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Section K2000 : l'Antre de Garthe Knight
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Panique au FLIC
ou
Gartte Night
Auteur : Delphinevb, avec les personnages et idées de Manuvb, illustrations de Delphinevb
Date du fanfiction : Aucune idée, relu et archivé ici (ce "ici" signifiait "sur le site sur K2000") en février 2003 (en réalité déplacé en octobre 2003...). Certaines modifications ont été effectuées en octobre 2003, afin de faciliter la transition vers le volume 3 et le volume 4, qui constituent des crossovers avec "Le Caméléon".
Où le situer : Où ça vous chante dans K2000. Logiquement il ne se situe pas puisque je ne tiens pas compte de la série... Dans les aventures de Fantimius, c'est le volume 2.
Personnages du présent volume :
Michaël Shuterland (créé par Manuvb, arrangé par Equipe Onyssius)
Né le 19 août 1986
Véritable identité de Fantimius. Il a monté un groupe de
justiciers. Aime l'informatique, l'électronique... A ses propres
entreprises. Est très riche. Déteste : Kathleen Knight, qu'on
lui tienne tête.
Nelly Halliwell (créée par Manuvb, arrangée par Equipe Onyssius)
Née le 18 août 1986. Petite amie de Michael. Fille de l'actrice Gena Halliwell, tuée par le Furé.
Romain Poireau (créé par Manuvb, arrangé par Equipe Onyssius)
Né le 11 mai 1986
Spécialiste des farces et attrapes. Très très agité. Adore
Claudia Chiffon, les films avec Scwarzinugger, les glaces et les
bonbons. Déteste l'école. A toujours avec lui des gadgets et
surtout son frigo portatif.
Valérie Morgan (créée par Delphinevb, arrangée par Equipe Onyssius)
Née le 22 février 1986
La petite copine de Romain. Aime le sport, la musique, la télé
et Rock Tétine. Déteste Claudia Chiffon. A comme manies de se
coiffer avec deux petits chignons et de mettre des claques à
Romain.
Fantômeland (créé par Manuvb, arrangée par Equipe Onyssius)
La voiture du groupe. C'est une Pontiac Trans Am noire et un ordinateur ultra perfectionné comme Kitt mais ses ressources sont moindres que Kitt. Possède de nombreux gadgets.
François Ricard (créé par Manuvb et Delphinevb)
Né le 15 mai 1965
M. Ricard est le prof principal du petit groupe chaque année. Il
enseigne l'histoire et la géographie. Sa caractéristique
principale est d'être malchanceux à l'extrême. Adore l'Egypte,
et faire du vélo.
April Curtisse (créée par Glen A. Larson, arrangée par l'Equipe Onyssius)
Née le 22 novembre 1968
C'est la mécanicienne du FLIC.
Gartte Night (créé par Glen A. Larson, arrangé par l'Equipe Onyssius)
Née le 14 août 1966, officiellement
L'homme contre qui Fantimius se bat. Fils de Wilton Night et
d'Elizabeth, il veut se venger de la bande de Fantimius et de son
"demi-frère" Michael Night. A une demi-soeur,
Kathleen, et un fils, Eric.
Kathleen Night (créée par Delphinevb - en constante évolution puisque c'est une sorte de double)
Née le 14 août 1979, officiellement
Demi-soeur de Gartte. A des idées pacifiques. On dit que c'est
la femme la plus riche du monde (mais c'est un mythe). Diplômée
dans de nombreux domaines, elle est à l'université de Berkeley
en Californie. Elle aide Fantimius.
Elle semblerait cacher des choses...
Prologue |
Lair était
sec et chaud. Les hautes herbes de la colline bougeaient à peine.
Une silhouette noire était allongée là, braquant des jumelles
sur un grand bâtiment. Une énorme bâtisse de béton, aux
petites fenêtres grillagées, entourée de hauts murs de briques
rouges et de barbelés. Dans une cour se trouvaient des hommes, vêtus
de chemises et pantalons de jean. Seuls les numéros sur leurs vêtements
étaient différents. Des hommes armés, habillés en kaki, les
surveillaient.
Le pénitencier de Pouléville, au milieu du désert, en
Californie. Les jumelles étaient dirigées particulièrement
vers un homme assis à une table. Il avait une forte carrure, de
longues jambes et était fort musclé. Il faisait un bras de fer
avec un autre détenu. Ses traits se crispaient par leffort.
Ce fut lui qui gagna. Il se leva, en se massant le poignet, et
ses lèvres esquissèrent un sourire sous sa petite moustache.
Ses yeux verts étincelaient, il adorait sentir sa supériorité
sur les autres; il aimait la domination, le pouvoir. Ses atouts
étaient surtout sa forte volonté et son besoin de conquête. Il
regarda le ciel, en direction dun des murs, et sourit à
nouveau. La silhouette noire ne bougeait pas et observait
toujours.
Le sol se mit à vibrer. Lun des policiers, du haut du pénitencier,
regarda vers louest et hurla aux autres de faire rentrer
les prisonniers. Ils étaient en train de le faire quand la chose
la plus surprenante quils naient jamais vue se
produisit. Un énorme camion gris défonça le mur principal. Lhomme
à la moustache donna un grand coup de poing au garde derrière
lui et descendit lescalier. Il courut vers le camion et
monta dans la remorque. Les policiers essayèrent de len
empêcher en lui tirant dessus, mais en vain. La silhouette noire
se releva, passa la main négligemment dans ses longs cheveux
roux, et séloigna.
Le camion partit à toute vitesse, laissant un nuage de poussière
derrière lui. Il ny avait personne au volant...
CHAPITRE I Une plage du Pacifique |
Ah ! Ce
soleil, cette mer turquoise, ce sable fin..., dit Valérie.
- Rempli dun gros tas de bestioles qui piquent, baby.
- Rominou, ne gâche pas tout. Et ne mappelle pas « baby ».
- Daccord, chérie ! »
Clac !
« Arrête de le torturer, soupira Mickaël. Cétait
si calme. Une méga plage, rien que pour nous, ou presque.
Chouette. Hein, Nelly ?
- Hum...
- Tu vois, le soleil lui tape dessus à grands coups. Elle passe
son temps à dormir !
- Romain...
- Oh, ces palmiers ! Tout verts... Si beaux !
- Avec plein de bêtes qui piquent ? »
Mickaël et ses amis étaient sur une petite plage privée, sur
la côte ouest des USA. Ils sétaient fait inviter par
Kathleen Night, laquelle concevait de nouveaux gadgets pour Kift.
« Pour une fois que Kathleen fait un truc bien, dit Mickaël.
Ca change.
- Elle fait plein de choses super, rétorqua Nelly en sappuyant
sur un coude. Seulement, tes lunettes « méga surf au
soleil »sont trop foncées, tu ne les vois pas, ces choses... »
Romain avait cessé la contemplation des palmiers.
« Ah, cest si calme...
- Coucou !
- Argh ! La prochaine fois, Romain, NE DIS RIEN ! Voilà la
catastrophe ambulante ! »
Il sagissait de Marylyn Duplouc et de Gwendoline Éléonore
De Patati-Patata, deux inséparables, qui étaient dans leur
classe. Marylyn était une fille rousse et maigre, avec deux
tresses serrées dans le dos, la peau très blanche et couverte
de taches de rousseur. La chouchoute des profs. La seconde avait
des boucles blondes, des yeux bleus, des vêtements de marque. La
chouchoute des profs masculins. Elle appartenait à une
famille riche et avait toujours une cour de garçons derrière
elle. Toutes deux adoraient les ragots et répétaient tout ce quelles
entendaient.
« Pourquoi êtes-vous là ? Cest une plage privée.
- Mon père a une villa ici, dit Gwendoline. Très grande avec
une piscine. Et vous ?
- Hum... »
Romain, qui avait posé la première question, se tut et regarda
plutôt le petit diamant sur le nombril de son interlocutrice.
Celle-ci faisait toujours sa crâneuse dans son maillot noir
quand Kathleen arriva, en bikini.
« Je vous emmène au resto ! La cuisinière est en vacance
aujourdhui et Éric est à la crèche.
- Ils sont chez... chez vous ? demanda Gwendoline, ahurie. »
Kathleen fit un petit signe de tête et dit :
« Bon, je vous attends dans la Pontiac »
Et elle séloigna.
« Oui, nous sommes chez elle, dit Mickaël, cest
notre grande amie Kathleen Night, tu las sûrement reconnue.
Elle est à Berkeley, tu sais... Elle est très célèbre et a la
plus grosse fortune DU MONDE... Bon, on doit y aller. Venez, vous
autres. »
Et ils laissèrent là leurs ennemies, ébahies.
*
* *
« Bon, vous ne faites pas les difficiles, hein ? Jattends
un ami que jai invité pour quelques jours. Il doit me
rejoindre me. Soyez sages, surtout toi, Romain...
- Tu me prends pour un gamin et un imbécile ?
- Oh, si cétait moi qui devait décider, je te laisserais,
je ne te prendrais pas... Mais cest monsieur Shuterland...
- Vous mexaspérez, dit Mickaël.
- Vous aussi.
- Pourquoi vous vous vouvoyez, vous deux, alors que tout le monde
se tutoie ? demanda Valérie.
- Question de principe, entre « ennemis ». Et, sil
te plaît, Valérie, nemploie pas « vous deux »
pour désigner Mr Shuterland et moi. Ca me donne des nausées, ça
me rappelle quon est à moins de dix mètres lun de lautre...
- Vous êtes ennemis ?
- La guerre du pouvoir. Le plus fort gagne... Je sais déjà qui.
(Kathleen fit un clin d'oeil à Valérie, pour lui signifier
qu'elle ne pensait pas un mot de ce qu'elle venait de dire. Valérie
sourit, et ce sourire s'élargit à la vue d'un Mickaël furibond...)
- Oui, cest vite vu ! cria Mickaël.
- Oh, ne vous énervez pas. Vous savez aussi bien que moi quà
votre âge, jétais beaucoup plus puissante que vous... (voyant
l'air outré de Shuterland) Et puis, cette «guerre » nest
quun jeu, pour moi en tout cas, et ma popularité ma
toujours énervée plus quautre chose. Je me contrefiche dêtre
célèbre. Cest les gens qui madmirent, et non pas
moi qui me fait admirer des gens.
- Et gna gna gni, et gna gna gna...
- Non, je ne radote pas. Ma parole, vous êtes un GAMIN !!!
