique le saisit. Il fit demi-tour en trombe, ses pneus crissant. Il roula très vite, accélérant sans cesse, revoyant toujours le regard de Kathleen, apeuré.

Il arriva enfin dans sa rue, entendant crisser des pneus au loin. La porte est ouverte, du sang sur le perron de l'immeuble. Un mouchoir à terre très probablement couvert de chloroforme. Il s'approche, examine les lieux, puis se décide à grimper les étages quatre à quatre. Mais c'est trop tard, l'appartement est grand ouvert. Kathleen a disparu à son tour...

 

Suite

 

* Bon pour ceux qui ne pigent pô le "Rupert Miles", pensez à deux séries que je regardais... Je vous aide, dans la première on voit de temps en temps des pieux voltiger, et dans la deuxième une merveilleuse Pontiac noire avance toute seule... ;-)

 

© Onyssius, 2003, in Le Monde d'Ondinaphaë.

 

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