- Un gamin ! hurla Mickaël en se levant. Je nai pas
beaucoup dannées de différence avec vous ! Jai
presque seize ans, je vous signale. Et vous, vingt-trois, non ?
- Je parle de lâge mental... » (elle sourit
sournoisement)
Mickaël passa du rouge framboise au cramoisi.
« JE NE SUIS PAS UN GAMIN !!!
- Si, vous réussissez à vous faire remarquer dans un grand
restaurant. Tout le monde vous regarde. Rasseyez-vous et amusez
vous avec votre hochet ou vos cubes...
- Là, ça dépasse les bornes ! Ca nest pas parce que vous
êtes une petite surdouée quil faut vous croire tout
permis ! On le sait que vous êtes belle, intelligente et célèbre
depuis toujours... Enfant gâtée !
- Si vous croyez que ma situation était gaie, quand jétais
petite ! Dois-je vous expliquer ma situation familiale, à lépoque
? Ballottée entre la France et les États-Unis, selon les envies
et les besoins de mon père, pendant trois ans. Et puis confiée
à des baby-sitters, des nounous. Pas de mère, un père jamais là.
Quand il était là, de toutes façons, il travaillait et javais
pour mission de jouer, alors que je ne savais pas mamuser.
Je voulais discuter avec lui mais il ne mécoutait pas. Il
me ramenait des beaux jouets que jentassais dans un coin, nen
voyant pas lintérêt, et je devais être sage, ce que je
faisais. De toutes manières, comme je lai tenté une fois,
jaurais pu faire autant de bruit que je voulais; il était
si absorbé dans son travail et ses idées quil nentendait
rien. Et mes dons, mon cher ? Vous me dites surdouée... La pire
insulte quon puisse menvoyer à la figure. On a essayé
de menvoyer à lécole. Vous croyez que jétais
heureuse ? Vous croyez que javais des amis ? Non, jétais
seule, tout le temps, pendant les exposés en groupe, pendant la
récréation. Tout le temps seule. Vous croyez que mes
connaissances maidaient ? Oh, bien sûr ! Je savais lire à
deux ans, résoudre des équations compliquées à trois. Mais
tout le monde me jalousait, même mes professeurs. Et pourtant, jétais
timide et réservée. Choses que jai du perdre en découvrant
le monde. Et mon père, toujours lui, vous croyez quil
aurait cherché à me comprendre ? Bien sûr que non. De belles
idées mais lapplication personnelle avec sa famille...
Mais si, mon cher Mr Shutterland, je suis surdouée et jai
toujours été gâtée ! Mais pas heureuse, vous mentendez
? Ce qui expliquera mon caractère pas toujours très agréable.
Et si vous avez limpression que je me crois supérieure,
vous vous trompez. Je suis peut-être un peu égoïste, comme
tout le monde, mais je ne prends pas les autres pour des crétins.
Simplement, quand je pense quelque chose, il faut que je le dise,
cest impulsif, je ny peux rien. Ca ne plaît pas
toujours aux gens, mais quand ils me critiquent, et que je suis
dans mon tort, je nhésite pas à lavouer, moi. Sils
étaient sincères avec moi comme je le suis avec eux, il ny
aurait pas de problème. Sils admettaient leurs erreurs.
Mais les gens se vexent et séloignent. Remarquez, les
rares personnes qui restent plus de dix minutes avec moi sans me
brosser la manche sont sincères, au moins. Les autres se lassent.
Donc, mon cher, je me crois tout permis. Bien, jessaierai
de faire attention, à lavenir. Jai peut-être exagéré,
par ironie. Je suis ironique avec les gens qui ménervent
et javoue que vous ménervez.
- Je suis désolé.
- Heu... Bien. (elle regretta instantanément d'avoir tant parlé,
elle qui ne disais jamais rien. Cela dit, vu le nombre de
mensonges qu'elle avait glissé dans son discours, elle pouvait
se permettre de l'avoir prononcé. Cela leur éviterait de ses
poser des questions et de découvrir une réalité bien plus
choquante encore) Ca métonne que vous vous soyez excusé,
mais sachez que ces mots me vont droit au coeur. Je suis désolée
de vous avoir un peu ridiculisé, tout à lheure.
- Bonjour bébé !
- Oh, salut, Ian ! »
Cétait Ian Imot, très grand et mince, tout de noir vêtu,
cheveux noirs bouclés, un grand sourire, des yeux tendres marron
clair. Il se pencha sur Kathleen et déposa un baiser rapide sur
ses lèvres. Romain émit un petit rire.
« Ian, il y a du monde...,dit Kathleen en rougissant.
- Il faut bien quils apprennent, ces mômes.
- Hum... Les amis, je vous présente Ian Imot, mathématicien...
- Non, chaoticien.
- Ian... Mathématicien au Texas. Un collègue.
- Officiellement.
- Que veux-tu dire par là, Romain ?
- Eh bien, à mon avis, suggéra Ian, je crois quil parle
de ce quil se passe officieusement...
- Ne prend pas tes désirs pour des réalités.
- Je parle du futur... Et puis, oui, tu as raison, mon futur idéal,
avec la femme de mes rêves, je lai déjà imaginé, mais...
- Le futur idéal ?
- Oui. Je texpliquerai à loccasion quel usage je
ferais danneaux en or, si jen avais loccasion.
Cest-à-dire en ayant bien avalé ma dose de courage le
matin, en étant en forme, patient, sans projet urgent à faire
à Austin et bien sûr, avec la femme qui hante mes jours et mes
nuits de bonne humeur, patiente, prête à écouter ce que jai
à lui dire. Enfin, à lui demander. Et puis elle et moi, nous
apprendrions à nous connaître et... Bof, ce nest quun
beau rêve. Irréalisable. Les seules fois où elle mécoute,
cest pour parler boulot. Si je lui parle amour, elle dévie
gentiment la conversation. Elle ne sait pourtant pas tout ce que
je ressens pour elle. Elle croit que je joue, que je mamuse,
alors que mes plaisanteries sont juste une manière habile de
masquer ma timidité.
- Toi, timide ? Je ne peux pas le croire. Et puis, quand à
croire à ton amour fou envers une personne, il faut être... Oh,
et puis je ne te connais pas... Soit ! Donc, tes plaisanteries
cachent ta timidité et tu es fou amoureux sans que je ne men
sois rendu compte...
- Oui, tu es juste un peu aveugle, cest ce que je disais...
- Tu nas rien dit du tout. (ndr : Kathleen n'est pas une
idiote, elle voit très bien où veut en venir Ian, seulement
elle rêve de tout sauf de mariage...)
- Si, si... Je tai tout dit, mais tu es sourde et aveugle...
- Merci... Je me demande comment elle sappelle, cette fille.
Je la connais ?
- Oui, très bien, même. En fait, tu sais tout delle. Cest
ta meilleure amie.
- Audrey ? Ma copine Audrey ? Je ne savais pas que tu la
connaissais personnellement.
- Non, non, en effet. Ce nest pas elle.
- Je nai pas dautre amie.
- Si. Cest vraiment ta meilleure amie.
- Il faudra que jy réfléchisse. Ca mintrigue.
- Pourquoi ?
- Comme ça. Je croyais te connaître par coeur.
- Dites moi, Ian, interrompit Nelly. Cest quoi le métier
que vous faites ? Ce nest pas des maths ?
- Si, je suis chaoticien, à luniversité dAustin, au
Texas. Cest-à-dire que je suis un mathématicien spécialisé
dans la théorie du chaos. Le plus clair de mon travail consiste
à calculer et faire des représentations du comportement et de lévolution
dun système.
- Et voilà, glissa Mickaël tout bas à Romain, une calculette
sur pattes, un nouvel enquiquineur.
- Ce nest pas mon surnom, répliqua Ian qui avait entendu.
Dhabitude, on mappelle le « persécuteur »
car, quand jai des ennemis et quils ont tort, jen
rajoute, soi-disant. En fait, je suis une perle.
- Dans quelles conditions et pour quelles choses ?
- Oh, je me débrouille très bien dans ma vie professionnelle.
Cela serait le cas aussi dans ma vie affective si ma copine nétait
pas aussi bouchée... Elle daignerait peut-être alors maccorder
un peu de son précieux temps... »
Romain pouffa.
« Copine... Cest pas encore gagné. Hé, bébé, miss
Night, ou future Mme on-sait-tous-qui-sauf-toi, la serveuse est là
! »
Ils passèrent commande, mangèrent puis repartirent dans la
Pontiac. Un téléphone sonna. Kathleen appuya sur « conduite
automatique » et décrocha.
« Kathleen Night. Oui...
- Et voilà, le drame ! Le téléphone, lordinateur, le
boulot... soupira Ian.
- Et adieu les nuits câlines, renchérit Mickaël.
- Comme vous dites. Sauf que nous sommes loin de cela. Elle na
même pas compris ce que jai tenté de lui dire pendant
tout le dîner. Au niveau « je plane », elle
ressemble énormément à son père... Elle est impossible... Sauf
si elle le fait exprès... Il faudra d'ailleurs qu'elle m'indique
où elle a pris ses cours de théâtre, car je suppose qu'elle en
a pris. Cette fille est un vrai "caméléon" par
moments... »
Kathleen raccrocha, faisant une mine étrange.
« Mauvaises nouvelles ? Tu viens de comprendre soudain et
puis tu dois décommander tous tes rendez-vous avec tes amants ?
Tu sens que tu es tombée amoureuse et ça te fais un choc ?
- Comprendre quoi ? Tomber amoureuse de qui ?
- Je ne sais pas, moi. Je disais ça comme ça... Sans citer
quelquun particulièrement. Quoique...
- Je ne vois déjà pas qui pourrait tomber amoureux de moi...
Alors, moi...
- Ah ? Moi, jai quelques noms !
- Sans blague? Dis vite !
- Il y a beaucoup de tes collègues. Alan Gere, par exemple.
- Et les autres ? Tu en connais un autre ?
- Oui. Il passe son temps à tenter de te le dire...
- Qui ?
- Cest un secret. Et cette mauvaise nouvelle ? Tu as découvert
que jétais un ogre et que je ne rêvais que de te dévorer
?
- Me dévorer ? Sacré Ian ! (elle sentit une sueur froide dans
son dos. Quand comprendrait-il qu'elle avait besoin d'un peu de
temps avant de retrouver une vie "normale" ? Il n'avait
pas connu le Delaware, ce devait être pour ça...) Non, non,
bien pire. Mon demi-frère sest échappé de la prison...
- Il est très méchant ? Avec toi ?
- Non, mais ce nest pas mon meilleur ami.
- Évidemment. Ton, enfin, ta meilleure amie ne peut être que
toi même, comme dit le proverbe.
- Moi même ? Non, cest Audrey, ma meilleure amie, je te lai
dit. Il ny a quelle. Je ne suis pas égoïste à ce
point.
- Je te disais simplement la clé de lénigme.
- Quelle énigme ?
- Désespérante, tu es désespérante... »
CHAPITRE II Sombres projets |
Gartte Night descendit de son
camion. Il se dirigea à grands pas vers sa piscine. Une femme
rousse en maillot de bain «léopard» était accoudée au bord.
Gartte ralentit et descendit les marches dans leau. Il vint
tout près de sa complice.
« Beau travail, Adriana. La prison pour Mickaël est
toujours intacte en plus. A défaut dêtre écrasé, il
pourra toujours souffrir un peu là-dedans. Hum, mon génie est
inqualifiable.
- Ton génie ! Cest moi qui ai renforcé Goliath !
- Tu te donnes une importance que tu es loin davoir,
Adrianne. Tu as renforcé Goliath grâce à mes plans. Jai
créé lordinateur de Goliath, tu navais plus que
quelques branchements à faire. Cest ma mère et moi qui
avons conçu Goliath ! Cest moi qui tai aidé ! MOI !
Ne loublie jamais !!!
- Que vas-tu faire maintenant ?
- Tu le sais très bien. Il me faut tout. Une nouvelle vie, un
nouvel avenir, et plus que tout une revanche. (© "Goliath 2",
certes, quelques dialogues proviennent directement de l'épisode,
j'ai eu envie de les réutiliser autrement).
- Toi et ta vengeance... Tu ferais mieux de toccuper dautre
chose.
- Voyez-vous ça ! Jétais loin dimaginer limmense
intérêt que tu portais à Mickaël Night.
- Mon intérêt pour lui ne te regarde pas !
- Oh, mais tu te trompes !!! Toi, tu le veux vivant, et moi je le
veux mort. Lun de nous risque dêtre terriblement désappointé.
- Cette haine te ronge, te dévore, et en plus elle taffaiblit.
Tu as tout ce dont tu rêves. Laisse donc ces enfantillages.
- Jamais !!! Cest TOUTE MA VIE !!! Mickaël Long ma
remplacé pour mon père. Il porte le même nom, il a mon visage.
Lun de nous est de trop sur cette terre. Il ma tout
pris. Il ne ma laissé que ma soeur, qui me déteste. Je
veux ma vengeance contre Mickaël Night, contre Sevon Mile,
contre Fantimius... Je les aurai tous !
- Et Kathleen ?
- Je lépargnerai. Je trouverai peut-être une petite
chose, mais je lui laisserai la vie sauve. Cest ma soeur,
tout de même, et dans lensemble, elle a toujours essayé
de maider. Elle ne maime pas mais...
- Si tu ne la supprimes pas, je le ferai !
- Je ne te laisserai pas faire. Et pourquoi, dailleurs,
veux-tu la tuer ? Elle a des atomes crochus avec mon « frère »
?
- Non, je renonce à Mickaël. Je pensais à Ian Imot. Jétais
dans sa classe. Un type très intelligent. Sensé, beau...
- Tu ferais mieux de plus aimer celui qui te protège et qui taime
au lieu de toccuper dun idiot ! Et lui, il est
amoureux de Kathleen, cest ça qui te chagrine ?
- Oui. Il passe ses vacances avec elle !
- Avec elle ? Intéressant. Elle serait triste, sil
disparaissait. Ce serait une vengeance toute trouvée, et presque
sans incidents. On peut toujours faire chanter tout le monde avec
cela, si nécessaire. Jai bien envie de le kidnapper... »
*
* *
« Oh la la... La
catastrophe nationale ! »
Kathleen se balançait sur sa chaise. Ian leva les yeux au ciel.
« Comment sest-il échappé ?
- Daprès les témoins, grâce à son mastodonte, Goliath.
Mais personne na su dire qui était au volant. Selon
certains, même, il ny avait personne. Et ça, cest
impossible.
- Pourquoi ?
- Je ne connais quun système surpuissant ayant le pilotage
automatique qui puisse sadapter à sa machine. Cest
celui de Kitt et de Kift. Il y a bien une deuxième solution, cest
de le commander à distance par ordinateur. Mais il faut pouvoir
exécuter des mouvements très précis, ce nest pas fort
maniable. Avec un véhicule de cette taille, cest irréalisable
! De plus, il aurait eu besoin dun tas dexperts. Et
dans ce domaine là, en ce moment...
- Et un système analogue à Kitt ? Des plans ont pu ségarer,
non ?
- Oui. Mais, quand il a été arrêté, Sa machine était normale.
- Oui, intervint Mickaël, mais sa machine a disparu. On a cru
apercevoir quelquun au volant. On pense à Adriana Margaux.
- Margaux, tu dis ? demanda Ian.
- Oui.
- Oh, je la connais. On était à lécole ensemble. Elle me
tournait toujours autour. Une vraie peste, mais qui a des
relations sûres, ma-t-on dit.
- Et puis, quand tu étais prisonnière, Kathleen, reprit Mickaël,
nous avons forcé son ordinateur, et il y avait un dossier : « projet
: Goliath 2 ». On sest demandé ce que cela
signifiait, cétaient des plans incompréhensibles, des schémas
de circuits. On en a déduit quil voulait renforcer Goliath.
- Ou laméliorer nettement, coupa Ian. Le rendre
parfaitement invulnérable et indépendant.
- Cette Adriana a pu exécuter les plans de Gartte.
- Ca serait fort gênant, dit Kathleen, se balançant toujours
sur sa chaise. Avec une telle arme, je nose imaginer ce quil
pourrait faire !
- Des choses horribles, mais que nous sommes incapables de prévoir.
Limprévisibilité... Toujours elle. Décidément, tout se
rapporte à cette brave théorie du...
- Ian, ne commence pas de discours sur les maths. Je suis en
vacances, je refuse de parler boulot tout le temps.
- Merveilleux ! Tu as reçu un petit coup sur la tête ou la
bonne fée Frénégonde est passée par là ! Elle ne veut pas
parler travail ! Merci, merci, bonne fée !
- Ian, je ten prie...
- Viens faire un petit tour à la plage, alors. Tu te changeras
les idées. Cesse-donc de penser à ton frère. Tu ne peux rien y
faire. »
Ils sortirent et marchèrent vers la côte. Kathleen demanda :
« Sérieusement, Ian, tu crois vraiment que je suis obsédée
par mon travail ?
- On peut dire ça comme ça. Disons que tu te toccupes pas
vraiment de ta vie amoureuse et de tes amis.
- Ma vie amoureuse nexiste pas vraiment, Ian... Quant à
mes amis, tu as peut-être raison.
- Oui, bien sûr que jai raison. Si tu faisais un peu plus
attention à tes amis, tu aurais peut-être une vie amoureuse
plus remplie... »
Là-dessus, Ian Imot prit un peu davance, distançant
Kathleen, restée perplexe.
« Il est bizarre, en ce moment, je me demande ce quil
a.
- Cest parce quil est très amoureux, glissa Nelly.
- Amoureux, oui, mais de qui ? Ma meilleure amie... ? (elle
leva les yeux au ciel d'une manière très appliquée. Jarod
serait fier d'elle s'il la voyait...)»
Soudain, un incident se produisit. Un petit camion déboula à
toute vitesse. Des hommes cagoulés et armés en sortirent. En un
clin doeil, ils immobilisèrent Ian et lemmenèrent
dans leur camionnette, démarrant aussitôt. Kathleen et les
autres restèrent muets de stupeur. Ian Imot venait dêtre
enlevé sous leurs yeux.
CHAPITRE III Enlevé ! |
Kathleen ne
pouvait plus sarrêter de pleurer. Elle était assise sur
une barrière de bois et ne se calmait pas.
« Mais quelle andouille je suis ! Je reste plantée là à
rien faire, alors que mon meilleur ami se fait enlever, devant
moi ! Oh ! Cest horrible !!! Je ne sais pas me passer de
lui plus dune demi-journée !
- Ah bon ?
- Non, je ladore, vous savez ! Voilà quelque chose qui léloigne
encore plus de moi ! Déjà quil est amoureux de je ne sais
qui...
- Je vois... Histoire compliquée concernant sa prétendue copine...
Il ten avait déjà parlé ? demanda Nelly.
- Oh, non. Il parle très peu de lui, en fait. Je le connais
depuis le berceau, à peu près. Sa mère était ma nounou. Mais,
depuis, je croyais quon allait devenir plus qu...
Enfin, heu... je veux dire quon était vraiment très
proches et javoue que cette nouvelle ma déconcertée
!
- Peut-être quil taime beaucoup quand même ?
- Je sais (elle fit un sourire entendu). Je sais
pertinemment ce qu'il en est, seulement il insiste un peu
beaucoup... Limportant nest pas là, pour linstant,
il faut le retrouver. Dommage, je nai pas pensé à relever
le numéro de la plaque dimmatriculation.
- Moi si, dit Mickaël. Il y avait un peu de poussière dessus
mais jai réussi. Cest LXVX645.
- Ca me dit quelque chose. Deux minutes... »
Elle alluma son ordinateur portable quelle transportait
toujours avec elle. Elle consulta une liste dans sa base de données.
« Oui, cest bien cela ! Karl Smith. Un employé de
Gartte. Je savais bien que javais déjà vu ce véhicule
quelque part.
- Donc, Gartte est dans le coup.
- Ca nest pas pour métonner. Mais pourquoi aurait-il
enlevé Ian ? Cest mon ami, il na rien à voir avec
la Fondation !
- Peut-être quil y a autre chose que la Fondation. Ian
connaissait Adriana. Il a dit quelle était amoureuse de
lui, au lycée.
- Cela fait longtemps ! Ian a passé de nombreuses classes.
- Si elle était amoureuse de lui, elle ne laura pas oublié
! Et puis, elle a de nombreuses relations ; elle a peut-être
appris que vous étiez très copains et aura suggéré à Gartte
de lenlever.
- Oui, mais pourquoi ? Il veulent une rançon ?
- A mon avis, cest un bon moyen de pression, un otage, qui
que ce soit. Et ils voulaient sûrement se venger de nous, même
de toi, tu as suffisamment sermonné Gartte, il avait peut-être
envie de se venger un peu...
- Men fiche. Je veux mon Ian !!! Comment vais-je faire pour
le retrouver ?
- Une seule solution. Débarquer en force chez Gartte...
- Tu es fou ! On voit que tu ne le connais pas personnellement !
Il est capable de tout. Non, ça nest pas une bonne idée.
Rentrons chez moi, jai peut-être une solution. »
*
* *
Ian Imot reprit ses
esprits. Il ouvrit les yeux et ne vit que le noir le plus complet.
Il avait un bandeau sur le visage. Il remua un peu. Une personne
près de lui le lui enleva en menaçant :
« Surtout pas un geste ! »
Il regarda autour de lui. Il se trouvait assis à larrière
dune camionnette. A lavant, un homme inconnu
conduisait, à côté dune femme rousse. Ian sexclama
:
« Adriana ! Pourquoi...
- Pas de question. Tu es le pion dun jeu que je ne peux texpliquer.
Ne bouge pas, et ne dis rien ! »
Un quart dheure après environ, le véhicule sarrêta
et il se trouva devant la porte dentrée dune maison
de pierre. Adriana le pria de sortir et le conduisit jusquà
une salle toute blanche au sous-sol. Les murs étaient vide. Il y
avait juste un lit métallique poussé dans un coin de la chambre.
« Je suis désolée, mais les ordres sont les ordres. Tu
dois rester ici. Ce nest pas très confortable mais ce nest
pas moi qui décide. Au revoir, Ian chéri »
Elle repartit en se trémoussant.
« Ma parole, pensa Ian, elle se prend vraiment pour une
femme fatale ! Eh bien ! Dans quel pétrin me suis-je encore
fourré ! »
Il chercha des yeux une ouverture quelconque mais il ny
avait que la grande porte. Il sallongea et ferma les yeux.
*
* *
Kathleen fouillait
partout dans son bureau.
« Pas moyen de retrouver ce fichu plan. Il nest pas
dans mes dossiers sur la Fondation, ni dans latelier, ni
ici ! Où peut-il bien être ? Kitt est à la Fondation, je ne
peux pas lui demander. Pas moyen de trouver sans consulter lOrdinateur...
- Quel ordinateur ? senquit Mickaël. Il y en a beaucoup et
vous avez déjà regardé.
- Pas ces ordinateurs ! Je parle de lordinateur principal !
- Lordinateur principal ? Et que cherchez-vous au juste ?
- Un certain plan. Il ny avait quune copie papier, et
je lai brûlée. Trop dangereux. En principe, javais
la copie sur lordinateur, mais je nen suis plus sûre.
Peut-être sur une disquette quelconque... Jaurais du faire
attention, à lépoque.
- A lépoque ?
- Oui, je vous explique. A la mort de mon père, Wilton, je me
suis dis que je ne pourrai plus accéder à tous les dossiers de
papa, à la Fondation. Il avait ses bureaux secrets et jai
pris lessentiel. Mais la plupart des dossiers et tous les
renseignements sont restés sur place, notamment dans lordinateur
principal. Cest le seul contenant absolument tout. Tout sur
ma famille, la Fondation, les circuits de Kitt et la copie intégrale
de sa mémoire, avec une connexion avec la voiture permettant la
mise à jour des dossiers.
- Donc tout est dans Kitt aussi !
- Nallez pas trop vite dans vos conclusions. Si lordinateur
a accès à Kitt et peut le contrôler et copier sa mémoire, linverse
nest malheureusement pas valable.
- Pourquoi ne pas avoir fait une copie de la mémoire de lordinateur
?
- Jai mis le maximum sur Kitt, mais je ne pouvais pas en
mettre trop, on ne sait jamais... Je nai pas eu le temps de
faire plus que les bureaux ont été condamnés. Tout le monde était
convaincu que ce nétaient que de vieilles caves, les
bureaux officiels étaient à létage, enfin, au rez-de-chaussée.
Ils ont muré laccès aux caves. Depuis, il y a toujours eu
du monde et je nai pas pu retourner librement à la
Fondation.
- Il suffit dy aller !
- Oui, cela paraît facile. Mais il y a beaucoup de choses que
Sevon ignore. Pour accéder à ces renseignements, je vais devoir
expliquer beaucoup de choses... Ils savent qui je suis
maintenant, mais ils seront tout de même surpris... »
CHAPITRE IV Les malheurs de Ian |
Ian Imot en avait assez de tourner en rond
dans sa cellule. Tout était bloqué. Pas de fenêtre, pas le
moindre gentil petit conduit daération... Il réfléchissait
à divers moyens dattaque du moindre garde se pointant à lhorizon,
tout en se sentant incapable dexécuter lesdits plans. Il
se sentait très fatigué. Depuis quand se trouvait-il là ? Une
demi-journée ? Peut-être vingt-quatre heures. En plus, il
commençait à avoir faim...
Une clé tourna dans la serrure et la porte de la cellule souvrit.
Adriana apparut, suivie dun homme grand, assez
impressionnant. Il avait des yeux verts et une chevelure brune un
peu bouclée. Son visage, marqué par la haine et bon nombre de
choses passées indéfinissables, ninspirait pas la
sympathie. Il portait une chemise très serrée noire et un jean
de la même couleur. A la main, une canne sertie dun
diamant - à quoi pouvait-elle servir ?-, à loreille
gauche un petit diamant. Ian, pourtant baraqué, ne put réprimer
un petit frisson qui lui parcourut léchine. Sil
devait avoir affaire à cet homme... Celui-ci prit la parole :
« Bonjour, mon ami, je suis Gartte Night. »
Ah ! Cétait donc lui le fameux Gartte dont parlait tant
Kathleen ! Oui, il y avait réellement une grande ressemblance
avec sa Kathie. Ce type navait pas vraiment une tête déchappé
de prison, il était plutôt distingué. Ian ne lavait pas
du tout imaginé comme cela. Il voyait plutôt un homme barbu,
tout de jean vêtu, avec un air louche. Ce type-là navait
pas un air louche, il avait un air inquiétant...Il avait la tête
haute, signe dune très grande fierté. Mégalomane, comme
on lui avait dit ? Sûrement. Oui, cétait sans doute un
fou... Ca lui rappelait les portraits d'Hannibal Lecter dans la
chambre de Kathleen. Celle-ci n'avait d'ailleurs jamais tenu à
s'expliquer sur cette fixation...
« Vous ne paraissez pas réellement surpris, reprit Gartte,
mais vous ne semblez pas me connaître. Kathleen ne vous a pas
parlé de moi ?
- Si, répondit Ian la gorge serrée, même beaucoup.
- Beaucoup ? Et qua-t-elle donc dit ?
- Je suis ici pour répondre à un interrogatoire sur votre demi-soeur
? Allez lui demander ! »
Gartte tira un coup de feu avec sa canne. La balle se planta dans
le mur, tout près de Ian.
« Répondez ! hurla Gartte. (Ian réagit peu, cad moins que
ce que Gartte espérait).
- Elle na pas dit grand-chose... Juste que vous étiez son
demi-frère, que vous nétiez pas particulièrement méchant
avec elle mais pas non plus très gentil. Cest à peu près
tout.
- Que savent-il de mon évasion ?
- Ils savent que cest grâce à Goliath, mais quon na
vu personne au volant.
- Quelles conclusions a tiré Kathleen ?
- Elle était très intriguée. Elle a pensé à une commande par
ordinateur ou un système comme celui de Kitt.
- Rien de plus ?
- Non.
- Bien. Gardes, ouvrez la porte ! Mon cher M. Imot, je vous
laisse. Un petit déjeuner va vous être servi. »
Gartte sortit, suivit dAdriana qui fit un clin doeil
à Ian en passant.
*
* *
Kitt, appelé entre-temps roulait vers la Fondation, Kathleen au
volant mais qui ne conduisait pas. Elle avait activé le pilotage
automatique. Elle restait très silencieuse.
« Quy a-t-il ? demanda Nelly. Tu ne nous as rien dit.
- ...
- Tu ne veux pas répondre ?
- Je suis désolée, je suis tracassée, répondit enfin Kathleen.
Je ne sais toujours pas comment je vais me débrouiller à la
Fondation. De plus, Gartte minquiète. Je ne sais pas
comment il va traiter Ian. Je me demande toujours pourquoi il la
enlevé.
- Ny pense plus. Cela ne changera rien. On va bien finir
par trouver une solution !
- Je ne suis pas convaincue que ce sera aussi simple que tu as lair
de le croire.
- Je croyais que tu avais un plan béton.
- Béton, béton... Cest très relatif...
- Il peut marcher ? Il y a au moins 50% de chances de réussite ?
- Oui, mais avec mon frère, je...
- Alors, ne te fais pas de souci inutile. Oh, nous arrivons !
Voilà la Fondation. »
Il passèrent une grande grille de fer forgé et suivirent une
petite allée au bout de laquelle il y avait une place sur
laquelle ils se garèrent, face au poteau de drapeau de la
Fondation. April sortit et avança vers le petit groupe.
« Revoilà ma meuf préférée, dit Romain tout bas.
- Oh! Cest vous, dit April en arrivant plus près. Michaël,
que nous vaut lhonneur de ta visite ?
- Il y a un problème ? demanda Sevon, venant dapparaître.
- A vrai dire, plus ou moins. Comme vous le savez sûrement,
Gartte Night sest échappé de prison. Il a kidnappé un de
nos amis et nous...
- Deux minutes ! Qui est donc cette jeune femme derrière vous
? »
Kathleen savança, soupira, puis déclara :
« Je suis Jennifer Night. »
CHAPITRE V Généalogie et testaments |
Tout le monde
resta bouche bée. Elle répéta :
« Oui, je suis Jennifer Night, la demi-soeur de Gartte.
- Mais ça nest pas possible, dit Sevon, Jennifer Night est
morte...
- Attendez, dit Mickaël, je voudrais bien comprendre. Qui est
Jennifer Night ?
- Suivez-moi, dit Sevon. »
Ils entrèrent dans le bâtiment et sinstallèrent dans le
salon. Sevon farfouilla dans des tiroirs et sortit une photo quil
brandit.
« Voilà Jennifer Night. »
Sur la photo, on voyait une petite blondinette de quatre ans, à
lair grave et décidé. Elle avait une petite robe blanche
et tenait un livre. Elle ressemblait fort à Kathleen.
« Cest Wilton qui ma donné cette photo. On ne
la voyait pas beaucoup, la petite. Wilton la dénigrait un peu.
Il pensait beaucoup à son travail, à la Fondation. Cest
une...
- ... nounou qui soccupait de moi, termina Kathleen. Je
peux vous donner son nom, si vous ne me croyez pas. Elle sappelait
Nathalia Imot, Ramírez de son nom de jeune fille. Ma mère est
morte à ma naissance, enfin le lendemain, chose toujours pas élucidée
par la Police, après vingt-trois ans (23 ans, tu parles,
s'ils savaient... Je me demande comment Mile peut avaler ça, il
ne sait pas calculer ou quoi ? Ca fait un moment que je suis née,
pépé !). Moi, je sais qui la tuée, notez, cest
Elizabeth, la mère de Gartte, par jalousie et pour un tas dautre
raisons.
- Si vous êtes réellement Jennifer Night, quel était le nom de
votre mère ?
- Ellie (Waouh ! Une info juste !). Wilton ne devait pas
en parler beaucoup, hein ?
- En effet. Mais, répondez à cette question : pourquoi vous êtes-vous
cachée ?
- Jai entendu dire quon me recherchait pour une
question de testament. On voulait que ça soit moi qui dirige la
Fondation. A lépoque, jen avais assez de tout ça.
Les journaux ne parlaient que de la mort de mon père. On me
harcelait de questions. Jen ai eu assez. Jai fait
croire à un accident dhélicoptère. Et jai changé
de vie. Pas didentité, comme on pourrait le croire. Je mappelle
réellement Kathleen. Simplement, mon père ma toujours
appelée Jennifer. Cest ma mère qui voulait mappeler
Kathleen. Cest mon premier prénom, mais mon père a
toujours employé le second. Il y a un tas de documents, comme
son testament, où mon second prénom est mis en premier. Pour
les journaux, il y avait Jennifer. Dans la vraie vie, cétait
Kathleen.
- Et personne ne sen est jamais aperçu ?
- De cette erreur ?
- Non, je veux dire du fait que vous êtes la fille de Wilton ?
- Si, bien sûr. Il y a beaucoup de gens qui le savent maintenant.
Mais ça na plus dimportance (d'autant plus que
c'est faux ! Wilton mon père, heureusement non, bien assez qu'il
ait été mon tuteur !). Les médias ont oublié Jennifer.
Pour eux, je suis quelquun dautre. Jai repris
certaines usines de mon père sous un faux nom, en restant dans lombre,
puis jai tout « vendu » à une personne nommée
Kathleen Night. Après deux ans, personne na fait attention
au nom de famille. Ils nont pas pensé deux secondes que
non seulement le patron navait pas changé - personne ne me
voyait, je dirigeais de loin - mais quen plus cétait
la fille du fondateur de la société...
- Et pourquoi tout dire maintenant ?
- Dabord, je regrette de ne pas avoir dit la vérité (menteuse
!). Jai été un peu lâche à lépoque.
Ensuite, puisque vous nétiez pas au courant, je ne pouvais
pas avoir accès aux dossiers de mon père.
- Vous savez donc où ils sont ?
- Oui. Dans les caves murées.
- Elles ne le sont plus. On y met du vin, maintenant. Nous ny
avons rien trouvé.
- Car vous navez pas cherché. Il y a des pièces cachées.
- Descendons ! dit Sevon. Montrez-nous ces bureaux ! »
Ils descendirent dans les caves. Kathleen se dirigea sans hésiter
vers celle la plus éloignée de lescalier. Ils entrèrent.
Kathleen avança et sapprocha dun mur. Il y avait une
boiserie en excellent état contrairement aux autres murs. Elle
appuya doucement sur un détail de la décoration et un morceau
du panneau glissa, faisant apparaître un digicode. Kathleen tapa
quelques chiffres et plaça son index sur une surface vitrée. Il
y eu un petit éclair lumineux, signe du fonctionnement du laser,
puis un petit signal sonore et un automatisme déclencha louverture
de la porte cachée.
« Ta dam ! »
Tout le monde restait silencieux, ébahi. Kathleen fit :
« Ben alors, quest-ce que vous attendez ? »
Ils entrèrent. Il y avait un couloir aux murs de pierre couverts
de portraits de famille et aux tentures rouges. Le sol était
couvert sur toute la surface dun épais tapis rouge. Sevon
remarqua quil ny avait pas de poussière. Kathleen
expliqua quil y avait un système daération
permanent. Même si lon avait découvert ces pièces vingt
années plus tard, on aurait tout trouvé dans cet état-là.
« Mais, ajouta Kathleen, cest fort improbable. Pour y
entrer, il faut non seulement connaître le code, mais aussi
faire partie de la famille. Il ny que très peu dempreintes
digitales dans la mémoire de lordinateur. »
Kathleen fit visiter tous les bureaux. Il y avait un énorme
atelier où lon pouvait encore voir quelques dessins de
Kitt, un tableau couverts de menus dessins et de formules.
Quelques papiers çà et là. Il y avait deux bureaux pour les
employés particuliers de Wilton. Dans une autre pièce, il ny
avait que des étagères couvertes de boîtes de toutes formes
contenant par exemple des composants électroniques. Il y avait
une chambre à coucher dans laquelle il y avait un coin où étaient
amoncelés bon nombre de jouets, souvenirs de lenfance de
Kathleen. En général, les jouets étaient encore dans leur boîte
dorigine ; lenfant ne sachant pas bien quoi faire
avec les cadeaux quon lui offrait, elle les entassait.
Enfin, le bureau personnel de Wilton Night. Cétait une
grande pièce aux murs boisés. Trois murs entiers étaient
couverts de rayonnages. Une vraie bibliothèque. Il y avait deux
fauteuils et une table basse. Un grand bureau de bois foncé était
appuyé contre le quatrième mur. Au-dessus du bureau, il y avait
une grande affiche avec quelques vues de Kitt et des photos, dElizabeth,
de Kathleen, dEllie et même une de Gartte très jeune. Sur
le bureau, il y avait une maquette de Kitt en métal. Il y avait
quelques papiers aussi. Et surtout un gros ordinateur.
« Voilà mon ordi favori ! cria Kathleen. Un beau bijou. »
Elle sassit au bureau et expliqua :
« Cest la banque de données la plus complète quon
puisse trouver au monde. Il y a plusieurs disques durs et une mémoire
incroyable. On y trouve tout, même larbre de généalogie
de ma famille. Et ce que je cherche.
- Mais que cherchez-vous ? senquit Sevon.
- Un plan. »
Elle pianota sur les touches et une liste de questions diverses
apparut :
UTILISATEUR : NIGHT
CODE DUTILISATEUR : KATHIE
MACHINE : KITT
#SERIE : AlphaBeta227529
CREATEUR : NIGHT INDUSTRIES
DOSSIER DEMANDE : TOUS DOSSIERS
Un nouvel écran apparut :
MISE A JOUR MEMOIRE KITT ? OUI
Là, une barre de temps safficha quelques secondes.
ACCES DOSSIERS ACCEPTE
Un logiciel apparut. Kathleen lut le sommaire et appuya sur « FAMILLE ».
Un nouveau menu apparut.
COMPTES
PLANS
PHOTOS
DIVERS
Elle choisit : « PLANS ». Là,, on vit plusieurs
graphiques symbolisant les différentes propriétés de la
famille Night. Kathleen cliqua sur « SOUTERRAIN ».
Un plan compliqué apparut. Elle limprima.
« Quest-ce que cest ? demanda April.
- Le fameux plan dont je parlais. Un souterrain reliant toutes
nos propriétés de la région. Gartte se sert beaucoup des
souterrains, mais il na pas accès à cette partie car il
ne connaît pas tous les codes daccès. Mais il a ce plan
et se sert tout de même beaucoup des galeries. Elles couvrent
une partie importante de la région, notamment dans le désert. Cest
pourquoi il est très facile de sy perdre. Gartte surnomme
lensemble de souterrain « Lantre du
Minotaure » ou plus souvent « Fantôville ».
- Fantôville ! sexclama Valérie. Cest là où nous
a jeté Gartte une fois, il y a deux ans ! Les galeries vont donc
jusque là ?
- Oui, elle partent de chez Gartte aussi. Vous avez de la chance
de ne pas vous être perdus. Moi-même je connais mal ces
galeries. Surtout la partie près de chez lui. Cest
pourquoi avoir ce plan était vital.
- Vital pour quoi ? demanda Romain.
- Pour libérer Ian... »
CHAPITRE VI Le temps des regrets |
Gartte alluma un cigare. Il se trouvait
appuyé sur lune des portes-fenêtres du salon. Il était
sur la terrasse de sa propriété. Tout était éteint dans la
maison si bien quon voyait à peine sa silhouette. On
distinguait juste le petit point rouge du cigare qui se consumait.
Gartte était un peu tendu. Cest pour ça quil avait
allumé ce cigare, car il avait perdu lhabitude de fumer,
à cause de Kathleen d'ailleurs. Il ne fumait que quand ça nallait
pas. Il réfléchissait. A toute sa vie gâchée, il sen
rendait compte. Il pourrait peut-être sen aller, loin,
avec son fils. Il changerait de vie. Tout au fond de lui-même, cest
ce quil avait toujours voulu. Il dérivait, il faisait
n'importe quoi. Il devrait cesser de délirer. Dès l'adolescence
il le savait. Mais ses parents avaient divorcé et il était
parti vivre avec sa mère. Elle navait fait que nourrir sa
haine contre son père (il lui en voulait déjà à cause de son
absence). Et puis, ils étaient parti en Afrique. Gartte était
grand, mais ne sachant pas vraiment quoi faire de sa vie. Il sétait
laissé entraîner, poussé par sa mère. Et après quelques opérations
avec un associé pourtant excellent, il sétait retrouvé
en prison, au camp de la mort du Congo, condamné à trois vies
consécutives... Heureusement, sa mère avait négocié avec le
Gouvernement et il était sorti, en lan 2000. Il était
revenu aux États-Unis. Et là, au lieu de pouvoir refaire sa vie
tranquillement, il navait trouvé que des horreurs. On lavait
remplacé par un traître de policier ! Ce Michaël Long... Son père
lavait bien tenu éloigné, lui, alors quil était
son propre fils. Long ferait un meilleur héritier, soi-disant.
On lui avait tout pris.
Des larmes coulèrent sur son visage.
Son père, sa soeur, son identité pratiquement, son visage. Tout
! On lavait oublié depuis longtemps, ce petit garçon
souriant nommé Gartte. Dans la famille, il ny avait aucun
droit à lerreur. Vous venez vous racheter, tant pis, on
vous a remplacé, allez ! à la casse, vous nêtes plus de
service... Il détestait Mickaël Long comme il est impossible de
limaginer. Il détestait tout chez lui, et surtout le fait
quil lait remplacé. Mickaël était un affront à
son existence-même. Cest à cause de lui que Gartte avait
abandonné ses doux projets. Il ne pensait plus quà sa
vengeance. Tombant sur très fort, il aurait peut-être fini par
abandonner, et puis sa mère avait été assassinée...
Son coeur se serra, il pleurait toujours, son cigare maintenant
éteint à la main.
Il aimait sa mère plus que tout au monde. Cette disparition
subite lavait profondément choqué. Pendant plusieurs années,
il était devenu fou, ne pensant plus quà sa vengeance. Il
devait se venger de Mickaël Long, et venger sa mère. Mais le
justicier Fantimius et son groupe lui mettaient des bâtons dans
les roues. Et il y avait Kathleen. Kathleen, sa soeur si douce quil
envoyait balader. Elle...
- il sortit un mouchoir -
ne voulait que laider. Elle était si gentille. Il était
un monstre. Elle devait commencer à le détester sérieusement.
Mais il y avait Adriana. Son associée Adrienne, quil
aimait beaucoup. Parfois, certes, elle lénervait un peu,
elle nen faisait quà sa tête. Mais elle ressemblait
tant à sa mère. Il ne pouvait plus porter son affection que sur
elle, et sur son fils Éric. La mère dÉric lavait
abandonné aussi. Sinon, il aurait eu une raison de plus à lépoque
de ne pas se tourner vers le mauvais chemin.
Une toute petite silhouette arriva et prit la main de Gartte.
« Bonzour, papa ! »
Cétait son fils. Il ladorait. Il se rendait enfin
compte du sens du mot « papa » et se dit quil gâchait
réellement sa vie... Sil ny avait pas Mickaël Night...
« Bonjour, Éric, mon ange. Alors, tu es encore debout ?
- Oui, Adriana est pas là. Cest pas grave, je laime
pas. Elle veut pas zouer avec moi, mais elle veut que jaille
faire dodo touzours vite. Alors, moi, ze suis très très content
comme ça ! »
Il se mit sur les genoux de son père, qui sétait assis
sur les marches entre-temps, et se blottit dans ses bras.
« Ze suis mieux là que dans mon lit ! »
Gartte caressait la tête dÉric en repensant à ses
propres souvenirs denfance, quand il avait quelques
instants avec son père. Il devrait consacrer plus de temps à Éric.
Cétait toujours Kathleen qui sen occupait et
maintenant parfois Adriana. Il navait jamais le temps, ne prenait
jamais le temps... Il devrait peut-être laisser tout tomber.
Ca allait mal finir, il avait un pressentiment, avec Fantimius...
Et ce Ian quil avait kidnappé. Adriana avait tant insisté
! Mais peut-être que cela avait fait beaucoup de peine à sa
soeur ? Ah ! Il ne réussirait jamais à sen sortir !
On entendit une porte claquer, et Adriana apparut bientôt, en
pleine forme. Elle était vêtue dune tenue moulante, rouge.
Gartte se posait des questions.
« En quel honneur tes-tu faite si belle ?
- Ca ne te regarde pas, maugréa Adriana.
- Pour ce Ian, cest ça ? Après Mickaël...
- Je fais ce que je veux.
- Moi aussi. Jai lintention de le relâcher.
- Le relâcher ! Mais tu es fou, ma parole ! Je te préviens, tu
ne pourras pas faire échouer le projet, je ne te laisserai pas
faire !
- Non, il néchouera pas, il est abandonné.
- Abandonné ?! Mais tu es malade !
- Je vais parfaitement bien. La seule chose que je conserve dans
ce projet, cest ma vengeance. Un point cest tout.
- Je rappellerai le sous-marin et on leur livrera quand même la
cargaison.
- Cest ce que nous verrons. »
Adriana repartit, furieuse. Éric se tourna vers son père et
demanda :
« Quest-ce quelle a, ma nounou ? Elle est pas
contente car je ne suis pas couché ? Ou alors zai fait une
bêtise ? »
Gartte sourit.
« Non, bien sûr que non, tu es sage comme une image. Elle
sénerve pour rien. Elle est presque pire que ta mère...
Allez, on va dormir, bonhomme. Une longue journée nous attend
demain. Je ne sais pas si effectivement le projet pourra être
annulé... »
CHAPITRE VII Contretemps |
Le réveil sonna. Kathleen étendit le bras
pour léteindre et se leva. Encore somnolante, elle se
dirigea vers sa salle de bain personnelle à la Fondation. Sevon
avait insisté pour que le groupe reste. Elle comprenait bien,
question de sécurité, maintenant que Gartte était dehors...
Mais pourquoi elle aussi ? Peut-être parce quelle était
sa soeur ? Il y avait là un mystère. Elle prit une douche
rapide, tracassée. Elle pensait à Ian. Elle revoyait son
sourire charmeur, ses yeux doux plein damo... Elle sourit
dans la demi-obscurité. Il était si gentil ! Elle ne pouvait déjà
s'engager, elle avait tant de mal à supporter le moindre geste
d'affection... Elle ne saurait démarrer une relation sérieuse
maintenant. Pas après Lyle, pas après le NA. Jamais elle
n'aurait la force de le faire. Mais elle adorait Ian quand même.
S'il elle ne pouvait s'engager, elle pouvait au moins accepter
l'amour qu'il lui donnait. Et il fallait absolument le tirer des
griffes de Gartte et Adriana.
Elle sortit et repartit dans sa chambre. Elle ouvrit les volets.
Il faisait beau, très beau. Un temps à aller balader avec Éric.
Éric ? Oh la la ! elle lavait complètement oublié !
Heureusement quil y avait la cuisinière ! Ou peut-être
Gartte était-il venu le chercher ? Oui, pour les vacances, il
aurait un peu plus de temps, même avec des projets en tête.
Elle saccouda au rebord de sa fenêtre. Elle vit soudain
des personnes assises à une table de jardin qui lobservaient
avec des yeux ronds. Elle reconnut immédiatement ces gens et
referma aussitôt la fenêtre et se glissa contre le mur. Cétaient
des techniciens faisant partie de léquipe dorigine
de la construction de Kitt. Elle en revoyait parfois quelques
uns, mais uniquement ceux en qui elle avait pleinement confiance.
Ceux-là étaient des spécialistes en matière de ragots...
Maintenant quils lavaient aperçue... les nouvelles
tournaient vite, et il y avait déjà beaucoup trop de personnes
au courant. Il ne manquait plus que ça... Dans trois minutes on
aurait fait le lien entre "Kathleen Knight" et "Dark
Knight" ou même Mylène, son pseudo actuel de chanteuse, et
puis ses livres, ses différentes fonctions annexes et on
reconstituerait le personnage multi-facettes qu'elle s'était
constitué. On découvrirait peut-être même que la série qui
ravissait les télespectateurs, "Le Caméléon", n'était
pas une série télé...
Elle descendit tout de même prendre son petit déjeuner dans le
salon de jardin. De nombreux scientifiques étaient là aussi.
Peu étonnant à la Fondation mais elle se dit que quelque chose
se préparait. Son entrée fut assez remarquée. Elle entendit
quelques commentaires dans les différents groupes, ponctués dinterrogations.
Mickaël Shuterland et les autres étaient déjà à table et
faisaient honneur aux plats.
« Eh bien, dit le garçon, on peut dire que vous ne passez
pas inaperçue ! Tout le monde vous regarde. »
Kathleen sassit et mit ses mains sur ses oreilles, les
coudes sur la table.
« Ne men parlez pas ! On ne peut pas faire deux pas
sans être assailli. Remarquez, il ny a pas encore de
journalistes... Jai réfléchi à la façon de libérer Ian
et je crois que jai de bonnes idées... »
Sevon arriva, suivi dApril.
« Il y aura un changement au menu. Il y aura des canapés
et des croissants pour les trois jours à venir. De nombreuses
personnes sont invitées au salon privé de lélectronique,
mis en place chaque année par la Fondation. Nous recevrons
notamment plusieurs personnes de lancienne équipe
excellente de Wilton Night. Les jeunes ne sont pas obligés dêtre
présents toute la soirée. Le sommeil, cest très
important à votre âge.
- (Michaël, tout bas) Bien sûr, bien sûr... Ce vieux croûton
croit quà mon âge je suis encore un gamin ou quoi ? Décidément,
tout le monde veut que je joue aux cubes et que je fasse
attention au couvre-feu de six heures trente...
- Oh ! une dernière petite chose ! Je sais que je my
prends un peu tard pour linvitation, mais je compte sur
votre présence, Mlle Night. Nous serrions très déçus de ne
pas vous avoir avec nous.
- Mais bien sûr, cher Sevon, je suis ravie dune telle
attention... »
Elle retourna à sa place avec un sourire figé qui se
termina en une semi-grimace.
« Ravie... Tu parles... Comme si je navais que ça à
faire ! Il sen fiche de Ian, lui !
- On néchappe pas à son destin, dit Nelly.
- Je suppose que tu as raison.
- Jespère, intervint Romain, quau moins il y aura
des sucreries !
- Rominou, tu vas grossir... »
On échappa de justesse à une nouvelle bagarre entre Romain et
Valérie. Ils se calmèrent vite, mettant au point leur plan
contre Gartte. Kathleen navait pas lintention de
rester pendant des heures avec un groupe de gentils scientifiques
pendant que son (presque) petit ami (croyaient-ils tous, à tort,
mais Ian était un gamin...) était aux mains dun homme
aussi dangereux que Gartte.
Pendant quils discutaient, un homme les observait, assis
seul à une table, lisant le journal. Il essayait de suivre la
conversation, mais ne parvenant pas à saisir les détails, il
repartit, son journal à la main.
CHAPITRE VIII Nouveaux projets macabres... |
Gartte Night reposa son verre sur la table
basse de verre blanc, écoutant attentivement le rapport de son
employé.
« Ainsi donc, Kathleen est à la Fondation ?
- Oui, monsieur.
- Et elle participe à cette petite fête que donne Sevon ? Cela
métonne beaucoup delle. Elle aurait donc lintention
de renouer le contact avec le F.L.I.C. ?
- Peut-être, monsieur. Ce matin, elle y était en tout cas. Elle
complotait quelque chose avec ses amis sur la terrasse, chose que
je nai malheureusement pas pu entendre. Elle est sur place
depuis hier après-midi.
- Et que venait-elle faire là ?
- Je nen sais rien. Elle sest présentée comme étant
Jennifer Night.
- Jennifer ? Vous en êtes certain ?
- Absolument, monsieur, je nai pas lhabitude de
mentir. Je suis sûr quelle a dit Jennifer.
- Cest étonnant ! Seul papa lappelait Jenny, il était
très distrait et têtu en plus. Elle a toujours détesté ce prénom,
d'autant plus que ce n'est pas le sien... Pourquoi donc a-t-elle
avoué la vérité ?
- Tout ce que je sais à part cela, cest quaprès,
quand ils étaient dans le grand salon de la Fondation, ils ont
parlé de caves. Et de murs aussi, je crois. Ils avaient tous lair
très animés. Après, ils sont sortis de la pièce. Je nai
pas réussi à entrer, il y avait des gardes partout. De jour, ceût
été fort risqué.
- Des caves ? Des caves murées, cest cela ?
- Oui.
- Oh ! alors ils parlaient des bureaux de papa. Kathleen ny
avait plus accès, voilà pourquoi elle a tout dit. Elle connaît
les codes, bien évidemment. Elle a pu avoir accès à lordinateur
central. Je me demande si par hasard, elle naurait pas récupéré
le plan des souterrains. Je sais que ça la démangeait... »
Adriana arriva, aussi furieuse que la veille.
« Quest-ce que japprends ! Kathleen et
Fantimius sont à la Fondation ! Tu veux tout faire rater !
Pourquoi nas-tu pas reculé lopération ?
- Je viens de lapprendre, tout comme toi. Cesse de mopportuner
avec tes mouvements dhumeur ! Estime-toi déjà heureuse
que je naie pas tout stoppé ! Ensuite, le fait quils
soient à la Fondation ne me dérange pas. A mon avis, ils ne
vont pas y rester longtemps.
- Pourquoi cela ? Ils y sont installés, je te signale ! Ils
seront là à la réception, forcément. Je ne vois pas comment
ton plan peut marcher avec à la fois Kathleen et Fantimius dans
les pattes ! Cest parfaitement impossible ! Tu aurais du me
laisser faire !
- Heureusement que je ne tai pas laissé faire ! Jimagine
davance la tête du plan !
- Je ne te permets pas ! Tu me prends vraiment pour une imbécile
! Pour ta gouverne, mon cher Gartte, cest tout de même moi
qui tai fait sortir de prison ! Sans moi, il ny
aurait rien eu du tout !
- Non, cest Goliath qui ma fait sortir de prison.
Avec ou sans toi, jaurais fini par méchapper dune
façon ou dune autre. Et le projet aurait quand même
abouti.
- Et comment aurais-tu fait ? Sans ta chère mère pour taider
? »
Gartte tressaillit. Il eut une brusque envie de lui coller un
aller-retour.
« Laisse ma mère en dehors de tout ça. Et puis, je nai
besoin de personne pour combiner des plans dévasion.
- Si tu le dis... Puisque tu es si intelligent, mon cher Gartte,
que vas-tu faire pour ce soir, à la réception, avec tes ennemis
sur les lieux ?
- A mon avis, il ne vont pas y rester longtemps, à cette fameuse
réception. Cest ce que jessayais de texpliquer,
mais bien sûr, tu nécoutais pas ! Kathleen déteste les réceptions
de ce genre. Elle ne peut pas tenir debout à parler avec des
snobs comme ces types plus de 10 minutes. Elle fera peut-être
des efforts, alors disons quau maximum une demi-heure après
le début de la réception, elle va séclipser, prétextant
un mal de tête. Et puis, nous attendrons leur départ.
- Leur départ ? Tu as lair bien sûr de toi ! Comment peux-tu
être certain quil vont sortir de la Fondation ?
- Ils ont consulté lordinateur central de la Fondation,
dans les bureaux secrets de mon père. A mon avis, ils veulent
libérer ce Ian Imot.
- Libérer Ian ? Grâce à un ordinateur ?
- Non, grâce au plan de Fantôville se trouvant dans lordinateur.
- Ian est dans cette propriété et Fantôville dans le désert !
Je ne vois pas le rapport !
- Cest pourtant simple, tu nas vu quune toute
petite partie de Fantôville. Les souterrains sétendent
sur des kilomètres et des kilomètres ! Cela relie à la fois la
Fondation, la maison de Kathleen, cette propriété et toutes les
autres de la famille. Le tout est davoir le plan, car on sy
perd très vite.
- Mais alors, ils peuvent venir ici comme ils veulent ! Cest
horrible !
- Non, aujourdhui, cela marrange. Kathleen nest
pas une imbécile, et elle ne va pas saventurer plus loin
que les cellules au sous-sol. Tout ce qui lintéresse, cest
Imot. Elle ne sait rien de mon plan, et na pas cherché à
le connaître. Elle récupérera son ami, et nous laissera en
paix.
- Cest pour cela que tu ne lavais relâché comme tu
voulais le faire hier ?
- Même pas. Je ne savais pas tout ça hier. Je voulais le garder
comme otage. Mais là, je préfère cette version. Ils vont préparer
une grande expédition sauvetage. Pendant ce temps, nous agirons
à la Fondation... »
CHAPITRE IX Une gentille petite réception... |
Romain observait les préparatifs de la soirée avec un oeil
gourmand et critique. Les plats qui passaient paraissaient délicieux
! Cétait vraiment dommage de devoir partir vite. Il
fallait quils partent tôt ce soir pour aller libérer lautre
hurluberlu de mathématicien. Avait-on idée de senticher dun
mec comme ça ! Kathleen était décidément très bizarre. Elle
devrait plutôt sintéresser à des jeunes blonds
dynamiques comme lui ! Et en plus Valérie avait lair de
coller de près ce Ian. Pour en savoir plus sur lidylle des
deux génies des maths ou alors elle même intéressée par lun
des génies en question ? Il fallait surveiller ça ! Cétait
sa petite amie, après tout. Mais Ian était « vieux »,
heureusement... A cause de lui, ils allaient louper une grande
partie de la réception. Cétait trop bête ! Les plats de
petits fours qui passaient avaient lair fort appétissants.
Toute la bande complotait, à côté de lui, pour trouver des
excuses, pour partir vite sans se faire remarquer. Kathleen sénerva
et finit par conclure quelle ne dirait pas dexcuse du
tout, et quils séchapperaient en catimini. Ils
mettaient au point un plan dattaque infaillible, pour libérer
Ian sans se faire repérer par Gartte et ses gardes, mais ce nétait
pas facile, même Kathleen ne connaissait pas bien Fantôville.
Il y avait trop de galeries et de passages mystérieux. Le plan
était précis mais il nindiquait pas tout. Ils devraient
improviser une grande partie sur place. Romain finit par se
rapprocher, pour entendre sa mission. Kathleen faisait des tracés
au crayon rouge sur le plan des souterrains, tout en parlant, en
expliquant le chemin. Ils ne devaient surtout pas se disperser,
ce serait très dangereux de se perdre dans un endroit comme Fantôville.
Surtout sil prenait à Gartte lidée daller
faire un petit tour dedans...
« Je constate, fit Kathleen, quil na pas encore
donné signe de vie. Cen est dailleurs fort étonnant
de sa part. Je me demande sil sintéresse encore à
la Fondation. Peut-être quil a fini par devenir
raisonnable ?
- Cest fort peu probable, remarqua Valérie, il y a
toujours Mickaël Night...
- Oui, mais en parlant de la Fondation, je parlais aussi dune
manière plus générale. Il ne soccupe plus de Kitt, ni de
Kift non plus, apparemment. Cest déjà un gros progrès.
De plus, il na pas organisé lenlèvement du siècle,
à part Ian, lequel na aucun lien direct avec les affaires
de papa, Mickaël Long, ou vous. Je me demande sil a de
nouveaux projets en tête. Je ne lai pas vu depuis
longtemps... »
Tout autour deux, les gens saffairaient, tiraient des
tables, étendaient des nappes, tendaient soigneusement les
tentures, prenant garde au moindre faux pli.
Kathleen, ayant terminé ses explications, ils remontèrent dans
leur chambre, se reposer, pour conserver le maximum de leur énergie
pour la soirée.
*
* *
Il était dix heures et demie. La réception commençait à peine.
La grande salle était déjà pratiquement pleine de monde. La pièce
était vraiment gigantesque, comme une salle de bal. Les murs étaient
clairs, mais assombris par de grands tableaux de maîtres. Des
rideaux rouges encadraient les deux ouvertures, qui souvraient
sur le parc, peu éclairé, évidemment. La pièce, elle, létait
plus que nécessaire. Des lustres de cristal remplissait ce rôle.
Les bougies près des fenêtres ne servaient évidemment quà
la décoration. Deux tables étaient dressées. Des buffets de
petits fours salés et sucrés, étaient merveilleusement disposés
sur les nappes de velours carmin, et surveillés de près par
Romain, lequel faisait honneur aux plats, comme prévu... Le
groupe de justicier, habillé pour la circonstance, discutait
avec des scientifiques que Kathleen connaissait vaguement. Celle-ci
en avait assez. Sa robe, très jolie, bleue et argentée avec
plein de froufrous, la serrait un peu et lui comprimait la
poitrine. Elle avait une coiffure compliquée, une petite
merveille qui avait nécessité pas moins dune heure et
demie de travail, avec des plumes, des épingles... Elle avait
envie de tout détacher et de laisser ses cheveux respirer. Elle
nen pouvait plus. Depuis quelque chose comme une heure, même
avant le début de la réception, on la questionnait. Toujours la
même chose :
« Oh, mademoiselle Night (car en plus tout le monde savait
qui elle était...), je suis enchanté de faire votre
connaissance... », et puis « Mademoiselle Night, vous
êtes ravissante, ce soir. Vous sortez encore avec ce mathématicien
dAustin ? » pour les play-boys mauvais dragueurs...
Enfin les fans ou journalistes curieux ayant réussi à sinfiltrer
« Oh ! Vous êtes vivante ! Quel miracle ! Comme cest
super de vous trouver ici ! Je peux avoir un
autographe ? ». Écoeurant. Et bla bla bla, toujours
les mêmes discours, toujours les mêmes tissus dhypocrisie,
elle savait très bien que pas grand monde dans cette salle ne
savait réellement la supporter. On la respectait, mais on ne
l'aimait pas. Comme Balthazar Picsou. Sauf que contrairement aux
rumeurs, elle n'avait pas sa fortune. Elle gérait certes un
revenu inimaginable, faramineux, mais elle savait comment faire
pour s'en débarrasser d'une manière habile. Elle n'allait quand
même pas prendre des bains d'or alors que des millions de gens
mouraient de faim dans le monde ! Mais là il ne s'agissait pas
de faire ses comptes (chose fastidieuse s'il en était), il
fallait juste être patiente. Et ça, elle ne savait pas trop,
malgré son expérience au Centre. Si encore son Ian était là !
Ils auraient au moins pu parler fractales... Mais là, ces
messieurs du grand monde, à lair pincé et au costume
impeccable lui donnait envie de vomir. On aurait dit quils
avaient tous avalé un parapluie. Ils ne parlaient que de « son
regretté père, Wilton Night » et des derniers grands
projets en matière délectronique, ce qui était barbant
à souhait... A bout dun moment, Kathleen rencontra tout de
même quelques amis à elle, certains de Berkeley dabord et
puis les constructeurs de Kitt, avec qui elle avait donc travaillé
mais pas revu depuis pour la plupart. Elle parla une demi-heure,
puis séclipsa aux toilettes. Là, elle se changea vite, défit
ses cheveux, puis sortit par la fenêtre. Mickaël et ses amis ne
tardèrent pas à la rejoindre.
« Oh, dit Mickaël, vous navez pas gardé votre
merveilleuse robe ? Si jolie, avec des plumes, pour jouer les
oiseaux. Une harpie, ou dans le genre, peut-être ?
- Ha ha, que cest drôle... Vous avez fait lécole du
rire, Shuterland ? Bon, passons aux choses sérieuses. Nous avons
du pain sur la planche. Empruntons Kitt, ils ne sen rendent
jamais compte... »
Les amis partirent chez Kathleen. On entendit une voix dans la
nuit :
« Parfait, elle est partie, la voie est libre ! ».
CHAPITRE X Fantôville |
Fantimius détaillait le plan des
souterrains.
« Hum... Je ny comprends rien du tout... Il y a
beaucoup trop de galeries et de nombreuses impasses. A quoi bon
avoir fait autant de faux chemins si personne ne peut avoir accès
à ce souterrain ?
- Cest très simple, répondit Kathleen, qui une fois n'est
pas coutume, avait même décidé d'être temporérement sincère,
cela ne remonte pas à la construction des galeries actuelles,
mais bien avant. Ma famille a toujours possédé des terres dans
ce périmètre, autour du souterrain. A une certaine époque, mes
ancêtres ont eu des problèmes avec... heu, disons des gens.
Cela nest dailleurs pas si loin dans lhistoire...
Plus exactement pendant la deuxième guerre, si vous voyez ce que
je veux dire... Je parle de mes ancêtres français, bien sûr.
Ils ont eu des problèmes, même là où ils habitaient, dans le
sud-ouest, près de lEspagne. Mes arrières grand-parents
maternels, Netthie et Julio Oléro sont dailleurs morts à
cette époque, à cause des gens avec qui ils ont eu des... heu,
problèmes, mais ils ont pu sauver leur fille, Nathalia, ma grand-mère.
Une grand-tante et elle se sont sauvées en Amérique, chez des
amis, les grands-parents de mon père, en fait. Mais un ennemi de
la famille les suivait. Il leur en voulait à mort, je ne sais
pour quelle raison, je nai pas eu tous les détails. Elles
ont du se cacher. Cest à cette époque que le souterrain a
été creusé. Il fallait pouvoir semer ladversaire. A lépoque,
il ny avait pas tous ces gadgets interdisant laccès
à toute personne étrangère à la famille. Cest bien après
que mon père a installé cela. Les galeries ont été modifiées,
les murs solidifiés. Mais toutes les galeries ont été conservées,
quant au plan. Ce sont les mêmes routes, dans lensemble,
quil y a cinquante ans. Seulement, il y a la partie qui mène
chez Gartte. Elle a été faite dune façon encore plus
fouillée, et plus récemment bien sûr... »
Ils arrivèrent chez Kathleen. Celle-ci avait suggéré de partir
de chez elle pour ne pas attirer lattention à la Fondation
et avoir moins de chemin à parcourir. Ils entrèrent chez elle
et montèrent dans une des chambres. Les murs étaient en orange,
couverts de photos, dun certain David, ami denfance
et voisin ancien et actuel de Kathleen, devenu vedette depuis, de
son demi-frère (même de lépoque où il était un petit
garçon souriant...) et dÉric, et de Ian surtout, des
tonnes de photos de Ian... Et toute une mystérieuse collection
encadrée soigneusement de portraits d'un psychiatre connu
surtout pour ses dérivations macabres (disait-on), le célèbre
docteur Hannibal Lecter. Tout cela complété par les derniers
posters danimaux reçus avec lun des magazines préféré
de Kathleen, laquelle était inscrite à toutes sortes dassociations.
Le sol était couvert de livres diverses, allant de la collection
complète dune série de romans pour enfants jusquau
dernier essai dun grand philosophe contemporain (un ami à
elle), en passant par des livres de mathématiques, sur les
fractales notamment, des recueils de poèmes, des bandes dessinées...
Il y avait aussi des magazines, des articles de journaux. Il y
avait bien sûr des CD, une bonne cinquantaine rien quautour
de la chaîne-hifi posée sur une table basse, à la gauche des
amis, spécialement l'intégrale de Jean-Jacques Goldman qu'elle
affectionnait (ah bon ???). Il y avait donc un certain désordre,
mais Kathleen trouva son chemin facilement jusquà une
lourde armoire de bois, quelle ouvrit. Elle en sortit
quelques piles de livres et appuya sur un bouton, à lintérieur.
Apparut une ouverture suffisante pour le passage dun adulte.
Elle entra, faisant signe aux autres de la suivre. Ils entrèrent
à leur tour et se trouvèrent dans un étroit boyau aux parois
de bois. Kathleen referma la porte de larmoire et le
panneau dentrée du souterrain. Les amis sengagèrent
sur le chemin de pierre. Ils parcoururent des kilomètres dans ce
labyrinthe en suivant bien la carte et en tapant des codes pour
passer dune partie du souterrain à une autre. Ils étaient
maintenant dans une partie plus connue de Fantôville, y ayant été
enfermés un peu plus dun an auparavant. Soudain Kathleen
annonça larrivée prochaine. Ils se trouvèrent bientôt
devant un grand panneau de bois, que Kathleen ouvrit grâce à
une minuscule clé argentée. Ils se trouvèrent au sous-sol dans
la maison de Gartte. Kathleen sortit un deuxième plan, fait à
la main, celui de la maison. Elle se dirigea vers un couloir aux
portes closes, toutes blanches. Elle toqua à chacune delle
et finit par entendre un coup sourd à lintérieur dune
des pièces. Elle louvrit grâce à un passe-partout et
entra. Ian était là, à moitié endormi, dune pâleur
cadavérique. En voyant Kathleen, il tenta de se lever dun
bond et se jeta dans ses bras. Ils restèrent étreints comme ça
un petit moment, se disant des mots doux dans une langue inconnue
au groupe de Fantimius, une langue aux consonnances slaves, à loreille.
Puis Kathleen dit :
« Bon, mieux vaut ne pas rester là trop longtemps. Jentends
du bruit au-dessus. Ce ne sont peut-être que des gardes mais ça
peut aussi bien être Gartte.
- Je ne sais pas, dit Ian, car ils ont parlé de projets
importants pour la soirée. Ils nont bien sûr pas dit de détails
devant moi, mais ils étaient très énervés davance.
- Dis-moi, te es blessé ? Tu boîtes un peu, on dirait.
- Cest à cause de cette folle dAdriana. Un soir,
peut-être hier, mais je ne sais pas, jai oublié ma montre
alors ma notion du temps est un peu perturbée ; Adriana est passée.
Elle ma fait la cour pendant une demi-heure. Jai
essayé de lui échapper mais je me suis pris les pieds dans
celui du lit, et suis tombé. Je crois que cest une petite
foulure.»
Les amis, maintenant accompagnés de Ian, qui reprenait des
couleurs en même temps que son sens de lhumour et suivait
tant bien que mal, appuyé sur Kathleen, repartirent dans le
souterrain. Ils arrivèrent une heure après chez Kathleen, montèrent
dans Kitt et filèrent à la Fondation. Ils entrèrent par la
porte principale, la réception devant être terminée. Ils
traversèrent le hall et entrèrent dans le grand salon. Ils restèrent
muets devant le spectacle qui sétalait devant leurs yeux...
CHAPITRE XI Deuxième rapt |
La réception à la Fondation sétait
poursuivie, normalement pendant un quart dheure. On navait
même pas remarqué labsence de Kathleen, et des justiciers.
A lextérieur, des hommes cagoulés, armés et vêtus de
noir se dispersèrent et entourèrent le grand bâtiment. Un des
hommes regarda sa montre, et quand la grande aiguille fut sur le
douze, il fit signe à trois autres. Ils brisèrent le carreau
pour entrer dans la salle de réception. Ils firent immobiliser
les scientifiques. Un homme vêtu dun costume bleu-gris savança.
Il portait une petite moustache : Gartte Night.
« Eh bien, fit-il, on dirait que je vous dérange... Vous
vous amusiez ? Très bien, continuez, je vous emprunte juste ce
charmant monsieur... »
Il se dirigea à grands pas vers un scientifique dorigine
asiatique, aux petites lunettes aux montures métalliques : M.
Yamato, qui avait dans sa jeunesse travaillé pour Wilton Night.
Gartte saisit lhomme par le col et le jeta vers ses hommes.
« Emmenez-le dans Goliath ! Quant à vous, dit-il aux
autres invités, faites de beaux rêves ! »
Il jeta une bombe à effets soporifiques. Les gens présents dans
la salle tombèrent sur le sol, ne pouvant résister.
Cest dans cet état que les justiciers avaient trouvé la
salle. Tout le monde était par terre et il y avait des éclats
de verre partout. Ils tentèrent de les réveiller mais en vain...
« Eh bien, dit Kathleen, je doute que ça soit par jeu ou
par abus dalcool quils se soient retrouvé comme ça...
Jai limpression que nous ne sommes pas là den
avoir fini avec Gartte... »
Fin de la deuxième partie.
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© Onyssius, 2003, in Le Monde d'Ondinaphaë.
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